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28 août 2014 4 28 /08 /août /2014 17:37

Mc 2/1 à 3/6 : une cohérence

Jésus dérange. Il se permet de pardonner comme Dieu, se faisant l’égal de Dieu. Il mange avec ceux qu’on considère pécheurs. Pour lui, la miséricorde est au-dessus de toute autre considération. Il déclare caduque toute notion d’impureté. Il se fait le compagnon de tous et de toutes. Il enlève le formalisme du jeûne et lui donne sens en fonction de lui. Il déclare dépassé les « vieux vêtements et les vieilles outres » de la religion pour nous vêtir de  la nouveauté de l’Evangile et boire le vin nouveau de la joie. Il redonne son vrai sens au sabbat : un jour fait pour l’homme et non une contrainte empêchant de vivre. Il pardonne comme Dieu et il se fait maitre du sabbat en luii donnant son vrai sens : le jour par excellence où triomphe la vie.

 

Tout ce passage se termine par une sentence de mort : « Ils tenaient conseil en vue de le perdre. »

 

Nous avons ici les raisons de la mort du Christ : sa parole et ses actes mettaient en danger la religion officielle : pardon, miséricorde, vin nouveau de la joie dans la liberté de l’Esprit , discernement : choisir ce qui fait vivre, faire du bien, sauver, est prioritaire sur toute autre chose.

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23 août 2014 6 23 /08 /août /2014 11:46

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Jésus sortit de nouveau le long de la mer ; toute la foule venait à lui, et il les enseignait. 

En passant, il aperçut Lévi, fils d’Alphée, assis au bureau des impôts. Il lui dit : « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit.

Comme Jésus était à table dans la maison de Lévi, beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec Jésus et ses disciples, car ils étaient nombreux à le suivre.

Les scribes du groupe des pharisiens, voyant qu’il mangeait avec les pécheurs et les publicains, disaient à ses disciples : « Comment ! Il mange avec les publicains et les pécheurs ! »

Jésus, qui avait entendu, leur déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »

 

Mc2/13-17

1-Assis au bureau de la douane

Cet homme est assis comme le paralytique de la scène précédente  était allongé : des images qui peuvent dire une prison, un lien qui ligote, qui attache, qui paralyse, qui empêche d’être libre et de prendre sa vie en main.

 

2-Suis-moi. Il se lève et le suit

La suite du Christ est une résurrection : se lever et pouvoir marcher. Jésus est celui qui fait se lever, qui ressuscite la vie en nous et nous fait aller de l’avant.

Il est intéressant de noter qu’on peut légitimement penser Lévi et Matthieu ne sont pas une même personne. On l’a fait parce que Mt 10/3 parle de Matthieu le publicain, mais cela peut être un autre publicain que Lévi. D’autant plus que dans ce verset on dit de Jacques qu’il est fils d’Alphée mais pas Matthieu.

Si Lévi et Matthieu sont deux personnes différentes, nous avons donc, avec l’appel de Lévi, un beau texte d’un appel d’un disciple qui ne fait pas partie du groupe des 12. Il devient symbolique de l’appel de tous les baptisé-es.

 

3-Il le suit

Pour aller où ? Dans sa propre maison…

Curieux !

En suivant Jésus, Lévi va dans propre maison.

Indication précieuse pour nous : Jésus nous conduit d’abord à l’intérieur de nous-mêmes pour habiter vraiment nos vies et l’accueillir en ce lieu-là

 

4-Nombreux

Jésus le conduit à l’intérieur de lui mais aussi pour y vivre avec des sœurs et des frères. Ils sont nombreux pour ce repas : repas du partage, de la solidarité, de l’action de grâce. La suite du Christ est personnelle et communautaire.

 

5-Ses disciples …nombreux

Précieuses indications qui nous permettent d’affirmer que les disciples ne sont pas seulement les 12 mais de nombreuses femmes et hommes qui le suivent.

 

6-Il mange avec les pécheurs

Jésus continue de déranger la religion officielle. Il y eu d’abord sa prétention à pardonner. Maintenant il appelle comme disciple un homme exclu à cause de son travail et il mange avec tous ceux qui sont déclarés pécheurs.

Pour bien comprendre l’attitude de Jésus vis à vis des pécheurs, il est nécessaire de savoir que Jésus vit dans une société qui pense que les justes sont ceux qui peuvent respecter toutes les prescriptions juridiques de la loi religieuse (respect du sabbat, des règles de puretés etc.). Beaucoup ne le peuvent pas à cause de leur condition sociale, de leur travail qui les empêchent d’observer tout cela.

Quand Jésus dit : « Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs », c’est ces pécheurs-là dont il parle : il est venu pour ceux qu’une loi religieuse a exclus de l’accès à Dieu et donc qui se croient exclus ! Il vient leur dire : non vous n’êtes pas exclus, Dieu vous aime.

Il vient donc dire à ceux qui se croient justes par ce qu’ils sont en règle avec des lois religieuses : vous êtes pécheurs. Et à ceux que la loi religieuse déclare pécheurs : vous êtes aimés de Dieu.

Mais il vient surtout dire à tous que la racine du péché, c’est le manque d’amour. Et là, tous sont pécheurs. Il vient dire à toutes et tous que le Dieu de miséricorde est comme un berger en quête de sa brebis perdue, comme une femme à la recherche d’un trésor perdu, comme un père dans l’attente de son fils perdu.

