« Tu ne te feras aucune image sculptée, rien qui ressemble à ce qui est dans les cieux là-haut ou sur la terre ici-bas ou dans les eaux au-dessous de la terre » Ex 20/4
C’est une phrase qu’on trouve dans la Bible au livre de l’Exode chapitre 20 verset 4. Ne pas se faire d’image cela concerne Dieu.
Dans ce texte, il s’agit d’image sculptée mais plus profondément, il s’agit d’images mentales aussi, nos idées sur Dieu, nos représentations. Car toutes sont réductrices, le fruit de notre imagination, de notre psychologie, et pire de nos idéologies. Je pense par exemple à cette peinture du vieillard barbu couronné d’une tiare au plafond de la basilique du Sacré-Cœur de Paris et à celui de la Chapelle sixtine de Rome : Dieu à l’image masculine et royale qui range Dieu du côté du masculin et de la puissance politique.
Donc ce verset a vocation libératrice, purificatrice. Aucune image, Dieu n’est pas « représentable » n’est pas « concevable ».
Mais ce mot Dieu demeure comme une question, une ouverture à une altérité, de l’ « autre » sur lequel nous ne pouvons mettre la main et réduire en concept.
Si je continue à dire Dieu ainsi, je sors de l’isolement du moi avec moi, du nous avec nous pour ouvrir de l’espace pour l’autre, pour l’Autre.
Pas d’image…mais un visage, celui de l’homme Jésus.
Et c’est l’inouï du christianisme : l’image de Dieu est celle de notre humanité. Aimer, servir Dieu c’est s’engager sur tout chemin d’humanisation. Et le voir, le toucher !
L’évangile de Matthieu le dit magnifiquement au chapitre 25 verset 31 à 40
« -quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te désaltérer, étranger et de t’accueillir, nu et de te vêtir, malade ou prisonnier et te venir te voir ?
Et Jésus de répondre :
- Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ses petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait »