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26 septembre 2015 6 26 /09 /septembre /2015 14:24
Homélie de Soeur Michèle pour la fête de Ste Thérèse Couderc
Ste Thérèse Couderc ( 1805-1885) est la fondatrice des Soeurs du Cénacle. Nous la fêtons le 26 septembre. cette année, nous fêtons particulièrement le 150ème anniversaire de la rédaction d'un texte essentiel de sa spiritualité: la bonté de Dieu.
S’il fallait résumer d’un mot Thérèse Couderc, ce serait :

Ce fut une femme heureuse, une femme heureuse de son Dieu.

Oui, elle est heureuse de son Dieu, et Dieu fait son bonheur

Elle le dira d’une manière ou d’une autre.

En particulier, elle le dit dans un texte qu’elle écrit le 26 juin 1864.

C’est un des textes importants de la spiritualité de la famille du Cénacle.

Se livrer, elle avoue elle-même, ne pas pouvoir expliquer toute l’étendu de sens de ce mot…

Mais elle dit avec force que se livrer à Dieu, c’est un bonheur et il n’y a rien de si doux à le pratiquer.

Je la cite : « Que l’on en fasse l’expérience et l’on verra que c’est là où se trouve le vrai bonheur que l’on cherche en vain sans cela ».

La découverte de cette attitude spirituelle, elle l’a reçu en méditant sur l’Eucharistie, là où le Christ se livre par amour pour nous.

« Ceci est mon corps livré pour vous »

« Se livrer sans réserve à notre bon Dieu ».

Réponse d’amour à l’amour.

Réponse qui est source de bonheur. Thérèse dira même quelque chose de plus fort encore. Elle dira : l’âme livrée a trouvé le paradis sur la terre.

Approcher Thérèse de cette manière là, découvrir une femme heureuse, cela commence à nous intéresser et on a envie de lui demander :

« Thérèse, dis-nous ton secret.

Pourquoi, comment peut-on être heureux-se de Dieu ?

Nous aussi on voudrait être heureux-se.

Montre-nous ce chemin du bonheur de Dieu ».

 

Il me semble que Thérèse a entendu notre question et y a répondu par un autre texte.

Un autre jour, le 10 août 1866, elle écrira :

« Dieu est bon, il est plus que bon, il est la bonté »

Voilà le secret de Thérèse.

 

Dieu est bon, puisqu’il est la bonté, elle sait que Dieu ne peut donner que des bonnes choses et qu’il ne peut, excusez la familiarité, nous envoyer des « crasses et des tuiles » !

Il faut insister la dessus car cette fausse image de Dieu, c’est cela qui nous empêche de devenir des saints parce que cela nous empêche de faire confiance et de nous abandonner.

Dieu est bon, il n’est pas l’auteur du mal, de la souffrance, de nos épreuves, de nos malheurs. Il y a d’autres causes au mal et à la souffrance et l’attribuer à Dieu, c’est une fausse piste qui défigure son visage de bonté. De plus notre foi nous dit que loin d’en être l’auteur, il en en la victime sur le bois de la croix !

 

Oui, mais alors que faire quand des épreuves nous arrivent, quand la souffrance nous mord, quand le deuil nous atteint, quand l’injustice nous trahit ?

Et nous savons que Thérèse a connu tout cela, comme, plus ou moins chacun d’entre nous.

Et elle s’est appuyé sur la bonté de Dieu.

Puisqu’il est bon, au cœur de la souffrance, elle se tourne vers lui, vers celui qui est la source de la bonté, elle se laisse aimer par ce Dieu qui ne veut et ne peut que donner de la vie, que donner de la bonté.

Elle se tourne vers l’unique ami, le seul qui lui reste quand tout la lâche.

En faisant cela, la souffrance reste la souffrance, mais on ne la vit plus seul, on la vit avec celui qui nous révèle notre infinie dignité et qui ne cesse de nous redire :

« Tu as du prix à mes yeux et je t’aime ».

Et du coup, au cœur de la souffrance, cela donne des forces neuves pour vivre, pour combattre l’injustice, pour traverser l’épreuve.

 

Dieu est bon, il est la bonté.

Il est rayonnement de bonté, de chaleur, de lumière .

Le soleil est une image de ce rayonnement de bonté qui est en Dieu.

Le soleil continue de réchauffer même quand nous lui tournons le dos.

Il nous éclaire et nous réchauffe même si nous fuyons loin de lui et si nous ne lui présentons que notre dos.

Cela veut dire que Dieu nous a définitivement aimé-es, sauvé-es, trouvé-es.

Nous ne sommes pas des « perdu-es », nous sommes des « trouvé-ess » de son amour.

Définitivement aimé, sauvé-es, trouvé-es par la bonté qui est Dieu.

Thérèse savait cela.

Et elle a compris que la seule chose à faire, était de cesser de fuir devant cette bonté et de simplement faire un demi-tour pour exposer notre visage à sa lumière, pour lui permettre de nous aimer face à face.

 

C’est ce que Thérèse a fait pour son bonheur.

C’est le chemin qu’elle nous ouvre.

Pour notre bonheur et celui de Dieu.

 

Sr Michèle Jeunet, rc

 

 

 

 

 

 

 

 

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commentaires

R
Merci Michèle pour tout ce que tu fais, je t'encourage beaucoup même si je suis en retard pour ouvrir les homélies, cela nous rend service .<br /> Bien à toi<br /> Yolande R Mcar
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A
Merci Soeur Michèle de cet article merveilleux de douceur, de consolation, de tendresse du Seigneur, qui transpire de partout ! Je ne connaissais pas Soeur Thérèse, mais je reçois directement ce message : se "livrer" à Dieu ! A ma mesure, j'ai éprouvé ce dont elle parle, à ma mesure, je l'éprouve de temps à autres, et oui, c'est ça le bonheur total ! Quelle douceur entre dans la vie quand, pour tout, à tout propos, on se livre au Seigneur, on lui demande son avis sur tout, son soutien pour tout, son amour pour tout, son inspiration pour tout ! Quel repos, quelle confiance, quelle PAIX ! Merci Chère Soeur.
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A
Merci, Michèle ! Merci, Thérèse ! car ce texte coule sur mon cœur tel un baume sur une souffrance en soutien avec une autre qui d'être "mise à mort" par des censeurs de mauvaise foi ! Oui, je partage intégralement cette vision de Dieu-Amour, qui nous aime inlassablement ! Merci
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