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24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 23:14

« Après le sabbat, à l’heure où commençait le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine et l’autre Marie vinrent faire leur visite au tombeau de Jésus. Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre ; l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair et son vêtement était blanc comme la neige. Les gardes, dans la crainte qu’ils éprouvèrent, furent bouleversés et devinrent comme morts.

Or l’ange, s’adressant aux femmes, leur dit : «  Vous, soyez sans crainte !  Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car Il est ressuscité, comme Il l’avait dit. Venez voir l’endroit où Il reposait. Puis, vite, allez dire à ses disciples : «Il est ressuscité d’entre les morts ; Il vous précède en Galilée : là, vous Le verrez !’ Voilà ce que j’avais à vous dire. » Vite, elles quittèrent le tombeau, tremblantes et toutes joyeuses, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples.

Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : «  Je vous salue.» Elles s’approchèrent et, Lui saisissant les pieds, elles se prosternèrent devant Lui. Alors Jésus leur dit : «  Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. » ( Matthieu 28, 1-10)

 

Deux groupes de personnes assistent à cet événement.

D’un côté les femmes amoureuses font la démarche d’aller visiter le tombeau de Jésus. Dieu a remarqué cet acte d’amour et on peut se demander si Dieu n’attendait pas leur visite pour sortir du tombeau. Ce petit pas d’amour déclenche une série de bouleversements : le grand tremblement de terre, l’arrivée de l’ange éblouissant qui roule et s’assoit sur la pierre comme pour l’empêcher de rouler et refermer le tombeau.

De l’autre côté les gardes qui deviennent comme morts de peur.

Deux attitudes devant l’irruption de Dieu dans ma vie.

Soit à tout prix je cherche à garder le tombeau fermé, à répéter, à reproduire les attitudes que j’ai depuis toujours, défenses qui ont eu pour moi une utilité dans le passé mais qui n’ont plus lieu d’être  puisque le tombeau est vide, qu’il n’y a rien à garder et que c’est un chemin de mort.

Soit j’écoute l’ange qui sait que je cherche Jésus le Crucifié, qui m’encourage à aller voir à l’intérieur du tombeau l’endroit de ma blessure où je suis crucifiée. Il m’accompagne cet ange amical et pédagogue, il m’invite à m’asseoir avec lui sur la pierre pour l’empêcher de rouler et refermer le tombeau. Il m’aide dans le combat contre les forces de mort et m’apprend le chemin de la vie.

 Il me pousse : Vite, va dire aux autres, ne garde pas pour toi la bonne nouvelle que tu n’es pas enfermé(e) dans un tombeau, montre-le aux autres. Il y a une issue au tombeau et Jésus te précède, t’attire et t’invite à quitter ton tombeau comme l’étoile précédait les mages et  les conduisait à Jésus et au meilleur d’eux-mêmes.

«  Vite elles quittèrent le tombeau, tremblantes et toutes joyeuses et elles coururent porter la nouvelle aux disciples. » Joie de la peur surmontée qui donne dynamisme de vie et élan vers les autres et pendant qu’elles sont en chemin, obéissant à l’ange elles trouvent leur « Galilée ». Quelle joie pour Jésus de voir ces femmes obéissant à l’ange ! Quelle joie pour ces femmes amoureuses de recevoir le cadeau de Jésus venant à leur rencontre ! Quelle joie de l’entendre leur dire « je vous salue » ! Comme Marie à l’Annonciation elles expérimentent Jésus vivant en elles, elles sont sûres de Sa présence.

« Elles s’approchèrent et Lui saisissant les pieds elles se prosternèrent devant Lui » Comme les mages elles se prosternent, dans un geste d’adoration et de reconnaissance que Jésus reçoit. Moment de prière, de rencontre, d’intimité.

« Soyez sans crainte, allez dire à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée, c‘est là qu’ils me verront »

Jésus répète le message de l’ange, c’est dire son importance. C’est aussi un ordre : dire aux autres de trouver leur « Galilée », ce lieu de rencontre et d’intimité où Jésus les attend.

 

 

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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 12:23

Je crois en Toi, Esprit-Saint, Esprit d'Amour, Souffle de vie prophétique !

 

La Pentecôte :

  --Tous et toutes, ensemble, réuni(e)s en un même lieu. Par peur !

  --Véritable tornade, l'Esprit transporte les apôtres sur la place publique

  --Les apôtres, les disciples, hommes et femmes, ont l'audace de parler,

un langage d'Amour que chacun-e comprend en sa propre langue.

 

Ma Pentecôte :

   --Enfermée dans mon cénacle, silence garanti.

  --Un soir, dans mon simple geste d'oser donner un de mes premiers textes à un couple ami. Brusquement, comme les murailles de Jéricho au son des trompettes.

Les hautes murailles patiemment construites au fil des années, par mon silence tel qu'il m'est si souvent vanté au sein de mon Eglise, ces murailles qui m'emmuraient se sont écroulées.

  -- Tu me donnes des ailes. Tu me transportes au cœur du monde. Je me sens heureuse, légère, libérée, libre. Tu me donnes d'accepter, enfin, d'être femme. Tu me rends ma dignité humaine de Femme.  Tu me donnes confiance en moi. Tu me donnes l'audace de parler... et depuis, rien ne semble m'arrêter ! Mêmes pas les rebuffades !

Instant merveilleux qui me vivifie encore aujourd'hui !

 

Je crois en Toi, Esprit-Saint, Esprit d'Amour, Souffle de vie prophétique !

Tu me décentres, me pousses vers l'autre, vers les autres. Tu me donnes la joie de la rencontre. Tu m'invites à  vivre avec les autres, à partager, à m'habiller comme toutes les personnes qui m'entourent, à travailler, à manger, à dormir, à aimer, à vivre l'Esprit des Béatitudes,

Être pauvre avec les pauvres, les affligé-es, avoir faim et soif de justice, de  dignité, de liberté, de vérité, dans la Confiance, la Paix, l'Amour.