Il n’y a donc pour Jésus qu’une seule loi, celle de l’amour. Ainsi il dira : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit, voilà le plus grand et le premier commandement. Le second lui est semblable : tu aimeras ton prochain comme toi-même. A ces deux commandements se rattache toute la Loi, ainsi que les prophètes » Mt 22 /37-40

Amour et miséricorde permettent de comprendre le comportement de Jésus et l’étonnement qu’il a pu susciter. Il veut manger chez un collecteur d’impôts, appelle l’un d’eux, sans poser aucune condition. Il dira explicitement ce qu’il veut : « C’est la miséricorde que je désire » Mt 9/13 et c’est lui le premier qui fait miséricorde.

 

 

 

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18 août 2014 1 18 /08 /août /2014 11:45

paralitique 4

 

Quelques jours plus tard, Jésus revint à Capharnaüm, et l’on apprit qu’il était à la maison.

Tant de monde s’y rassembla qu’il n’y avait plus de place, pas même devant la porte, et il leur annonçait la Parole.

Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes.

Comme ils ne peuvent l’approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui, ils font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé.

Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. »

Or, il y avait quelques scribes, assis là, qui raisonnaient en eux-mêmes :

« Pourquoi celui-là parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? »

Percevant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu’ils se faisaient, Jésus leur dit : « Pourquoi tenez-vous de tels raisonnements ?

Qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire à ce paralysé : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien lui dire : “Lève-toi, prends ton brancard et marche” ?

Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité pour pardonner les péchés sur la terre… – Jésus s’adressa au paralysé –

je te le dis, lève-toi, prends ton brancard, et rentre dans ta maison. »

Il se leva, prit aussitôt son brancard, et sortit devant tout le monde. Tous étaient frappés de stupeur et rendaient gloire à Dieu, en disant : « Nous n’avons jamais rien vu de pareil. »

 

Mc2/1-12

1-Capharnaüm

C’est la ville choisie par Jésus. Son camp de base en quelque sorte : la maison d’un ami, Simon. Cela permet de mieux saisir le quotidien de Jésus : il a une maison où se reposer, des amis sur qui il peut compter.

 

2-Il leur annonçait la Parole

Remarquons qu’il le fait dans une maison et non dans un lieu sacré, séparé du monde. C’est donc une parole qui est dite et entendu au cœur de ce qui fait la vie des gens.

 

3-Une personne paralysée et 4 amis

Regardons ces 5 hommes. Avant d’arriver là, le malade a du faire appel à ses amis, ils ont du se concerter, réfléchir comment contacter Jésus…en tout cas, leur décision a sa source dans une confiance entre eux et envers Jésus.

 

4-L’inventivité de l’amitié

Regarder comment ils surmontent les obstacles : prendre l’escalier extérieur, défaire la couche d’argile du toit, descendre le brancard avec des cordes.

Le texte ne nous a laissé aucune parole de leur part, mais ils ont parlé par leurs actes.

 

5-Tes péchés sont remis

Se laisser surprendre par cette parole. Pourquoi Jésus dit cela ? II a devant lui un homme manifestement paralysé, qui vient pour être guéri et pouvoir vivre debout, marcher comme les autres et…Jésus lui dit une parole de pardon. Pourquoi Jésus dit-il cela ?

 

6-Il blasphème

Parole de pardon d’autant plus étonnante qu’elle est, au regard de la religion,  blasphématoire, ce qui est bien déclaré par les scribes.

Il blasphème ?  Ou il dit la vérité ? Il dit la vérité de son être : il vient de Dieu, il est de Dieu, il est Dieu. Il est le Verbe fait chair dont nous parle St jean au chapitre 1 de son évangile.

 

7-Dresse-toi

La guérison physique est le signe de la liberté qu’apporte Jésus. Il met les gens debout, les délivre de la paralysie de leur cœur. Il nous veut vivant-e, libre, debout.

 

 

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16 août 2014 6 16 /08 /août /2014 14:09

 

 

Voici une interview paru sur le site Site Redes Cristianas

http://www.feadulta.com/es/buscadoravanzado/item/5208-raul-vera-un-obispo-de-la-cuerda-del-papa.html

et la traduction française

 

RAÚL VERA, UN OBISPO DE LA CUERDA DEL PAPA

Escrito por  Jan Martínez Ahrens

 

 RAÚL VERA | OBISPO DE SALTILLO (MÉXICO)

 

Raúl Vera (Acámbaro, Guanajuato, 1945) es el obispo más amenazado de México. Un prelado que ha salido vivo de más de un atentado y cuyo trabajo en favor de los desaparecidos, migrantes, menores, indígenas, prostitutas y parias de todo tipo le ha granjeado odios feroces, incluido la letal enemistad del narco. Pero las amenazas no parecen hacerle mella.

Ingeniero de carrera e hijo intelectual del Mayo del 68, se ha forjado una leyenda de indomable. Su primer pulso llegó en 1995 cuando Juan Pablo II le envió como coadjutor a Chiapas, en plena efervescencia zapatista. Tenía como misión poner orden en la diócesis de san Cristóbal de las Casas, dirigida por el carismático Samuel Ruiz, un adalid de las tesis indigenistas y la teología de la liberación.

Al poco de llegar, aquel comisario político al que todos consideraban un conservador y cuyo destino era quitarle la mitra a Ruiz, acabó apoyando al clero local. Roma no olvidó. Cuatro años después fue enviado, como castigo, al árido obispado de Saltillo, en Coahuila, al norte del país. De poco sirvió. Desde ahí volvió a la trinchera. Ha plantado cara a los desmanes del Gobierno y también al terror de Los Zetas.

