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12 janvier 2020 7 12 /01 /janvier /2020 12:03
S’initier aux Exercices spirituels d’Ignace de Loyola ?

S’initier aux Exercices spirituels d’Ignace de Loyola ?

Oui, c’est possible !

Save the date !

Du 25 février 20h au 2 mars 9h

au centre spirituel de Joigny

Du 24 avril 18h au 26 avril 17h

au centre spirituel de Versailles

C’est une initiative de l’Association David et Jonathan

https://www.davidetjonathan.com/

Ouvert à toutes et tous

Animation : Sœur du sacré-Cœur de Jésus, Sœur du Cénacle, et laïques

Pour plus d’infos

Sr Michèle Jeunet, rc

jeunet.michele@wanadoo.fr

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8 janvier 2020 3 08 /01 /janvier /2020 22:10
Homélie de Soeur Michèle: Le Baptême du Christ, révélation trinitaire.

13 Alors paraît Jésus. Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui.

14 Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi ! »

15 Mais Jésus lui répondit : « Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » Alors Jean le laisse faire.

16 Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.

17 Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. »

Matthieu 3/13-17

 

Nous venons d'entendre ce récit. Mais cela ne suffit pas. Il mérite d'être écouté et contemplé pour qu'il fasse une œuvre de vie en nous, qu'il transforme quelque chose en nous.

 

Regardons Jésus

Il était au milieu de la foule. Il attendait son tour.

Le regarder attendant comme tout le monde sans privilège.

Un homme au milieu d'autres.

Regarder Jésus qui est rentré dans l'eau jusqu'au cou, entièrement enseveli par l'eau. Quel est le sens de cet acte du Christ ?

Il n'avait aucun besoin de ce baptême de Jean qui était un rite de purification des péchés. Non. Cette plongée dans l'eau est à l'image de Son Incarnation.

Dieu Très-Haut qui se fait Très-Bas pour nous rejoindre.

Il n'a pas besoin de baptême, mais rentrant dans l'eau, Il sanctifie toute la matière de nos vies. Il rend saint le plus quotidien de nos vies.

Laissons-nous étonner par ce que nous voyons : le Très-Haut qui se fait Très-Bas, l'humilité du Verbe qui s'est fait l'un de nous sans revendiquer aucun privilège. « Lui de condition divine ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu... » Ph2/6

  

Ecoutons ce qui nous est dit : « voici que les cieux s’ouvrirent »

Les juifs ne prononcent pas le nom de Dieu. Ils le remplacent par d'autres mots comme celui-ci : les cieux

S'ouvre les cieux cela veut donc dire Dieu s'ouvre.

Dieu s'ouvre comme une porte qui s'ouvre et donne accès, permet d'entrer.

Il est de toujours à toujours ouverture puisqu'Il est amour mais ici l'ouverture est portée à son achèvement de révélation.

Révélation trinitaire du Père comme source de vie, de l'Esprit comme souffle de vie, du Fils comme parole de vie.

La porte est donc ouverte, c'est une invitation à entrer.

Resterons-nous à la porte ?

Ou alors, accepterons-nous cet accès à Dieu, offert, gratuit, sans conditions, pour tout homme, toute femme, chacun, chacune de nous ?

 

Entendre ce que Jésus entend.

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. »

C'est l'identité du Christ qui se dit là.

Mais c'est aussi la nôtre. Nous sommes filles et fils avec le Fils. Il est l’aîné d'une multitude de frères et de sœurs.

Avec Lui, par Lui, nous avons mission d'être les célébrants de Son amour ; mission d'écouter Sa parole pour pouvoir en témoigner par nos actes, nos paroles et dire partout les merveilles de Dieu ; mission d’être au monde justice de Dieu et œuvrer à un monde selon le cœur de Dieu.

 

 

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2 janvier 2020 4 02 /01 /janvier /2020 21:23
Epiphanie dans l’Evangile de Matthieu 2/1-12 : Connaissance stérile ou expérience qui transforme ?