Tu m'invites à être levain dans la pâte, à m'engager avec d'autres sur le chemin de l'Amour, en œuvrant ensemble contre la misère, la famine, l'injustice, l'indignité, l'enfermement, la solitude,

pour le respect de la dignité humaine de chaque personne en luttant contre la servilité, la soumission-domination, l'asservissement, l'esclavage, le lavage de cerveaux (comme dernièrement celui fait à grand renfort d'un tapage médiatique au sujet du droit au mariage pour tous, lavage qui révèle aussi combien mon Eglise a eu, durant des siècles, l'emprise sur les consciences!!!) et même lutter contre le fait de demander de prononcer des vœux à une personne voulant se mettre au service du Dieu-Amour ! Jésus n'a posé qu'une seule question : « M'aimes-tu ? »

Tu me donnes aussi la force et l'énergie de m'engager avec d'autres pour lutter contre les injustices, toutes les formes de discrimination : hiérarchie, sexisme, homophobie, racisme, apartheid, xénophobie, exclusions, excommunications, interdits de parole...et même interdits de Vérité dans certains scandales que l'on veut couvrir d'un silence nocif.

 

Je crois en Toi, Esprit-Saint, Esprit d'Amour, Souffle de Vie prophétique.

Tu me donnes CONFIANCE en moi, en toute personne humaine et au creux de cette confiance, je découvre la Paix, la joie de Vivre, ICI et Maintenant.  

Alice Damay-Gouin               

 

 

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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 23:58

Sens de ma vie

Ma foi, dans ma vie de tous les jours

Jésus, qui es-tu pour moi ?

Ma foi, à l'épreuve de ma mort

 

Ma foi, dans ma vie de tous les jours.

Je ne sais pas si la vie a un sens. Alors, je me suis persuadée que ma vie avait le sens que je lui donne : aimer.

Je suis aimée et j'aime;

Jésus, Tu as suscité en moi ce désir d'aimer. J'ai confiance en Toi car Ta vie est cohérente avec Ton message d'amour. Tu es né, Tu t'es incarné dans notre vie sur Terre. Tu as vécu, aimé durant 30 ans avant de commencer à parler, à attirer les foules. Ton message d'amour a tellement irrité les autorités religieuses de ton pays qu'elles se sont arrangées pour te faire condamner à mort.

Tu nous invites à Te suivre sans rien imposer. Tu ne nous demandes même pas de prononcer des vœux devant un autre, qui devient alors notre supérieur. Tu nous poses une seule question : celle que tu as posée à Pierre : « M'aimes-tu ? » Tu m'invites sur le chemin de l'Amour à aimer les autres comme tu nous as aimé(e)s. Tu as suscité en moi un tel désir d'amour ! Une telle soif d'être aimée et d'aimer !

Jésus, Tu as suscité en moi le désir de Te voir ! Comme l'aveugle de Jéricho, je criais : « Seigneur, fais que je voie » Les disciples cherchaient à me faire taire en me répétant sans cesse la réponse que tu as faite à Thomas « Bienheureux ceux qui ont cru sans avoir vu »

« Bienheureuses celles qui ont cru sans avoir vu »

J'ai aussi essayé de vivre, d'aimer en me répétant cette phrase tirée de Ta parabole du jugement dernier « tout ce que vous avez fait au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous l'avez fait ». Mais j'étais tranquille car, dans cette parabole aussi, « les béni(e)s du Père ne t'avaient pas reconnu »

Jésus fais que je voie, fais que je Te voie !

Le Père Duval m'a aidée en chantant : « Vous qui cherchez Dieu dans les nuages, vous raterez Son dernier passage. Rue des longues haies, l'étranger passait, rue des longues haies, le Seigneur passait... Mon Dieu comme tu es pâle » Et je pouvais ajouter, « Rue des longues haies, l'inconnu passait, l'ouvrier passait, le chômeur passait, le pauvre passait, le malheureux passait, l'immigré passait, le ROM passait... C'est dans le monde des petits, des humbles, des humilié(e)s que je peux Te reconnaître, vivre avec Toi.

 

Jésus, Tu as suscité en moi, une telle faim et soif de justice, de dignité humaine, de respect pour toute personne et aussi pour la Terre, de libération et de liberté … Tu as alors suscité en moi la démarche de l'engagement avec d'autres, pour lutter contre les humiliations, les discriminations, le rejet, l'indifférence, l'exclusion, l'excommunication, l'enfermement... J'ai lutté aussi avec d'autres contre les lourds fardeaux posés sur nos épaules. Je criais ma révolte mes souffrances et celles que je percevais autour de moi. Je n'étais plus qu'un cri ! Je criais devant des personnes aveuglées par le pouvoir, au point de ne pas croire que ces injustices, ces discriminations, ces asservissements existent.

Des samaritain(e)s m'ont relevée, ont pansé mes blessures, m'ont fait confiance, m'ont remise sur le chemin et je leur en suis reconnaissante.

Dans mon engagement avec d'autres j'ai découvert la joie et la force de l'union afin de donner ou de redonner à chacun(e) sa dignité humaine. Un flocon de neige tout seul ne pèse rien mais, lors d'une belle tempête de neige, une masse de flocons accumulés sur une branche peut réussir à casser cette branche. Et je dis comme Stéphane Hessel « Indignons-nous et agissons ensemble dans une action non-violente. » Je crois que c'est à la mesure de nos actions agissantes que nous mesurons nos propres valeurs.

 

Ce cheminement avec d'autres m'a appris à vivre dans ce monde, à aimer ce monde dans lequel nous vivons tous et toutes, au point de ne plus pouvoir supporter les discours négatifs sur le monde venant de ceux qui se croient hors du monde. Ils se croient bons dans un monde mauvais. Nous sommes tous et toutes dans le même bain, dans ce monde ! Nous sommes un seul peuple, toute l'humanité en marche. Je rejette tout discours négatif car, en éducation, il vaut peut être mieux encourager l'enfant par ce qu'il fait de bien plutôt que de l'enfoncer continuellement dans ce qu'il fait de mal.