Su discurso, de fuerte contenido social, irredento en la lucha contra la desigualdad y furibundo contra el “capitalismo liberal”, le ha situado lejos del aristocrático y ortodoxo episcopado mexicano. 

Una distancia que aún agrandó más su actitud ante las mujeres abortistas y su defensa de los derechos de los homosexuales. Durante mucho tiempo, Raúl Vera ha sido la oveja negra, el díscolo, el anticuado izquierdista, hasta que el terremoto ideológico provocado por la llegada de Francisco a la cátedra de San Pedro ha insuflado nueva fuerza a su voz. Ahora, los otros obispos se giran para escucharle.

Pregunta. ¿Qué le aconsejaría visitar al Papa cuando venga a México?

Respuesta. Pues para empezar, que conociera la ruta de los migrantes. También le haría visitar una cárcel, porque a él le gusta ir a las cárceles; lo llevaría a los suburbios de una ciudad grande, porque él dice que tenemos que ir a la periferia. Le organizaría una visita de acuerdo con lo que él está pidiéndonos que atendamos. Y haría que quienes estén en primera fila sean los indígenas, sean los pobres..., porque eso no se hace, poner delante a los pobres...

P. Hace poco bautizó a la hija de una pareja lesbiana. ¿Qué piensa de la homosexualidad?

R. La homosexualidad, ay... es un tema al que nos hemos negado. Los que dicen que el homosexual es un enfermo, son los que están enfermos. Tengo un amigo que fue sacerdote y que es homosexual. Él dice que no reconocer a los homosexuales es como medir por las normas del rugby a los que juegan al fútbol, y luego decirles además que están violando las normas. La Iglesia tiene que acercarse a ellos no con condenas, sino con diálogo. No podemos anular toda la riqueza de una persona solamente por su preferencia sexual. Eso es enfermizo, eso es no tener corazón, es no tener sentido común.

P. ¿Y con el aborto no pasa lo mismo?

R. En el aborto pienso como piensa la Iglesia, que eso es un asesinato. Las diferencias están en cómo se trate, cómo se penalice. El aborto, como el matrimonio entre los homosexuales, nos ha servido de subterfugio para decir que tenemos moral en la Iglesia. Pero no somos capaces de defender los derechos de los obreros. Es muy fácil ir contra una mujer abortista, no tiene problema y además nos apoya la ultraderecha conservadora. Mire, aquí hubo una campaña nacional contra el aborto, a favor de la vida. ¿Y yo qué hice? Organizar rosarios por todo el pueblo para meditar sobre la defensa de la vida de los migrantes, la defensa de la vida de los mineros, la defensa de la vida de las mujeres y la defensa de la vida del no nacido. Pero somos unos hipócritas... Parecería que las únicas reglas morales fueran condenar a los matrimonios homosexuales, condenar a las abortistas. Y ya con eso, ya somos cristianos perfectos.

P. ¿Legalizaría la prostitución?

R. No, eso sería legalizar la explotación femenina. Yo creo en la dignidad de las mujeres. La prostituta es una mujer sumamente dañada, pero jamás debe perder su dignidad y el derecho al respeto. Estamos llegando a límites espantosos en el fenómeno de la trata y la explotación.

P. ¿Es usted socialista?

R. No me considero socialista. No he leído a Marx, no he militado en el socialismo, y nunca me gustó la tesis de la conversión en dictadura. Todos tenemos los mismos derechos y la misma dignidad, pero también tenemos libertad. Ahora bien, nunca he apoyado los métodos del capitalismo, Dios me libre. El verdadero sentido de la vida es la comunidad, el cuidado de los débiles y la participación en los bienes de la tierra por igual. Todo eso lo he aprendido del mundo indígena, de los pobres y los campesinos. Ellos me han enseñado el valor de la vida humana y también su capacidad para la alegría. Ellos me han enseñado a reír.

P. Usted se ha enfrentado al narco públicamente, ¿teme por su vida?

R. En Chiapas aprendí que había que arriesgar la vida si uno quería ponerse del lado de los pobres. De otro modo, no hubiera podido quedarme ahí mientras los paramilitares mataban a esos hermanos catequistas.

P. ¿Y aquí en el Estado de Coahuila, que es territorio de Los Zetas?

R. He aprendido que para defender la vida humana tienes que poner la tuya de por medio. No hay otra manera de ser pastor.

P. En México hay oficialmente más de 13.000 desaparecidos; en Coahuila, 1.800. Solo en dos pueblos del norte, los narcos se llevaron en pocos días y a plena luz a 300 personas sin que las autoridades hiciesen nada. ¿Qué cree que está pasando?

R. La impunidad ha permitido que eso suceda. La desaparición viene acompañada de la eliminación de todo indicio que permita la persecución: hacen desaparecer las personas y luego los cuerpos. Y todo se vuelve hipotético, porque nadie sale vivo. Y si alguien se separa de esos grupos, es persona muerta. En el caso de Allende lo hicieron a la luz del día, sin que hubiera la más mínima reacción de autoridades.

P. ¿Y no sería una solución para acabar con el narcotráfico legalizar las drogas?

R. No va a ser la solución.

P. ¿Por qué no?

R. Absolutamente no. Las drogas van ligadas a la depreciación de la vida humana. La descomposición del hombre no viene de la droga; a la droga se va, igual que se va al alcohol, por otra cosa. Para unos la vida no tiene sentido y la necesitan para vivir el sinsentido, y hay otros que no tienen ni dónde caerse muertos. Legalizando la droga no se soluciona el problema por el que la gente se droga. Y bastaría con prohibir unas para que descubriesen nuevas.