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez-vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

 

1ère piste : Jésus étant né à Bethléem

Nous sommes à la source de la foi : Jésus, Verbe fait chair, Dieu qui nait. Dieu qui entre dans le temps, qui entre dans un espace, qui entre dans une culture. Dieu comme nous, un humain.

Laissons-nous étonner par cela. Demandons-nous ce que cela change quant à notre image de Dieu et ce que cela change quant à notre perception de nous-mêmes.

 

2ème piste : Voici que des mages venus d’Orient

Ces mages orientaux, représentent tous les chercheurs, chercheuses de Dieu. Tous ceux, toutes celles du monde entier qui reconnaîtront en Jésus, Dieu venu nous rejoindre. C’est chacun-e de nous. Ils sont venus de loin, ils ont fait tout un chemin.

Et nous ? De quel orient sommes-nous venus : orient du doute, de l’incroyance, de la souffrance …Par quel chemin sommes-nous venus au Christ ? Par quels chemins venons-nous à lui ?

 

3ème piste : Où est le roi des juifs qui vient de naître ?

La question porte sur le lieu de la naissance.

Dans notre vie, quel sont les lieux où nous voyons naître le Christ ? Quels sont les lieux de nativité aujourd’hui pour nous ?

 

4ème piste : Hérode

Regarder ce qu’il fait, écouter ce qu’il dit. Le verset 13 nous donne la clé de son comportement. Actes et paroles sont motivés par la volonté de tuer l’enfant.

Pourquoi ? Pourquoi un enfant est-il dangereux pour lui ?

Pourquoi ce refus dès le début de la vie de Jésus ?

 

5ème piste : Grands prêtes et scribes

Ils ont la connaissance du lieu de la naissance mais ils ne bougent pas, ne vont pas voir. Leur connaissance ne produit rien en eux. Leur connaissance n’est pas vitale pour eux, ce n’est pas le cœur de leur vie.

Et nous, qu’est-ce qui est vital et qui nous fait me bouger ?

 

6ème piste : Entrant dans le logis, ils virent l’enfant

Faire comme eux, regarder Jésus, contempler simplement Dieu dans la faiblesse, la vulnérabilité d’un enfant.

Nous emplir les yeux de ce que nous voyons.

 

7ème piste : Ouvrant leurs cassettes, ils lui offrirent en présents de l’or de l’encens et de la myrrhe

Cet enfant ne leur a rien demandé. Ce que nous offrons à Dieu n’est pas une commande de sa part, ce qu’il voudrait qu’on lui donne !  C’est simplement ce que par amitié, nous voulons lui donner. Laissons-nous guérir de cette fausse image de ce que Dieu veut. Son unique volonté est que nous vivions.

Quelle cassette de notre cœur nous voulons ouvrir ? Quel or et quel encens, quelle myrrhe nous voulons donner ?

 

8ème piste : lls prirent une autre route pour rentrer dans leur pays

Avoir rencontré Jésus déroute, on ne fait plus comme avant ! Ils vont habiter le pays de leur vie autrement.

En quoi la rencontre avec Jésus nous a-t-elle fait prendre d’autres routes ?

 

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29 décembre 2019 7 29 /12 /décembre /2019 22:55
Oh My Goddess :  Des homélies en podcast…par des femmes

Une formidable initiative qui apporte sa pierre pour construire l'Eglise autrement, celle des disciples de Jésus, disciples égales et égaux, toutes et tous prêtres et prophètes .

Voici comment ce groupe de femmes à l’initiative de ce projet le présente :

« Nous sommes un groupe de femmes réunies autour du projet de participer à l’indispensable renouvellement des communautés catholiques en initiant des projets féministes audacieux et intersectionnels qui rassemblent et donnent voix à celles et ceux que l’Eglise invisibilise.

Nous lançons Bonne Nouv.elle, la parole inclusive du dimanche. Du premier dimanche de l’Avent au jour de Pâques, un.e invité.e nous donnera à entendre, chaque semaine, l’homélie.

Aussi disponible sur Spotify et Anchor.fm ou par flux RSS.

