Une solution parmi beaucoup d’autres et qui pourrait s’appeler :
Libre conversation avec Jésus
Voici le mode d’emploi :
*Vous ouvrez l’Evangile de Marc en commençant au chapitre 1, verset 9
*Vous regardez ce que Jésus fait et dit.
Vous lui parlez à propos de ce qu’il fait et dit, vous l’interrogez sur ce qu’il fait et dit.
*Vous le faites-le à haute voix, il vous écoute car c’est un ami à qui vous parlez et il est vraiment là !
*Vous écrivez ce que vous lui avez dit
Depuis que je pratique cette manière de faire, il s’est produit un changement dans ma relation à Dieu : une proximité, une présence que je sens davantage.
Pour bien comprendre cette manière de faire, il m’a semblé que le mieux c’est que je vous livre ma conversation que j’ai avec Jésus depuis un mois et les traces que j’en ai gardé.
Ce n’est pas un modèle. Si vous pratiquez cette méthode, ce sera autrement pour vous, mais je vous livre la mienne pour donner une idée du type de conversation !
Voici ma conversation, depuis un mois sur le chapitre 1 de Marc à partir du verset 9. Un mois pour un chapitre, en avançant dans le texte et en revenant en arrière pour saisir ce qu’il y avait dans le cœur de Jésus pour vivre cela.
Evangile de Marc chapitre 1 verset 9 à 45
« Et il advient qu’en ces jours-là Jésus vit de Nazareth de Galilée et il fut baptisé dans la Jourdain par Jean »
Jésus tu t’es déplacé, tu as marché de Nazareth au Jourdain. Qu’est-ce qui t’a poussé à faire cela ? Quelle intuition ? En tout cas, c’est une décision : tu as décidé de quitter Nazareth pour aller au jourdain.Tu aurais pu rester tranquille dans ton village et vivre longtemps au lieu d’aller au-devant d’une existence pleine de danger ! Tu as pris une décision qui engageait ta vie. Sans cette décision, l’Evangile n’existerai pas. Abyssal ! Et je ne serais pas là à le lire. Une décision …pour nous, pour moi.
Quand tu arrives, il y a une grande foule. Question : tu vas directement à Jean en passant devant les autres ou tu attends ton tour ? je te vois attendant avec les autres, un parmi les autres. Un temps où tu fais la queue comme tout le monde. Qu’est-ce qu’il y a dans ton cœur ? Que représente ce baptême pour toi ?Tu entres complétement dans l’eau pour en ressortir. En vivant cela, était-ce un consentement à ta passion pour ressortir vivant de la mort ? Non comme une fatalité mais parce que la révolution spirituelle que tu apportes va rencontrer une telle opposition qu’il faudra aller jusqu’au bout pour y demeurer fidèle.
Consentement qui te permet d’entendre une voix intérieure qui te dis l’Amour qui est en toi : « tu es mon Fils, l’Aimé ». Voix intérieure qui te confirme dans ton identité, celle que tu as mis 30 ans, peu à peu à découvrir.
Ensuite, tu es allé au désert, car tu avais besoin de ces 40 jours pour envisager la suite, murir ce que tu allais faire, ce que tu allais dire : une retraite pour refuser les fausses solutions, les pièges et décider ce qui serait vraiment juste, vrai, beau. 40 jours d’intimité, source de tout ce qui va suivre
Nouveau de te voir comme cela aussi. Tu as gouté la parole entendue : tu es mon fils. Tu en a fait ta nourriture. Ta vie est fondée sur cette expérience du désert, comme pour nous lors de retraite déterminante. 40 jours poussé par l’Esprit car poussé par un désir d’amour. Intimité trinitaire. 40 jours pour murir ta mission et ta première parole va être : clamer la bonne nouvelle.
J’ai trouvé de la joie auprès de toi qui inaugure ta prédication en parlant de bonne nouvelle : quelque chose de bon et de nouveau. Tu parles de royaume car à ton époque c’était le seul modèle de gouvernement mais ton royaume n’est pas à la manière des despotes…aujourd’hui on dirait la république de Dieu, selon le cœur de Dieu.
