Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 mars 2023 2 21 /03 /mars /2023 09:54
Le discours officiel de l’Eglise catholique romaine est néfaste pour les femmes-2

Voici la suite d’ extraits de mon livre : masculin-Féminin. Décryptage d’une encyclique.

J’ai analysé l’encyclique mulieris dignitatem de Jean-paul II en montant les quelques aspects positifs mais surtout en quoi cela reste un discours néfaste pour les femmes.

On peut se procurer mon livre en le commandant à la FNAC

https://www.fnac.com/a9912049/Michele-Jeunet-Masculin-Feminin-Ou-en-sommes-nous

Néfaste pour les femme de mettre le masculin du côté du divin et le féminin du côté de l’humain

La lettre encyclique met le masculin du côté du divin et le féminin du côté de la créature humaine. Pour étayer cette idée fondamentale, la lettre s’appuie sur la permanence biblique à présenter Dieu comme un époux et Israël comme son épouse dans l’Ancien Testament. Pour le Nouveau Testament, la lettre s’appuie sur la présentation que Jean-Baptiste fait du Christ comme époux et sur le fait que le Christ lui-même se présente ainsi en Marc, chapitre 2 versets 19 et 20. C’est un fait scripturaire indéniable. Mais il peut être interrogé et interprété…

Dans une société marquée par une « tradition qui était discriminatoire à l’égard des femmes »[1], Dieu créateur, sauveur, tout puissant ne pouvait être dit qu’au masculin de l’époux et la femme ne pouvait être pensée  que dans sa condition seconde, dépendante, pour dire la dépendance de l’humain à son Dieu.

Dans le cadre d’une nouvelle anthropologie qui rétablit l’égalité, il n’y a plus de raison de faire du féminin le symbole de l’épouse, ni d’assimiler Dieu à l’époux. Dans une anthropologie où hommes et femmes sont égaux, la symbolique du Christ-Epoux ne devrait plus être utilisée comme symbole du masculin face au féminin…

Continuons de regarder  avec précision le numéro 25 du chapitre 7 de la lettre encyclique qui se penche à nouveau sur Ephésiens 5.  Mais ici, c’est  pour en dégager des principes malheureux pour les femmes : l’amour de Dieu pour son peuple, semblable à celui d’un époux, exprimerait la qualité sponsale de cet amour qui ne pourrait être que masculine…

Quelle serait la caractéristique " féminine"  de l'épouse ? C’est le fait d’accueillir comme un don l’amour du Christ rédempteur…

Quelle serait la caractéristique de l’époux ? C’est le fait d’aimer le premier. Un époux qui, en s’incarnant, est devenu vrai homme au masculin. « Le symbole de l’époux est donc du genre masculin ».[2] C’est par ce symbole masculin que Dieu exprime son amour.

L’argumentation repose sur un présupposé non dit : une représentation de l'homme masculin comme celui qui aurait l’initiative, qui aimerait et donnerait  le premier, et une représentation du féminin qui reçevrait et ne pourrait donner qu’en réponse…

Mettre le masculin du côté de l’initiative et le féminin du côté de l’accueil, c’est revenir au vieux schéma du masculin premier et du féminin second..

Ce qui peut être questionné au niveau de la symbolique, ne peut l’être au niveau du réel de la masculinité de l’homme Jésus. Mais quel est le sens de cette masculinité ? Elle n’a pas un sens au niveau de la Révélation et de la Rédemption. Il n’est pas de nécessité de salut qu’il en soit ainsi. Et surtout, ce n’est pas  pertinent pour déterminer une identité, une vocation, des rôles différenciés du féminin et du masculin.[3]

Néfaste de faire de Marie l’« essence »  du féminin

Voici ce que dit la lettre encyclique :

La plénitude de grâce accordée à la Vierge de Nazareth, en vue de sa qualité de théotokos, signifie donc en même temps la  plénitude de la perfection de ce qui est caractéristique de la femme, de ce qui est féminin  [4]  En Marie « on retrouve la femme  telle qu'elle fut voulue dans la création et donc dans la pensée éternelle de Dieu, au sein de la très sainte Trinité. Marie est le nouveau commencement de la dignité et de la vocation de la femme, de toutes les femmes et de chacune d'elles… [5]

Faire de Marie le prototype de la femme, le commencement de sa dignité et de sa vocation, pose question sur plusieurs points.

D’abord en mettant ainsi Marie, de manière si forte du côté des femmes, c’est priver les hommes masculins de ce modèle comme modèle d’humanité.

Ensuite si Marie est l’archétype des femmes, c’est les priver du Christ comme archétype de leur humanité.