Nous nous appelons Anne, Lucie, Valentine et Claire. Nous sommes théologiennes, psychologues cliniciennes, philosophes, géographes ou artistes de spectacle, peut-être célibataires, peut-être en couple, peut-être mariées et peut-être pas seulement avec des hommes, nous sommes surtout des femmes révoltées par la manière dont l’Eglise trop souvent invisibilise une partie de ses membres, et fatiguées de devoir nous taire. 

Si notre projet vous touche vous pouvez parler de notre initiative et diffuser notre podcast d’homélies, vous pouvez vous former et encourager d’autres à se former, vous pourrez faire un don à notre association dans les semaines à venir. contact@ohmygoddess.fr "  

 

Pour écouter l’homélie du dimanche 29 décembre sur la Sainte famille de Magali C. Calise

https://ohmygoddess.fr/2019-12-29/

Lien à la source :

https://ohmygoddess.fr/

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24 décembre 2019 2 24 /12 /décembre /2019 14:17
Noël, un appel puissant à l’espoir et à l’éveil au cœur de la tourmente par Jean-Claude Ravet, journaliste québécois

Belle fêtes de Noël avec ce texte d'un journaliste québécois qui nous en donne un sens bien en lien avec notre réalité. Qu'il nous inspire pour en vivre vraiment.

"Les fêtes religieuses ou séculières introduisent une rupture dans le temps qui court. Elles suspendent le cours usuel des choses pour entretenir et nourrir le sens aussi essentiel que l’air pour les êtres humains, immergés dans l’imaginaire comme les poissons dans l’eau.

Transfigurant le temps chronologique en temps qualitatif, en présence habitée et significative, elles sont l’occasion de se rappeler que, dans la vie, le travail n’est pas tout, ni le pain, ni l’utile.

Car nous vivons aussi de sens, de rêves, d’amitiés, d’une foule de choses inutiles s’exprimant parfois en chant, en danse, en embrassade, en réjouissance, parfois en recueillement, en gratitude, en silence — autant de baumes apaisants appliqués soigneusement sur les douleurs et les blessures que nous réserve la vie. La quête de sens reprend ses droits sur les fonctions et les rôles. Nous redevenons enfants, accueillant de nouveau le monde comme enchanté, habité aussi d’extraordinaire et d’infini.

La sécularisation de la société n’y change rien. Elle peut même affiner le sens du sens des scories du temps, la sensation charnelle et le léger murmure parfois terrassant. Sauf à vouloir nier l’adhérence humaine au sens et l’ouverture innée au mystère, en les qualifiant d’enfantillage, de superstition ou encore de reliquats culturels condamnés à disparaître.

Dans un monde dominé par la rationalité instrumentale, l’idéologie technicienne pourchasse toute forme de religiosité ou de spiritualité comme contraire à la réalité fondamentalement « objective ».

Noël, heureusement, revient comme un coup de semonce qui nous permet de nous ressaisir. Peut-être parce qu’il touche au plus près de notre fragilité, au contact de laquelle les masques fondent, les personnages qu’on se fabrique pour remplir un « rôle » s’étiolent, laissant à vif notre âme charnelle, avide de symboles et d’imaginaires, sensible aux voix qui nous façonnent et au désir d’infini qui nous habite. En ce sens, Noël est un appel puissant à l’éveil et à l’espoir, et ce, au coeur même de la tourmente.

Réfugiés

Car, ce que met en scène le récit de Noël, c’est la puissance d’enfantement qui est au coeur de la vie même, fût-elle entravée par la misère qui jette sur les routes, et contraint à la crainte, à l’abandon et au froid.

Le récit nous situe d’emblée au temps habituel des maîtres du monde et des roitelets à leur solde, qui vampirisent la vie des pauvres. Mais, aussitôt, il dirige nos yeux en marge de l’histoire officielle.

Ainsi, très loin de ces palais où s’écrit l’histoire, dans un recoin perdu du désert, deux migrants ont squatté par nécessité une étable. La femme a donné naissance à un enfant, qui repose dans une mangeoire. Rien de plus banal — voyez les caravanes de réfugiés et leurs cortèges de souffrance — si ce n’était que cet être on ne peut plus fragile et dépendant, enveloppé de guenilles et d’amour, rayonne de la présence divine.

