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28 août 2013 3 28 /08 /août /2013 16:32

 Bonne Nouvelle d’un Dieu du côté des vaincus et vainqueur des forces de mort

 

Avec la mort du Christ, nous pouvons atteindre les sommets des fausses images de Dieu. Qu’est-ce que c’est que ce Dieu, ce Père qui aurait besoin de la mort de son Fils pour nous pardonner ? Cette mort pour réparer l’offense.

« un Dieu d’amour n’est pas compatible avec un être qui peut être offensé au point de devoir sacrifier son Fils pour rester en paix avec soi-même et se réconcilier avec l’offenseur »

p 507 de Qu’est-ce qu’un dogme de Juan louis Segundo ( CF 169)

Alors comment en parler pour que ce soit une bonne nouvelle ?

Dans le Verbe fait chair, Dieu est passé par la mort comme chacun de nous passe.

Dieu est donc passible et non impassible.

Il se fait proche jusqu’au bout de ce qui fait nos vie, jusqu’à l’extrême de nos vies qu’est la mort.

Rien de ce qui fait nos vies, la naissance et la mort, ne lui sont étrangers. Dieu d’infini proximité sans tricher. Dieu avec nous jusqu’au bout

Par la croix qui est le jusqu’au bout de la proximité, Dieu souffre. S’il n’était pas ce Dieu là Dieu resterait  distant, froid, silencieux 

De plus cette mort est violente et injuste. Elle dénonce donc toute injustice.

Le Dieu crucifié est jugement contre toute injustice.

Dieu victime de l‘injustice, est dénonciation de toute injustice.

Pour Moltmann, il y a obligation  de découvrir Dieu lui-même dans la passion du Christ et la passion du Christ en Dieu.

La croix est l’ouverture de Dieu à l’affliction d’autrui, souffrance de l’amour passionné

 « si Dieu était à tout point  de vue incapable de souffrir, il serait aussi incapable d’aimer…Dieu ne souffre pas comme la créature par manque d’être.. Il souffre par son amour qui est la surabondance de son être... »

« Jésus par sa vie et sa mort donne accès à ce Dieu là. Cela permet de mettre en question la doctrine de la toute puissance de Dieu. Doctrine non crédible pour l’homme d’aujourd’hui. La toute puissance que Dieu possède et manifeste dans le Christ, est la toute puissance de l’amour souffrant .

Et la résurrection est promesse, par un « déjà » survenu,  d’un avenir ouvert pour toutes et tous, d’un accès à Dieu dans le définitif de nos vies. Arrhes d’une promesse qui nous fait aspirer à en vivre en plénitude.

 

Trinité toute sainte, en toi, Verbe fait chair tu as connu la mort, tu nous as rejoint jusque là, jusque dans cette souffrance là.

Bénie sois-tu de nous ouvrir ainsi le passage vers la vie.

Donne-nous de recevoir cette vie de tout notre être.

 

Lecture continue de Mc avec un fil rouge :

La Passion de Jésus, c’est dès le début de son ministère qu’elle commence. Lire l’Evangile de Marc en continue

*en prenant conscience des oppositions, des refus, des incompréhensions qu’il soulève.

*en prenant conscience de son parti-pris pour les exclus, les perdants, les vaincus

*en me demandant : pourquoi, c’est une bonne nouvelle pour moi ?

 

Pistes sur Jn 20/19-28

1ère piste : Visualiser le lieu. Le texte nous dit que les disciples sont à l’intérieur d’une maison qu’ils ont verrouillée. Un lieu clos. Entrer dans la compréhension de cette fermeture. Le texte nous dit que c’est la peur qui  les a fait s’enfermer. On peut comprendre ! Disciples d’un condamné à mort, ils appartiennent au camp de la défaite, au parti de la défaite.

En fait, ils sont comme leur maître : enfermé-es dans un tombeau. Les rejoindre dans ce lieu : lieu de la déception après tant d’espoir suscité par l’action de Jésus quand ils le suivaient , lieu de tristesse après tant de joie que sa parole avait éveillé en eux, lieu de la nuit après tant de lumière que sa présence leur donnait, lieu de mort après tant de vie qu’il donnait à qui le rencontrait !