Et quel serait l’archétype des hommes masculins ? Le texte y répond de manière implicite en mettant le masculin du côté du Christ.

Néfaste de mettre le masculin mis uniquement du côté du Christ

Le Christ et Marie sont des modèles pour tout humain qu'il soit femme ou homme. Bien sûr le sexe de Marie est féminin et le sexe de Jésus en son humanité est masculin. Mais la foi a tenu que l'Incarnation assumait tout l'humain. C'est un enjeu de salut, selon l'adage classique que ce qui n'est pas assumé, n'est pas sauvé.[6] Le credo nous fait dire : homo factus est et non pas vir factus est. Il faut donc penser qu'en assumant la nature humaine sous sa limite inévitable d'un sexe et non de l'autre, ce sont les humains des deux sexes qu'il assumait et sauvait… 

Au n° 11 de la lettre, le fait de situer aussi Marie modèle du féminin, sans faire du Christ aussi le modèle des femmes, réintroduit une hiérarchie qui peut être légitimement contesté y compris au niveau de sa justesse doctrinale.

Par l'incarnation c’est la nature humaine qui est assumée, ce qui fait que les femmes, comme les hommes, sont uni-es à lui. Par le baptême, des êtres humains, hommes et femmes deviennent d'autres "Christ", sont configurés à lui.[7] On peut donc contesté fortement  que cette dimension baptismale qui configure au Christ les femmes comme les hommes soit  absente de cette lettre encyclique.


[1] MD 12

[2] MD 25

[3] A ce sujet, voir E.A.JOHNSON, "La masculinité du Christ", Concilium, n°238, p.148-151, article reproduit dans B.CHENU et M.NEUSCH, Théologiens d'aujourd'hui, vingt portraits, Paris, Ed.Bayard/Centurion, 1995, p 91-96.

[4] MD 5

[5] idem

[6] ST GREGOIRE DE NAZIANCE. Ep. Ad Clédonium, Ed Migne, Patrologie Grecque XXXVII, 181c.

[7] 1 Co 12, 13 ; Ga. 3, 19

Partager cet article
Repost0
18 mars 2023 6 18 /03 /mars /2023 11:43

Pour ce 4ème dimanche nous lisons la guérison d’un aveugle de naissance dans l’évangile de Jean 9, 1-38

Alors oui, il y a une guérison d’aveugle, certes, mais ce récit veut dénoncer un aveuglement bien pire que celui qui peut atteindre des yeux.

Cet aveuglement c’est l’aveuglement d’un système religieux d’explication de la maladie.

En effet les disciples demandent à Jésus pourquoi il est né aveugle ? C’est à cause de quoi ? Et ils n’ont d’autre réponse que le péché.

Les disciples sont enfermés dans un système religieux qui pense que Dieu envoie des maladies pour punir du péché.

C’est la ténèbre de l’exclusion de toutes celles et ceux qui ne rentrent pas dans leur système. L’impossibilité à s’ouvrir à la nouveauté d’une parole, à l’inattendu d’une action. La culpabilisation qui enferme les gens dans la fatalité.

Devant ce type de ténèbres, Jésus lui-même n’a rien pu faire. La révolution spirituelle de Jésus ne peut rejoindre des gens murés dans leur certitude, les privilèges que cela leur donne et pour certains le « fonds de commerce » ou de position sociale, ecclésiale que cela leur procure.

Quelle ténèbre !

Quel aveuglement !

Et surtout quelle image monstrueuse de Dieu.

Aujourd’hui encore des gens pensent cela ne serait-ce quand on entend cette phrase : « Qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour vivre ce malheur »

Donc cet évangile, est d’abord une libération de cet enfermement, de cette fausse image de Dieu.

Et pour nous libérer de cela Jésus a une parole sans appel :

« Ni lui n’a péché, ni ses parents »

Jésus révèle par sa parole et ses actes que Dieu ne veut qu’une chose c’est la vie.

Alors ce temps de Carême est un temps privilégié pour guérir de nos fausses images de Dieu et nous ouvrir à la liberté de Jésus.

Partager cet article
Repost0
16 mars 2023 4 16 /03 /mars /2023 11:54
Le discours officiel de l’Eglise catholique romaine est néfaste pour les femmes-1

Voici des extraits de mon livre : Masculin-Féminin. Décryptage d’une encyclique.

J’ai analysé l’encyclique Mulieris dignitatem de Jean-Paul II en montant les quelques aspects positifs mais surtout en quoi cela reste un discours néfaste pour les femmes.

On peut se procurer mon livre en le commandant à la FNAC

https://www.fnac.com/a9912049/Michele-Jeunet-Masculin-Feminin-Ou-en-sommes-nous

Néfaste, une conception des femmes uniquement lié à la sexualité.