Dieu — celui à qui les maîtres du monde recourent pour justifier leur pouvoir, leur richesse et la dépossession des autres. Mais le plus fabuleux dans cette histoire, plus encore que cette épiphanie, c’est que personne ne s’en rend compte, sinon des bergers, parmi les plus méprisés de la société de l’époque.

Ceux-là ont su voir l’impensable et joindre leur voix au chant des anges dans la nuit étoilée. Dieu fait chair, fragilité extrême, anonyme comme les pauvres, inaudible et invisible comme eux, dépouillant ainsi les pouvoirs de leur aura sacré en laissant la violence nue.

Chant de libération

Cette histoire a rejoint des générations d’hommes et de femmes éprouvés durement par le rejet et la non-existence. Ils y ont lu le récit de leur dignité déniée par les pouvoirs, mais inaliénable, et y ont puisé courage, force et joie — espérance qui soulève et maintient debout ceux et celles qui sont prostrés, écrasés par la souffrance et l’injustice, dans un combat qui n’est pas vain, parce qu’il émane de la vie même.

Certes, comme toute histoire subversive, Noël a souvent été neutralisée et aseptisée par les pouvoirs, politiques ou religieux, soucieux de maintenir l’ordre social au service d’une élite. La dernière réussite est d’en avoir fait une foire commerciale lucrative célébrant la Marchandise et son culte sans trêve de l’Argent.

En ces jours où la Terre, ravagée par la cupidité et la démesure, crie avec les dépossédés de ce monde, et où les puissants, insouciants et repus, se détournent pour continuer à jouir de leur rapine, la nuit de Noël fait plus que jamais entendre son chant de libération.

Elle fait éprouver la joie qui dépouille du superflu, des faux semblants comme d’une peau morte. Rappelle que le monde est en travail d’accouchement. Et que nous sommes ses sages-femmes quand, accueillant notre fragilité qui nous unit à la Terre comme à notre mère, par nos gestes, nos manières d’être et de vivre, nos luttes acharnées, nous faisons surgir des oasis de beauté, de douceur, de service, de partage, de bonté, de justice, et reculer ainsi le désert."

Jean-Claude Ravet

Accès à la source: https://www.ledevoir.com/opinion/idees/569677/noel-un-appel-puissant-a-l-espoir-et-a-l-eveil-au-coeur-de-la-tourmente?utm_source=infolettre-2019-12-24&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne

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19 décembre 2019 4 19 /12 /décembre /2019 23:02
Femmes dans l’Eglise…une prise de position des Religieux et Religieuses de spiritualité ignatienne

Les responsables d’Instituts religieux vivant de la spiritualité de St Ignace de Loyola, ont rédigé un texte publié dans le journal La Croix du lundi 16 décembre 2019. Ils représentent 32 Instituts religieux dont les jésuites, les Pères Blancs et les nombreux Instituts religieux de femmes.

Ce texte est leur contribution au débat sur l’Eglise concernant les relations de femmes et des hommes. La fin de cette l’article rappelle que Jésus a confié à une femme la première annonce de la résurrection et qu’il s’agit d’en tirer tous les enseignements concernant la place des femmes dans l’Eglise.

Il témoigne de la belle collaboration et le vivre ensemble qui se vit entre ces Instituts ignatiens quant à la formation et à la mission et combien cette collaboration homme-femme est essentielle à la fécondité de cette mission.

Ce texte constate aussi des difficultés rencontrées par les femmes dans l’Eglise :

-abus du dernier mot qui revient au prêtre quand ce n’est pas requis

-travail dans l’ombre des femmes

-plus de crédit de la parole du prêtre même s’il est moins compétent

-refus dans certaines paroisses que des femmes donnent la communion

-exclusion des filles comme servantes d’autel

Ceci ne montre pas une saine relation hommes-femmes mais montre malheureusement un espace sacré où seuls les hommes et les garçons ont droit d’accès.