El obispo Vera lo dice suavemente. A sus 69 años se le ve tranquilo. Acabada la entrevista, se dirige a su despacho, repleto de libros, a cambiarse de vestiduras. Al lado está su habitación. No le importa que se mire dentro. Con su ordenador y la mesa desordenada parece el cuarto de un universitario, excepto por la cama, mínima, vieja y sin colchón, de fraile dominico.

 

Jan Martínez Ahrens

El País, 14 JUL 2014

 

 

Raul Vera, un évêque de la même étoffe que le Pape

 

Raul Vera (Acambaro,Guanajuato, 1945, dominicain) est l’évêque le plus menacé du Mexique.

Un prélat qui est sorti vivant de plus d’un attentat et dont l’œuvre en faveur de disparus, migrants, jeunes, indigènes, prostituées et parias de tout genre lui a acquis des haines féroces. Y compris celle, mortelle du cartel de la drogue. Mais les menaces ne paraissent pas lui faire d’effet.

 

Ingénieur de carrière et intellectuellement fils de Mai 68, il s’est forgé une légende de rebelle. Son premier coup arriva en 1995, quand Jean-Paul II l’envoya comme évêque coadjuteur au Chiapas, en pleine effervescence zapatiste. Il reçut la mission de mettre de l’ordre dans le diocèse de San Cristobal de las Casas, dirigé par le charismatique Samuel Ruiz, le champion des thèses indigènes, de la théologie de la libération.

A peine arrivé, ce ‘commissaire politique’ que tous voyaient comme un conservateur et dont la consigne était d’enlever sa mitre à Ruiz, finit par soutenir le clergé local.

Rome n’oublie pas.

Quatre ans après il fut expédié, en châtiment, à l’aride diocèse de Saltillo, au Coahuila, au nord du pays. Cela ne servit pas à grand-chose. Il revint là à son combat. Il fit face aux violences du gouvernement comme à la terreur des Zetas.

Ses paroles, de fort contenu social, basées dans la lutte contre les inégalités et révoltées contre le ‘capitalisme libéral’ le situent loin de l’aristocratique et orthodoxe épiscopat mexicain. Une distance agrandie encore par son attitude envers les femmes ayant avorté et sa défense des droits des homosexuels. Pendant longtemps Raul Vera  a été le mouton noir et l’indiscipliné, le vieux gauchiste, jusqu’à ce que le tremblement de terre idéologique provoqué par la venue de François au siège de Saint Pierre donne une force nouvelle à sa voix. Aujourd’hui, ce sont les autres évêques qui changent, pour l’écouter.

 

Question : Que conseillerez-vous au Pape de visiter quand il viendra à Mexico ?                                        

Réponse : Eh bien, pour commencer, qu’il connaisse les chemins des migrants. Aussi je lui ferai visiter une prison car elles l’intéressent. Je l’amènerai dans les faubourgs d’une grande cité car il nous dit que nous devons aller dans les banlieues. Je lui organiserai une visite  selon ce à quoi il nous demande d’être attentifs. Et je ferai que ceux qui sont en première file soient les indigènes, les pauvres… car cela ne se fait pas de mettre les pauvres devant.

 

Q : Il n’y a pas longtemps vous avez baptisé la fille d’un couple lesbien. Que pensez-vous de l’homosexualité ?

R : L’homosexualité, oui… c’est un sujet que nous avons refusé de voir. Ceux qui disent que l’homosexuel est un malade, ce sont eux les malades. J’ai un ami qui a été prêtre et qui est homosexuel. Il dit que ne pas reconnaître les homosexuels c’est comme si les joueurs de foot se moquaient des règles des rugbymen et disaient qu’ils violent les règles.

L’Eglise doit aller vers eux, non en condamnant mais en dialoguant. Nous ne pouvons pas annuler toute la richesse d’une personne rien que pour sa préférence sexuelle. C’est maladif, ne pas avoir de cœur ni de sens commun.

 

Q : Et avec l’avortement, n’est-ce pas pareil ?

R : Pour l’avortement, je pense comme l’Eglise, que cela c’est un assassinat. Ce qui fait la différence, c’est comment on le traite, comment on le pénalise.

L’avortement, comme le mariage entre homosexuels, nous a servi de subterfuge pour dire que nous avons une morale dans l’Eglise.

Mais nous ne sommes pas capables de défendre les droits des ouvriers. C’est plus facile d’aller contre une femme qui avorte : il n’y a pas de problème et en plus l’ultradroite conservatrice nous appuie.

Voyez, il y a eu une campagne nationale  contre l’avortement, en faveur de la vie. Et moi, qu’est-ce que j’ai fait ? Organiser  des chapelets, dans tout le peuple, pour méditer sur  la défense de la vie des migrants, la défense de la vie de la jeunesse, la défense de la vie des femmes et la défense de la vie avant la naissance.

Mais nous sommes bien des hypocrites. On dirait que les uniques règles morales soient de condamner les couples homosexuels, condamner les femmes qui avortent : ça suffit avec cela. Avec cela nous sommes des chrétiens parfaits.

 

Q : Légaliseriez-vous la prostitution ?

R : Non, car ce serait légaliser l’exploitation féminine. Je crois en la dignité des femmes. La prostituée est une femme à qui on fait un tort terrible mais elle ne doit jamais perdre sa dignité et le droit au respect. Nous sommes arrivés à des limites effrayantes dans le phénomène de la traite et de l’exploitation.

