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25 septembre 2019 3 25 /09 /septembre /2019 12:18
Dominique Collin : L’Eglise selon Maurice Bellet dans la Revue Christus.

La revue Christus a publié un Hors-Série consacré à Maurice Bellet avec une sélection d’articles qu’il a écrit pour cette revue.

Au début de ce numéro, Christus interview le dominicain Dominique Collin qui a travaillé avec lui et étudié son œuvre

Ce texte qui a pour titre : Entendre l’inouï de la Bonne Nouvelle. C’est une merveille de joie pour l’intelligence et le cœur !

Voici un extrait qui vous donnera envie d’acheter ce Hors-Serie.

 

« L’enjeu pour l’Église est d’être ce à quoi l’appelle son nom : la convocation de tous ceux qui entendent dans l’Évangile une parole inouïe parce qu’absolument bonne. L’Église, c’est cela : un auditoire universel où chacun est appelé et non l’institution qui entretient la nostalgie de la chrétienté.

Ainsi, établissant de la fraternité, cette convocation (c’est-à-dire l’Église) crée le commun dont nous avons tant besoin. Car la question qui se pose aujourd’hui de façon cruciale et urgente est : « Comment faire du commun ? » Le commun est en danger par l’exacerbation des intérêts particuliers au nom de la primauté de l’individu roi. D’où la fatigue actuelle de nos démocraties et la tentation de s’en remettre aux pulsions des foules et des réseaux sociaux.

Face à cette impuissance à créer du commun, les ressources de l’Évangile peuvent nous aider. À commencer par celle qui nous donne à penser une « communalisation » paradoxale dans laquelle une parole tierce commence par convoquer tous les hommes pour leur dire que leur vie est justifiée et que, dès lors, ils n’ont plus besoin d’exiger quoi que ce soit des autres. Il y a là une dialectique qui renvoie l’intériorité (me découvrir justifié grâce à l’Autre) à l’extériorité (reconnaissance qu’il existe un autre que moi) et, inversement, qui, du rapport à autrui, me fait reconnaître l’Autre en moi (figure de l’Étranger).

Ce n’est pas au nom de l’idée d’une nature humaine qu’on fait du commun, mais grâce au partage d’un don qui fait de chacun un soi et d’autrui un frère (cum munus est la mise en commun du « don », munus). Puisque le don d’exister est offert à chacun. Dieu ne donne rien, sinon le don de donner.

La fonction sociale de l’Évangile, capable de subvertir la donne du monde, c’est de communiquer cette donation inconditionnée, qui accueille sans acception de qualités ou de postures.

En ce sens, le « commun » déborde largement les frontières de l’institution ecclésiale : l’enjeu majeur n’est pas d’abord de « réparer » l’Église, ni même de la réformer, mais de rendre le monde moins « immonde » et plus humain. »

Dominique Collin, op

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