 

Voici le texte intégral de leur déclaration :

 

Contribution de la vie religieuse Ignatienne au débat en Eglise

Religieux et religieuses ignatiens, nous essayons de vivre de l’esprit d’Ignace de Loyola qui recommandait de « sentir avec l’Eglise », c’est-à-dire d’avoir le sens de l’Eglise. A l’heure où notre Eglise traverse une crise importante, le pape François invite le peuple de Dieu à relever le défi, à lutter contre le cléricalisme qui fait le lit de « l’entre-soi » et d’une conception abusive de l’autorité. Encouragés par cette invitation du pape François, nous désirons apporter notre témoignage.

La vie religieuse ignatienne est constituée de communautés d’hommes (les jésuites, et les Pères blancs) et de communautés de femmes (très nombreuses). Nous nous sentons bénéficiaires d’un même héritage spirituel. Les novices, hommes et femmes, apprennent ainsi dès les premiers mois de leur vie religieuse à se rencontrer, à se connaître, à se former ensemble. Bien souvent nous nous retrouvons ensuite, avec des laïcs de spiritualité ignatienne, au service d’une même mission dans des centres spirituels, des revues, des lieux de formation, des propositions pour les jeunes… Depuis longtemps, et à l’origine grâce à des jésuites qui les y ont encouragées, des femmes parmi nous accompagnent les Exercices Spirituels, ces Exercices qui sont le cœur et la source de notre spiritualité, de notre vie religieuse et de notre mission. Elles forment et supervisent d’autres accompagnateurs, qu’ils soient laïcs ou prêtres. Sans vouloir prétendre que la collaboration entre hommes et femmes soit toujours simple entre nous, nous constatons cependant qu’elle est essentielle à la fécondité de notre mission.

La diversité de nos insertions nous donne aussi d’entendre des échos très divers de la vie de l’Eglise en France. Nous rendons grâce pour toutes les expériences de fraternité qui se vivent dans l’Eglise, à tous les niveaux : diocésain, paroissial, communautaire… Toutefois, nous ne pouvons taire le malaise et les difficultés grandes ou petites que vivent beaucoup d’entre nous, en particulier des religieuses qui exercent avec compétence une responsabilité pastorale, dans une Eglise où le dernier mot revient à un prêtre, y compris lorsqu’il n’est pas requis qu’il en soit ainsi.

Beaucoup de sœurs et de femmes laïques ont une mission de formation. Pourtant, leur travail (recherches, accompagnements, interventions…) reste souvent dans l’ombre tant il est habituel d’accorder plus de crédit à la parole d’un prêtre, fût-il moins compétent. Les directives canoniques (c.766) concernant l’homélie réservée aux ministres ordonnés n’empêchent pas de confier parfois la prédication à d’autres ; ne serait-il pas souhaitable d’avancer en ce sens lorsque les circonstances y invitent (fête de la vie consacrée ou fêtes auxquelles tel ou tel institut est, par charisme, plus sensible, ou en fonction des expériences ou compétences de telle ou tel) ?

Un autre point nous préoccupe encore : nous constatons que, dans certaines paroisses, non seulement les filles ne peuvent plus être servantes d’autel, mais les femmes elles-mêmes ne peuvent pas donner la communion. Aucun argument théologique ni liturgique ne fonde une telle pratique ; il est même paradoxal de constater que ce sont essentiellement des femmes qui portent la communion aux malades, dans le Service Evangélique des Malades ! Quelle image de l’assemblée est ainsi donnée à voir ? Quel symbole est mis en valeur avec de telles pratiques ? Est-ce celui d’une saine relation hommes-femmes, ou bien celui d’un espace sacré où seuls les hommes et les garçons auraient droit d’accès ? L’état baptismal ne donne-t-il pas accès à la plénitude de la vie chrétienne, que l’on soit homme ou femme ? Là où l’ordination n’est pas requise - comme c’est le cas pour la distribution du pain eucharistique -, pourquoi faire des différences entre hommes et femmes ?

