1-Deuxième annonce de la Passion 9/30-32.
Dans l’Evangile de Marc, il y a 3 annonces de la passion. Voici la deuxième. Pourquoi cette insistance ? Il s’agit de montrer la difficulté d’entrer dans cette perspective. Difficulté des disciples d’hier, difficulté d’aujourd’hui.
Pourquoi cette mort, pourquoi cet apparent échec ?
Parce que Jésus révèle un Dieu qui bouleverse les privilèges, les dominations pratiquées par les sociétés humaines. On découvre ainsi la raison de la mort de Jésus : cet homme est dangereux pour tous les pouvoirs politiques et religieux. Tous les textes qui suivent cette deuxième annonce vont nous montrer la subversion opérée par Jésus. C’est pourquoi, il faut ne pas les couper les uns des autres. Ils montrent comment doivent se comporter celles et ceux qui veulent vivre de son esprit.
2-Subversion de la hiérarchie :
Le premier est celui qui est au service. 9/33-37
Les disciples se demandent qui est le plus grand montrant ainsi la difficulté d’entrer dans le Royaume que Jésus annonce. Il rebondit sur le désir mais pour le purifier. Vous voulez être grand ? Alors soyez-le en vous faisant serviteur, en accueillant l’enfant, comme on accueille le Christ. Soyez grand en accueillant celui qui ne compte pas.
3-Subversion d’un monopole de salut 9/38-40
Encore tout faux, les disciples ! Ils se croient seuls dépositaires d’un pouvoir de salut, ils se considèrent comme des maîtres que l’on suit alors que c’est seulement le Christ qui peut être suivi. Jésus brise leur rêve de monopole. Toute personne qui fait le bien est artisan du royaume. Parce que pour Jésus, la seule chose qui compte, c’est le bien de la personne.
4- Quelle conduite des disciples pour maintenir vivante la subversion ? 9/42-50 et 10,1-34
*Une question de verre d’eau :
On maintient vivante la subversion du Christ avec un sens fort de l’appartenance au Christ serviteur, seul titre qui permet d’être accueilli par les autres.
*Mains, pieds et œil :
On maintient vivante la subversion du Christ en sachant dire non à ce qui fait obstacle à cette appartenance au Christ serviteur. Sous l’image de la main, du pied, de l’œil, il s’agit de se séparer de bonne chose si et seulement si elles m’empêchent d’être disciple du Christ serviteur.
Ce texte ne doit pas du tout être pris au sens littéral ! C’est une exagération pour dire les nécessaires ruptures avec ce qui empêche d’aimer. Oui, il y a des choses à quitter, à renoncer, à abandonner pour que la vie des uns et des autres soit plus belle, plus heureuse, plus aimante, plus libre, plus généreuse.
*Du sel :
On maintient vivante la subversion du Christ en salant sa vie, c'est-à-dire en faisant de sa vie quelque chose qui a du goût pour soi et pour les autres.
*Du divorce inégalitaire :
On maintient vivante la subversion du Christ en ne traitant pas les femmes comme des objets qu’on peut prendre et jeter avec un divorce de convenance masculine.
*Des enfants :
On maintient vivante la subversion du Christ en accueillant ceux qu’on rejette, ici des enfants et en accueillant le Royaume comme un petit enfant, c'est-à-dire dans la confiance de celui qui sait recevoir.
*Du partage :
On maintient vivante la subversion du Christ en considérant les richesses comme des dons à partager et non à accaparer