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28 mars 2025 5 28 /03 /mars /2025 11:33
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27 mars 2025 4 27 /03 /mars /2025 13:31

Les Orchidées Rouges luttent contre les mutilations sexuelles et les mariages forcés et accompagnent les femmes qui en ont été victimes dans leur processus de reconstruction via des instituts à Bordeaux, Lyon et Paris. La Fondation des Femmes est fière de les soutenir ! Pour que la Fondation des Femmes puisse continuer à soutenir toutes les associations qui en ont besoin, faites un don sur fondationdesfemmes.org

 

 

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11 mars 2025 2 11 /03 /mars /2025 17:22
Icone du monastère de Bose

Icone du monastère de Bose

Je vous le dis en vérité : parmi ceux qui sont ici présents, certains ne connaîtront pas la mort avant d’avoir vu le règne de Dieu. » Environ huit jours après avoir prononcé ces paroles, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prie. Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem.  Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés. Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu’il disait. Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent.  Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! » Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul. Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.  Le lendemain, quand ils descendirent de la montagne, une grande foule vint à la rencontre de Jésus. Lc 9,27-37

Commentaire

Le sens de cet Evangile est bien connu. Jésus vient d’annoncer à ces disciples, sa mort prochaine. Par la transfiguration, il leur annonce sa Résurrection. Il leur révèle aussi la gloire de sa divinité. Cet Evangile doit être lu avec tout son arrière-fond biblique :

  •  Le sommeil des apôtres.

On nous dit : « Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil. » Ce n’est pas de la fatigue, ni du sommeil de la nuit : c’est une expérience de Dieu. Rappelez-vous, Dieu plonge Adam dans un profond sommeil en Genèse 2/21. Rappelez-vous le sommeil mystérieux qui s’empare d’Abraham en Genèse 15/12. Le sommeil ici est expérience de l’humain que Dieu fait entrer dans son mystère. Le sommeil qui est arrachement à soi-même, oubli de soi, abandon confiant. Sommeil, là où Dieu agit secrètement et où nous nous laissons faire par Dieu. C’est l’expérience de la nuit, ces nuits que nous connaissons tous et toutes, nuit de la foi, nuit où Dieu semble absent mais nuit où Dieu travaille en nous sans que nous en ayons conscience, nuit de purification pour habituer nos yeux à la lumière. Passage par la nuit. Mais pour un réveil…comme les apôtres dont on nous dit que « se réveillant, ils virent la gloire de Jésus » 

  •  Une histoire de tentes, de la demande de Pierre d’en planter 3, le texte nous disant qu’il ne savait pas ce qu’il disait.

Cette tente, ce n’est une simple question de camping !

C’est la tente de la Rencontre. Quand le peuple était dans le désert, il allait à la tente de la Rencontre, lieu de la présence de Dieu. Mais pourquoi donc Pierre ne sait pas ce qu’il dit ?

La réponse est dans la suite du texte. On nous dit : La nuée les couve de son ombre (la même expression utilisée pour l’Annonciation en Luc 1/35) Une voie leur demande d’écouter Jésus, le Fils. Ils ne voient plus que Jésus seul.

Il n’est pas question de planter 3 tentes car il n’y a qu’une seule tente qui est la personne même de Jésus. La seule et unique tente, c’est le Christ dans la vérité de son humanité et de sa divinité. Jésus seul : unique chemin, unique demeure, unique salut, unique lumière pour tous les temps et tous les peuples, unique pâque, unique passage de la mort à la plénitude de la vie. Jésus, nouveau Moïse, nouvel Elie, nouvel Israël qui va accomplir un nouvel Exode, celui du passage de la mort à la résurrection.1er né d’une multitude de frères et de sœurs, celui qui ouvre le passage pour que, à sa suite, nous entrions dans la Vie. Avec le récit des tentations, nous savons que sa victoire est notre victoire. Avec la transfiguration, nous savons que sa résurrection est notre résurrection. Le Christ transformera, transfigurera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux (Ph 3/20) Une victoire pour nous encore en germe, une résurrection encore en gestation mais bien réelle, déjà commencée et qui s’épanouira en vie éternelle. Nous sommes déjà citoyen-nes des cieux. Nous sommes déjà ressuscité-es.

  • Nous sommes dans St Luc, et St Luc, c’est l’Evangile de la prière. Matthieu et Marc ont aussi un récit de la transfiguration. Luc est le seul à dire : « Il alla sur la montagne pour prier.