De telles attitudes relèvent sans doute d’une peur, en large partie inconsciente. Certes, la peur d’un délitement des identités, dans notre société, existe bel et bien. Nous comprenons cette peur, et ne la condamnons pas. Mais n’est-il pas dommage de porter atteinte, à cause d’elle, à la nouveauté évangélique ?

Notre désir est de travailler à des relations plus évangéliques entre hommes et femmes dans l’Eglise. C’est à une femme, Marie de Magdala, que le Seigneur a confié la première annonce de sa Résurrection ; ne craignons pas d’en tirer tous les enseignements !

Les Supérieur(e)s Majeur(e) Ignacien(ne)s (SMI) de 31 Instituts Religieux comprenant plusieurs centaines de religieux(ses) s’inspirant de l’esprit de St Ignace de Loyola, fondateur des Jésuites

 

Liste des Instituts signataires :

Ancelles Sacré Cœur Jésus, Auxiliaires du Sacerdoce, Soeurs de Notre-Dame du Cénacle, Communauté Saint François-Xavier, Compagnie de Marie Notre Dame, Compagnie Ste-Ursule de Dole, Fidèles Compagnes de Jésus, Filles du Cœur de Marie, Sainte-Chrétienne, Institut des Sœurs de St Joseph, La Croix de Chavanod, La Retraite, La Xavière, Marie-Auxiliatrice, Oblates du Cœur de Jésus, Missionnaires d’Afrique, Petites Sœurs de l’Ouvrier, Province Jésuite d’Europe Occidentale Francophone, Religieuses du Sacré cœur de Jésus, Religieuses de Marie Immaculée, Saint Ursule de Tours, Sœurs Marie Réparatrice, Auxiliatrices Province France Belgique, Sœurs de la Doctrine Chrétienne de Nancy, Sœurs de Saint-André, Sœurs de Ste Clotilde, Sœurs du Christ, Sœurs de Saint Joseph d'Annecy, Sœurs de Saint Joseph de Lyon, Sœurs Missionnaire Notre Dame d’Afrique Province France, Ursulines du cœur de Jésus Lyon, Congrégation du Sacré Cœur de Jésus de St Aubin Les Elbeuf.

 

https://www.la-croix.com/Debats/Forum-et-debats/Eglise-dernier-mot-revient-trop-souvent-pretres-2019-12-16-1201066765 

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15 décembre 2019 7 15 /12 /décembre /2019 18:51
Comment rencontrer Dieu ?

Ce qui vient spontanément ce peut être : dans sa Parole, dans l’oraison, dans les sacrements, dans les autres, dans la création…Et on oublie un autre lieu d’accès à Dieu qui est soi-même.

Un des lieux d’accès à Dieu, c’est moi-même !

Prendre conscience que j’existe, c’est prendre conscience de Dieu ne cesse de me créer. J’existe par don. Donc la première rencontre avec Dieu, c’est tout simplement goûter la vie qui vient de lui.

Goûter, la vie, la recevoir comme un cadeau.

Vivre le moment présent : se rendre compte de l’inouï du cadeau : je vis, je marche, je vois, j’entends, je parle, etc.

Tout cela est rencontre de Dieu, à travers ses dons, je rencontre le donateur.

En goûtant ces dons, je fais plaisir au donateur.

Aimer la vie, c’est louer Dieu.

Et ensuite prendre conscience que je suis aimé d’un amour inconditionnel.

Je n’ai rien à prouver, je n’ai rien à mériter : tout m’est donné.

La seule chose à faire c’est d’accueillir le don, de se laisser aimer, de se laisser faire

Tel-le que je suis, je suis aimable aux yeux de Dieu.

Vous pouvez peut-être penser qu’il a mauvais goût mais cela ne changera rien à l’affaire, vous ne changerez pas son choix, sa décision de vous aimer !

Quel que soit l’idée que vous vous faites de vous-même, lui, Dieu ne changera pas d’idée : vous êtes à jamais le « disciple qu’il aime ». Une expression qui est en St Jean : « le disciple que Jésus aimait ». On ne dit pas le nom de ce disciple pour une raison simple : ce disciple c’est chacun-e de nous, et son prénom, c’est le nôtre.

