Penser jusqu’au bout…
C’est important de penser jusqu’au bout. Et faute de ne pas le faire, on passe à côté des conséquences de ce que l’on sait, de ce que l’on pense, de ce que l’on croit.
Exemple : les croyants qui ont lu dans la Bible : « Dieu créa l’homme à son image et à sa ressemblance, homme et femme, il les créa » ont -ils pensé jusqu’au bout ? Ce verset biblique établit la dignité de tout être humain, homme et femme, image de Dieu. Penser jusqu’au bout. Vraiment entendu, ce passage de la Bible est le meilleur rempart contre le racisme et le sexisme.
Il n’a cependant ni été pensé jusqu’au bout, ni entendu par des croyants dont les comportements et les discours justifient de manière religieuse la supériorité de certains et l’infériorité d’autres.
Pour l’heure, je voudrai penser jusqu’au bout…le don. Car cela ouvre à une pensée sur Dieu qui peut être libérante.
Tout personne peut dire que sa vie est un don. Personne ne s’est donné la vie à lui-même. Vivre, personne ne l’a demandé. Ce n’est pas le fruit d’un mérite. Le résultat du hasard, diront les plus athées d’entre nous. C’est là comme un « donné » justement. Un don et pas un prêt. Un don et pas un échange. Un don pas une exigence de réciprocité. Un don sans contrepartie, un don sans condition de retour.
Sinon, ce n’est pas un don.
Si nous postulons que ce don de la vie a sa source en Dieu, il y a donc à penser que ce don est vraiment un don qui contient tout… Un don donné tout entier, pour toujours et de toujours. Un don sans condition :
donné c’est donné.
Sans condition de réciprocité, sans condition de retour, sans condition de gratitude…un don qui n’exige rien.
C’est nous qui inventons un Dieu qui nous aurait fait un prêt et non pas un don.
C’est nous qui inventons que nous devons payer ce don comme on pait une dette.
C’est nous qui inventons qu’il y a un prix à payer pour mériter ce don.
C’est nous qui inventons l’obligation du retour, de la gratitude, de la reconnaissance.
Alors que donné, c’est donné.
Je ne dois rien à Dieu. Donné, c’est donné.
Quel malheur pour la foi de se vivre sous le registre d’une dette à payer, d’une obligation de réponse : car la dette est sans fond. Payer sans jamais pouvoir clore le paiement de la dette.
C’est faute d’avoir présenté la foi dans le registre de la liberté, que des gens sont devenus athées.
Mais si la conscience de ce don me donne le désir de donner à mon tour, c’est tout différent. C’est qu’alors je pressens que donner, c’est la source d’une joie profonde, d’un bonheur de vivre. Nous sommes là dans la liberté et non dans l’obligation.
Dieu a tout donné…et c’est sa joie.
En donnant, j’entre dans cette joie.