Marc 3
Jésus, avec cette question du sabbat, tu dévoiles deux chemins :
celui d’une pratique identitaire religieuse, et c’est le chemin des scribes et des pharisiens
ou
un chemin de vie, le lieu même pour libérer la vie.
Ici c’est toi qui provoques le conflit, tu sais qu’on va t’accuser et cela ne te fait pas reculer car pour toi l’humain est le centre de tes décisions, l’important, c’est la personne que tu as devant toi : l’humain au centre est plus fort que toute obligation religieuse, car la seule obligation qui vaille, c’est l’obligation de sauver la vie.
Cet homme ne t’avait rien demandé. Pourquoi le guéris-tu ? Il me semble que la réponse est que tu veux « faire du bien ». Tu lui as fait cela comme un cadeau. Les cadeaux, ce sont des surprises. Quelle surprise pour cet homme : sa main guérie.
Une main paralysée est une métaphore de l’inaction, on dit bien « ne fait rien de ces 10 doigts. »
Cet homme est mis debout par toi, tu le sors de l’anonymat, tu lui redonnes la possibilité d’agir.
Ta seule raison d’être et d’agir c’est de faire du bien.
Comment le fais-tu ? En ne faisant rien ! C’est l’action de cet homme qui l’a guéri : il a écouté ta parole et il a étendu la main, et c’est cela qui l’a guéri. Ce qui guéri c’est de t’écouter et de croire ce que nous dit.
Chapitre 3 verset 6, ton sort est déjà scellé : « les pharisiens sortirent et aussitôt, ils se consultèrent avec les hérodiens sur les moyens de le faire périr ».
Tout cela parce que ton chemin à toi, c’est de faire du bien et de mettre l‘humain au centre.
Je regarde ce petit livre entre mes mains : le trésor du monde.
Tu sais que tu mets ta vie en danger et tu ne recules pas. Tu essaies de faire réfléchir tes adversaires mais le silence te répond.
Ce qui favorise la vie, voici ton seul objectif, ta seule priorité.
Le soin du corps, tu es thérapeute.
Tu es là, je suis avec toi, je te suis, je regarde ce que tu fais, je m’emplie les yeux et les oreilles.
Je t’interroge : on veut te tuer. Comment as-tu vécu cela ?
Tu guéris, tu libères et on veut te tuer.
Tu fais du bien, tu fais vivre et on veut te tuer.
En fait ce que tu dis et fait dans cette synagogue, c’est le sens de ta vie. Cette guérison est la métaphore du sens de ta vie.
Que serai-je sans cet Evangile ? Tu es vital pour moi.
Comment as-tu vécu ce rejet ? cette haine au point qu’on veut te tuer ?
Pourquoi d’autres viennent à toi ? Le texte nous dit : « apprenant tout ce qu’il faisait »
Ton « faire », c’est pourquoi on vient à toi
Mais tu appelles aussi des gens, pour les avoir avec toi, pour être tes compagnons, pour être avec toi.
Pourquoi cet appel ?
Avoir des amis ? Partager ta mission ?
« Envoyer prêcher avec pouvoir de chasser les démons »
Qu’est-ce qu’un démon ? Ce qui divise les cœurs, ce qui détruit amoindrit l’humain en nous, les forces du mal.
Tu chasses ce qui déshumanise pour mettre l’humain au centre de toute action.
Tu as de la famille et elle pense que tu as perdu le sens. Nul n’est prophète en son pays. Et plus loin des frères qui le réclament. On sent une rupture de communication, tu es un scandale pour ta famille.
Certains t’accueillent et se retrouvent avec toi « à la maison » et ta famille te traite de fous
Comment as-tu vécu cela ?
Tu fondes une communauté d’égaux, de sœurs et de frères. Tu es toi-même LE Frère, et non pas le père ou la mère.
Frères et sœurs dans les relations humaines c’est ce qui est le moins entachés de hiérarchie et le plus déliés de toute dette.
C’est peut-être cela qui fonde et explique le célibat de Jésus. Pas un mépris de la sexualité mais le choix unique de la fraternité et de la sororité. Ce qui est premier, c’est d’être frère universel.
Choix de cette unique relation humaine.
Tu n’es QUE Frère pour signifier à toutes et tous que la fraternité, la sororité est première pour tous et toutes.