 

Jésus, Tu nous as donné la belle parabole du bon grain et de l'ivraie : « Décidément rien n'est parfait dans ce monde » disait le petit Prince. Mais j'ajoute, rien n'est foncièrement mauvais. Il y a du bon et du mauvais, en toute chose, en toute personne. J'ai les qualités de mes défauts, je suis tenace et têtue. Il me revient en mémoire un conte oriental : un homme a un garçon, est-ce bon ou mauvais je ne sais pas. On offre un cheval à ce garçon est-ce bon ou mauvais, je ne sais pas. Le jeune homme monte sur le cheval qui rue et il se casse une jambe, est-ce bon ou mauvais, je ne sais pas. Puis, la guerre éclate mais le jeune homme, la jambe cassée, ne peut pas se rendre au front. Est-ce bon ou mauvais je ne sais pas …

 

Je crois en la beauté de ce monde où Tu es présent. Je crois en toute personne, même et surtout en celle qui me paraît la plus misérable. Il y a en chaque personne un trésor d'amour qui est plus ou moins caché. A nous de savoir le voir, le découvrir. A nous d'aller vers l'autre, vivre avec lui pour apprendre à le connaître, à l'aimer. A nous de savoir lui demander à boire comme tu l'as fait avec la Samaritaine.

Comme l'aveugle de Jéricho, je criais, « Jésus, fais que je voie, fais que je Te voie »

Et joie, merci ! Je T'ai vu.

Magnifique instant.

Magnifique tremplin pour aimer.

Jésus, donne-moi Tes yeux, Ton regard, pour voir l'autre.

 

 

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24 avril 2013 3 24 /04 /avril /2013 15:15

Dans l’Evangile de Luc au chapitre 19 verset 1 à 10

[1] Entré dans Jéricho, il traversait la ville.

[2] Et voici un homme appelé du nom de Zachée ; c'était un chef de publicains, et qui était riche.

[3] Et il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait à cause de la foule, car il était petit de taille.

[4] Il courut donc en avant et monta sur un sycomore pour voir Jésus, qui devait passer par là.

[5] Arrivé en cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : "Zachée, descends vite, car il me faut aujourd'hui demeurer chez toi."

[6] Et vite il descendit et le reçut avec joie.

[7] Ce que voyant, tous murmuraient et disaient : "Il est allé loger chez un homme pécheur !"

[8] Mais Zachée, debout, dit au Seigneur : "Voici, Seigneur, je vais donner la moitié de mes biens aux pauvres, et si j'ai extorqué quelque chose à quelqu'un, je lui rends le quadruple."

[9] Et Jésus lui dit : "Aujourd'hui le salut est arrivé pour cette maison, parce que lui aussi est un fils d'Abraham.

[10] Car le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu."

 

Ce récit est celui d’une quête, celle d’un homme insatisfait de sa vie et qui se donne les moyens d’essayer d’y remédier. Un homme dont la position sociale lui vaut à la fois les honneurs par les uns et le rejet par les autres. Un homme dont le métier l’amène parfois à poser des actes contraires à sa conscience. Et pourtant, Jésus ne lui a pas demandé de changer de métier…

Cette quête est aussi celle d’un juif croyant, dont le nom n’est pas choisi au hasard : en effet Zachée signifie en hébreu « celui qui est juste ». Et Jésus ne lui a pas donné d’autre nom…

Cette quête amène Zachée à sortir de chez lui, à courir, à inventer une manière originale d’apercevoir Jésus. Et Jésus le ramène chez lui, dans sa maison…

Alors, si Jésus ne lui demande pas de changer, ni de Le suivre, en  quoi cette rencontre est-elle si importante ?

… en quoi l’Evangile nous propose-t-il cet homme comme un compagnon sur notre chemin de foi ?…

* Zachée a pris acte de sa petitesse, ici celle du corps, et cela renvoie aussi à la fragilité et aux manques que tout être humain porte au fond du cœur. Au lieu de se décourager face à cet obstacle, il s’est mis en mouvement, pour voir ce Jésus dont on parle tant, écoutant en lui-même un désir inexpliqué.

On peut voir en Zachée un être humain en quête du vrai visage de Dieu ; comme Zachée, il exerce son activité  d’homme et de femme, avec ses compétences et ses manques, avec ses aspirations et ses

Contradictions ;  il vit dans un monde dont la complexité est source de tiraillements;  c’est un être humain qui ressent une aspiration à  vivre de manière plus pleine, un désir d’être en cohérence avec son être profond, une volonté de se rapprocher de Dieu.

*Dans cet Evangile, alors que le récit évoque beaucoup de mouvements, de déplacements - ceux de Zachée, de Jésus, de la foule - tout se joue en fait lors des haltes : quand Jésus pose                   Son regard sur Zachée, Son regard plein d’amour et de miséricorde, puis quand Il entre chez lui… Car Jésus est venu pour demeurer chez Zachée, et celui-ci l’accueille sans hésitation. Il y a là une convergence de deux désirs, qui  fait advenir une vraie rencontre: par sa seule présence, Jésus révèle autrui à lui-même, dans ce qu’il a de meilleur. La proximité du Christ manifeste en chacun une autre dimension de son être, et le provoque à unifier sa vie.

*Face à lui, Zachée décide de se déposséder de son argent superflu, il lâche prise sur ce qui lui paraissait autrefois indispensable pour se définir lui-même ; il a changé de regard sur lui-même et en accepte les conséquences; il ne change pas de vie, mais sa manière de vivre.  Son cœur peut désormais s’ouvrir à la détresse des autres, il reconnaît leur avoir causé des torts, et il décide de leur rendre justice en surabondance…

C’est le début d’un accomplissement : enfin Zachée ose être !

 Il a enfin accès à cette part de lui-même qu’il avait perdue ; là où le Christ peut demeurer, qu’Il peut éclairer, qu’Il peut sauver. Ainsi Zachée  retrouvera la dignité de son nom : « celui qui est juste ».

Comme Zachée, donnons à Jésus l’accès à notre maison, pour y demeurer aujourd’hui avec Lui.