Tu te promènes sur le bord du lac et ta vie va croiser celles de 2 hommes, Simon et André. Tu vas bouleverser leur vie. Eux aussi, pécheurs tranquilles tu vas les sortir d’un chemin tout tracé. Tout cela à cause de ta propre décision de quitter Nazareth, décision qui va changer la face du monde.
Une décision qui a produit 2000 ans de christianisme pour le meilleur et pour le pire.
Pourquoi le pire ? parce que tu n’as laissé aucune règle institutionnelle qui aurait pu être des garde-fous. Tu as laissé l’invention de l’Eglise à des hommes qui en ont fait des instruments de pouvoir.
Mais tu nous as laissé le « pur froment de l’Evangile » auquel revenir à chaque fois en liberté et créativité : tout est donné, rien n’est à mériter, rien à quémander.
Et ce qui n’est pas là, le royaume de justice et de paix c’est notre responsabilité. Ce qui est donné pour cela c’est la capacité de le faire mais tu ne le fais pas à notre place
Ta décision de quitter Nazareth est une décision murie tout au long de ces années de vie cachée dont on ne sait rien. Et un jour que le fruit était mur tu es sorti de l’ombre, sorti de l’anonymat. Il y a eu chez toi un « oser sortir », oser se démasquer, oser se singulariser, oser affronter l’opposition car c’était évident qu’il y allait avoir affrontement. Quitter la tranquillité de ta vie de charpentier pour la rudesse de cette vie publique. Et 40 jours au désert pour se préparer pour murir les décisions à venir, les mots et les gestes de la bonne nouvelle que tu veux nous partager. Quand tu parles, c’est pour dire du bon et du nouveau. Convertissez-vous au sens de changer votre manière de voir Dieu : Dieu autrement
Pour quoi 4 personnes ? Tu étais seul et tu viens chercher 4 d’entre nous. Un privilège ? non. Un exemple ? A travers ces 4 c’est chacun-e de nous que tu dis : viens suis-moi dans l’attitude juste d’être derrière lui. ILaissez les filets. Laissez leur père. Ce n’est pas les abandonner mais c’est les vivre en te suivant avec toi devant car tu es le chemin.
Pour quoi deux fois deux frères ? Peut-être une manière de nous dire que ce que tu veux fonder, c’est une communauté de frères et de sœurs. A travers eux, c’est chacun-e de nous que tu appelles à être derrière toi, avec toi. Laissez filet et père, qu’est-ce que cela veut dire pour moi aujourd’hui ? Quel « laisser » pour mieux être derrière toi, avec toi ?
Avec cette manière de m’adresser à toi, je vois autrement ta vie. Il t’a fallu 30 ans pour tu t’éveilles à ta vie, découvre ton œuvre, accueille ton identité. Partir de Nazareth c’est ta décision pour réaliser cela. La voix du baptême c’est la confirmation de ce choix, les 40 jours au désert c’est une préparation à ta vie qui se résume dans les premiers mots que tu dis : Bonne nouvelle.
Venez derrière moi. Être ton disciple, c’est être un itinérant, ce n’est pas une école, c’est un mode de vie qui ne s’installe pas. Un mode de vie en mouvement et pas du statique
Tes premiers mots : le royaume est tout proche…croyez à la bonne nouvelle. Voilà ce que tu as dit et fait tout au long de ta vie : c’est bon, c’est nouveau, c’est maintenant. La vraie conversion c’est de croire en cette bonté et nouveauté.
Pourquoi vas-tu à la synagogue ? Parce que c’est le lieu de la rencontre pour dire cette nouveauté et cette bonté. Tu enseignes alors que tu n’as aucune légitimité religieuse pour le faire. C’est quoi la synagogue aujourd’hui ? Les réseaux sociaux par exemple : https://ohmygoddess.fr/, où des femmes peuvent faire des homélies…sans avoir, comme toi ,aucune légitimité de le faire. Elles le font comme toi et avec toi.
Je sens combien c’est important de rester à te regarder et m’imprégner de ton dynamisme, de ta détermination de ton audace, pour que passe en moi ce qui est en toi
Je reviens sans cesse à ta décision fondatrice de quitter Nazareth. Une décision qui a changé le monde, notre vie, ma vie.