Et pendant qu’il priait, son visage apparut tout autre »

La prière, pour nous à la suite du Christ est une rencontre transfigurante. C’est le lieu par excellence de la foi, puisqu’elle n’a de sens qu’en Dieu ; elle le lieu de notre identité profonde, là on s’affirme fils, fille du Père. Prière de l’oreille, puisqu’il s’agit d’écouter Jésus comme le Père nous le demande : « écoutez –le » Et j’entends cette demande de Dieu, non comme un ordre mais comme une supplication, une prière de Dieu : « Je vous en prie, écoutez-le ! » écoutez-le pour vivre vraiment et pas à moitié

Prière du regard aussi, qui est souvent une prière sans parole comme le paroissien du Curé d’Ars : « Dieu m’avise et je l’avise », prière d’admiration, d’étonnement, de gratitude, prière de simple présence dans la sécheresse mais qui attend le jour de voir Dieu, prière du veilleur, de la veilleuse, qui est sûr que se lèvera l’aurore où je connaîtrai comme je suis connu-e, où j’aimerai comme je suis aimé-e.

Pistes de méditation

1ère piste :

« Jésus gravit la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. »

Regarder Jésus en prière. Mystère de sa prière ! On ne peut faire que des suppositions : une simple et amoureuse présence à celui qui est Amour…Mais il nous est donné le fruit de cette prière : elle est tranfigurante. La prière, pour nous aussi à la suite du Christ, peut être une simple présence qui nous transforme de l’intérieur. En quoi cette simple présence à Dieu a pu moi aussi me transformer ?

2ème piste :

« De la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! »

Ecoutez-le, voici l’appel qui nous est fait. Dans ma vie quotidienne, de quelle manière j’écoute Jésus ? Quels sont les lieux, les personnes, les textes, les situations …qui me permettent de l’écouter ?

3ème piste :

« Il n’y avait plus que Jésus, seul. »

Je peux rester à contempler Jésus, à m’emplir de lui, pour que quelque chose de lui passe en moi. En fait faire vis-à-vis de Jésus, ce que Jésus fait vis-à-vis du Père. Regarder pour aimer et se laisser aimer

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13 février 2025 4 13 /02 /février /2025 21:40
Les Scouts et Guides de France se positionnent en faveur de l’EVARS

Tribune parue dans le journal La Croix du 13/02/2025

Anne-Claire Bellay-Huet et Sophie Mancel des Scouts et Guides de France réagissent aux polémiques qui entourent le nouveau programme scolaire d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars). Alors que des associations catholiques dénoncent une promotion de la « théorie du genre », elles défendent ce programme.

 

Le programme scolaire d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle a été présenté le 29 janvier au Conseil supérieur de l’éducation. Marqués par plusieurs mois de débats et de caricatures, nous, Scouts et Guides de France, tenons à réaffirmer l’importance d’un tel apprentissage. Nous sommes convaincus du rôle complémentaire des familles, de l’école et des partenaires associatifs comme le scoutisme dans l’éducation des enfants et des jeunes.
Association d’éducation populaire et catholique, nous sommes un acteur de l’éducation dans toutes les dimensions : physique, intellectuelle, affective, spirituelle, morale et sociale. C’est parce que nous visons ce développement harmonieux, que nous portons le fait que l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle fasse pleinement partie du programme des jeunes. 
Dans notre quotidien d’éducateurs et d’éducatrices scouts, cette question nous interpelle. Elle appelle une attention sincère aux interrogations des jeunes. Elle nous engage à la construction d’une réponse émancipatrice dans notre dialogue avec eux. Un jeune scout, guide, qui vient vivre un week-end, un camp, ne laisse pas ses questionnements à nos portes. Pourquoi le ferait-il à la porte de l’établissement scolaire ? Apporter une réponse sur et par l’Evars nous apparaît comme une nécessité fondamentale, dans notre société qui se transforme. S’informer avec calme, recul et confiance est plus que jamais nécessaire

Un projet d’éducation intégrale

Association catholique, nous croyons que les relations d’amitié, d’amour, que la sexualité, sont signes de la dignité, de la liberté et de la beauté souhaitée par Dieu pour les hommes et les femmes. Notre projet d’éducation intégrale nous invite à affirmer la profonde dignité de chacune et de chacun dans ce qu’il est, dans ce qu’il choisit. Aborder les questions de vie affective, relationnelle et sexuelle ne s’oppose pas aux valeurs que nous portons. Notre foi est celle de l’amour : et il nous tient à cœur qu’elle s’adapte aux évolutions de la société. Nous parlons aux jeunes de notre temps, avec un regard sincèrement bienveillant, et nous témoignons des interpellations qu’ils nous apportent.

