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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 14:38

La Volonté de Dieu est une volonté de libération.

C’est cette volonté-là qu’il nous est demandé de faire et que nous demandons dans la prière que nous a laissée Jésus : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ».

 

La volonté de Dieu, mot difficile, compris souvent tout de travers.

Pour beaucoup, il s’agirait d’une volonté qui viendrait d’en haut, donc de l’extérieur, d’un destin préparé d’avance, quasiment imposé, auquel il faudrait répondre impérativement, après avoir cherché à le déchiffrer, comme un programme fixé en dehors de nous qui ne laisserait aucune place à la liberté.

Quelle angoisse et quelle culpabilité cela entraîne pour nous ! Cette manière de comprendre est une construction de notre esprit liée à une fausse image de Dieu. Une idole que nous avons mise à la place de Dieu, un Dieu qui voit tout et sait tout par avance. Un Dieu pervers…

Dieu ne nous appelle pas à être de simples exécutants d’une volonté qui serait toute-puissante, il n’attend pas que nous prenions une place de figurants là où il l’aurait prévu de toute éternité, mais il nous appelle à être ses enfants, hommes et femmes adultes, frères et sœurs de Jésus-Christ, fils et filles avec le Fils. 

« A tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jean 1,12 ).

Il nous appelle pour que nous portions du fruit, un fruit qui demeure,  pour que nous soyons vivants, pour que nous ayons la joie en nous.

Il nous appelle ses amis.

Etre vivant-es, faire sa volonté, c’est inventer notre vie avec nos outils, les talents qu’il nous a remis.

De la même manière, il est urgent de nous débarrasser d’une image souvent ancrée dans notre esprit : Jésus aurait exécuté la volonté de son Père, qui aurait été de le voir souffrir et mourir sur la croix pour nous sauver car seule la mort et la souffrance pourraient payer le prix de la dette du péché, effacer l’offense à Dieu. Quelle perversion de l’image de Dieu ! Quelle défiguration de son visage !

 La volonté du Père et la sienne, n’était-elle pas plutôt que Jésus révèle l’amour infini du Père, en aimant jusqu’au bout ? Ce n’est pas la souffrance sur la croix qui nous sauve, mais c’est l’amour.

Les Evangiles montrent bien Jésus totalement immergé dans la volonté du Père, parce qu’elle est aussi la sienne.  Sa volonté est  d’accomplir le Royaume.   

Nos souffrances humaines ne sont donc pas dues à la  volonté de Dieu, elles sont la conséquence de notre condition humaine.  La volonté de Dieu est plutôt de les combattre. Dieu n’est pas à l’origine du handicap, des douleurs, des injustices.

 

Il arrive aussi qu’on entende, à propos du mal, que Dieu l’a permis…Non, il ne veut pas le mal ni ne le permet . Ces deux manières de concevoir Dieu font injure à Dieu !  Il n’est pas ainsi, il est le Dieu de la création, de l’espérance, de l’amour.

C’est nous qui fabriquons ce dieu-là lorsque le malheur nous paraît par trop injuste. Nous  cherchons à l’expliquer, à lui trouver une raison, un auteur, et ainsi à le maîtriser. Ne s’agit-il pas, pour nous, d’expliquer le mal, par des justifications tortueuses ?

 

Dieu nous appelle à la liberté des frères et sœurs du Christ. Liberté qui nous enseigne à choisir en vérité. Liberté qui nous enseigne à quitter ce qui doit l’être, ce qui ne fait pas vivre.

 « Laisser les morts enterrer les morts » C’est-à-dire, laisser de côté ce qui n’a pas d’avenir, choisir la vie: prendre Jésus pour lumière  de nos histoires, quitter ce qui nous enferme, lâcher les illusions qui nous retiennent.

 

Que notre vie s’unifie en Jésus : apprendre du Christ à regarder le monde avec ses yeux, à respirer de son souffle, à aimer comme lui.

C’est notre vie qui, devenant plus vivante et plus aimante, est signe de la vérité de notre démarche.

 

L’annonce de cette bonne nouvelle de libération, l’annonce qu’elle est la volonté de Dieu, devient urgente : cette bonne nouvelle ne peut plus être retardée, c’est à nous d’être parmi ces disciples qui sont appelés à annoncer l’Evangile de la liberté.

Apporter la paix véritable cela demande que nous acceptions notre fragilité et qu’avec elle,  nous demeurions debout ; accepter de nous exposer et nous laisser toucher par les autres.

Partir… partir, comme Abraham, par la prière et par l’action. Une seule chose est nécessaire : offrir l’amitié de Dieu.

 

On entend quelquefois dire que Dieu a un dessein. Mais de quel dessein s’agit-il ? Il n’a qu’un seul dessein : communiquer son amour, la communion intime du Père du Fils et du Saint Esprit. Nous avons été créés libres d’accueillir cet amour. «  Oui, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, pour que tout homme croie en lui, ne périsse pas mais ait la vie éternelle »

Volonté universelle, chantée par Paul dans Ephésiens, 1,9-10 :

« Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, ce dessein bienveillant qu’Il avait formé par avance. Pour le réaliser quand les temps seraient accomplis : ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ… »

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