02 Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? * Le salut est loin de moi, loin des mots que je rugis. 03 Mon Dieu, j'appelle tout le jour, et tu ne réponds pas ; * même la nuit, je n'ai pas de repos. 04 Toi, pourtant, tu es saint, toi qui habites les hymnes d'Israël ! 05 C'est en toi que nos pères espéraient, ils espéraient et tu les délivrais. 06 Quand ils criaient vers toi, ils échappaient ; en toi ils espéraient et n'étaient pas déçus. 07 Et moi, je suis un ver, pas un homme, raillé par les gens, rejeté par le peuple. 08 Tous ceux qui me voient me bafouent, ils ricanent et hochent la tête : 09 « Il comptait sur le Seigneur : qu'il le délivre ! Qu'il le sauve, puisqu'il est son ami ! » 10 C'est toi qui m'as tiré du ventre de ma mère, qui m'a mis en sûreté entre ses bras. 11 A toi je fus confié dès ma naissance ; dès le ventre de ma mère, tu es mon Dieu. 12 Ne sois pas loin : l'angoisse est proche, je n'ai personne pour m'aider. 13 Des fauves nombreux me cernent, des taureaux de Basan m'encerclent. 14 Des lions qui déchirent et rugissent ouvrent leur gueule contre moi. 15 Je suis comme l'eau qui se répand, tous mes membres se disloquent. Mon coeur est comme la cire, il fond au milieu de mes entrailles. 16 Ma vigueur a séché comme l'argile, ma langue colle à mon palais. Tu me mènes à la poussière de la mort. + 17 Oui, des chiens me cernent, une bande de vauriens m'entoure. Ils me percent les mains et les pieds ; 18 je peux compter tous mes os. Ces gens me voient, ils me regardent. + 19 Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement. 20 Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin : ô ma force, viens vite à mon aide ! 21 Préserve ma vie de l'épée, arrache-moi aux griffes du chien ; 22 sauve-moi de la gueule du lion et de la corne des buffles.
Tu m'as répondu ! +
23 Et je proclame ton nom devant mes frères, je te loue en pleine assemblée. 24 Vous qui le craignez, louez le Seigneur, + glorifiez-le, vous tous, descendants de Jacob, vous tous, redoutez-le, descendants d'Israël. 25 Car il n'a pas rejeté, il n'a pas réprouvé le malheureux dans sa misère ; il ne s'est pas voilé la face devant lui, mais il entend sa plainte. 26 Tu seras ma louange dans la grande assemblée ; devant ceux qui te craignent, je tiendrai mes promesses. 27 Les pauvres mangeront : ils seront rassasiés ; ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent : « A vous, toujours, la vie et la joie ! » 28 La terre entière se souviendra et reviendra vers le Seigneur, chaque famille de nations se prosternera devant lui : 29 « Oui, au Seigneur la royauté, le pouvoir sur les nations ! » 30 Tous ceux qui festoyaient s'inclinent ; promis à la mort, ils plient en sa présence. 31 Et moi, je vis pour lui : ma descendance le servira ; on annoncera le Seigneur aux générations à venir. 32 On proclamera sa justice au peuple qui va naître : Voilà son œuvre !
Ps 21h22
Commentaire
On peut lire dans l’épitre aux hébreux le texte suivant : « Jésus a enduré, sans en avoir de honte, l’humiliation de la croix, et, assis à la droite de Dieu, il règne avec lui. Méditez de la part des pécheurs une telle hostilité, et vous ne serez pas accablés par le découragement » He12, 2-3. Et la liturgie du mardi de la 4ème semaine du temps ordinaire année paire donne comme écho à ce texte, le psaume 21. On comprend ce choix car c’est un psaume prophétique de la passion de Jésus des versets 2 à 22 et prophétique de la résurrection des versets 23 à 32. La liturgie ne fait lire que la 2ème partie pour mettre en lumière la victoire du Christ sur la mort, pour que ce soit pour nous, au cœur de nos propres épreuves, une raison de ne pas nous décourager et d’espérer.
Ecoutons ce cri de joie du verset 22b :
« Tu m’as répondu. »
La résurrection est une réponse de Dieu. Jésus, l’humilié, le condamné, le torturé, le crucifié est l’innocent injustement tué. Sa vie, ces paroles, ses actes son enseignent, Dieu les approuve, les fait siennes, les déclarent comme authentiquement venant de lui et donc déclare invalide ce jugement qui a conduit Jésus au supplice. La résurrection est un jugement de Dieu, jugement qui invalide le jugement de ceux qui l’on jugés et qui authentifie toute la vie de Jésus.
Prier cette 2ème partie de ce psaume, c’est choisir d’entrer ce jugement de Dieu qui s’y exprime :
il n'a pas rejeté, il n'a pas réprouvé le malheureux dans sa misère ;
il ne s'est pas voilé la face devant lui, mais il entend sa plainte.
Les pauvres mangeront : ils seront rassasiés ; ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent : On proclamera sa justice au peuple qui va naître : Voilà son œuvre !
Ce psaume nous invite à entrer dans ce jugement qui approuve la vie de Jésus et désapprouve ceux qui l’ont tué. Il nous invite à entrer dans ce jugement et bâtir, à la suite de Jésus le Royaume qu’il a inauguré, le suivre , en fait, dans sa manière d’être humain.
Pistes de méditation
1ère piste :
Entendre ce cri du psalmiste : Tu m’as répondu
Est-ce un cri que je peux faire mien ? Un cri que j’ai déjà poussé ?
2ème piste :
Lire cette deuxième partie du psaume en la mettant sur les lèvres de Jésus. Gouter la joie qui s’exprime, la joie du Christ ressuscité.
3ème piste :
« On proclamera sa justice au peuple qui va naître : Voilà son œuvre ! »
Ce verset est un peu énigmatique. Quelle est cette justice ? Quelle est ce peuple qui va naître ? Quelle est cette œuvre ?