Accordons-Lui notre confiance pour qu’Il réalise en notre cœur Son œuvre de vie, en chacun selon ce qu’il est.

 

Nous serons alors prêt-es à accueillir la Joie,

cette joie profonde que l’Evangile promet,

cette joie qui transparaîtra dans toute notre existence,

et qui nous confortera pour habiter la vie de tout notre être!

 

Elisabeth Blas

 

 

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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 14:04

(LUC 4 v.14-31)

Jésus vint à Nazareth où il avait grandi..Comme il en avait l’habitude il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui présenta le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur.

 

C’est déjà à Nazareth que Marie avait reçu la visite de l’ange pour lui annoncer  qu’elle était comblée de grâces, c’est là que Marie avait répondu qu’elle consentait à être servante de la Parole. Ensuite Marie avait médité dans son cœur l’annonce des bergers : celui qu’elle avait mis au monde serait bonne nouvelle pour tout le peuple.

C’est ici à Nazareth que Jésus révèle son identité et sa mission. Lui aussi s’identifie à la Parole. Il consent à être bonne nouvelle pour les pauvres.

 Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous dans la synagogue avaient les yeux fixés sur lui.  J’imagine Jésus les yeux fermés laissant  l’Esprit reposer sur lui. Il laisse le temps à la Parole de s’incarner en lui. Il s’imprègne de cette bonne nouvelle reçue à son baptême : il est le fils bien-aimé du Père, il a sur lui la force de son Esprit pour accomplir cette mission  qu’il est bien incapable tout seul d’accomplir. C’est comme un pauvre, comme Marie qu’il consent à sa mission.

Tous dans la synagogue sont en attente, les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire :

Cette parole de l’Ecriture que vous venez d’entendre c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit

Jésus fait ici un cadeau à ceux qui l’ont vu grandir, il révèle qui il est, il révèle son secret. C’est une parole vraie tirée du plus profond de lui-même. C’est l’Ecriture qui lui a permis de prendre conscience de son identité et de sa mission et le fait de le révéler aux autres lui permet d’en prendre encore plus conscience.

Tous s’étonnaient du message de grâce qui sortait de sa bouche. Ils se demandaient : «  n’est-ce pas là le fils de Joseph ? »

Etonnement devant cette nouvelle façon de lire l’Ecriture, étonnement devant ce nouveau visage de Jésus qu’ils ne connaissent pas. Jésus perçoit de l’incompréhension, de la jalousie chez les habitants de Nazareth, une tentation de le récupérer et de le garder pour eux exclusivement.

Jésus choisit de les interpeller. « Aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays »  Le ton est dur, provocateur. Mais il est important que dès le début les choses soient claires quitte à leur déplaire, ce qui ne manquera pas.

A ces mots, dans la synagogue tous devinrent furieux. Agressivité, violence contre Jésus.
Mais lui, passant au milieu d’eux allait son chemin.

Jésus malgré la souffrance reste calme. J’imagine Jésus passant imperturbable, digne, libre, seul mais habité par l’amour de son père, souffrant mais aussi plein de joie d’avoir été fidèle à lui-même, d’avoir suivi son chemin , les yeux fixés sur l’étoile qui  le guide. Ce Jésus qui passe au milieu d’eux me fait penser au Christ ressuscité « il vint  et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : la paix soit avec vous » (Jean 20-v.19). Et ce chemin qu’il suit c’est aussi le nôtre puisqu’Il est le Chemin.

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10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 23:57

En ce temps où l’Eglise catholique romaine est en attente de l’élection du pape, voici un texte du Frère Jean-Michel, prieur de la Communion Béthanie.

 

J'aime l'Eglise

J'aime l'Eglise. L'Eglise qui "vit l'Evangile à la manière de Marie de Nazareth"!

J'aime l'Eglise qui suit Marie dans la montagne et part avec elle à la rencontre de la vie. Elle rend visite aux femmes et aux hommes de ce temps et, au-delà des stérilités apparentes, elle est à l'affût de ce qui naît, de ce qui est possible, de la vie qui palpite en eux.

J'aime l'Eglise qui se réjouit et chante. Au lieu de se lamenter sur son sort et sur les malheurs de notre monde, elle s'émerveille de ce qui est beau sur la terre et dans le cœur de l'humanité. Et elle y voit l'œuvre de notre Dieu.

J'aime l'Eglise qui se sait l'objet d'un amour gratuit. J'aime l'Eglise qui contemple notre Dieu aux entrailles de mère. Elle l'a vu, Dieu, sur le pas de la porte, guetter l'improbable retour du fils; elle l'a vu se jeter à son cou, passer à son doigt l'anneau de fête et organiser lui-même la fête des retrouvailles...

Quand elle feuillette "l'album de famille", elle voit Zachée sur son sycomore, Matthieu et les publicains, une femme adultère, une Samaritaine, des étrangers, des lépreux, des mendiants, un prisonnier de droit commun, sur son poteau d'exécution. Alors, vous comprenez l'Eglise que j'aime, ne désespère de personne. Elle "n'éteint pas la mèche qui fume encore". Quand elle trouve quelqu'un sur le bord de la route, blessé par la vie, elle est saisie de compassion. Et avec une infinie délicatesse, une infinie douceur, elle soigne ses plaies. Elle est le port assuré et toujours ouvert.

J'aime l'Eglise qui ne connaît pas les réponses avant que les questions ne soient posées. Son chemin n'est pas tracé d'avance. Elle connaît les doutes et les inquiétudes, la nuit, la solitude. C'est le prix de la confiance. Elle participe à la conversation (l'Eglise de la conversation, cf. Pape Paul VI) et ne prétend pas tout savoir. Elle accepte de chercher.

J'aime l'Eglise qui habite à Nazareth, dans le silence et la simplicité. J'aime l'Eglise qui n'habite pas dans un château. Sa maison ressemble à toutes les autres. Elle sort de chez elle pour parler avec les autres habitants du village. Elle pleure et se réjouit avec eux. Mais jamais elle ne leur fait la leçon. Elle écoute surtout. Elle fait son marché, elle va chercher l'eau au puits, elle est invitée quand il y a un mariage. C'est là qu'elle rencontre les gens, "les petites gens!"

