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21 décembre 2016 3 21 /12 /décembre /2016 23:09
Noël: Dieu dans la fragilité et la vulnérabilité Luc 2, 1-20

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre – ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. – Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine. Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte. Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple :

Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. » Lorsque les anges eurent quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux : « Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, l’événement que le Seigneur nous a fait connaître. » Ils se hâtèrent d’y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé.

 

1- Il y avait dans le même pays des bergers

Essayons de sortir de l’imagerie champêtre. Les premiers à connaitre cette naissance sont des bergers. C’est un choix de Dieu. Pourquoi des bergers ? Au début de l’évangile de Luc, c’est un choix fort. Les bergers sont de mauvais pratiquants de la Loi car leur travail les empêche de pouvoir l’observer. Ce sont des gens méprisés, non considérés. Et ce sont eux qui sont choisis comme premiers visiteurs de l’enfant qui est né. Une manière de dire : Dieu est honoré par leur présence et  l’enfant qui est né n’aura de cesse dans sa vie de les accueillir pour leur redonner leur dignité. Nous avons déjà là, tout le programme du Royaume.

Regardons ce qu’ils font, ce qu’ils disent, ce qu’ils entendent. Essayons d’entrer dans leur joie, l’estime d’eux-mêmes que déjà Jésus enfant est capable de leur donner.

2- Elle accoucha de son fils premier-né

Regarder cette mise au monde. Ne pas hésiter pas à la regarder dans le plus concret. Celles qui sont mères parmi nous ont l’avantage de l’expérience vécue dans la chair.

Regarder cet enfant qui est mis au monde et ce que notre foi nous en dit : Verbe fait chair, Dieu mis au monde.

Nous laisser étonner. Dieu qui vient à naître, Dieu qui vient au monde.  Sentir que cela bouleverse nos images de Dieu. Cela dit du neuf en Dieu, du jaillissement, de la nouveauté, du mouvement. Alors que nous voyons souvent Dieu du côté de l’immobilité. Verbe dans la fragilité d’un enfant. Il peut donc y avoir de la fragilité en Dieu, de la petitesse alors que nous le voyons du côté de la puissance et de la grandeur. Ici, un enfant qui peut pleurer, qui a faim, qui boit le lait du sein de sa mère…

Se laisser toucher par ça. Et peut-être sentir nos résistances à accueillir ce que Dieu donne à voir de lui dans sa fragilité.

3-Elle l'emmaillota

Regarder comme Marie prend soin de lui. Cela aussi peut bousculer nos images. Habitué -es à vouloir que Dieu prenne soin de nous, ici, le voir qui a besoin de nous et prendre soin de lui. Oser nous aussi prendre soin de lui.

Demander à Marie de nous permettre de le prendre dans nos bras. Si nous le faisons, il nous sera peut-être donné de vivre plus profondément que Dieu a besoin de nous, de nos soins, de notre attention.     

4-Une mangeoire

Etonnant cette insistance pour dire trois fois qu’il est mis, couché dans une mangeoire.  (Verset : 7, 12, 16) Une mangeoire, c’est un endroit où l’on met la nourriture pour les animaux.

Jésus dira un jour : « prenez et mangez, ceci est Mon Corps livré pour vous ». Ce corps est déjà là, à la crèche, pour être nourriture de vie.

Regarder Dieu dans une mangeoire et le regarder quand il prend le pain à la Cène. De la Crèche à la Cène, de la Cène à la Crèche voir Dieu qui Se donne. Entrer dans une attitude d’accueil : Recevoir de Lui. Y répondre en voulant prendre soin de lui : va-et-vient d’une véritable amitié.

5-Marie, elle retenait tous ces événements en en cherchant le sens.

M’approcher de Marie et dialoguer avec elle. Lui demander comment elle a vécu tout cela. Lui partager ce que cela provoque en nous, en moi, d’être témoins de cet événement.

 

 

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commentaires

A
Ton § 3 m'a éberluée : je n'avais jamais lu cette scène dans le sens de Dieu qui attend de nous qu'on prenne soin de sa présence. Tous ces gestes de parent, d'ami, de frère/soeur où nous sommes invités à prendre soin de l'autre : tout ce quotidien donc nous parle du mystère de Noël au ras de nos vies...<br /> La naissance d'un enfant est souvent l'expérience directe du miracle de la vie : c'est un don à recevoir, une responsabilité aussi - notre vie ne sera plus jamais la même avec cet enfant, ou ce projet, cette mission nouvelle -, une dilatation qui agrandit toutes nos perceptions, et en même temps l'évidence d'une fragilité incroyable : la dépendance du tout-petit remis entre nos mains, comme l'est le pain de l'eucharistie, le pain du boulanger qui se partage : tout ce qui est précieux est souvent aussi fragile (l'amitié, la confiance, le sens de la dignité, la compassion...)
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M
Ce texte m'interroge profondément sur un plan: celui , essentiel du consentement. En effet, Marie(Maryam) a CONSENTI à sa grossesse, et à l'accueil de l'autre en elle et dans sa vie, et quel Autre! Cependant, celles d'entre nous qui sont mères savent que cet accueil ne s'impose pas par la force. Toutes nous avons consenti à un moment donné à loger cet autre inconnu(e), à lui faire de la place, une place croissante. Il me parait symptomatique que Dieu n'ait rien imposé à Marie, et c'est cela sa liberté , et la nôtre. Ainsi l'Eglise contemporaine se trompe t-telle à mon avis lourdement lorsqu'elle veut imposer aux femmes ce qu'elles ne veulent pas vivre. Joyeux Noêl!
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