Nous-mêmes, nous agissons dans nos activités scoutes pour permettre à chacun et chacune de grandir avec ce qu’il ou elle est. Nous proposons – et ce depuis des années – des actions qui permettent d’éduquer à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Elles reposent sur une approche qui considère les enfants dans leur globalité et s’appuient sur un cadre ajusté aux besoins et à la maturité de chacune et chacun.

Quand certains semblent réduire l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle à la seule éducation à la sexualité et n’y voir qu’une « théorie du genre », nous tenons à rappeler que l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle vise à offrir aux jeunes un espace de réflexion et d’échange sur l’intimité, la relation au corps, les relations d’amitié… Il s’agit de partager ses émotions, vivre une sexualité respectueuse de son corps et de celui des autres, tout en garantissant une sécurité affective et des relations de qualité. En plus de favoriser un dialogue ouvert et respectueux, ces espaces libèrent la parole de certains jeunes, parfois si difficile à partager, et leur ouvrent un avenir plus confiant.

Éduquer au consentement

Ces espaces sont structurants. À l’école comme dans les activités scoutes, ils permettent de déconstruire les stéréotypes et d’aborder l’éducation au consentement, à la lutte contre les discriminations. Ils évoquent les relations interpersonnelles davantage égalitaires entre les femmes et les hommes, et la construction de repères. Ils favorisent donc des interactions personnelles respectueuses et éclairées.

Dans un monde où les jeunes méconnaissent leurs droits, où la violence, le harcèlement, les violences sexistes et sexuelles sont encore une réalité – où la jeunesse est souvent seule face à un espace numérique sans fin, notre présence est précieuse et nous devons agir !

Nous sommes convaincus que l’école, comme les associations d’éducation populaire et les familles ont ce rôle à jouer, non en opposition mais en complémentarité pour répondre aux enjeux éducatifs qui nous interpellent aujourd’hui.

Dès lors, nous accueillons avec intérêt l’inscription de l’Evars au sein des programmes scolaires ainsi que la formation des personnels enseignants pour son déploiement. Ensemble, familles, écoles et mouvements éducatifs, nous saurons développer une réponse et un plan d’action à la hauteur des enjeux de la jeunesse auxquels nous faisons collectivement face.

Anne-Claire Bellay-Huet Déléguée générale des Scouts et Guides de France

Sophie Mancel Déléguée nationale aux méthodes éducatives des Scouts et Guides de France

 

 

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6 février 2025 4 06 /02 /février /2025 15:00
Homélie de Sr Michèle pour méditer Lc 5,1-11 5ème dimanche du TO

01 Or, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth. 02 Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. 03 Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules. 04 Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. » 05 Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » 06 Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer. 07 Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient. 08 A cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » 09 En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ; 10 et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » 11 Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.  

Lc 5, 1-11

 

Regardons Jésus et cette foule autour de lui. Il a besoin d’une barque pour pouvoir leur parler de la Bonne nouvelle qui habite son cœur. Et Jésus sait demander, il sait avoir besoin des autres, il n’y a donc en lui aucune autosuffisance mais un désir de partenariat, un désir que d’autres participent à sa mission et la conscience simple qu’il a besoin d’aide. Regardons le pour quelque chose de cela passe en nous.

 

Après un temps d’enseignement, Jésus demande une chose étonnante à Simon : « avance au large et jetez les filets. » Cette demande du Christ est à entendre dans l’aujourd’hui de nos vies. C’est le Christ vivant, ressuscité qui aujourd’hui nous parle. Quel est ce « large » auquel Jésus nous invite ?

 

Élargir l’espace de nos vies ? Elargir l’étroitesse de nos idées ? Ouvrir large notre cœur à son amour ? Prenons le temps d’entendre et appel.

