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2 avril 2018 1 02 /04 /avril /2018 15:53
Faut-il encore parler de sacrifice aujourd’hui ? Un article de Evangile et Vie.

Voici un excellent article de L. M. Chauvet, trouvé sur le site du Service biblique catholique: Evangile et Vie. Vous avez ci-dessous les premières lignes qui sont très éclairantes. Le nouveau modèle ne me semble pas, malheureusement, avoir donné toute sa capacité de libération dans les mentalités, les expressions de la foi et de la liturgie!

La suite de l'article, essaie de montrer comment la notion de sacrifice peut être réinterprétée correctement. Cependant l'auteur termine en disant " que l'histoire a tellement surchargé cette notion de connotations doloristes, intérioristes, expiatrices, qu'il convient de demeurer prudent dans son emploi."

Vous aurez l'intégralité de 'article en cliquant sur: https://www.bible-service.net/extranet/current/pages/200152.html 

 

Parmi les termes appartenant au vocabulaire catholique traditionnel, celui de sacrifice est probablement l'un des plus soupçonnés aujourd'hui. À lui seul, il symbolise tout un monde du passé, bien vivant encore voici quelques décennies. Qu'on se souvienne du « Catéchisme à l'usage des diocèses de France » de 1947. La mort de Jésus y est présentée de manière presque exclusivement sacrificielle : Jésus est venu pour souffrir et mourir, afin de payer à Dieu la rançon expiatrice qui nous délivre du péché. Ce Dieu apparaît comme un justicier réclamant de son Fils, à notre place, la réparation de l'offense qui lui a été faite. Aussi souligne-t-on fortement la cruauté des souffrances que Jésus a dû et voulu subir comme châtiment à notre place pour nous mériter le salut en satisfaisant à la justice divine.

Dans cette perspective, la messe est exprimée essentiellement comme l'actualisation du sacrifice « propitiatoire » par lequel Dieu est « apaisé » (concile de Trente), et donc comme moyen d'application des mérites du Christ aux vivants et aux défunts. Le ministère du prêtre, défini de manière presque exclusive comme « pouvoir de consacrer, d'offrir et de distribuer le corps et le sang du Christ, ainsi que celui de remettre ou de retenir les péchés » (concile de Trente), est compris de manière englobante comme un « sacerdoce », c'est-à-dire comme activité d'offrande du « Saint Sacrifice » de la messe. « Sacrifice et sacerdoce ont été si liés ensemble par la disposition de Dieu que l'un et l'autre ont existé sous les deux lois (Ancien et Nouveau Testament) » : ainsi débute, contre les Réformateurs, la Doctrine sur le sacrement de l'Ordre du concile de Trente.

En même temps qu'on insiste sur la valeur méritoire et expiatrice de la mort de Jésus et du sacrifice de la messe, on tend à valoriser un modèle de vie chrétienne où les « sacrifices », comme souffrance offerte avec celle de Jésus par amour pour Dieu, tiennent une place centrale. On n'oublie certes pas généralement de souligner que leur valeur tient à l'amour et non à la souffrance comme telle. Il n'en demeure pas moins que l'idéal chrétien ainsi proposé a une indéniable coloration doloriste.

 

Un nouveau modèle

C'est l'évidence : un nouveau modèle de christianisme est né depuis quelques décennies. Du même coup, l'insistance du modèle antérieur sur le sacrifice, l'expiation, la réparation – que ce soit à propos de la mort de Jésus, de la messe ou de la vie chrétienne – a été fortement critiquée. Si fortement que le soupçon porté sur ces termes est allé parfois jusqu'à leur disqualification. Que pouvons-nous penser de ce mouvement de rejet ? Un jugement nuancé s'impose, selon nous. Tout en tenant compte des lourdes ambiguïtés de la notion de sacrifice, il faut souligner son statut tout à fait particulier en christianisme.

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