Les rejoindre dans ce lieu là. Pourquoi ? Parce que ce lieu c’est aussi le nôtre : notre vie aussi est traversée par des déceptions, des tristesses, des nuits, des morts. Si nous consentons à les rejoindre dans le lieu là, ce texte va  nous concerné : Ce texte va pouvoir parler en nous, nous parler. Il va nous dire que Jésus aujourd’hui vient nous rejoindre nous aussi. Nous allons pouvoir accueillir la phrase étonnante : « Jésus vint et se tint au milieu d’eux ». Cette bonne nouvelle va nous être dite à nous : Jésus nous rejoint au cœur même de ce qui peut faire mal dans notre vie, et aucun verrou au monde ne peut l’empêcher de nous rejoindre. Même ceux que je me suis mis moi-même. Mais pour cela, il vous sera nécessaire d’oser nommer ce qui en vous relève de la déception, de la tristesse, de la nuit, de la mort dans votre vie pour pouvoir ensuite regarder, étonné, ébloui, Jésus venir et se tenir là pour vous assurer de sa présence, et vous adresser sa parole de paix :« Paix à vous », parole 3 fois dites dans ce passage.

2ème piste :

Entendre une autre parole toute aussi étonnante : « Moi je vous envoie,  recevez l’Esprit Saint, remettez les péchés » Pour bien profiter de ces paroles du Christ, remarquons qu’elles s’adressent aux disciples, donc à chacun de nous. Nous sommes envoyés, pour cela nous recevons la force de l’Esprit Saint, et la mission confiée est d’être signe du pardon offert. Souvent, nous ne prenons pas assez au sérieux ce que nous dit Jésus, nous nous protégeons de ses paroles en nous disant : ce n’est pas à nous qu’il s’adresse. Baptisés, donc disciples nous sommes envoyés :

Accueillons cet envoi en mission, c’est constitutif de notre être baptismal.

L’Esprit nous a été donné au baptême et à la confirmation. Il nous a fait prêtre, prophète et roi.

-Roi pour gérer notre vie dans le sens de la justice, et ouvrer à un monde selon le cœur de Dieu

-Prêtre pour être des célébrants de son amour, devant lui pour le louer

-Prophète pour écouter sa parole et pouvoir en témoigner par nos actes et nos paroles

-Envoyés pour dire la miséricorde.

Ces mots de Jésus aux disciples sont pour nous.

Les écouter pour nous, de manière neuve et parler à Dieu à partir de cet appel

Lui dire comment je le vis déjà ou mon étonnement que cela s’adresse aussi à moi, ou une demande pour le vivre davantage, selon ce que vous sentirez en vous. Pour faire cela, si cela vous aide, considérez les lieux où vous êtes envoyé-es.

3ème piste :

Entendre une autre parole: « Nous avons vu le Seigneur »

Avec cette phrase, se rendre compte de l’extraordinaire de la joie. Le vaincu, le rejeté, le condamné, le crucifié mort sur la croix. Il est vivant et on a vu vivant. La lumière après la nuit, la joie après la douleur. Peser ce poids de joie des disciples. Peser la force de cette joie, qui seule explique la force de leur témoignage, la transformation que cela va opérer en eux et qui ira jusqu'à donner leur vie pour témoigner de lui. Cela voulait dire aussi pour eux que tout dans la vie de Jésus est véridique, que tout est digne de foi. Dieu a donné raison au crucifié contre ceux qui en avait fait un paria, un blasphémateur. Notre foi repose sur leur témoignage. Ils ont vu c’est pourquoi ils ont parlé. Ce  « voir » des disciples n’est pas le nôtre. Et pourtant, nous aussi d’une autre manière il nous est donné de voir !  Vous demander de quelle manière, dans votre vie, il vous est donné de voir.

4ème piste :

Regardez Thomas.

