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1 mars 2016 2 01 /03 /mars /2016 21:25
Homélie du 4ème dim. de Carême: Luc 15, Dieu à l'image d'un berger, d'une femme, d'un père.

Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole :

« Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une, n’abandonne-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ? Quand il l’a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux, et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins pour leur dire : “Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !” Je vous le dis : C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion.

Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et qu’elle en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ? Quand elle l’a retrouvée, elle rassemble ses amies et ses voisines pour leur dire : “Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue !” Ainsi je vous le dis : Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »

Jésus dit encore :

« Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.” Et le père leur partagea ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il rentra en lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.” Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : “Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.” Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.” Et ils commencèrent à festoyer. Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait. Celui-ci répondit : “Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.” Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier. Mais il répliqua à son père : “Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !” Le père répondit : “Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !” »

 

 

Il est dommage en ce 4ème dimanche de Carême de l’année C de ne pas avoir mis ensemble les 3 paraboles de la miséricorde et de n’avoir retenu que la 3ème. Ce découpage focalise l’image de Dieu uniquement sur la figure d’un père, alors que Jésus présente une triple image : Dieu comme un berger, Dieu comme une femme, Dieu comme un père. Ces 3 paraboles mises ensemble ont l’avantage aussi de montrer combien nous sommes précieux-ses aux yeux de Dieu : précieux-ses comme une brebis, précieux-ses comme une pièce d’argent, précieux-ses comme un-e enfant.

Elles nous permettent aussi de voir, sous la forme d’image, ce que Dieu fait :

Comme un berger :

Courir jusqu'à ce qu’il retrouve la brebis

La mettre sur ses épaules

Rassembler amis et voisins et se réjouir

Comme une femme

Allumer une lampe

Chercher soigneusement jusqu’à ce qu’elle retrouve la pièce

Rassembler amis et voisins et se réjouir

Comme un père

Confier son héritage

Attendre son retour

Courir à sa rencontre

Le couvrir de baisers

Le revêtir des plus beaux habits

Festoyer

Sortir à la rencontre de son autre fils.

 

Ces paraboles sont pour nous, mais pour cela, il nous faut nous reconnaitre dans les auditeurs « publicains et pécheurs » qui s’approchaient de lui pour l’entendre.

Et même, il nous faut choisir notre camp et nous détourner des pharisiens et des scribes qui murmurent leur opposition à Jésus.

Regardons Jésus qui fait bon accueil sans condition préalable : s’approcher et vouloir écouter suffit.

Regardons Jésus qui prend un repas avec les publicains et les pécheurs. Dans la culture religieuse du temps de Jésus, le repas était un signe fort de solidarité et de communion. C’est cela qui scandalise les pharisiens. Mais Jésus est venu pour cela, rendre possible un libre accès à Dieu pour tous ceux et celles qui sont exclu-es d’un système religieux, pour tous ceux et celles qui ont au cœur un vrai désir, qui sont en attente d’un changement en leur vie, et qui ont soif d’entendre une parole de délivrance, ouvert-es qu’ils et elles sont à l’inattendu de Dieu.

 

 

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commentaires

L
Comme toujours, un éclairage qui touche et qui convainc. Qui fait de textes archi connus une parole pour notre temps. Qui dresse un lien entre le site et le contexte historique du récit et le sens que nous avons besoin d'y trouver. Et pour céder une fois encore à la satisfaction de détourner (si peu ...) ce sens pour mettre le lecteur d'un Évangile figé devant sa contradiction, le choix de cette citation : "... rendre possible un libre accès à Dieu pour tous ceux et celles qui sont exclu-es d’un système religieux ...". Le destinataire étant en l'occurrence le "manifestant pour tous" qui n'imagine pas que ce "libre accès" puisse exister. Et qui ne peut le concevoir faute sans doute qu'on lui ait jamais fait entrevoir l'idée d'un "inattendu de Dieu".Et si l'histoire de Dieu était constituée de cet inattendu, contenu dans le "Je serai celui que je serai" (interprétation du "je suis celui qui suis" tirée de l'hébreu biblique et que je viens de découvrir).
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