Pour la première fois en 130 ans d'histoire, l'Église épiscopale anglicane du Brésil (IEAB) sera dirigée par une femme primat. L'évêque du diocèse d'Amazonie, Marinez Bassotto, a été élue à ce poste lors du 35e synode de la dénomination, qui s'est réuni du 11 au 14 novembre à Belém, Pará. Lors de cette réunion, la Révérende Carmen Etel a été choisie pour présider la Chambre des clercs et des laïcs.
Le reportage est réalisé par Edelberto Behs, journaliste.
En mars dernier, rapporte le site web de l'IEAB, Mgr Marinez s'est vu décerner la Croix de Saint-Augustin pour "service exceptionnel dans le soutien du rôle de la Communion dans le soin de la création et dans les questions de justice climatique, en donnant une voix aux peuples indigènes". Cette mention est décernée par l'archevêque de Canterbury, Justin Welby.
Le Synode a émis une motion sur l'environnement soulignant l'engagement de l'IEAB pour la défense de la vie et la préservation de l'Amazonie et de ses peuples indigènes et traditionnels, "si persécutés et menacés par l'iniquité ambiante".
Le document défend la déforestation zéro, l'abrogation de toutes les mesures qui nuisent à l'environnement et aux peuples des forêts, et la mise en œuvre de politiques publiques engagées dans la vie qui favorisent la durabilité de l'Amazonie et de ses peuples.
Les populations traditionnelles, "les principaux gardiens de la forêt", ainsi que des millions de personnes, vivent en Amazonie dans une situation de pauvreté et de vulnérabilité, notamment dans les centres urbains. "Cette réalité trouve son origine dans un modèle de développement non durable qui prévaut au Brésil et dans le monde, aggravé par quatre années de démantèlement des politiques publiques et l'augmentation de la déforestation dans la région."
La Lettre Pastorale du 35ème Synode de l'IEAB rend grâce au "Seigneur, Père Maternel, pour sa sollicitude et son accompagnement, nous réunissant au milieu d'un contexte extrêmement défavorable. La réunion a encouragé la réflexion sur l'adversité, en se concentrant sur les quatre dernières années, "au cours desquelles la résurgence des idéologies de haine, de discrimination, de violence, de destruction de l'environnement, d'extermination et de guerre, leurs conséquences directes sur l'humanité tout entière, nous ont blessés, tués et attristés. Le document rappelle les 700 000 personnes tuées par le Covid-19 au Brésil.
La lettre pastorale fait également référence à la division de l'Église du Christ "entre fondamentalistes et humanistes". Elle affirme que "les nécessaires attitudes prophétiques et de défense de la vie prises par notre Chambre épiscopale n'ont pas toujours été comprises et accueillies. Nous avons dû retrouver le sens de l'Église qui est le peuple, nous avons dû apprendre à utiliser tous les moyens possibles pour rester en communion, et nous avons fait et appris beaucoup dans ce processus".
Le Synode a repris l'engagement proclamé en 1990, à l'occasion du centenaire de l'IEAB : "Igreja a Gente Vive". Avec la Communion anglicane mondiale, l'Église brésilienne réaffirme que "nous sommes l'Église de Dieu dans le monde de Dieu, assumant l'engagement de 'réconcilier' tout ce qui est divisé et séparé, afin que Dieu soit tout en tous (1 Corinthiens 15:28b).
https://www.ihu.unisinos.br/624099-anglicanos-elegem-bispa-primaz-para-conduzir-a-igreja-no-brasil
article traduit du brésilien par Sr Erica Ritter, rc