 

Il s’agit non seulement d’avancer au large mais « de jeter les filets ». On peut comprendre l’étonnement de Simon, le professionnel de la pêche mais, malgré tout son savoir-faire, il n’a pris aucun poisson. Il n’y a aucune raison qu’ils en prennent maintenant ! Pourtant il va le faire. Il va entendre cette demande. Qu’est-ce qui a pu le décider ? Il me semble que c’est grâce à sa confiance fondée sur une intuition : de la part de Jésus, ne peut venir qu’une abondance de vie. Et la pêche abondante lui donne raison !

La confiance de Pierre interpelle la nôtre : quelles sont les raisons de ma confiance en Jésus ? Sur quoi se fonde-t-elle ?

 

Comme Pierre, nous nous savons pécheurs, fragiles, dans le sens d’une résistance profonde à entrer dans la confiance, à convertir nos fausses images de Dieu. Mais l’inouï de tout l’Évangile, c’est de se découvrir appelé-e au cœur même de ce péché, de cette résistance, de cette fragilité.

Jésus a seulement besoin de notre confiance et de notre gratitude. Il nous rejoint là où nous sommes, nous appelle comme nous sommes. Goûtons simplement, savourons cette joie d’être appelé-e au cœur même de nos résistances. Et pour cela laissons retentir cette parole de Jésus : « Ne crains pas » pour qu’elle fasse son œuvre de paix en nous.

Photo : https://www.evangile-et-peinture.org/

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5 février 2025 3 05 /02 /février /2025 18:43
Commentaire et pistes de méditation du psaume 21 (h 22)

02 Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? * Le salut est loin de moi, loin des mots que je rugis. 03 Mon Dieu, j'appelle tout le jour, et tu ne réponds pas ; * même la nuit, je n'ai pas de repos. 04 Toi, pourtant, tu es saint, toi qui habites les hymnes d'Israël ! 05 C'est en toi que nos pères espéraient, ils espéraient et tu les délivrais. 06 Quand ils criaient vers toi, ils échappaient ; en toi ils espéraient et n'étaient pas déçus. 07 Et moi, je suis un ver, pas un homme, raillé par les gens, rejeté par le peuple. 08 Tous ceux qui me voient me bafouent, ils ricanent et hochent la tête : 09 « Il comptait sur le Seigneur : qu'il le délivre ! Qu'il le sauve, puisqu'il est son ami ! » 10 C'est toi qui m'as tiré du ventre de ma mère, qui m'a mis en sûreté entre ses bras. 11 A toi je fus confié dès ma naissance ; dès le ventre de ma mère, tu es mon Dieu. 12 Ne sois pas loin : l'angoisse est proche, je n'ai personne pour m'aider. 13 Des fauves nombreux me cernent, des taureaux de Basan m'encerclent. 14 Des lions qui déchirent et rugissent ouvrent leur gueule contre moi. 15 Je suis comme l'eau qui se répand, tous mes membres se disloquent. Mon coeur est comme la cire, il fond au milieu de mes entrailles. 16 Ma vigueur a séché comme l'argile, ma langue colle à mon palais. Tu me mènes à la poussière de la mort. + 17 Oui, des chiens me cernent, une bande de vauriens m'entoure. Ils me percent les mains et les pieds ; 18 je peux compter tous mes os. Ces gens me voient, ils me regardent. + 19 Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement. 20 Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin : ô ma force, viens vite à mon aide ! 21 Préserve ma vie de l'épée, arrache-moi aux griffes du chien ; 22 sauve-moi de la gueule du lion et de la corne des buffles.

 

Tu m'as répondu ! +

23 Et je proclame ton nom devant mes frères, je te loue en pleine assemblée. 24 Vous qui le craignez, louez le Seigneur, + glorifiez-le, vous tous, descendants de Jacob, vous tous, redoutez-le, descendants d'Israël. 25 Car il n'a pas rejeté, il n'a pas réprouvé le malheureux dans sa misère ; il ne s'est pas voilé la face devant lui, mais il entend sa plainte. 26 Tu seras ma louange dans la grande assemblée ; devant ceux qui te craignent, je tiendrai mes promesses. 27 Les pauvres mangeront : ils seront rassasiés ; ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent : « A vous, toujours, la vie et la joie ! » 28 La terre entière se souviendra et reviendra vers le Seigneur, chaque famille de nations se prosternera devant lui : 29 « Oui, au Seigneur la royauté, le pouvoir sur les nations ! » 30 Tous ceux qui festoyaient s'inclinent ; promis à la mort, ils plient en sa présence. 31 Et moi, je vis pour lui : ma descendance le servira ; on annoncera le Seigneur aux générations à venir. 32 On proclamera sa justice au peuple qui va naître : Voilà son œuvre !