Pour quoi je t’aime ? Parce que tu es cette bonne nouvelle d’une présence qui donne gout de vivre parce qu’on se sait aimé.
Quel est le sens de cet exorcisme que tu fais ?
Un esprit impur cela veut dire divisé, mélangé ou le « je » véritable est mélangé à un nous divisé, empêtré dans la peur d’un Dieu qui voudrait la mort, la perte alors qu’il n’est que don. Faire sortir cette impureté du cœur, voilà ce que tu fais. Ta joie c’est d’être libérateur de ce qui emprisonne le cœur, de ce qui « possède » le cœur, qui rend esclave, propriétaire d’un autre au lieu d’être soi autonome. Combien sont possédés par d’autres, par leur avoir, leur pouvoir, leur histoire, leurs blessures, leurs décisions faussées. Jésus, tu leur dis SORS
Cette guérison est une métaphore où tu te dévoiles comme libérateur d’esclavage, qui mets debout les gens
Pour cela tu te fais proche. Comme pour cette femme dans la maison de Pierre, tu la fais lever tu lui saisis la main et tu l’as fait diacre de ton amour.
Tout part d’une décision de quitter Nazareth, une vie qui aurait pu être tranquille pour une autre vie, une vie livrée à cette mission. Mission que tu as dû lentement laisser monter en toi qui s’est peu à peu révélée à ton cœur, mission que tu as scellé au baptême, préparé au désert puis proclamé pendant 3 ans en parole et actes.
Cette manière de prier me permet de devenir ta familière, être avec toi pour pouvoir saisir ce qui te motive. Tu réalises ta décision en libérant en remettant debout : grande est ta joie, libérer de tout ce qui amoindrit l’humain, l’atrophie, l’empêche de mener une vie heureuse et libre.
Tu as du bien dormir ce soir-là, comme d’autres fois, et tu as dû rêver. Tes rêves, on n’y pense pas assez, quels devaient-ils être ?
C’était ta joie de libérer. Tu es libérateur, c’est mieux de dire cela car sauveur est trop marqué d’une théologie du salut comme vie éternelle. Libérateur, c’est pour aujourd’hui.
Tu te réveilles tôt pour vivre un temps de solitude, comme au désert des 40 jours, primat de la solitude du silence, pour gouter l’intimité trinitaire. Tout le monde te cherche. Oui, consciemment ou inconsciemment on te cherche, on a soif de toi, même si on te nie, te renie ou t’ignore, car tu es le seul qui peut combler une vie.
C’est pour cela que je suis sorti. Sorti de la maison ? Sorti de Dieu ? Sorti pour prier ? Sorti pour enseigner ? Allons ailleurs. Tu es Dieu en sortie. Sorti pour dire la bonne nouvelle, pour libérer des démons qui détruise, amoindrisse, asservisse, dépersonnalise l’humain.
Je t’aime Jésus.
Je reviens encore sur ta décision de quitter Nazareth. Décision murie pendant 30 ans. En avais-tu parler à un-e ami-e ? A Marie ? A Joseph ?
Cela te fait rencontrer ce lépreux et tu es remué jusqu’au entrailles par sa souffrance, tu le touches et tu te rends impur au regard d’une religion qui exclue des humains par la maladie. Tu deviens toi-même infréquentable puisque tu l’as touché
Si tu le veux…Je le veux
Pourquoi guéris-tu ? Tu veux les gens en bonne santé physique et morale. Tu refuses l’exclusion par la maladie. Tu es libre par rapport à la culture de ton temps, à la religion. Une seule chose compte : libérer, relever, guérir.
Tu ne crains pas de toucher. Tu brises un tabou.
Tu en paies les conséquences, tu es interdit en ville. Mais on vient à toi. Tu as pris la place de l’exclu. Tu seras rejeté à cause de ton activité inclusive.
On peut décrire ta vie comme une vie inclusive contre l’exclusion.
Pour toi personne n’est impur. Ton combat contre une religion qui sépare entre impur et pur. Tu supprimes cette séparation : il n’y a que des personnes.