S’accueillir comme il nous accueille, se voir comme il nous voit, s’aimer comme il nous aime, se recevoir comme il nous reçoit.

C’est à dire :

Se vivre, se comprendre, s’estimer comme :

-désiré du cœur de Dieu

-d’origine divine sortant à chaque instant de ses mains

Non pas le fruit du hasard destiné au néant mais le fruit d’une volonté aimante faite pour la vie éternelle.

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26 novembre 2019 2 26 /11 /novembre /2019 16:19
Solidarité avec les femmes victimes de violences.
Solidarité avec les femmes victimes de violences.

Le collectif #NousToutes qui a été à l’initiative de la manifestation de samedi 23 novembre 2019, a salué « la plus grande marche de l’histoire de France contre les violences » sexistes, en revendiquant la présence de 100 000 personnes à Paris et 150 000 dans l’ensemble du pays.

J’ai participé à cette manifestation. J’y ai fait de belles rencontres. En particulier, des femmes africaines victimes de l’excision qui se sont regroupées en une association -SOS Africaines en Danger- pour lutter ici et ailleurs contre cette barbarie. http://sosafricainesendanger.org  

70 organisations, partis politiques, syndicats et associations avaient appelé à manifester. Celles citées par la presse sont : Planning familial, CGT, CFDT, EELV, LFI, PS, UNEF, PCF, SOS Homophobie. Il y avait l’association des familles de victimes (Union nationale des familles de féminicide UNFF) qui était en tête du cortège.

Mais qui étaient les autres ?

Je me pose cette question pour savoir si des organisations chrétiennes font partie des 70. Si vous avez des infos là-dessus, je serai heureuse de les avoir. Je suis pessimiste! 

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26 novembre 2019 2 26 /11 /novembre /2019 16:09

Bonjour à vous qui êtes abonné-es à mon blog.

Jusqu'à maintenant vous pouviez mettre directement vos commentaires.

Mais depuis quelques temps, je reçois des commentaires qui sont bizarres, sans aucun lien avec l'article et aussi d'un islamiste qui prédit des catastrophes si on ne se convertit pas!

Cela m'amène à la décision que les commentaires apparaitront dans la mesure où je les validerais.

En tout cas merci pour votre fidélité, vos encouragements...et faites connaitre ce blog autour de vous si vous pensez qu'il peut être utile!

Michèle

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18 novembre 2019 1 18 /11 /novembre /2019 16:58
Libérons l’écoute de l’Evangile du moralisme et du volontarisme.

Pour cela prenons exemple sur la pratique de Jésus vis-à-vis de Zachée en Luc 19/1-10.

Est-ce que Jésus lui fait un reproche ?

Exige-t-il de lui un changement de comportement ?

Non.

Il le prie seulement de bien vouloir demeurer chez lui.

Si à la fin de ce récit, il y a une décision, c’est celle de Zachée lui-même, sans la pression de quiconque et comme fruit d’une rencontre.

L’Evangile est une invitation à une rencontre. Notre réponse, c’est de nous ouvrir à celui qui vient vers nous, nous ouvrir à cette relation. 

L’Evangile révèle que Dieu est un don et qu’il se donne à nous.

Notre écoute doit donc être théologale et non morale.

Il s’agit de vivre une rencontre. Si nous le faisons, nous percevrons des obstacles qui sont en nous. Ils sont nombreux :

Une peur de Dieu qui vient de fausses images : peur d’un Dieu qui nous en demande toujours plus ; peur du juge qui va me « remonter les bretelles » ; mauvaise culpabilité qui croit qu’on est toujours en dette avec Dieu ; croire qu’on doit mériter ou payer une dette, donc accéder à Dieu par ses propres forces alors que Dieu est pure grâce. Tout cela alimente le moralisme et empêche la rencontre.