Ps 21h22

 

Commentaire

On peut lire dans l’épitre aux hébreux le texte suivant : « Jésus a enduré, sans en avoir de honte, l’humiliation de la croix, et, assis à la droite de Dieu, il règne avec lui. Méditez de la part des pécheurs une telle hostilité, et vous ne serez pas accablés par le découragement » He12, 2-3. Et la liturgie du mardi de la 4ème semaine du temps ordinaire année paire donne comme écho à ce texte, le psaume 21. On comprend ce choix car c’est un psaume prophétique de la passion de Jésus des versets 2 à 22 et prophétique de la résurrection des versets 23 à 32. La liturgie ne fait lire que la 2ème partie pour mettre en lumière la victoire du Christ sur la mort, pour que ce soit pour nous, au cœur de nos propres épreuves, une raison de ne pas nous décourager et d’espérer.

 

Ecoutons ce cri de joie du verset 22b :

« Tu m’as répondu. »

 La résurrection est une réponse de Dieu. Jésus, l’humilié, le condamné, le torturé, le crucifié est l’innocent injustement tué. Sa vie, ces paroles, ses actes son enseignent, Dieu les approuve, les fait siennes, les déclarent comme authentiquement venant de lui et donc déclare invalide ce jugement qui a conduit Jésus au supplice. La résurrection est un jugement de Dieu, jugement qui invalide le jugement de ceux qui l’on jugés et qui authentifie toute la vie de Jésus.

Prier cette 2ème partie de ce psaume, c’est choisir d’entrer ce jugement de Dieu qui s’y exprime :

il n'a pas rejeté, il n'a pas réprouvé le malheureux dans sa misère ;

il ne s'est pas voilé la face devant lui, mais il entend sa plainte.

Les pauvres mangeront : ils seront rassasiés ; ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent : On proclamera sa justice au peuple qui va naître : Voilà son œuvre !

Ce psaume nous invite à entrer dans ce jugement qui approuve la vie de Jésus et désapprouve ceux qui l’ont tué. Il nous invite à entrer dans ce jugement et bâtir, à la suite de Jésus le Royaume qu’il a inauguré, le suivre , en fait, dans sa manière d’être humain.

 

Pistes de méditation

1ère piste :

Entendre ce cri du psalmiste : Tu m’as répondu

Est-ce un cri que je peux faire mien ? Un cri que j’ai déjà poussé ?

 

2ème piste :

Lire cette deuxième partie du psaume en la mettant sur les lèvres de Jésus. Gouter la joie qui s’exprime, la joie du Christ ressuscité.

 

3ème piste :

« On proclamera sa justice au peuple qui va naître : Voilà son œuvre ! »

Ce verset est un peu énigmatique. Quelle est cette justice ? Quelle est ce peuple qui va naître ? Quelle est cette œuvre ?

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27 janvier 2025 1 27 /01 /janvier /2025 16:27
Homélie de Sr Michèle pour méditer Lc 2. 22- 40 : Siméon, Marie et Anne. 2 février.

 

Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur,  selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes. Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait,  Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant :  « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole.  Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »  Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui.  Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction 35 – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »  Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage,  demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.  Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.  L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

 

Avec ce récit du début de l’Evangile de Luc, posons 3 regards et osons un geste.

 

Regardons Syméon.

Qui est-il ? On ne sait rien de lui, on sait simplement qu’il s’est rendu au temple ce jour-là poussé par l’Esprit. Ce même Esprit lui avait fait comprendre qu’il verrait le Christ avant de mourir. Le texte nous dit enfin que l’Esprit reposait sur lui. Il est de ceux  et celles qui se livrent sans réserve à l’action de l’Esprit à tel point que cela inspire leur action (ici se rendre au temple), éclaire leur intelligence (ici savoir qu’il verrait le Christ), et lui a fait discerner dans ce bébé, le Christ promis. Il n’est pas prêtre, ce n’est pas lui qui va sacrifier les deux colombes apportées par ses parents. Le texte ne dit pas qu’il est prophète. C’est un croyant qui a laissé l’Esprit habiter sa vie.

Ce regard sur Syméon, peut nous aider à réfléchir sur la place de l’Esprit Saint dans notre vie. Est-il Quelqu’un pour moi, à qui je peux parler ? Comment inspire-t-il mon action et éclaire-t-il mon intelligence ?

