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24 février 2015 2 24 /02 /février /2015 22:49

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Sur les routes proclamez ces mots : « Le règne des cieux est proche ». Les infirmes, soignez-les. Les morts réveillez-les. Les lépreux purifiez-les. Les démons chassez-les ; et comme vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.

Les soixante-douze viennent d’être envoyés en mission. La feuille de route est claire, plutôt conséquente. Les disciples avaient-ils conscience de la portée de leur mission ? Ont-ils pris le temps d’y réfléchir, voire de poser des questions à leur maître ? Les voilà, en tous les cas,  lancés sur les chemins, les pieds nus, les poches vides, juste l’urgence du Royaume pour les guider, juste la confiance de leur maître pour les soutenir. Deux mille ans plus tard, ce sont les mêmes paroles que nous entendons, le même maître qui nous confie la mission d’annoncer son Royaume. Prenons donc un peu de recul pour comprendre l’actualité de cette mission dans notre monde, avant de nous lancer nous aussi sur la route.

Que se passe-t-il dans ce royaume ? D’après Matthieu au chapitre 10, verset 7 :

sur les routes proclamez ces mots : « Le règne des cieux est proche ». Les infirmes, soignez-les. Les morts réveillez-les. Les lépreux purifiez-les. Les démons chassez-les

c’est un lieu où les infirmes, les malades, les possédés, même les morts sont guéris, purifiés,  libres et sauvés. C’est un lieu où l’Homme est debout, digne, pour lui-même, faisant face à ses frères.

La mission de l’Eglise est avant tout celle-là : amener les hommes et les femmes de ce temps à se tenir debout. Nous sommes missionnés par le Christ pour être des éveilleurs d’Humanité.

Il ne s’agit pas là de religion, de rites, d’identité. 

Notre horizon est bien plus vaste. Ce n’est pas une question de savoir, mais une question d’être : percevoir ce point de lumière qui habite chaque femme, chaque homme pour faire grandir  ce qui, en chacun, aspire  à naître.

C’est par notre bienveillance, reflet d’un Amour bien plus grand,  que nous serons pour le monde passeur de sens, en route vers l’éternité. Il ne tient qu’à nous  de faire naître Dieu à ce monde, mais pour cela,  Il doit traverser notre terre intérieure souvent bien encombrée. La mission commence donc en nous-mêmes.

 

Et puis aller plus loin : risquer une parole. Pas n’importe laquelle ! Celle qui sera capable de cueillir  l’Espérance, l’attente de nos frères. On  ne peut se contenter d’un discours tout fait, déconnecté de l’expérience humaine. Notre parole se doit d’être habitée, sans cesse passée au feu de la Vérité.

Pour cela, oser partir des questionnements de nos contemporains.

La foi ne se transmet pas comme un paquet cadeau, bien ficelé.

Si la vérité que nous portons est bien le visage du Christ lui-même, elle est capable de s’affronter aux doutes, aux questions, aux remises en cause, elle est capable d’habiter nos lieux de fractures et de destruction les plus profonds.

Partir du questionnement des hommes, des femmes, des enfants (surtout en catéchèse),  c’est prendre le risque de ne pas savoir, de ne pas maîtriser, de se montrer fragile. Mais c’est aussi permettre à l’autre de pouvoir exister dans sa fragilité et ses propres tâtonnements.

Un chemin s’ouvre alors où  la joie, je dirai même le plaisir, de chercher ce Dieu qui fait sens,  devient  possible. La rencontre avec le Tout Autre  n’est pas loin.

On le voit bien, dans ce long chemin qui nous mène vers Dieu, vers les autres, vers nous-mêmes, la mission de l’Eglise ne se caractérise pas en terme de nombre ou de visibilité dans le monde.

N’ayons pas l’obsession du chiffre, à savoir combien de baptêmes, de pratiquants ou d’enfants catéchisés. 

Jésus ne cherchait pas la popularité, mais bien la vérité de relations susceptibles de faire naître chaque personne rencontrée,  à elle-même.

Nous ne devons pas  avoir peur, et nous laisser enfermer dans des dispositions serviles qui ne servent qu’à  nous rassurer sur notre propre identité.

Nous sommes fondés sur le Christ et notre identité est en Lui seul. Le monde passera mais Ses paroles ne passeront pas…

L’institution évoluera, peut-être disparaîtra, mais Ses paroles ne passeront pas.

Voici le message, l’Espérance qui porte toute notre mission : tout homme peut s’appuyer sur Sa parole.

 

Katrin Agafia

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