Petite parabole :

Vous êtes dans la rue et au loin, vous apercevez une de vos connaissances…

Soit, vous évitez de le rencontrer en changeant de trottoir, en tournant la tête pour qu’il ne vous voit pas. Pourquoi ? Parce que c’est un « rasoir » de première ! Il va vous réclamer l’argent que vous lui devez ; ou il va vous rappeler les travaux que vous devez faire pour lui ; ou il va vous réclamer pour la nième fois le service que vous ne pouvez pas lui rendre etc.

Soit c’est un ami précieux pour vous et vous êtes heureux-se de le rencontrer, il sait vous écouter, vous fait du bien, vous percevez en lui, une bonté, une tendresse, un accueil, vous êtes en total confiance avec lui et vous savez qu’il ouvre en vous le meilleur de vous-même.

Petite question impertinente : Est-ce ainsi que vous voyez Dieu ?

Un peu, beaucoup…mais jamais vraiment car rode toujours en nous la méfiance qui est une blessure jamais vraiment guérie.

Pourquoi je raconte cette parabole ?

Parce que selon la manière dont vous considérez Dieu : « rasoir » ou ami bienveillant, vous n’aurez aucun goût pour fréquenter l’Evangile ou au contraire beaucoup !  

Aucun goût car habité par la fausse image d’un dieu empêcheur de vivre, celui qui vous attends au coin de la rue pour vous verbaliser, le demandeur jamais satisfait, etc.

Du goût car heureux-se de rencontrer le Dieu de l’Evangile, celui d’une bonne nouvelle pour notre vie et qui vous dit : tu es aimé-e de manière inconditionnelle, tu as du prix à mes yeux.

Regardez toutes les rencontres que Jésus a faite : tous ceux et celles qui l’ont rencontré s’en sont trouver mieux : ils et elles ont été restaurées dans leur dignité, accueillies, aimées, sauvées…

En fait quand on ouvre l’Evangile, il n’y a que 3 choses à faire :

Ecouter

Regarder

Me laisser aimer

Il n’y a que cela à faire, le reste c’est Dieu qui le fait parce que l’on a donné du temps à vraiment écouter, vraiment regarder et à se laisser aimer

Un conte maintenant

Dans un village, les gens attendaient qu’un jour un roi arrive. Il aurait les traits du visage que la nature avait sculpté au sommet d’une montagne.

Il y avait dans ce village, un jeune garçon qui tous les jours sortaient les moutons pour brouter dans la montagne.

Au bout de plusieurs années, un jour qu’il revenait au village, les gens ont été stupéfait : le garçon ressemblait trait pour trait au visage du sommet de la montagne.

Le garçon expliqua que pendant les longues heures de solitude avec ses moutons, il regardait le visage de la montagne. Il était devenu semblable à ce qu’il contemplait.

Si on reprend Zachée:

Regarder Jésus qui traverse la ville. Regarder Jésus pour que quelque chose de son dynamisme passe en moi.

Regarder Jésus qui lève les yeux et me laisser regarder par lui. Me laisser aimer par son regard

Ecouter sa parole : « aujourd’hui, il me faut demeurer chez toi »

L’entendre pour moi, entendre son désir, sentir l’amour de Dieu pour moi, l’intérêt que j’ai pour lui.

Il ne s’agit pas de faire un commentaire de texte, il ne s’agit pas de tirer de ce texte des résolutions pour sa vie mais de s’exposer à ce récit comme on s’expose au soleil sur une plage.

Notre décision c’est d’être sur la plage, d’y rester, de s’exposer au soleil. Regarder et écouter.

Mais c’est l’Amour tel un soleil qui va agir, qui va imprimer en vous l’Esprit de Jésus comme la montagne a imprimé ses traits sur le visage du berger du conte.

On est transformé par imprégnation et non pas par un acte de volonté.

De cette écoute et de ce regard peut naitre une lumière, quelque chose qui s’impose à nous, un désir…

Encore faudra-t-il vérifier qu’il s’agit bien un fruit de cette contemplation et non un acte de volontarisme.

Cela se vérifie par 3 critères : Cela vous donne-t-il une joie simple, une force tranquille, une paix qui dure ?

 

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