Le magistère romain a cru bon d’écrire une lettre encyclique sur la femme qui a pour titre Mulieris dignitatem. Mais il n’existe pas jusqu’à présent un document similaire qui aurait pour titre Viri dignitatem. Pourquoi ?

Parce que dans cette pensée, ce qui serait dit de l’homme masculin (viri), ne pourrait être que l’équivalent de l’humain (homo). Un texte sur la femme (mulier), devant l’absence d’un texte sur l’homme masculin, dit, de fait, que le masculin continue d’être pensé par le magistère romain comme générique de l’humain, sans particularité,  et que seul le féminin en comporte, la particularisant, l’incluant tout en le mettant à part et réduisant les femmes à être épouse, mère et vierge.

Viri dignitatem définirait-il l’homme comme époux, père et vierge ? Non, car pour cette pensée, la sponsalité, la paternité, le célibat n’ont pas le même poids identitaire chez l’homme que chez la femme. Son identité n’est pas d’être époux d’une femme, père d’enfants, et encore moins époux du Christ dans le célibat consacré. Son identité ne se limite pas à cela alors que Mulieris dignitatem le fait pour la femme. Il y a donc asymétrie. Le principe de cette asymétrie est que le féminin continue d’être pensé comme spécialement lié au sexuel et toujours référé au masculin.

Il y a dans cette lettre encyclique une contradiction entre l’affirmation de la femme voulue pour elle-même et la réduction de sa vocation à une relation d’épouse pour un mari, de mère pour des enfants (du mari) ou d’épouse consacrée pour le Christ.

Si la raison du féminin et sa vocation essentielle sont pensées uniquement comme épouse pour un époux, en vue d’être mère, elle n’est pas voulue pour elle-même. Elle continue d’être pensée et voulue pour l’homme masculin.

Néfaste, une conception d’une femme éternelle

La lettre encyclique commençait en voulant tenir compte des signes de temps.  Mais à la fin de la lettre, il est bien précisé que, face aux changements, il faut revenir aux fondements qui se trouvent dans le Christ, aux vérités et aux valeurs immuables dont le Christ est le témoin et qui est conforme au plan de Dieu qui a créé l’homme et la femme pour des vocations différentes. Ces vocations seraient inscrites dans le corps, et pour la femme, dans son corps fait pour la maternité.

Comme pour d’autres encycliques ayant pour thème la sexualité, le biologique[1] est considéré comme une donnée normative, donc statique. Il y aurait un ordre de la nature qui est destin pour la femme.

Pourtant la situation des femmes en France, par exemple, ne se réduit pas à être épouse et mère. Même si de grands progrès restent encore à réaliser dans de nombreux pays du monde, le changement de mentalité, le progrès technique ont permis  un plus équitable partage des tâches domestiques et d’éducation des enfants, l’investissement dans le travail professionnel, l’accession (en pratique, non sans difficultés et  sinon en théorie)  à tous les postes de responsabilités dans la société civile. La créativité des femmes n’est maintenant plus limitée à la seule maternité, elles peuvent (malgré d’énormes progrès encore à réaliser dans de nombreux pays) s’épanouir dans tous les domaines du politique, de l’économique, du social, du culturel …Tous ces domaines demandent autant de qualités d’initiative que de réceptivité, ils ne se vivent pas selon le schéma de la lettre encyclique fondée sur un don au masculin et l’accueil du don au féminin (initiative masculine et réceptivité féminine) mais selon une réciprocité où chacun donne et reçoit sans prééminence.

La soi-disante réceptivité féminine ne serait-elle alors signifiante que pour la symbolique ecclésiale ?  Dans ce cas, pourquoi y aurait-il posture d’initiative dans ce qui est de l’ordre humain et seulement posture de réceptivité dans le domaine ecclésial ?

Cela reviendrait à penser une double anthropologie contradictoire.  

D’autant plus, que même dans la réalité de la vie de l’Eglise, de plus en plus nombreuses sont des femmes en posture d’initiative, et même assumant des « munera » (fonctions) d’enseignement, de sanctification et de gouvernement.

Néfaste, une conception statique de la révélation

Il n’est pas légitime, à partir du donné de la foi d’un sauveur masculin né d’une femme, vierge et mère, d’en tirer une anthropologie du masculin et du féminin.