Beaucoup aiment s'asseoir un moment dans sa maison, on y respire une paix...

J'aime l'Eglise qui se tient au pied de la Croix de Jésus le Christ. J'aime l'Eglise qui ne se réfugie pas dans une forteresse, dans une chapelle ou dans un silence prudent quand des femmes, des hommes sont écrasés. Avec un humble courage, elle se tient aux côtés des plus petits, des plus fragiles.

J'aime l'Eglise qui laisse entrer le Souffle de Pentecôte, le vent qui pousse dehors et qui délie les langues. Et sur la place elle prend la parole. Pas pour asséner une doctrine, pour grossir ses rangs. Elle dit que la promesse est tenue, que le combat est gagné. Voici le grand secret qu'elle ne peut que murmurer : l'Amour est plus fort que la mort.

J'aime l'Eglise qui, tous les soirs, chante le Magnificat. Elle sait où sa joie demeure. Et voici :

Notre Dieu n'a pas trouvé inhabitable notre monde; il n'a pas trouvé inhabitable les plaies, la méchanceté, la haine, la violence de notre monde. C'est là qu'il nous a rejoints. Et là, sur la Croix, nous avons vu la "miséricorde", le cœur ouvert de notre Dieu.

J'aime l'Eglise : entrailles frémissantes.

Aujourd'hui, Jean-Michel, veux-tu être serviteur dans cette Eglise Servante?

Et Toi...?

Dimanche 17 février 2013, premier dimanche de Carême.

frère Jean-Michel+

prieur de la Communion Béthanie

La Communion Béthanie est une fraternité de prière dont la démarche contemplative vise à redire à chacun l’amour inconditionnel de Dieu pour tout être humain, en particulier auprès des personnes homosensibles, transgenres et de leurs proches.

Le service premier est la prière qui vient nourrir ensuite les temps d’accueil, de rencontres, et de réflexions théologiques.

La Communion Béthanie souhaite être un ‘signe’ d’unité dans l’Eglise, que celle-ci soit institutionnelle ou plus universelle au cœur de toute personne qui se place sous le regard de Dieu.

 

 

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 00:02

 

 Voici un 3ème article de Cécile. Elle nous fait revenir à la nativité. Mais c'est pour mieux nous conduire l'estime de nous-même.


"Où est le roi des juifs qui vient de naître? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui."

Comment développer son estime de soi? C'est le titre d'une catéchèse pour enfants  parlant de la visite des mages.

Bien-sûr cette étoile me mène à Jésus et chacun a son chemin mais aussi cette étoile me  conduit vers moi-même, vers le meilleur de moi-même et c'est le même chemin. Il y a des milliers d'étoiles dans le ciel comme il y a des milliers d'hommes sur la terre mais il y  a une étoile unique qui me concerne et ma vie est un chemin pour allumer cette étoile qui éclairera ma vie et celle des autres.

L'étoile se lève, disparaît, s'arrête, me précède.. cette étoile est vivante et ce mot "précède" me fait  penser à Jésus ressuscité qui me précède en Galilée. Je ne suis donc pas seule dans ma recherche. Jésus est à mes côtés et me protège des dangers,  de tous les "Hérode" qui me freinent et m'empêchent de poursuivre mon chemin.

 "Quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie"

Je peux d'autant mieux imaginer la grande tristesse qui était la leur quand ils ne voyaient plus l'étoile. C'est une expérience de mort et de résurrection.  Le chemin peut être long, tortueux, douloureux mais j'ai l'assurance que la joie suivra. La joie d'être pleinement moi-même, d'être pleinement l'étoile que je suis destinée à être. J'ai besoin des autres pour m'aider à reconnaître l'étoile qui m'est destinée parce que l'image est floue, embrouillée,   ils me guident sur le chemin, ils me précèdent à rendre hommage  à mon étoile, ils s'émerveillent de sa beauté.

"En entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui."

Avec cette grande joie dans le coeur d'avoir trouvé mon étoile et  le terrain où mon étoile peut s' exprimer, il me reste encore un pas à faire, c'est  d'entrer dans la maison, dans la profondeur de mon être et de me mettre en prière. Non  je ne suis pas seule sur mon chemin, Dieu est à mes côtés,  petit et discret comme un enfant, ayant besoin que je prenne soin de lui, que je lui exprime ma reconnaissance.

"Ils ouvrirent leurs coffrets et offrirent des présents"

Avec cette joie et cette reconnaissance dans le coeur,  ayant appris à aimer la merveille que je suis, c'est tout naturellement que j'ouvre mon coeur et offre le meilleur de moi-même.

"Ils regagnèrent leur pays par un autre chemin"

Oui je ne suis plus la même, je reviens à  ma vie quotidienne après cette expérience de prière. Mon regard sur moi-même et sur les autres a changé. Il est plein d'amour et de reconnaissance.

 

 

 

 

 

 

 

 

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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 18:21

 

 

Seigneur Jésus-Christ, suis-je entrain de me laisser « apprivoiser » par cette fête de Noël ? Lorsque j'étais gamine, nous fêtions joyeusement Noël, en famille. Des frères aînés construisaient une crèche. Je me souviens d'une crèche faite en bois avec un toit garni de paille, fruit du travail de la ferme. Toute la famille, parents et les 13 enfants, nous allions à la messe de minuit, nous chantions de tout notre cœur « Minuit, Chrétiens... » et participions avec joie à toute cette messe. Puis, le matin, à notre réveil, nous découvrions nos cadeaux et nous défilions devant nos parents pour les embrasser en disant : «Merci petit Jésus ». Oui, souvenirs heureux ! Mais je n'aimais pas, dans la liturgie, ce chant :« réjouissez- vous car, aujourd'hui, un Sauveur nous est né ». J'enrageais, en silence. J'étais jeune, heureuse de vivre. Qu'avais-je besoin d'un Sauveur ? Etre sauvée de quoi ?... Et bien sûr, je gardais cette rancœur pour moi.