 

Q : Etes-vous socialiste ?

R : Je ne me considère pas comme un socialiste. Je n’ai pas lu Marx, pas milité dans le socialisme et jamais ne m’a plu la thèse d’une conversion à une dictature. Nous avons tous les mêmes droits et la même dignité, mais nous avons aussi la liberté. Mais bien, je n’ai jamais soutenu les méthodes  du capitalisme. Et Dieu m’en garde.

Le sens vrai de la vie c’est la communauté, le soin des faibles et la participation aux biens de la terre pour tous également.

Tout cela je l’ai appris du monde indigène, des pauvres et des paysans. Eux m’ont enseigné la valeur de la vie humaine et aussi leur aptitude à la joie. Ils m’ont appris à rire.

 

Q : Vous avez affronté la drogue publiquement, craignez-vous pour votre vie ?

R : Au Chiapas, j’ai appris qu’il faut risquer sa vie si on se met du côté des pauvres. Sinon je n’aurais pas pu rester  au moment où les paramilitaires tuaient ces frères catéchistes.

Q : Et ici, dans cet Etat du Coahuila, territoire des Zetas ?

R : J’ai appris que pour défendre la vie humaine tu dois risquer ta vie au milieu. Il n’y a pas d’autre manière d’être pasteur.

 

Q : A Mexico, il y a officiellement plus de 13.000 disparus, au Coahuila 1.800. Rien qu’en deux villages du nord, les narcos en peu de jours et en pleine lumière ont pris 300 personnes sans que les autorités ne fassent rien. Que croyez-vous qu’il se passe ?

R : L’impunité a permis que cela arrive. La disparition s’accompagne  de l’effacement de tout indice permettant des poursuites : ils font disparaître les personnes, puis les corps. Alors il n’y a que des doutes parce que personne ne reste vivant. Et si quelqu’un se retire de ces groupes c’est une personne morte. Dans le cas d’Allende, ils l’ont fait à la lumière du jour sans qu’il y ait la moindre action des autorités.

Q : Et ce ne serait pas une solution, pour en finir avec ce trafic, de légaliser les drogues ?

R : Ce ne sera pas la solution.

Q : Pourquoi pas ?

R : Absolument non. Les drogues sont reliées à la dépréciation de la vie humaine. La décomposition de l’homme ne vient pas de la drogue, elle y conduit, ainsi qu’à l’alcool par ailleurs.

Pour certains, la vie n’a pas de sens et ils ont besoin de drogue pour vivre cette absence de sens, et il y en a d’autres qui n’ont rien d’autre pour trouver la mort. Légaliser la drogue n’est pas résoudre le problème pour lequel ces gens se droguent. Et il suffirait d’en interdire certaines pour qu’on en invente de nouvelles.

…………

 

L’évêque Vera parle gentiment. A ses 69 ans on le rencontre tranquille. L’entrevue terminée, il va vers son appartement plein de livres, pour se changer, à côté de sa chambre. Peu importe qu’on regarde dedans. Avec son ordinateur et sa table en désordre on dirait le studio d’un étudiant, excepté pour le lit, petit, vieux et sans matelas, de frère dominicain.

 

Traduit de l'Espagnol par René Sournac

 

 

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14 août 2014 4 14 /08 /août /2014 10:31

Le 12 août 2014, le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, présidé par le cardinal Jean-Louis Tauran, a appelé à une réaction claire et courageuse des responsables musulmans devant les crimes commis en Irak contre les minorités religieuses. Voici la déclaration du Conseil en intégralité.

Le monde entier a assisté, stupéfait, à ce qu’on appelle désormais «la restauration du califat» qui avait été aboli le 29 octobre 1923 par Kamal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne.

La contestation de cette «restauration» par la majorité des institutions religieuses et politiques musulmanes n’a pas empêché les jihadistes de l’«Etat Islamique» de commettre et de continuer à commettre des actions criminelles indicibles.

Ce Conseil pontifical, tous ceux qui sont engagés dans le dialogue interreligieux, les adeptes de toutes les religions ainsi que les hommes et les femmes de bonne volonté, ne peuvent que dénoncer et condamner sans ambiguïté ces pratiques indignes de l’homme:

- le massacre de personnes pour le seul motif de leur appartenance religieuse;

- la pratique exécrable de la décapitation, de la crucifixion et de la pendaison des cadavres dans les places publiques;

- le choix imposé aux chrétiens et aux yézidis entre la conversion à l’islam, le paiement d’un tribut (jizya) ou l’exode;

- l’expulsion forcée de dizaines de milliers de personnes, parmi lesquelles des enfants, des vieillards, des femmes enceintes et des malades;

- l’enlèvement de jeunes filles et de femmes appartenant aux communautés yézidie et chrétienne comme butin de guerre (sabaya);

- l’imposition de la pratique barbare de l’infibulation;

- la destruction des lieux de culte et des mausolées chrétiens et musulmans;

- l’occupation forcée ou la désacralisation d’églises et de monastères;

- la retrait des crucifix et d’autres symboles religieux chrétiens ainsi que ceux d’autres communautés religieuses;

- la destruction du patrimoine religieux-culturel chrétien d’une valeur inestimable;

- la violence abjecte dans le but de terroriser les personnes pour les obliger à se rendre ou à fuir.

Aucune cause ne saurait justifier une telle barbarie et certainement pas une religion. Il s’agit d’une offense d’une extrême gravité envers l’humanité et envers Dieu qui en est le Créateur, comme l’a souvent rappelé le Pape François.