 Il fut un temps où l’on tirait de la Bible une cosmologie, ce qui, à l’époque moderne, a introduit le conflit entre science et foi. C’est la même contestable démarche qui anime cette Lettre encyclique dangereuse pour les femmes mais également pour la crédibilité du magistère romain. Le magistère romain a renoncé à fonder bibliquement une cosmologie. Le temps n’est plus à la défense d’une création en sept jours. L’accueil du principe de l’évolution des espèces inauguré par Darwin commence à être reconnu.

De même, il n’est plus possible de chercher dans la Bible une anthropologie révélée du masculin et du féminin, qui dirait de toute éternité ce qu’est une femme, ce qu’elle doit être et rester. La lettre encyclique relève de ce mode de pensée. Elle ne peut être reçue par les femmes qui luttent pour ne pas être enfermées dans des stéréotypes qui les empêchent de développer toutes leurs potentialités humaines.

La Révélation se situe au niveau du sens de l’existence, d’une anthropologie fondamentale, d’un être humain à l’image de Dieu, aimé et capable d’aimer, digne de respect. Cette anthropologie dit le sens de l’existence humaine et son orientation vers Dieu mais elle n’offre pas une anthropologie particulière, une science anthropologique révélée de ce que serait le féminin et le masculin. Cette anthropologie particulière est à bâtir par l’expérience de tous et de toutes, chrétiens ou non.

Néfaste, une symbolique allégorique

Pour cette lettre encyclique, l’économie de la Rédemption, un sauveur masculin né d’une femme, relèverait donc de la Révélation du plan de Dieu sur le féminin et le masculin. C’est une sotériologie (conception du salut) qui informerait une anthropologie du féminin et du masculin par une manière particulière de traiter le symbolique qu’on appelle symbolique allégorisante.

Il est légitime pour parler de Dieu d’utiliser des images. Nous avons trace dans l’Evangile de leur utilisation. Pour parler de Dieu miséricordieux, Jésus emploie l’image d’un berger à la recherche de sa brebis, d’une femme à la recherche d’une pièce de monnaie, d’un père en attente de son fils. Dieu est décrit comme un berger, comme une femme, comme un père. Ici nous sommes dans l’ordre du symbole. Cela donne à penser une attitude de Dieu qui ne cesse de nous chercher et de nous attendre. Mais si nous remplaçons le terme « comme » par une identification : Dieu est un berger, Dieu est une femme, Dieu est un père, nous sommes alors dans une symbolique allégorique où il y a identification terme à terme. La lecture que fait Mulieris dignitatem du Christ époux relève de la symbolique allégorisante : identification terme à terme du Christ à l’époux, donc à l’homme masculin et de l’Eglise à l’épouse, donc à la femme. Alors que la relation Epoux/Epouse devrait seulement permettre de penser à une notion de fidélité amoureuse.

Cette symbolique allégorisante se décline ainsi :

  • Christ = époux = principe masculin

= les hommes concrets ;

  • Marie = épouse et mère = principe féminin

= les femmes concrètes.

Avec cette symbolique allégorisante, le féminin et donc toutes les femmes, ne peuvent qu’être dans une position seconde, réceptrice, uniquement du côté de l’humain, tandis que le principe masculin et donc tous les hommes se voient attribuer la position première, initiatrice, ayant part à la dimension divine du Christ.

Cette symbolique allégorisante est illégitime et néfaste pour les femmes.

 

 

 

[1] Par exemple, Humanae Vitae, qui ne déclare morale que la régulation des naissances qui obéit aux processus naturels.

Partager cet article
Repost0
14 mars 2023 2 14 /03 /mars /2023 14:38
Oui, des femmes peuvent prêcher des retraites!

Elles le font au titre de leur baptême et avec la compétence donnée par leur expérience et leur formation.

Certains peuvent encore penser que c'est un ministère que seuls les prêtres peuvent exercer. Mais cette position est contredite par les faits. 

Voici par exemple celle que je vais donner en juin 2023 avec une autre sœur du Cénacle. 

Elle a pour titre: Vivre de la grâce originelle et dure 6 jours du Vendredi 23 juin (18h) au Vendredi 30 juin 2023 (9h)

En s’inspirant du livre de Matthew Fox, 6 jours pour expérimenter la « grâce originelle » par l’accueil de récits bibliques, de la nature, et par la créativité qui est en chacune, chacun de nous. Nous suivrons 4 sentiers de cette Grâce qui nous crée, nous libère, nous divinise et nous transforme.

Plus d'info, sur le site: 

https://www.ndcenacle.org/activite/vivre-de-la-grace-originelle/?key=0 

 

 

Partager cet article
Repost0
11 mars 2023 6 11 /03 /mars /2023 23:11

Bonjour, aujourd’hui par cette video je voudrais parler de ce qui empêche de croire !

Beaucoup de choses.