Seigneur Jésus-Christ, aujourd'hui, ayant un âge certain, oserais-je dire que j'ai peut-être gardé mon âme d'enfant ? Que je ne me fais aucun souci pour mon salut individuel. Je suis heureuse de vivre. Et je crois surtout, qu'en cette fête de Noël, j'ai une raison beaucoup plus forte de me réjouir... : TU T'ES INCARNE.

Seigneur, puissions-nous comprendre le sens profond de cette réalité !

« En ce jour de Noël, un enfant nous est né et il a besoin de notre tendresse » a dit Mgr Michel Dubost. Et merci aussi à François qui a imaginé une crèche vivante du côté d'Assise. Oui, Seigneur ! Que je Te contemple, Toi, vivant, bébé fragile ayant besoin des autres pour avancer dans la vie. Oui, Seigneur, donne-moi de Te contempler avec, peut-être, les yeux de Marie, de Joseph, des bergers, des mages. Qu'ont-ils(elles) vu en Toi, si fragile, personne déplacée, rejetée au point de naître dans une crèche, puis exilée ? Oui, qu'ont-ils (elles) vu ?

Aujourd'hui, « les crèches vivantes sont dans les camps Palestiniens » a écrit Mgr Jacques Gaillot en 1989... Aujourd’hui, les crèches vivantes sont en Palestine, en Syrie, etc.,  à Florange où les ouvriers luttent toujours pour préserver leur travail, à Echirolles où des familles en deuil, soutenues, renaissent à la vie, après le massacre de 2 jeunes...Seigneur, apprends-moi à être attentive aux informations, à découvrir la souffrance des personnes qui sont au cœur d'une information ou d'un fait divers.

Tu T'es incarné. Seigneur Jésus-Christ, apprends-moi à Te contempler dans ce début de Ta vie humaine. Que, par mes yeux, mes oreilles, mes membres, mon cœur, tout mon être, je m'imprègne de Ta Présence, de Ton existence, au cœur des autres. Apprends-moi à Te chercher encore davantage, là où je suis, autour de moi, auprès des pauvres.

Tu T'es incarné,... Tu es VIE.

Seigneur, que je sache Te voir en chacun(e) d'entre-nous, pauvres, misérables, nécessiteux-nécessiteuses, ceux et celles qui souffrent de la misère, de la précarité, qui souffrent de terribles conditions de travail, de ne pas avoir de travail, de la maladie, de la vieillesse, de la solitude, de l'enfermement, de l'isolement, de l'indifférence, du mépris, du rejet, de la haine ou d'être stigmatisé(e)s car exilé(e)s ou ne vivant pas comme nous, ceux et celles qui vivent comme des parias que l'on considère comme mort-es...

Seigneur, Tu es né pauvre, Tu as vécu pauvre et Tu es mort misérable! Alors, Seigneur, comment peut-on encore supporter tous ces symboles de richesse, de pouvoirs temporels, de puissance, toutes ces courbettes... dans Ton Eglise. Seigneur, que la situation des pauvres de ce pays soit notre souci et que nous sachions nous réjouir de ce que l'Etat pense réquisitionner, dans une liste de plusieurs institutions comme la SNCF et autres..., quelques-uns de nos bâtiments libres appartenant (?) à notre Eglise.

1) Seigneur, Tu T'es incarné et tu nous as fait découvrir notre FRATERNITE-SORORALITE. Nous sommes tous frères et sœurs, en humanité. « Il n'y aura plus ni Juifs, ni grecs … ni homme, ni femme... » . Seigneur, que toute hiérarchie, toute discrimination et tout rejet nous deviennent insupportables !

2) Seigneur, Tu T'es incarné et tu nous as fait découvrir DIEU-AMOUR.

Nous avons tous, toutes Un seul Père. Mais serions-nous tous et toutes orphelin-es de Mère ? Dieu est-Il masculin ? Pourtant, dans la Genèse, Dieu nous créa à Son image : « homme et femme, Il-Elle les créa. » Et il paraît qu'un enfant ne connaissant pas sa mère a un mal insurmontable à se construire, alors, Seigneur, qu'on me laisse ma filiation, fille de Dieu-Amour Père-Mère !

3) Seigneur, Tu T'es incarné et Tu nous fais découvrir l'Amour, un Amour sans aucune condition ! (parabole de l'enfant prodigue)

4) Seigneur, Tu T'es incarné : le VERBE s'est fait CHAIR !

La Parole s'est incarnée ! La Parole et... non le silence qui m'a fait tant de mal.

Jésus, Tu es la Route, la Vérité, la Vie ! Tu as rompu avec le silence, Ta Parole est Vérité, Ta Parole est Délivrance. Ta Parole est Partage. Ta Parole est Engagement avec les autres.

Fille timide, parlant peu, ayant passé 60 ans, quelle ne fut pas ma joie le jour où j'ai osé donner l'un de mes premiers textes à un couple ami ! J'ai effectivement senti les hautes murailles de Jéricho s'effondrer d'un seul coup, me délivrant de ce silence qui m'avait si bien emmurée. Et maintenant, j'ose m'affirmer. Cela m’a valu d'être terrassée sur le chemin de Damas, de connaître le silence et le mépris de ceux (celles?) qui savent et qui n'ont pas besoin de moi ! Combien insensée ai-je été en envoyant une prière aux évêques ! Insensée, j'avais oublié qu'ils avaient tout ce qu'il faut dans ce domaine ! Oui, Seigneur, Tu m'as appris que c'est dans le besoin que nous sommes plus ouvert-es aux autres ! Je parle. Chaque fois, le découragement me guette. J'envoie quelques bouteilles à la mer. Mais, Seigneur, on me relève et je reprends la Route, la Parole car je crois que, malgré tout, Tu es là !

Qu'en cette fête de Noël, nous puissions, dans l'Amour du Christ, vivre la Parole en l'Esprit de Vérité, Parole qui est Délivrance, Espérance, Ouverture, Confiance, Partage et Engagement avec les autres, dans la Paix du Christ.

