Jésus sortit de nouveau le long de la mer ; toute la foule venait à lui, et il les enseignait.
En passant, il aperçut Lévi, fils d’Alphée, assis au bureau des impôts. Il lui dit : « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit.
Comme Jésus était à table dans la maison de Lévi, beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec Jésus et ses disciples, car ils étaient nombreux à le suivre.
Les scribes du groupe des pharisiens, voyant qu’il mangeait avec les pécheurs et les publicains, disaient à ses disciples : « Comment ! Il mange avec les publicains et les pécheurs ! »
Jésus, qui avait entendu, leur déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »
Mc2/13-17
1-Assis au bureau de la douane
Cet homme est assis comme le paralytique de la scène précédente était allongé : des images qui peuvent dire une prison, un lien qui ligote, qui attache, qui paralyse, qui empêche d’être libre et de prendre sa vie en main.
2-Suis-moi. Il se lève et le suit
La suite du Christ est une résurrection : se lever et pouvoir marcher. Jésus est celui qui fait se lever, qui ressuscite la vie en nous et nous fait aller de l’avant.
Il est intéressant de noter qu’on peut légitimement penser Lévi et Matthieu ne sont pas une même personne. On l’a fait parce que Mt 10/3 parle de Matthieu le publicain, mais cela peut être un autre publicain que Lévi. D’autant plus que dans ce verset on dit de Jacques qu’il est fils d’Alphée mais pas Matthieu.
Si Lévi et Matthieu sont deux personnes différentes, nous avons donc, avec l’appel de Lévi, un beau texte d’un appel d’un disciple qui ne fait pas partie du groupe des 12. Il devient symbolique de l’appel de tous les baptisé-es.
3-Il le suit
Pour aller où ? Dans sa propre maison…
Curieux !
En suivant Jésus, Lévi va dans propre maison.
Indication précieuse pour nous : Jésus nous conduit d’abord à l’intérieur de nous-mêmes pour habiter vraiment nos vies et l’accueillir en ce lieu-là
4-Nombreux
Jésus le conduit à l’intérieur de lui mais aussi pour y vivre avec des sœurs et des frères. Ils sont nombreux pour ce repas : repas du partage, de la solidarité, de l’action de grâce. La suite du Christ est personnelle et communautaire.
5-Ses disciples …nombreux
Précieuses indications qui nous permettent d’affirmer que les disciples ne sont pas seulement les 12 mais de nombreuses femmes et hommes qui le suivent.
6-Il mange avec les pécheurs
Jésus continue de déranger la religion officielle. Il y eu d’abord sa prétention à pardonner. Maintenant il appelle comme disciple un homme exclu à cause de son travail et il mange avec tous ceux qui sont déclarés pécheurs.
Pour bien comprendre l’attitude de Jésus vis à vis des pécheurs, il est nécessaire de savoir que Jésus vit dans une société qui pense que les justes sont ceux qui peuvent respecter toutes les prescriptions juridiques de la loi religieuse (respect du sabbat, des règles de puretés etc.). Beaucoup ne le peuvent pas à cause de leur condition sociale, de leur travail qui les empêchent d’observer tout cela.
Quand Jésus dit : « Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs », c’est ces pécheurs-là dont il parle : il est venu pour ceux qu’une loi religieuse a exclus de l’accès à Dieu et donc qui se croient exclus ! Il vient leur dire : non vous n’êtes pas exclus, Dieu vous aime.
Il vient donc dire à ceux qui se croient justes par ce qu’ils sont en règle avec des lois religieuses : vous êtes pécheurs. Et à ceux que la loi religieuse déclare pécheurs : vous êtes aimés de Dieu.
Mais il vient surtout dire à tous que la racine du péché, c’est le manque d’amour. Et là, tous sont pécheurs. Il vient dire à toutes et tous que le Dieu de miséricorde est comme un berger en quête de sa brebis perdue, comme une femme à la recherche d’un trésor perdu, comme un père dans l’attente de son fils perdu.
Il n’y a donc pour Jésus qu’une seule loi, celle de l’amour. Ainsi il dira : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit, voilà le plus grand et le premier commandement. Le second lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même. A ces deux commandements se rattache toute la Loi, ainsi que les prophètes » Mt 22 /37-40
Amour et miséricorde permettent de comprendre le comportement de Jésus et l’étonnement qu’il a pu susciter. Il veut manger chez un collecteur d’impôts, appelle l’un d’eux, sans poser aucune condition. Il dira explicitement ce qu’il veut : « C’est la miséricorde que je désire » Mt 9/13 et c’est lui le premier qui fait miséricorde.