Une parmi bien d’autres c’est de s’imaginer un dieu dont je serais débiteur, débitrice, un dieu vis-à-vis duquel je serais en dette perpétuelle et dans l’incapacité de rembourser.

 Par exemple Je suis créé par Dieu, je lui dois mon existence, donc on lui doit tout.

Il m’ a tout donné et on traine à cause de cela une dette insolvable. Cela génère un sentiment constant de culpabilité car on ne sera jamais à la hauteur.

Voici la parole libératrice : je ne dois rien à Dieu.

Cela demande de penser Dieu sous le mode de la gratuité absolue : quand Dieu donne c’est un don sans condition, inconditionnel, un don pour donner car c’est l’essence de Dieu de donner.

Comprenons cela avec une réalité de notre vie.

Le meilleur de nous fait des cadeaux non pour recevoir en retour, mais pour le plaisir de l’autre.

Le meilleur de nous n’est pas dans le donnant-donnant mais dans la gratuité.

Le meilleur de nous le fait par amour gratuit et pas par calcul de retour.

Le meilleur de nous…et c’est Dieu qui est le meilleur.

Qu’est-ce qui peut faire plaisir au donateur ?

La joie que nous avons à recevoir.

L’usage humanisant que nous faisons du don de la vie pour nous et pour d’autres.

En profiter pour soi et pour les autres.

Oui, la jouissance du don.

Il n’y a rien à « rendre » en se retournant en amont vers le donateur mais à vivre le don, à donner en aval vers les autres dans la mesure de ce qu’on peut et de ce qu’on veut.

Cela ne veut pas dire que la relation au donateur est superflue.

Superflue ? Non.

Nécessaire ? Non .

Précieuse ? oui ! Comme la relation d’amitié où l’on donne et reçoit par désir d’amour.

Partager cet article
Repost0
9 mars 2023 4 09 /03 /mars /2023 15:31

Pour le 3ème dimanche de Carême il nous est offert la rencontre de Jésus avec une femme en pays de Samarie.

Ce récit est étonnant car on y voit la liberté de Jésus qui ne craint pas de transgresser des codes culturels et religieux :

un juif qui ose parler à une femme, de plus étrangère

un dialogue avec elle d’une haute tenue théologique

une révélation de son identité : « Je Suis » qui fait écho au tétragramme divin

une dévalorisation de lieux de culte, car la vraie adoration n’est pas  dans des lieux mais dans le cœur « en esprit et vérité »

une mise en valeur d’une femme qui évangélise

Ces 5 flashs sur cet évangile ne sont pas couramment commentés !

Peut-être parce qu’il met en valeur l’intelligence théologique d’une femme et sa réussite apostolique.

Et on préfère se rabattre sur sa vie sexuelle avec ses 5 maris !

Mais il y a encore quelque chose qui est totalement occulté.

« Elle laissa là sa cruche et s’en alla à la ville en courant ». Jn 4/28

Ça ressemble beaucoup à un autre passage de l’évangile

« Aussitôt ils laissèrent leurs filets et le suivirent » Mc 1/18.

Il est étonnant que constater que rarement ou jamais ce verset n’a été mis en parallèle avec la vocation d’apôtre masculin !

Et pourtant : « Aussitôt ils laissèrent leurs filets et le suivirent » Mc 1/18. Cela est du même ordre que : « Laissa sa cruche et s’en alla en courant ».

Une cruche d’eau vaut bien un filet comme signe d’un engagement radical d’apôtre de Jésus !

Pour finir, gardons au cœur, cette parole de Jésus à cette femme

Si tu savais le don de Dieu. Un don à recevoir qui est le Christ lui-même.

 

Pour aller plus loin dans l’intelligence de ce récit, je vous recommande :

Sandra M. Schneiders : Le texte de la rencontre. Lectio divina 161. Ed du Cerf.

Vous pouvez trouver sur mon blog deux articles qui le résument.

http://aubonheurdedieu-soeurmichele.over-blog.com/article-sandra-schneiders-interprete-l-evangile-de-la-samaritaine-1-92448184.html

http://aubonheurdedieu-soeurmichele.over-blog.com/article-sandra-schneiders-interprete-l-evangile-de-la-samaritaine-2-92640997.html

Je m’en suis inspirée.

Et vous y trouverez une explication des 5 maris qui libère cet évangile …et les femmes de toujours les ramener à des questions conjugales !

Partager cet article
Repost0
8 mars 2023 3 08 /03 /mars /2023 16:08
Photo de Famille chrétienne de filles servantes d'autel

Photo de Famille chrétienne de filles servantes d'autel

Le Comité de la Jupe demande aux évêques de se prononcer sur la discrimination des filles pendant la messe

Le Comité de la Jupe dénonce le rôle dévolu aux « servantes d’assemblée » durant l'eucharistie.