On ne peut oublier pourtant que chrétiens et musulmans ont pu vivre ensemble - il est vrai avec des hauts et des bas - au long des siècles, construisant une culture de la convivialité et une civilisation dont ils sont fiers. C’est d’ailleurs sur cette base que, ces dernières années, le dialogue entre chrétiens et musulmans a continué et s’est approfondi.

La situation dramatique des chrétiens, des yézidis et d’autres communautés religieuses et ethniques numériquement minoritaires en Irak exige une prise de position claire et courageuse de la part des responsables religieux, surtout musulmans, des personnes engagées dans le dialogue interreligieux et de toutes les personnes de bonne volonté. Tous doivent être unanimes dans la condamnation sans aucune ambiguïté de ces crimes et dénoncer l’invocation de la religion pour les justifier. Autrement quelle crédibilité auront les religions, leurs adeptes et leurs chefs? Quelle crédibilité pourrait avoir encore le dialogue interreligieux patiemment poursuivi ces dernières années?

Les responsables religieux sont aussi appelés à exercer leur influence auprès des gouvernants pour la cessation de ces crimes, la punition de ceux qui les commettent et le rétablissement d’un état de droit sur tout le territoire, tout en assurant le retour des expulsés chez eux. En rappelant la nécessité d’une éthique dans la gestion des sociétés humaines, ces mêmes chefs religieux ne manqueront pas de souligner que le soutien, le financement et l’armement du terrorisme est moralement condamnable.

Ceci dit, le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux est reconnaissant envers tous ceux et celles qui ont déjà élevé leurs voix pour dénoncer le terrorisme, surtout celui qui utilise la religion pour le justifier.

Unissons donc nos voix à celle du Pape François: « Que le Dieu de la paix suscite en tous un désir authentique de dialogue et de réconciliation. La violence ne se vainc pas par la violence. La violence se vainc par la paix!».

http://www.lavie.fr/actualite/documents/irak-declaration-du-conseil-pontifical-pour-le-dialogue-interreligieux-12-08-2014-55403_496.php

 

 

 

 

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12 août 2014 2 12 /08 /août /2014 18:39

Le hasard des rencontres m’a permis un jour de rencontrer Jean Hassenforder à l’AG du site Temoins. http://www.temoins.com ( à découvrir aussi!)

En quelques instants d’échange et on se retrouve dans les mêmes recherches…

Jean anime un site sur Jürgen Moltmann : Vivre et espérer.

Allez le visiter, vous y trouverez de la bonne nourriture !

Voici un des ces derniers articles : une video en anglais mais que Jean à traduite

 

Jürgen Moltmann en conversation avec un panel de théologiens au Garrett Evangelical Theological Seminary (Evanston USA).

http://www.vivreetesperer.com/?p=1917

 

 

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11 août 2014 1 11 /08 /août /2014 11:35

 

 

« Je ne vous appelle plus mes serviteurs mais mes amis »

Testament spirituel de Jésus, lors de son dernier repas.

 

Lettre à  mes amis, mes amies 

 

«  J'ai perdu ma force et ma vie,

J'ai perdu jusqu'à la fierté

Qui faisait croire à mon génie…

Dieu parle, il faut qu'on lui réponde.

Le seul bien qui me reste au monde

Est d'avoir quelquefois pleuré. »

Alfred de Musset

 

Le seul bien qu’il me reste au monde est d’avoir quelques fois aimé.

J’ai cru en mon génie… J’avais espéré… ! Trop de catholiques partent sans rien dire. J’avais cru que je pouvais parler de mon parcours, de mon sentiment d’être rejetée (ainsi que Pierre, mon Grand-Petit homme)  par ‘’mon’’  Eglise, par ma paroisse. Je l’ai exprimé de manière violente, après 20 ans de silence. Mais lorsqu’on a mal, on n’est plus qu’un cri !

Des bon-nes Samaritain-es m’ont peu à peu apaisée et je les en remercie vivement.

Mais je ne me suis pas désintéressée de « mon » Eglise. Depuis 5 ans, j’écris. J’ai cru que je pouvais parler de mon expérience, de cet itinéraire qui m’ouvre aux autres, de la joie de mes découvertes lors de mes rencontres avec les autres, lors de mes engagements avec d’autres.

Durant ces 5 ans, je n’ai jamais cessé de frapper à la porte de mon Eglise catholique, universelle. J’ai cru en la parabole de l’amie importune. Mais, aujourd’hui, épuisée devant ce mur de silence, je m’avoue vaincue. Et comment revenir dans cette Eglise où les rites semblent immuables. Comment prendre part à une eucharistie qui me semble totalement déconnectée de la vie, vide de sens ?

Alors, autant vous dire adieu !

Peut-être entendrez-vous mon dernier message ? 

Puisque le prochain synode porte sur la famille, puis-je parler de ma vie de couple, du mariage… ?

Aimer et vivre en couple est, pour moi, un magnifique cadeau !!! Et je rends grâce au Seigneur de cet amour vécu avec Pierre. Je remercie Pierre car sur ce ‘’roc’’ je m’appuie  et Pierre m’a permis de devenir la femme heureuse que je suis devenue. Je peux dire que notre amour ne connaît pas la routine (si souvent promise !), que notre amour nous comble car nous avons mis l’amour de notre Dieu, l’amour du Christ au cœur de notre vie en aimant les autres. Notre amour  ne nous enferme pas sur nous, il nous fait découvrir une dimension trinitaire. Dieu aimant me suffit car je peux Le découvrir présent, vivant en moi, dans mon amour de Pierre, dans mon amour des autres, notre amour ayant une dimension oblative.