 

Puis-je en profiter pour remercier ceux et celles qui me font la joie de mettre un commentaire à mes textes. Cela m'aide aussi à découvrir certains aspects que je n'avais pas vus. Merci et joyeux Noël.

Alice Damay-Gouin

 

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11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 18:09

Voici un autre article sur  la question de l’homoparentalité écrite par Michelle C.Drouault. Merci à elle de nous partager son analyse.

 

Homoparentalité: le troisième sexe n'existe pas

 

L’homoparentalité est un sujet qui s’invite régulièrement dans les campagnes électorales, et les périodes qui suivent les changements de gouvernement. C’est le cas aujourd’hui.
Il est difficile d‘affirmer que c’est une bonne ou une mauvaise idée.

Je pencherais vers un certain agacement devant les « kits idéologiques prémâchés » censés opérer le clivage droite/gauche. (en l’occurrence, si on est de droite, on est contre l’homoparentalité, si on est de gauche, on est pour).

Un fait me frappe cependant : toutes tendances confondues, les partis politiques et les media semblent croire qu’être homosexuel constitue un troisième sexe !!

Il n’en est rien, évidemment : il existe des femmes homosexuelles, et des hommes homosexuels.

Or, pour un enfant, il n’est pas indifférent du tout d’être élevé par deux hommes ou par deux femmes ; et les conditions de la parentalité sont très distinctes.

Dans un couple de femmes, l’une des deux peut être la mère biologique de l’enfant :

-soit l’enfant a été conçu auparavant dans le cadre d’un couple hétérosexuel, et a un père qu’il connaît,

-soit l’enfant est conçu avec ami volontaire, qui ne souhaite pas assumer un enfant au quotidien (son degré de présence varie alors),

-soit l’enfant est conçu dans le cadre d’une insémination artificielle avec donneur.

Dans ces trois cas, l’enfant a une mère ; et la compagne de la mère est le tiers qui indique à l’enfant que sa mère ne lui appartient pas ; situation psychiquement plus stable que celle d’un enfant élevé par une mère célibataire abandonnée par le père.

Certains couples de femmes se font inséminer alternativement, ou bien, c’est toujours la même qui est la mère de tous les enfants, qui portent son nom.

Dans l’adoption, l’une des femmes est la mère adoptante, l’autre sa compagne.

Il est faux de dire que l’enfant a « deux mamans ». Il ou elle a deux femmes qui s’occupent de lui  (d’elle) et lui servent de référence, dont une est sa mère.

Autrefois, il était périlleux d’être connu pour « ne pas avoir de papa » dans une cour d’école.

C’est une situation beaucoup plus banale aujourd’hui, de plus, dans les deux premiers cas de figure, il existe un père tangible. Ne pas avoir de père provoque, certes, certaines lacunes éducatives. Mais n’oublions pas que deux guerres mondiales ont laissé des millions de veuves, qui ont élevé, seules ou avec d’autres femmes (grand’mère, tante, sœur, parfois amante, mais c’était indicible !) des millions d’enfants, dont quelques-uns sont devenus des personnes célèbres : Albert Camus n’a jamais connu son père, François Mauriac non plus.

Par contre »ne pas avoir de maman » est perçu comme terrible.

Ce n’est pas tout à fait sans raison.

 

Examinons à présent le cas de l’enfant élevé par deux hommes :

-soit l’enfant a été conçu dans le cadre d’un couple hétérosexuel, et a une mère qu’il connaît.

Ces cas sont rares, mais ils existent.

-soit l’enfant a été conçu par une mère porteuse avec le sperme de l’un des deux hommes, qui est son père biologique,

-soit l’enfant est adopté par un des deux membres du couple.

Dans le premier cas, bien que peu fréquent, il s’agit d’une décision de garde lors d’un divorce, et l’enfant a au minimum deux ans. Un juge ne sépare pas, en principe ! (1) un jeune enfant de sa mère au quotidien que dans des cas très précis (maladie grave, toxicomanie, incapacité éducative, domicile instable) l’enfant a donc eu le temps de poursuivre la relation amorcée avec sa mère in utero, et d’établir un attachement maternel stable, qui construit sa personne.

Dans les deux autres cas, l’enfant a été arraché volontairement, ou involontairement par les circonstances, à celle qui l’a porté et lui a donné naissance.

C’est toujours un traumatisme, nul ne peut songer à le nier.

Si un père et une mère sont humainement égaux, si tous deux peuvent assurer des soins, ils ne peuvent les donner de la même manière.

Dans les deux cas, de gestation pour autrui (2), et d’adoption par deux hommes, un nourrisson de quelques jours ou quelques mois est privé de substitut maternel, et doit s’adapter à l’attachement à un  seul père.

Comment réagit- il ?
Une femme materne ; elle a comme ressources pour le faire sa relation avec sa propre mère, et l’expérience que celle- ci lui a transmise, même inconsciemment, en lien avec les autres femmes de sa famille. S’il s’agit d’une maternité naturelle, elle peut bien sûr allaiter.

Un père paterne ; il est inscrit  dans sa lignée paternelle, et même s’il biberonne et change les couches, ce qu’il est capable de faire très bien, il le fait comme un père. Il le fait avec ses manières, sa voix. Un enfant perçoit les différences sexuelles biologiques très vite.

Tout cela n’empêche pas le papa d’être amoureux d’un autre homme, et c’est tout à fait respectable. Mais ils ne peuvent être le père et la mère de cet enfant, qui est donc privé de mère. Quelles sont les conséquences de cela, nous ne le savons pas bien.

Les enfants placés en institution et privés de mère, développent des carences cognitives parfois très graves ; certains n’ont plus envie de vivre, ou deviennent autistes. Cependant, il faut reconnaître honnêtement qu’ils n’ont pas d’attachement stable avec une personne nourricière, toujours la même.

Un homme ne peut être complètement un substitut de mère, mais il va être un objet d’attachement à un adulte protecteur, bien meilleur que le placement ou l’institution.

Avons nous le droit de nous dire « essayons toujours, on verra bien,» ?