Les filles se trouvent ainsi éloignées de l’autel tandis que les garçons participent activement à la célébration.

Selon notre cartographie, plus de la moitié des paroisses en France excluent les filles de la proximité de l’autel. Sur 382 paroisses répertoriées au 6 mars 2023, dans 203 paroisses les filles ne servent pas régulièrement à l’autel

Ce n’est le cas ni en Belgique, ni en Allemagne, ni en Espagne, ni même en Inde ou au Vatican.

Existerait-il une interprétation différente du droit selon les lieux ?

En cette journée internationale des droits des femmes, le Comité de la Jupe appelle donc les évêques à se prononcer afin de ne pas laisser soupçonner une attitude misogyne, une soumission à une minorité conservatrice de fidèles ou une ignorance des textes du concile Vatican II (voir annexe).

Pourquoi une telle discrimination entre des enfants toutes et tous égaux par leur baptême ?

La situation des servantes d’assemblée nourrit une représentation dévalorisante des filles et futures femmes dans leur communauté, et perpétue une profonde inégalité entre les femmes et les hommes au sein de l’Église catholique. Sur cette situation, la responsabilité des évêques est double : ils doivent d’une part dire s’ils autorisent que dans leur diocèse, les filles soient admises au service de l’autel, et d’autre part fonder théologiquement leur décision, ce qui est l’une de leurs fonctions essentielles.

Le Comité de la jupe propose une lettre type que les fidèles peuvent adresser à leur évêque (voir lettre jointe) pour lui demander de prendre une position claire sur le sujet.

Le Comité de la Jupe

 

Ce que dit le Vatican II

« La Mère Église désire beaucoup que tous les fidèles soient amenés à cette participation pleine, consciente et active aux célébrations liturgiques, qui est demandée par la nature de la liturgie elle-même et qui, en vertu de son baptême, est un droit et un devoir pour le peuple chrétien, « race élue, sacerdoce royal, nation sainte, peuple racheté » Sacrosanctum concilium n°14

« Il est tout à fait louable que se maintienne la coutume insigne que soient présents des enfants ou des jeunes - dénommés habituellement «servants d’autel» ou «enfants de chœur» - qui servent à l’autel comme acolytes, (...) Les filles ou les femmes peuvent être admises à ce service de l’autel, au jugement de l’Évêque diocésain; dans ce cas, il faut suivre les normes établies à ce sujet. »

Redemptionis sacramentum, n° 47.

 

Lettre type à l’évêque

Frère évêque,

Nous, baptisé·es dans l’Église catholique, regrettons l’invisibilisation des femmes au cours des liturgies. Où sont les filles, les femmes, durant nos célébrations ? Pourquoi cette mode des « servantes d’assemblées » qui tient les jeunes filles à distance de l’autel ?

« Cachez ces femmes... » : serions-nous revenus à l’hypocrite Tartuffe dans ce vaste courant de repli identitaire qui refoule les laïcs à distance des clercs, et parmi ces laïcs, ostracise les femmes?

Pourtant, Vatican II avait supprimé la démarcation entre un espace sacré et le lieu où se tient le « profane » (voir annexe).

A l’heure où l’absence de responsabilités accordées aux femmes devient une préoccupation majeure du synode sur la synodalité ; quand le rapport de la CIASE diagnostique le caractère délétère de l’insistance sur la sacralité du prêtre, et que celle-ci dévoile ses effets pervers dans toutes les affaires qui déferlent ad nauseam, ne serait-il pas temps de réinterroger notre pratique ecclésiale et liturgique ?

Une cartographie des paroisses établie par le Comité de la Jupe montre que plus de la moitié des paroisses en France excluent les filles de la proximité de l’autel. Aucun argument scripturaire ne

justifie de discrimination corporelle dans une religion de l’Incarnation où chaque humain est aimé et sauvé dans son individualité. Le Christ n’a jamais hiérarchisé ses relations.

La multiplication des exclusions des filles ainsi que l’incompréhension sur ce qui les fonde, nous conduit à vous demander officiellement comment vous vous positionnez devant la liberté qui vous est donnée de décider si les filles, baptisées à l’identique des garçons, peuvent être admises au service de l’autel. Oui ou non, les y autorisez-vous ? Et pouvez-vous fonder, selon le droit del’Eglise, votre réponse ?