L’amour du Christ me fortifie dans mon amour pour Pierre, dans mon amour des autres. Mon amour pour Pierre me fortifie dans mon amour du Christ et des autres. Mon amour des autres me fortifie dans mon amour du Christ et de Pierre. Le souffle de l’Esprit est dans ce mouvement de l’un vers l’autre, vers les autres.

Lors de notre cérémonie de mariage, nous avions lu ce texte de Roger Garaudy :

« L’amour commence lorsqu’on préfère l’autre à soi-même, lorsqu’on accepte sa différence et son imprescriptible liberté.

Accepter que l’autre soit habité par d’autres présences que la nôtre, n’avoir pas la prétention de répondre à tous ses besoins, à toutes ses attentes, ce n’est pas se résigner à l’infidélité à notre égard, c’est vouloir, comme la plus haute preuve d’amour, que soit d’abord fidèle à lui-même… »

Notre amour ne nous empêche pas de répondre à l’appel de Christ et donc de devenir prêtre. Cet amour ne devrait pas empêcher  une personne prêtre de garder sa fonction de prêtre tout en se mariant à l’Eglise. Cette fonction n’a rien à voir avec le fait de rester célibataire ou de se marier ! 

Aimer et vivre en couple est, pour moi, un magnifique cadeau.

Aimer l’autre, le contempler et me laisser contempler.  La routine peut venir lorsqu’on ne se regarde plus.

Aimer l’autre, le respecter. Ne pas penser pour lui, le laisser décider ce qu’il pense être bon pour lui.

Aimer, partager, aimer c’est  aussi s’engager avec d’autres, au cœur du monde … etc.

Mais nous devenons un couple de vieux. Nous avons appris la patience, la tendresse. Nous avons aussi appris à nous dire les choses en vérité, même lorsqu’un évènement nous fait mal. Nous avons su ne pas nous enfermer dans notre souffrance mais au contraire, nous avons su en parler et nous avons pu alors la porter à 2, au lieu de la vivre chacun dans notre coin. Notre joie lorsque le repas du soir s’éternise car nous avons encore des choses à nous dire. Joie lorsque nous discutons de ce qui est au plus profond de nous-mêmes !

La vieillesse est un long temps de renoncements. Abandonner nos activités préférées car nous ne pouvons plus, nous n’avons plus la force ou la capacité…Nous devenons plus attentif à l’autre, nous avons peur de la maladie invalidante. Et j’entends aussi autour de moi, ce souci de ne pas devenir un poids pour les enfants. J’entends et je dis : « qu’on nous laisse mourir en paix ! Je ne veux pas vivre quelques instants de plus au prix d’une souffrance énorme. Je veux que l’on fasse tout pour que je ne souffre pas même si cela doit me précipiter vers la mort.

J’ai confiance et je crois qu’au moment où je rendrai mon dernier soupir,  Dieu Père-Mère m’accueillera à son banquet.

Aimer et vivre en couple est, pour moi, un magnifique cadeau mais cela peut être terriblement destructeur pour certain-es. Pour l’Eglise, il y a un principe intangible : le mariage est indissoluble. Mais lorsque l’on dit cela, on oublie que nous sommes humains ! Le Christ n’a pas critiqué ce principe mais il a eu pitié de la femme adultère et a en même temps renvoyé  dans les cordes, les docteurs de la loi par cette magnifique réponse : « que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre. » J’entends ces docteurs de la loi qui disent : « le divorce est un échec et on ne peut pas faire comme s’il ne s’était rien passé » ou bien, cet autre donnant 5 conditions pour accorder la communion à un/e divorcé/e-remarié/e. Où est le témoignage d’amour de ces docteurs de la loi ? Ce n’est pas le principe qui est important mais que ces personnes trouvent la tendresse du Dieu-Amour dans cette communion désirée…Dieu nous aime et nous pardonne sans aucune condition…Alors que les docteurs de la loi nous laissent vivre !

Aimer et vivre en couple est, pour moi, un magnifique cadeau et sans obligation de procréation. A nous de décider par nous-mêmes.

Pouvoir se dire : « Accepter de donner la vie, c’est faire confiance en une personne que l’on ne connaît pas »

Et notre amour pour nos enfants, comment le vivons- nous ?

C’est un engagement pour la vie. Cela ne peut pas se comparer avec « un vivre avec » qui ne dure que quelques heures, quelques mois ou quelques années ! Je prendrais en exemple, l’amour d’un père décrit par Pagnol, dans sa trilogie « César, Marius, Fanny ». Le père, celui qui se lève la nuit pour soutenir son enfant qui souffre…et je regarderais aussi Marie, (même si je suis en délicatesse avec elle !). Marie angoissée lorsqu’elle a perdu Jésus avant de le retrouver au temple et Marie qui a vu Jésus prenant un chemin douloureux durant sa vie publique. Marie n’a-t- elle pas pressenti que son fils courait à sa perte en s’en prenant aux docteurs de la loi ? Et Marie, impuissante mais présente devant le Christ en croix.

Aimer nos enfants :

« Prendre un enfant par la main » nous dit la chanson. C’est un instant heureux où nous sommes fier-es. Mais aussi, savoir encourager notre enfant à faire ses premiers pas, tout seul.

 Quelle fierté. Oui, être fier-es de nos enfants. « Mes enfants sont super » ai-je entendu, un jour, et je voyais ce père heureux en disant cela.