Patron des douteurs, un modèle pour nous qui pouvons vivre le doute lancinant mais surtout le modèle positif de ceux qui veulent bâtir leur foi sur une expérience personnelle et non sur une rumeur.  Regardez l’intuition qu’il a : cette expérience, il sent qu’il ne pourra la faire qu’en rejoignant le groupe des disciples, qu’en rejoignant a communauté des disciples. Pesez en votre  cœur, tout ce que vous devez à la communauté des chrétiens d’hier et d’aujourd’hui

5ème piste : Entendre la parole de Jésus

« Porte ton doigt ici :   voici mes mains. Avance ta main et mets-la dans mon côté »

Entendre ces paroles de Jésus à Thomas qui sont l’exacte réponse à sa demande : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous…si je ne mets pas ma main à son côté… »

Prendre conscience de la délicatesse de Jésus : Jésus approuve Thomas dans son désir de toucher et de voir, il le rejoint au cœur de son incrédulité, comme il nous rejoint aussi là où nous sommes et comme nous sommes.

6ème piste: Regarder avec les yeux de la foi ce corps glorieux de Jésus, ce corps ressuscité qui porte à jamais et pour l’éternité les marques de sa passion. Dans la foi, nous pouvons faire le même geste que Thomas et déposer en ses blessures, nos blessures, tristesses, déceptions, peurs, nuits dont j’ai conscience

7ème piste : Ecouter la béatitude que Jésus exprime :

« Heureux ceux qui croiront sans avoir vu » Il parle de nous.

Goûter là encore la délicatesse de Jésus. Il pense à nous qui ne sommes pas les témoins directs, et qui croient sur le témoignage des disciples. Joie de croire, laissons nous aller à cette joie

8ème piste : Ecouter le cri de Thomas

« Mon Seigneur et mon Dieu » Un cri qu’on peut avoir après tant de nuit. Il est le seul à le pousser. Heureuse nuit qui lui a valu un tel cri de joie et de foi. Ce cri, on peut le faire nôtre, on peut répéter cela plusieurs fois, pour laisser descendre en nous la réalité qu’elle signifie.

 

Pistes sur Lc24/13-32

1ère piste : « Deux d’entre eux ».

Qui sont ces « deux » ?

On est sûr que l’un d’eux est un homme puisqu’on donne son nom : Cléopas. Mais l’autre ? Un autre homme, une femme ? Toutes les peintures ont représenté deux hommes. Mais rien, dans ce texte ne permet cela ! Ce pouvait être un couple. Ce que l’on sait, c’est qu’ils ne faisaient pas partie des apôtres. Ce sont des disciples.

Ce premier élément peut nous pousser à demander une grâce, celle de bien lire, d’apprendre à mieux réfléchir, pour ne pas figer sa pensée. Demander la grâce de libérer mon intelligence des pensées toutes faites.

 

2ème piste : « Faisant route vers un village du nom d'Emmaüs, distant de Jérusalem de 60 stades ».

Les regarder tournant le dos à Jérusalem. Pourquoi s’en aller de Jérusalem ? Parce que tout est fini. La belle aventure est terminée. Jésus est mort et tout est retombé dans la mort. Ils tournent le dos à ce lieu de la défaite. Comprenons qu’ils ont raison de le faire. Ils tournent ainsi le dos à la mort et se sont remis en route pour aller vers l’avenir, aller vers la vie.

Je peux me demander : dans ma vie, à quel moment j’ai pu faire de même, des décisions qui m’ont permis de ne plus m’enfermer dans la mort et de partir, de me ré-ouvrir à la vie ?

 

3ème piste : «Ils conversaient entre eux de tout ce qui était arrivé. »

Nous avons là l’importance de parler. Parler à l’autre, c’est aussi le moyen de ne pas s’enfermer. La société le comprend bien quand elle crée des groupes de paroles. La guérison passe par la parole qui fait sortir de soi, faisant sortir hors de soi, ce qui est mortifère.

Quels sont mes lieux de parole  où je peux partager, relire ma vie ?

Un-e vrai-e ami-e ? Un conjoint ? Un-e personne accompagnateur-trice spirituel-le ?

Si oui, faire mémoire de tout ce que cela m’apporte. Rendre grâce.

Si je n’en ai pas, me demander : est-ce un manque, un désir ? 