Tandis que Guy de Kerimel, archevêque de Toulouse et président du Conseil épiscopal pour la liturgie, assurait dans Famille Chrétienne que « Plus aucun texte du Magistère n’interdit aux filles de servir à l’autel » ( https://www.famillechretienne.fr/vie-chretienne/liturgie/servantes-de-messe-qu-en-dit-l-eglise-35879) , Laurent Jullien de Pommerol, responsable du département des servants d’autel au sein du service national de la pastorale liturgique et sacramentelle, rappelait que “Les servants d’autel apportent un signal très fort à la messe dans le face à face entre le prêtre et l’assemblée”. (https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/528959-le-service-de-lautel-un-service-gagnant/)

 Il apparaît donc grave et injustifié d’exclure les filles de ce rôle majeur, d’où l’urgence d’une prise de position de votre part.

Nous vous remercions de nous lire et attendons votre réponse.

Avec notre respect sororal,

Le Comité de la Jupe

Partager cet article
Repost0
5 mars 2023 7 05 /03 /mars /2023 11:16

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère,
et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie,
qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus :
« Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre,
et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie :
écoutez-le ! » Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! »
Levant les yeux, ils ne virent plus personne,
sinon lui, Jésus, seul. En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »

Matthieu chapitre 17 verset 1 à 8

Comment saisir la symbolique de ce récit si on ignore l’histoire du peuple hébreu ?

Plantons 3 tentes. Il ne s’agit pas de camping ! La tente, cela renvoie à un épisode de l’histoire de ce peuple

Un épisode fondateur qu’on appelle l’exode

Ce moment où le peuple se libère de l’esclavage, traverse le désert pour arriver en terre promise

Dans ce désert ils dressaient une tente

Cette tente était le symbole de la rencontre avec Dieu.

Quand Pierre parle de tente c’est de cette tente-là dont il parle

Mais il n’y en a pas 3 à planter et c’est la réponse qu’il va entendre :

Il ne voit que Jésus seul car le lieu de la rencontre avec Dieu, c’est Jésus lui-même, le Bien-aimé

la seule chose à faire c’est de l’écouter et de ne voir que Jésus seul.

C’est la même révélation que celle du baptême :il est le Bien-Aimé

Avec la demande de l’écouter : « Ecoutez-le »

Et j’entends cette demande de Dieu, non comme un ordre mais comme une supplication, une prière de Dieu : « Je vous en prie, écoutez-le ! » écoutez-le pour vivre vraiment et pas à moitié !

Voilà un maitre-mot de la foi : écoutez Jésus, le Bien-Aimé en qui nous sommes nous-aussi bien-aimé.

 

On peut aussi retrouver cette video sur le site des Sœurs du Cénacle :

www.ndcenacle.org

Partager cet article
Repost0
26 février 2023 7 26 /02 /février /2023 15:17

On peut aussi voir cette video sur le site des Sœurs du Cénacle :

https://www.ndcenacle.org/actualite/1er-dimanche-de-careme/

Et voici le texte

Les chrétiennes et les chrétiens entre dans une période de l’année qui dure 40 jours et qu’on appelle le Carême.

Pour le premier dimanche on lit le récit où on voit Jésus dans le désert aux prises avec des tentations pour le détourner de sa mission.

Il sort victorieux de cette épreuve.

Pourquoi ?

Pour répondre à cette question il faut lire ce qu’il y a avant :

Jésus a été baptisé par Jean et en sortant de l’eau il a entendu une parole inouïe

« Tu es Bien-Aimé » Voilà la raison de sa victoire :

Sa résistance à la tentation ce sera de continuer à entendre qu’il est le Bien-aimé et de se nourrir de cette écoute, à dire oui à être le Bien-Aimé.

Oui à être le Bien-Aimé et non à des fausses raisons de vivre.

Et c’est cela qu’il va ensuite dire aux gens

Vous aussi vous êtes bien-aimé.

Vous êtes bien-aimé-es,

C’est donné, ce n'est pas à mériter, ni à prendre, ni à gagner.

Et pour chacun-e de nous, c'est pareil !

Entendre cette parole : je suis bien-aimé-e,

Le croire, l’accueillir,  se nourrir de cela, se laisser guérir par cela.

Et ensuite parler de Dieu aux autres, à notre tour en parole et en acte, uniquement de cela : 

Vous êtes bien-aimé-e.