Faire confiance en nos enfants. Mais aussi, accepter qu’ils-elles prennent un chemin qui ne nous paraît pas être bon, se taire, laisser notre enfant faire ses choix mais aussi montrer notre présence, notre soutien…

Croire en nos enfants, croire en cette génération. Croire qu’elle trouvera son chemin, même si celui-ci ne correspond pas à celui que l’on peut avoir imaginé pour elle.

Oui, je crois en la jeunesse comme j’apprends à croire en toute personne humaine, dans le respect de la liberté individuelle.

Pour terminer, je dirais qu’en ce moment d’adieu, je pense à cette histoire : « La chèvre de monsieur Seguin ». Ce brave monsieur répétait sans cesse à sa chèvre ce qu’il fallait surtout ne pas faire. Ne fais pas ceci car tu risques… Ne fais pas… Surtout ne sors pas de ton enclos sinon le loup te mangera.   Et la chèvre a fini par se lasser de tous ces interdits qui peuplaient sa vie et un soir, elle sortit de son enclos. Et là, elle s’est sentie vivre, elle a pu mordre la vie à pleine dents tandis que le brave monsieur Seguin criait « reviens, reviens ». Le lendemain matin, elle rencontra le loup. Elle se défendit avec ardeur mais le combat était inégal et le loup l’a mangée.

Oui, mais quelle nuit !!!

L’essentiel n’est pas dans la longévité de notre vie mais dans ce que nous vivons.

Que nos docteurs de la loi se préoccupent d’apprendre à aimer chaque personne au lieu de nous imposer de lourds fardeaux. Qu’ils ne pensent pas pour nous !

Donc, je dis adieu. Peu à peu,  je me désintéresse de l’Eglise et je vais découvrir, une nouvelle fois, des routes nouvelles…

Dans la Joie, la Paix du Christ,

Dans l’Amour  du Christ,

Votre sœur

 Alice Damay-Gouin

 

 

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9 août 2014 6 09 /08 /août /2014 15:44

 

 

Voici le livre à lire toute affaire cessante ! Pour tous ceux et celles qui sont en recherche d’une autre manière de dire la foi qui réponde à la soif de nos contemporains.

 

Extraits :

Page 76

« L’Evangile en soi n’existe pas, comme rassemblé en formules disponibles à appliquer au vécu et produisant des chrétiens.

Cela parait aller de soi , mais il n’est pas sûr que l’on soit sorti de ce schéma simplificateur.

 

L’Evangile c’est quand…

Quand quelqu’un se lève et marche

Quand quelqu’un sort de ses peurs pour entrer dans la confiance

Quand quelqu’un de détache de ce qui maintenant le fait mourir

Quand quelqu’un n’est plus la victime du légalisme mais peut entrer dans la bonne puissance

Quand quelqu’un porte du fruit

 

 

Editions Lessius 2013

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6 août 2014 3 06 /08 /août /2014 15:59

Un super article dans le blog de Marcel Gauchet

 

http://gauchet.blogspot.fr/2007/06/sil-ne-se-passe-rien-dans-un-sicle-il_16.html?m=1

 

 

La crise actuelle du christianisme tient selon Marcel Gauchet à trois éléments: 1) le refus des contemporains de se faire dicter leur conduite par des autorités spirituelles; 2) l’absence en christianisme de règles de vie pour mieux vivre, en remplacement de l’éthique culpabilisante qui a eu cours jusqu’à aujourd’hui. La vie en ce monde, les relations humaines importent plus de nos jours que la conscience du bien et du mal. Sous cet aspect, le christianisme est vulnérable aux spiritualités orientales; 3) le discours théologique ne sait plus comment parler de Dieu. La Bible n’a pas de réponse immédiate aux questions actuelles; c’est un message qui risque de conduire au subjectivisme de la croyance s’il n’est pas réactualisé. L’absence de cette actualisation explique le courant charismatique qui évite de penser alors qu’il importe avant tout de réfléchir de façon rigoureuse sur la foi.

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4 août 2014 1 04 /08 /août /2014 18:31

Mc1/40-45

Un lépreux vient auprès de lui ; il le supplie et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. »

Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. »

À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié.

Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. »

Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.

 

1-Venir vers Jésus

La foi est une démarche qui s’origine dans le désir d’une rencontre. Ici l’initiative vient de nous mais parce que Jésus est là et qu’il est « sorti » pour cela. Il attend le pas qui est le nôtre. Il a fait tout le chemin mais ne fera pas à notre place, le pas qui nous revient

 

2-Si tu veux, tu peux…

Je veux

Voici la rencontre de 2 volontés : la volonté de vivre de cet homme et la volonté de donner la vie de Jésus.

Je veux : sentir tout la force qu’il y a dans cette volonté.

Il veut la vie et il la donne. C’est son unique volonté.

 

3-Emu de compassion

La traduction exacte est : remué jusqu’aux entrailles.

Derrière ce mot, en hébreu, il y a le mot utérus des femmes, le lieu de la gestation. C’est donc un mot très fort. Ce lieu du féminin exprime l’aspect féminin de Dieu qui donne la vie. Jésus est remué au plus profond de la maternité de Dieu.

 

4-A personne, ne dis rien

Pourquoi imposer ce silence ?

Jésus a osé toucher un lépreux. Pour la mentalité de son temps, il s’est rendu impur par ce contact. Il est devenu comme un lépreux ne pouvant ne pouvant entrer dans une ville. Il a pris condition de lépreux.

 

 

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