https://www.youtube.com/watch?v=nDiSdYMXCBQ
En ce dimanche des Rameaux nous lisons le récit de la mort de Jésus.
Cette année dans l’Evangile de Matthieu chapitre 26 et 27.
Ce récit de la passion reste d’une actualité brulante et de tous les temps.
Un homme est arrêté, jugé, condamné, exécuté et de plus il est innocent !
Victime de l’injustice comme l’ont été et le sont encore tant de gens.
Il est l’innocent à qui tous les bourreaux font violence.
Entendre, lire ce récit c’est donc une plongée dans le monde de la violence et de l’injustice des pouvoirs politiques, religieux, claniques, qui continuent de sévir.
Ecouter la passion c’est écouter, regarder le sort de tant de femmes et d’hommes en ce moment.
C’est donc un récit dangereux pour tout pouvoir qui s’arroge le droit de tuer car ce récit est une dénonciation en montrant que Dieu est du côté de ceux qui souffrent.
Le Dieu crucifié, victime de l’injustice est jugement contre toute injustice.
En Jésus, Dieu est donc là, avec nous, non seulement un jour du temps quand il a hurlé de douleur sur la croix, mais aussi de tout temps.
Il crie sa douleur pour tout ce qui dans ce monde pourtant si beau, est défiguré par l’injustice et par l’absurde.
Il est là avec nous, sans mots, mais il est là.
Il nous prend la main, il nous prend dans ses bras pour que, de la douleur, puisse naître peu à peu une détermination, une force pour combattre, une force pour vivre et faire vivre.
« Ayant aimé les siens, il les aima jusqu’à l’extrême ».
Voilà la raison de la croix : un amour en excès.
Une fidélité de Dieu qui va jusqu’au bout.
Il va jusqu’au bout de la non-violence et ne répond pas par la violence à la violence.
Il fait jusqu’au bout ce qu’il a toujours fait et dit.
Reculer devant la croix, cela aurait décrédibiliser tout l‘Evangile.
Malheureusement, ce n’est pas cette lecture qui a dominé la réflexion chrétienne. Et cette lecture a même atteint le summum des fausses images de Dieu en présentant les souffrances et la mort du Christ comme le prix à payer pour que Dieu pardonne !
On peut légitimement s’indigner devant ce Père qui aurait besoin de la mort de son Fils pour nous pardonner.
« Un Dieu d’amour n’est pas compatible avec un être qui peut être offensé au point de devoir sacrifier son Fils pour rester en paix avec soi-même et se réconcilier avec l’offenseur » Juan louis Segundo [1]
[1] Juan louis Segundo Qu’est-ce qu’un dogme, Cerf CF n°169 p 507