 

4ème piste : « Et il advint, comme ils conversaient et discutaient ensemble, que Jésus en personne s'approcha, et il faisait route avec eux. »

Regarder Jésus qui prend l’initiative de la rencontre et qui rejoint ces deux personnes sur leur chemin. Bien avant de chercher Dieu, c’est Lui qui nous cherche. Bien avant d’aimer Dieu, c’est Lui qui nous aime et Il nous rejoint au cœur même de notre vie. Il est le compagnon de nos vies, Il marche à nos côtés nous rejoint sur la route de notre vie.

Considérer ce désir de Dieu de faire route avec moi.

M’ouvrir à la joie de ce compagnonnage.

 

5ème piste : «Quels sont donc ces propos que vous échangez en marchant ? » 

Jésus qui leur pose une question : «De quoi discutiez-vous en chemin ?»  Nous découvrons aussi quelque chose de Dieu. Il nous révèle un Dieu qui donne la parole, un Dieu qui écoute. Cette question de Jésus va les faire sortir de leur détresse. Grâce à Lui ils vont pouvoir dire leur espérance déçue, leur découragement, leur révolte aussi, libérer une parole. Ils sont écoutés par Jésus dans ce qui fait leur vie. Jésus est celui qui se  découvre à nous comme l’ami à qui on peut tout confier, le confident de nos vies.

Entendre cette première question que Jésus pose. L’entendre pour moi. Là, maintenant, qu’est-ce que j’ai envie de partager avec Lui ? Envie de Lui dire comment je vais. A mon tour, j’épanche mon cœur devant Lui, je lui dis ce qui habite mon cœur. Je sens combien Jésus m’écoute, l’attention qu’Il porte à ma vie. ma vie L’intéresse. Je goûte la délicatesse de Son écoute.

 

6ème piste : « Quelques femmes qui sont des nôtres …sont revenues nous dire qu'elles ont  même eu la vision d'anges qui le disent vivant. »

Cela ne suffit pas que les autres nous disent leur foi, il nous faut faire une expérience personnelle de Dieu pour croire. Cette expérience prend des formes variées selon les personnes. Voir le Christ, c’est par exemple être touché par l’amour dont on a été bénéficiaire. Il est vivant dans tous les gestes auxquels je peux dire merci.

Quelle est la manière la plus courante pour moi de Le voir vivant dans ma vie ? Comment je l’ai vu vivant pendant cette retraite ?

 

7ème piste : "Reste avec nous, car le soir tombe et le jour déjà touche à son terme."

Reste avec nous disent ces deux personnes.

Comment résonne cette demande en nous ? N’est-ce pas la demande de notre cœur qui a senti que par cet homme Jésus, quelque chose de fort éclaire nos vies?

Au terme de cette retraite, si on me demande pourquoi j’aime Jésus, je dirai quoi ?

 

8ème piste : « Et il advint, comme il était à table avec eux, qu'il prit le pain, dit la bénédiction, puis le rompit et le leur donna. »

Leurs yeux s’ouvrirent et ils Le reconnurent. Ils Le reconnaissent grâce à ce geste du pain partagé, le geste fait la veille de Sa mort : «  Il prit le pain, le rompit…ceci est Mon corps » ; le geste où Il dit Sa vie donnée pour nous. On reconnaît le Christ dans tout acte d’amour. Où sont amour et charité, Dieu est présent, car Dieu est amour.

Faire mémoire des actes d’amour dont j’ai été bénéficiaire, dont j’ai été l’auteur, dont j’ai été témoin. Et dire merci pour cela.

 

9ème piste : « Reconnu à la fraction du pain ».

Cléopas et l’autre personne, (homme ou femme) ne sont pas du groupe des 12 apôtres. Ils sont disciples. S’ils Le reconnaissent à la fraction du pain, c’est donc qu’ils étaient présents au dernier repas où Jésus institue l’Eucharistie, ils ont donc entendu la parole de Jésus : « faites ceci en mémoire de moi. »

Qu’est-ce que cela ouvre en moi ?

 

 

 

 

 

 

 

J.Moltmann, Trinité et royaume de Dieu P 38 et 39

C.E. ROLT, The World’s Redemption, London 1913, p 95, cité par J.Moltmann, Trinité et royaume de Dieu, p 48

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