Elle a été codifiée par un Chartreux : Guigues au 12ème siècle.
Voici quelques indications qui « actualisent » et modernisent cette manière de prier.
On peut commencer par une demande : prier l’Esprit Saint. Lui demander d’avoir soif de cette Parole de Dieu. Qu’il ouvre les yeux de notre cœur.
Lui demander une grâce de lumière, la grâce d’un cœur qui écoute.
La première étape est la Lectio
Cela commence par une simple lecture qui peut prendre plusieurs formes. Il s’agit de faire « entrer » le texte dans son esprit. On le lit plusieurs fois. On peut le faire à voix haute. Le lire dans plusieurs traductions. Le chanter. Le copier. L’apprendre par cœur. Se le raconter avec ses propres mots. Le relire et voir si on a oublié ou ajouté quelque chose.
Si c’est l’Evangile, voir le même texte en parallèle chez les autres Evangélistes.
Trouver tous les moyens possibles pour « manger » cette parole, pour l’écouter.
La deuxième étape est la Meditatio
Après avoir « mangé » cette parole, il s’agit de la ruminer.
Mettre en œuvre son l’intelligence. Comment ?
Prendre une Bible où il y a des notes en bas de page, et des références dans les marges. Lire les notes et aller lire les textes qui sont dans les marges
Faire 2 colonnes :
Quel visage de Dieu ce texte me donne-t-il ?
Quel visage de l’humain ?
Cette rumination peut conduire à l’actualisation : le sens existentiel pour moi ?
Faire comme Marie « qui conservait toutes ces choses en son cœur » Lc2/19
Laisser s’imposer à moi un ou deux versets. Les laisser me pénétrer. Me laisser aimer par eux.
La troisième étape est l'Oratio
Parler à Dieu à partir de ce texte, comme Marie qui parle à Dieu avec son Magnificat.
Lui parler avec nos mots à nous. Répandre son cœur devant Lui : Lm 2/19
Dire sa joie, son émerveillement, son désir, sa louange, son action de grâce, un merci, une demande, une supplication, sa confiance, un regret, bénir Dieu.
Répondre à Dieu après L’avoir écouté.
La quatrième étape est la Contemplatio
Cette 4ème étape n’est pas forcément atteinte, elle est pure grâce de Dieu. Elle s’apparente à ce que la tradition carmélitaine appelle l’oraison de simple présence.
Je suis là devant Dieu, heureux-se d’être là, sans mot. Adhésion tranquille à cette Parole.