Et comment se sentira une jeune fille élevée par deux hommes ?  Ils auront eu soin, bien sûr, qu’elle ait une tante, une marraine, à qui parler lors de sa puberté, mais a-t-on le temps de prendre son téléphone lorsqu’on a ses premières règles ? Est ce que la présence de ces deux hommes va être vaguement menaçante, ou non, pour son éveil à la sexualité ?

On peut avoir le même questionnement pour un garçon élevé par deux femmes, mais les manifestations de la puberté d’une fille sont beaucoup plus visibles, violentes, et en rapport direct avec la reproduction, ce qui est angoissant si une femme proche n’est pas en mesure de rassurer tout de suite la jeune fille. 

Si jadis les veufs  avec enfants se remariaient si vite, était-ce en partie parce qu’ils ressentaient confusément ce besoin d’une mère ou d’un personnage maternel de tout être humain ?

Toutes ces questions sont à poser sans fard. Nous avons tous des fantasmes, mais ils ne sont pas forcément réalisables. Les adultes sont- ils encore capables de s’identifier à l’enfant pour respecter ses besoins ?

Une femme ne peut être le père d’un enfant ; un homme ne peut être sa mère.

Ils peuvent être « son parent ». Comment le nommer ? Quels droits lui donner ?

Ce sont, à mon sens, des réflexions que nous avons à mener, en dehors de toute pression idéologique. Elles engagent l’avenir de l’Humanité.

 

 

(1)-Pr Berger : « le père et la mère sont égaux devant la loi, mais ils ne sont pas égaux dans le psychisme de l’enfant » Cela ne veut pas dire que l’enfant aime moins son père, mais qu’il a plus BESOIN de sa mère : Jusqu’à deux ans, l’enfant n’est pas capable  de se représenter la figure d’attachement stable si elle disparaît longtemps de son champ de vision, il se croit abandonné.( voir la théorie de l’attachement de Bowlby, qui a été bien souvent, hélas déformé à des fins politiques : faire rester les mères à la maison)

 

(2)-La gestation pour autrui est à mon sens une barbarie, qui considère une femme comme un ventre de louage, et nie les échanges mère/enfant in utero. C’est aussi l’avis de Sylviane Agaszinski, par exemple, dans« Le Corps en miettes 

 

 

 

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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 00:07

 

Prise de position d’Alice sur l’adoption d’enfant par des couples homosexuels

 

« Je ne fais pourtant de tort à personne en suivant mon chemin de petit bonhomme.

Mais les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux.

Non les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux.

Tout le monde médit de moi, sauf les muets, ça va de soi.

 

Je ne fais pourtant de tort à personne en suivant les chemins qui n' mènent pas à Rome. Mais les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux. »

 

Pourquoi me réveiller avec ces paroles de « la Mauvaise Réputation » de Georges Brassens?

Je repense alors à certaines rencontres vécues, il y a environ une vingtaine d'années. J'ai rencontré, plusieurs fois, un homme et sa fille. Il en avait la charge durant la semaine et elle allait chez sa mère durant le weekend. Situation pas banale! Encore maintenant, de nos jours, en France, la garde de l'enfant est pratiquement presque toujours attribuée à la mère! Cette ado vivait cette situation, sans manifester de difficulté… Puis, un jour, j'ai vu la joie de cet homme portant un bébé de quelques jours dans ses bras. C'était son 1er petit-fils que le fils aîné était venu lui présenter. Oui, j'ai vu la joie de ce père qui devenait aussi papy. Quelque temps plus tard, cet homme a obtenu sa mutation et il a voulu nous inviter à un pot d'adieu. Je l'ai vu hésiter sur le lieu. Il nous a invités chez lui. Il nous a alors présenté son ami. Il nous a fait visiter la maison, notamment sa chambre ou plutôt « leur » chambre. Et j'ai vu la joie de cet homme d'avoir pu dire la vérité sur cette réalité humaine, sans se sentir jugé. Magnifique fête!!! Joie fantastique!!! Ces personnes étaient heureuses. Et je veux porter ce témoignage en ces temps où l'on dit tant de « mauvaisetés »!

 

« Je ne fais pourtant de tort à personne en suivant les chemins qui n' mènent pas à Rome. Mais les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux. »

 

Dans le mariage catholique, l’amour doit être fécond, sans se soucier de savoir si l'enfant à venir est désiré-e, sans se soucier des droits de l'enfant. Il doit exister! Sauf dans les cas de stérilité du père ou de la mère! Mais alors là, interdiction de demander le secours de la médecine !

Pour les homosexuel-les, le désir d'enfant n'est pas admis.

On pense (formidable changement de mentalité!) surtout aux « droits de l'enfant ». Mais n'oublie-t-on pas un peu trop facilement qu'un-e enfant ne se construit pas uniquement dans une relation: « père, mère, enfant »? Un-e enfant se construit lorsqu'il, elle se sait aimé-e.

Et dans ce cas de parents homosexuel-les, l'enfant se découvre particulièrement désiré-e puisqu’il existe malgré tous les obstacles mis sur la route de ce couple.

Un-e enfant, comme toute personne humaine, se construit par la diversité des relations dans le cadre familial mais aussi dans un cadre non familial, par les familles amies, les copains-copines à l'école ou dans différentes activités ou associations culturelles ou de loisirs.

 

Je ne fais pourtant de tort à personne en suivant les chemins qui n' mènent pas à Rome. Mais les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux. »

 

Aucun argument théologique, aucune loi ne peuvent justifier une discrimination.

Il serait temps d'arrêter de jeter l'opprobre, l'interdit et la stigmatisation, le dénigrement. Pensons que nous sommes tous, toutes, frères et sœurs en humanité car le Christ est présent en chacun-e d'entre nous.

« Aimons-nous les un-es les autres comme le Christ nous a aimé-es, c'est à dire en aimant l'autre tel qu'il est, telle qu'elle est! « Il y a de nombreuses demeures dans la Maison de mon père ». « L'Esprit nous conduira sur des routes nouvelles »

 

 

 

 

 

 

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