 

Bonne entrée en Carême

Partager cet article
Repost0
25 février 2023 6 25 /02 /février /2023 19:03
Mon accompagnement spirituel des réseaux LGBT+

Des circonstances ont fait que peu à peu j’ai été amené à accompagner des personnes et des groupes LGBT+

Quelques étapes :

Tout commence au Centre spirituel du Cénacle de Versailles, je suis à l’accueil et un groupe téléphone pour une réservation du CCI. Je demande ce que c’est : Carrefour des Chrétiens inclusifs…de l’homosexualité. Je leur dis qu’il n’y a aucun problème. Ainsi commence une aventure je dirai d’accompagnement de gens en difficulté de reconnaissance sociétal et ecclésiale dont voici les étapes à grands traits :

Un accueil chaleureux de la cté de Versailles admirant la joie et la foi de ces personnes. Demande du groupe d’animer un temps de prière.

Puis avec deux de ce groupe une collaboration de plusieurs années pour l’animation d’un WE spirituel spécial LGBT.

Accueil de prêtres LGBT qui me demande chaque année de participer à une matinée de réflexion avec eux.

Animation au Centre spirituel des Religieuses du Sacré-Cœur de Jésus à Joigny à l’initiative de David et Jonathan.

Accompagnement spirituel dans la vie de plusieurs personnes.

Animations de « Fêtez-Dieu » à St Merry.

Lien fort avec la Communion Béthanie qui fait que je participe à la fête de leur 10ème anniversaire à Mazille.

Depuis 3 ans, animation d’un WE de jeunes de DJ

Enfin en février 2023, animation d’une retraite à l’initiative de DJ au Centre spirituel du Cénacle de Versailles

Ce que cet accompagnement spirituel m’a donné de vivre, et comment il m’a transformée ?

Beaucoup de chose ! Plus qu’élargir considérablement mon carnet d’adresse, j’ai rencontré de belles personnes. Cela m’a permis d’approfondir un chemin théologique et anthropologique pour fonder cet engagement non seulement pour un accueil inconditionnel des personnes mais aussi pour un accueil de cette orientation sexuelle en elle-même, en particulier de me défaire d’une conception fixiste de la création. Un article du théologien d’Adolphe Gésché m’a particulièrement aidé pour cela.[1]

Au fil des rencontres, j’ai pris conscience que le fait d’être religieuse apportait une reconnaissance d’Eglise par ma présence et je l’ai assumée pleinement.  Cela a confirmé ma conviction forte que chacun de nous est l’Eglise qui peut parler, se positionner même en opposition avec un discours officiel. J’ai ressenti une proximité entre la situation des personnes homosexuelles et celles des femmes dans l’Eglise enfermés dans des conceptions obsolètes.

Il y a quelque temps, une question m’est venue : Qu’est-ce que j’ai fait de ma vie ? Le sentiment qui venait en moi ce jour-là n’était pas très joyeux ! Un gout un peu amer du temps qui passe, et qui est passé. Et puis sur Facebook une joie est venue ! Comme quoi ça peut être bien d’y passer du temps ! La joie est venue grâce à un article de Jean-Michel Dunand qui fêtait les 10 ans de son livre Libre. De manière inattendue, le voile de brume s’est dissipé car il mettait en lumière une partie de ma vie dont je suis heureuse et fière : mon soutien aux réseaux LGBT. Donc heureuse, fière et admirative de cette partie de ma vie !

Quelques échos de ce WE-retraite à Versailles 17-19 février 2023

Comme il fut beau ce week-end ! Il y avait de l’amour dans l’air, qui venait on ne sait d’où, qui nous emportait on ne sait où ; comme un petit air de fête, un petit air têtu de joie qui demeure. Merci à chacune, merci à chacun pour ce beau moment.

Martine de Paris

 

Écoute, que tout en toi se taise, que tout en toi s'apaise et que parle ton Dieu"

Quelle joie de pouvoir vivre un temps de retraite, avec un groupe riche de sa diversité comme de ce qui le rassemble ! Hommes et femmes, de 22 à 78 ans, qui chantent, prient, mangent, célèbrent, rient d'un même cœur : un vrai cadeau comme on en vit à DJ. Ajoutez à cela le tact et la finesse de sœur Michèle pour nous guider dans la spiritualité ignatienne ainsi que le superbe parc des sœurs du Cénacle, et vous aurez une idée de la joie qui nous a habité•es durant ce WE. St Ignace nous invite à goûter les choses... Ici il y a clairement un petit goût de "revenez-y"!

Clémence de Lille

 

Rejetant son manteau et ignorant les gens qui faisaient obstacle, l'aveugle bondit et courut vers Jésus qui n'attendait que ça ! 🪂🕊️

Un grand merci à Michèle pour ce weekend spirituel et fraternel, ignacien et très ouvert. J'y ai goûté à la fois de la profondeur et de la légèreté.

Laure de Paris

 

[1] Adolphe Gesché, Dieu pour penser le cosmos, cerf 2004, pages 50 à 82

Partager cet article
Repost0