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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 10:10

Ce récit de guérison (Mc 5, 25-34) peut nous éveiller à la liberté de Jésus. Pourquoi veut-Il savoir qui l’a touché ? Il sait qu’Il a guéri quelqu’un, cela ne lui suffit-Il pas ? Que veut-Il de plus ? Sûrement une rencontre personnelle. Car nous le savons, Il est plus qu’un « guérisseur », Il est sauveur. Le salut qu’Il donne, c’est d’abord Lui-même, c’est le cadeau d’une rencontre, d’une attention à l’autre, d’une question qui suscite une réponse, d’un dialogue qui s’installe.

 

Mais pour cette femme, le salut prend une dimension supplémentaire. Cette maladie dont elle souffre, est source d’exclusion sociale. Elle est considérée comme « impure » (Lv 15/9) et si elle a un contact physique avec quelqu’un, elle le rendra impur ! Au regard de cette loi religieuse, elle a donc rendu impurs tous les gens qu’elle a touchés dans la foule et Jésus Lui-même.

C’est donc une transgression majeure qui nous explique la stratégie d’anonymat de cette femme !

Et pour Jésus, vouloir rendre public aux yeux de tous cette guérison,  est une prise de position : Jésus ne se considère pas comme impur d’avoir été touché par elle et donc de fait, déclare caduque cette loi d’impureté qui excluait les femmes qui en étaient atteintes.

 

L’appeler « Ma fIlle » n’est pas anodin. Dans un cas semblable de situation d’exclusion,  à Zachée le publicain, Jésus dira : «  N’est-Il pas lui aussi fIls d’Abraham ? » (Lc 19/9). Ainsi, les  paroles qu’Il adresse à cette femme, lui rendent sa dignité, la valorisent au sujet de sa foi, la réintroduisent dans l’espace social, lui font cadeau de la paix.

 

Jésus a donné à cette femme « le désir et la force de briser les chaînes du destin qui entravaient sa liberté…la clarté libératrice de son enseignement a exorcisé sa peur. Il lui a rendu possible un avenir différent et Lui a rendu la parole à elle qui en était dépossédée » (Voir le livre de  J. MOINGT, l’homme qui venait de Dieu, Cerf, 2002, Cogitatio fidei n°176, p 47)

 

Voici la force libératrice de l’Evangile.

 

[25] Or, une femme atteinte d'un flux de sang depuis douze années,

[26] qui avait beaucoup souffert du fait de nombreux médecins et avait dépensé tout son avoir sans aucun profit, mais allait plutôt de mal en pis,

[27] avait entendu parler de Jésus ; venant par derrière dans la foule, elle toucha son manteau.

[28] Car elle se disait : "Si je touche au moins ses vêtements, je serai sauvée."

[29] Et aussitôt la source d'où elle perdait le sang fut tarie, et elle sentit dans son corps qu'elle était guérie de son infirmité.

[30] Et aussitôt Jésus eut conscience de la force qui était sortie de lui, et s'étant retourné dans la foule, il disait "Qui a touché mes vêtements ?"

[31] Ses disciples lui disaient : "Tu vois la foule qui te presse de tous côtés, et tu dis : Qui m'a touché ?"

[32] Et il regardait autour de lui pour voir celle qui avait fait cela.

[33] Alors la femme, craintive et tremblante, sachant bien ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité.

[34] Et il lui dit : "Ma fille, ta foi t'a sauvée ; va en paix et sois guérie de ton infirmité."

 

 

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