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26 août 2023 6 26 /08 /août /2023 18:37
S'émerveiller de Maurice Zundel

Voici un extrait du livre : S’émerveiller de Maurice Zundel, paroles choisies par Virgile Rochat et Marc Donzé. Editions Cabédita 2023 page 53. Un livre que je recommande: Une merveille…pour s’émerveiller.

« L’immense majorité des hommes ne le savent pas, l’immense majorité des croyants ne le savent pas car l’immense majorité des croyants sont encore tournés vers un faux Dieu, un Dieu extérieur, un Dieu dans l’espace atmosphérique, un Dieu qui contrait, un Dieu qui limite, un Dieu qui menace, un Dieu qui terrifie, un Dieu qui tue, alors qu’Augustin le rencontrait comme la Vie, la Vie de sa vie.

Il s’agit donc pour nous de nous défaire de cette idolâtrie qui est si fréquente chez nous et dans laquelle nous retombons, dès que nous cessons d’écouter , dès que nous cessons de nous émerveiller

Dieu, pourrait-on dire, c’est quand on s’émerveille.

Dieu, c’est quand tout d’un coup on découvre le visage de la beauté ;

Dieu, c’est quand on perçoit une valeur infinie ;

Dieu, c’est quand résonne la musique de l’éternité ;

Dieu, c’est quand l’homme ne se voit plus parce qu’il n’est qu’un regard vers cette Présence qui l’appelle, qui l’aimante, qui l’oriente, qui le délivre en le comblant.

Et tout est là : il s’agit pour nous de recréer toutes les occasions de nous émerveiller, qui ont suscité l’immense procession des œuvres d’art.

Car c’est dans la mesure où nous serons centrés sur cette beauté, toujours inconnue et toujours reconnue, que nous nous quittons sans y penser et que, de nouveau, nous accédons à nous-même en passant du dehors au-dedans et en retrouvant l’attente éternelle de Dieu qui était toujours déjà là, bien que nous fussions si longtemps distraits, absents et inattentifs. »

Maurice Zundel, homélie au Caire en 1961. Repris dans Vie, mort, résurrection p 113

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commentaires

@
Quel contentement spirituel de voir dénoncer l'idolâtrie "qui est si fréquente chez nous". <br /> Avec la tentation d'ajouter que ce qui fait cette idolâtrie - cette réduction de D.ieu à un gendarme, à un gardien de prison, ou simplement à un pion aux aguets de chaque manquement à la discipline - est l'œuvre des institutions humaines qui ont conçu et surélevé sans relâche le "religieux" au détriment de l'Esprit. Par la fabrication de dogmes qui façonnent, avec des mots, des idoles identiques à celles qu'on tirait hier du bois, de la pierre, du bronze ou de l'or. <br /> Des institutions - des cléricatures - qui entourent ces idoles, pour mieux obliger à s'agenouiller devant leurs dignitaires et leur autorité surnaturelle, de tant de lois, de règles, de prescriptions, toutes tirées de représentations mentales qui personnifient un D.ieu "qui menace,(...) qui terrifie, (...) qui tue", un D.ieu somme toute gardien de l'enfer.<br /> Peut-on attribuer l'amour à D.ieu si ce D.ieu ne nous place pas devant le mystère absolu de son Etre et de son Intention, en nous révélant "Je suis qui je serai". Tout le reste, et d'abord l'étendue de l'amour, l'infini des sens et des œuvres auquel l'amour s'attache et donne un accès, peut-il venir à l'esprit autrement que par ce mystère ?<br /> Et "ces gerbes d'étincelles si profondes, si bénéfiques" que projette ce magnifique article ne surgissent-elles pas en nous que dans la mesure où l'on s'émerveille en même temps de l'indéfinissable de D.ieu et de l'inépuisable de l'amour ?<br /> Oui, nous comprenons que "Dieu, c’est quand tout d’un coup on découvre le visage de la beauté" : cette beauté, certes infinie dans ses acceptions, mais qui d'abord fait naitre l'amour. Toutes les formes de cet amour procèdent d'un coup de foudre, et que celui-ci s'accomplisse dans l'œuvre de la chair fait que la réunion la plus intime en un seul corps, en un seul être, devient la plus exaltante action de grâces à l'endroit de la création d'un homme et d'une femme à partir de l'Adam qui était les deux à la fois. <br /> Autrement dit à l'endroit de la Création en son entier, et inséparablement à l'endroit de son auteur. <br /> Lui qui nous apparait comme la Présence qui se fait jour dans la lumière de l'amour. De l'amour qui n'a pas fini d'être créé.
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Quel contentement spirituel de voir dénoncer l'idolâtrie "qui est si fréquente chez nous". Avec la tentation d'ajouter que ce qui fait cette idolâtrie - cette réduction de D.ieu à un gendarme, à un gardien de prison, ou simplement à un pion aux aguets de chaque manquement à la discipline - est l'œuvre des institutions humaines qui ont conçu et surélevé sans relâche le "religieux" au détriment de l'Esprit. Par la fabrication de dogmes qui façonnent, avec des mots, des idoles identiques à celles qu'on tirait hier du bois, de la pierre, du bronze ou de l'or. Et qui entourent ces idoles, pour mieux obliger à s'agenouiller devant leurs dignitaires et leur autorité surnaturelle, de tant de lois, de règles, de prescriptions, toutes tirées de représentations mentales qui personnifient un D.ieu "qui menace,(...) qui terrifie, (..) qui tue", un D.ieu somme toute gardien de l'enfer.<br /> Peut-on attribuer l'amour à D.ieu si ce D.ieu ne nous place pas devant le mystère absolu de son Etre et de son Intention, en nous révélant seulement "Je suis qui je serai". Tout le reste, et d'abord l'étendue de l'amour, l'infini des sens et des œuvres auquel l'amour s'attache et donne un accès, peut-il venir à l'esprit autrement que par ce mystère ?<br /> Et "ces gerbes d'étincelles si profondes, si bénéfiques" que projette ce magnifique article ne surgissent-elles pas en nous que dans la mesure où l'on s'émerveille en même temps de l'indéfinissable de D.ieu et de l'inépuisable de l'amour ?<br /> Oui, nous comprenons que "Dieu, c’est quand tout d’un coup on découvre le visage de la beauté" : cette beauté, certes infinie dans ses acceptions, mais qui d'abord fait naitre l'amour. Toutes les formes de cet amour procèdent d'un coup de foudre, et que celui-ci s'accomplisse dans l'œuvre de la chair fait que la réunion la plus intime en un seul corps, en un seul être, devient la plus exaltante action de grâces à l'endroit de la création d'un homme et d'une femme à partir de l'Adam qui était les deux à la fois. Autrement à l'endroit de la Création en son en son entier, et inséparablement à l'endroit de son auteur. <br /> Lui qui nous apparait comme la Présence qui se fait jour dans la lumière de l'amour. De l'amour qui na pas fini d'être créé.
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B
Un grand merci Michele pour ces gerbes d'etincelles si profondes, si benefiques a chacun et chacune de nous.
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T
La contemplation d'une fleur suffit souvent ; cet été c'est la PASSI-FLORE de ma balconnière, dans sa perfection, qui m'incite à la louange. Et puis, ces trois petits attributs noirs que la fleur expose, cette allusion aux trois clous qui ont crucifié Jésus et lui ont valu son nom : "fleur de la passion" me donnent la couleur de ma journée ; une journée que je vais vivre du mieux possible, dans la joie.<br /> Merci MICHELE... et à bientôt !<br /> TH
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J
Merci Michèle a bientôt
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