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22 mai 2017 1 22 /05 /mai /2017 17:32
Une Pentecôte pour toutes et tous Ac 1/1-14

Ac 1/1-14

Cher Théophile, dans mon premier livre, j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné, depuis le moment où il commença, jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel, après avoir, par l’Esprit Saint, donné ses instructions aux Apôtres qu’il avait choisis. C’est à eux qu’il s’est présenté vivant après sa Passion ; il leur en a donné bien des preuves, puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu et leur a parlé du royaume de Dieu. Au cours d’un repas qu’il prenait avec eux, il leur donna l’ordre de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre que s’accomplisse la promesse du Père. Il déclara : « Cette promesse, vous l’avez entendue de ma bouche : alors que Jean a baptisé avec l’eau, vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici peu de jours. » Ainsi réunis, les Apôtres l’interrogeaient : « Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? » Jésus leur répondit : « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » Après ces paroles, tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux. Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que, devant eux, se tenaient deux hommes en vêtements blancs, qui leur dirent : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. » Alors, ils retournèrent à Jérusalem depuis le lieu-dit « mont des Oliviers » qui en est proche, – la distance de marche ne dépasse pas ce qui est permis le jour du sabbat. À leur arrivée, ils montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient habituellement ; c’était Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d’Alphée, Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques. Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères.

 

Un jour, je faisais visiter la maison à un prêtre. Nous étions dans la grande salle où il y a une peinture du Cénacle qui montre des femmes et des hommes avec Marie faisant l’expérience du don de l’Esprit et partant tout joyeux dire la bonne nouvelle de Jésus.

« Au Cénacle, il n’y avait que les douze apôtres avec Marie », me dit-il. Et je lui ai lu ce passage : « Assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères. »

Il n’est pas le seul à penser cela. Si vous regardez l’imposante iconographie de la Pentecôte, vous y trouverez souvent des peintures sans femmes, sans autres hommes que les douze apôtres et même sans Marie !

Et pourtant ils sont bien là dans le texte : Marie, des disciples hommes et femmes et les douze apôtres.

Cela peut nous avertir tous sur nos aveuglements de lecture. On lit sans voir car nos représentations nous aveuglent et cachent des intérêts. Par exemple, ne voir que douze apôtres recevant l’Esprit Saint dit une Eglise où seuls certains auraient l’inspiration de Dieu.

Bien lire le texte et voir qu’il y a tout le monde, dit une Eglise où tous ont l’inspiration de Dieu. Cela dit un lieu biblique où tous sont appelés. Pour y vivre quoi ?

Une expérience de confiance et de joie (Lc 24,5).

Il s’agit d’entrer au Cénacle sur invitation de Jésus.

Entrer au Cénacle pour dix jours entre Ascension et Pentecôte.

Dix jours ? Non pas une durée mais une attitude intérieure : une entrée dans une écoute de la Parole, une entrée dans un éveil de la vie profonde, une entrée dans l’accueil d’un don, une entrée dans une vie animée par l’Esprit de Jésus. Temps de gratuité, temps pour goûter simplement le fait de vivre et d’être aimé-e. Temps pour devenir des Théophiles, c’est à dire aimant Dieu et aimés de Dieu, trouvés par lui, faisant de notre vie Sa demeure, car il habite notre cœur, il est chez Lui chez nous.

Et le faire avec Marie. Quel est son rôle ici ? Là aussi, pourquoi la penser uniquement silencieuse ? Elle qui est remplie de l’Esprit depuis l’Annonciation, elle qui retenait toutes ces choses dans son cœur (Lc 2,19) … Pourquoi ne pas la voir enseignant à tous et toutes les chemins de la foi, l’accès nouveau à Dieu inauguré par le Christ ?

Entendre Marie nous faire comprendre son absence comme une chance.

Marie nous enseignant à désormais le découvrir, le reconnaître dans le plus petit, dans le plus fragile, Marie nous rappelant le projet de son fils : construire un royaume de justice, de partage, projet à réaliser avec lui par nos mains.

Marie nous donnant goût à le contempler pour que quelque chose de ses yeux, de son cœur devienne les nôtres pour devenir Christ pour les autres.

Une Pentecôte pour toutes et tous Ac 1/1-14
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