 

Regardons Marie

Elle rencontre Syméon qui ce jour-là se rend au temple. Elle accepte que cet homme prenne Jésus dans ces bras. Le connait-elle ? Rien ne nous renseigne là-dessus. Regarder Marie qui n’a plus Jésus, dont les mains sont vides. Elle a accepté de donner Jésus. Mains vides pour que celles de Siméon soient pleines.

Regardons ce transfert des mains de Marie à celles de Syméon. Réalisons le don que fait Marie. Ce don qu’elle nous fait car Syméon, c’est chacun, chacune de nous. Elle nous donne son enfant.

 

Osons faire le même geste que Siméon :

prendre Jésus dans nos bras et dire en le regardant la même prière que Syméon :

"Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole, laisser ton serviteur s'en aller en paix ; car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël."

Laissons cette prière devenir la nôtre, la laisser descendre en nous.

 

Regardons Anne.

Le texte, pour elle, nous dit explicitement qu’elle est prophète. Regardons comment elle l’est. On nous dit son service de Dieu, sa prière, sa louange de Dieu, et son annonce du Christ « elle parlait de l'enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem » Anne est prophète et apôtre du Christ sans que le Christ l’ait envoyée explicitement, puisqu’il n’est qu’un enfant sans parole. La seule venue du Christ est Parole, sa seule présence est envoi.

Chacun, chacune de nous est Anne. Nous aussi nous sommes et prophètes et apôtres par le service, la prière, la louange, l’annonce du Christ. Prendre conscience davantage de cela. Quelle joie est la nôtre de découvrir et vivre cela ? Mais aussi peut-être quelle difficulté ? Parlons en à Dieu comme un ami parle à son ami.

 

Origine de l’image :

https://www.evangile-et-peinture.org/presentation-de-jesus-au-temple-a-2020/

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24 janvier 2025 5 24 /01 /janvier /2025 11:33
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23 janvier 2025 4 23 /01 /janvier /2025 21:58
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22 janvier 2025 3 22 /01 /janvier /2025 17:52
Homélie de Sr Michèle sur Luc 1, 1-4 et 14-21: le projet de Jésus

Luc 1/1-4

01 CHER THEOPHILE, dans mon premier livre, j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné, depuis le moment où il commença, 02 jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel, après avoir, par l’Esprit Saint, donné ses instructions aux Apôtres qu’il avait choisis. 03 C’est à eux qu’il s’est présenté vivant après sa Passion ; il leur en a donné bien des preuves, puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu et leur a parlé du royaume de Dieu. 04 Au cours d’un repas qu’il prenait avec eux, il leur donna l’ordre de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre que s’accomplisse la promesse du Père. Il déclara : « Cette promesse, vous l’avez entendue de ma bouche :

Luc 4/14-21

14 Lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. 15 Il enseignait dans les synagogues, et tout le monde faisait son éloge. 16 Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. 17 On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : 18 L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, 19 annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. 20 Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. 21 Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

 

Chacun de nous est Théophile, c’est à dire aimant Dieu et aimé de Dieu. On peut aimer de façon différente selon les étapes de notre vie spirituelle. On peut aimer en cherchant Dieu et d’une certaine manière nous sommes toujours en recherche, des chercheurs-euses de Dieu, en quête de Son visage, quête qui sera seulement comblée quand nous le verrons face à face. Mais plus profondément encore nous sommes des Théophiles parce que Dieu, Lui, nous a trouvé-es, Il a mis Son image en nous et Il a fait de notre vie Sa demeure.

Il habite notre cœur, Il est chez Lui chez nous.

Notre contemplation, ce peut être une plus grande attention à ce mystère de la Présence de Dieu en nous.

«Il s’est présenté vivant après sa Passion ; il leur en a donné bien des preuves, puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu et leur a parlé du royaume de Dieu»

Quelques versets qui reprennent l’ensemble du mystère du Christ. Il y a dans la foi des alternances de lumières et de nuits. Nuit de Noël, enfouissement de Dieu dans l’humble quotidien de Nazareth. Lumière de ce qu’il a fait et enseigné qui est source de notre attachement au Christ, source de notre séduction. Nuit de la Passion, de la mort. Lumière de la Résurrection et pendant 40jours, cette lente sortie de la peur. Il en faut du temps pour croire que Dieu est plus fort que nos morts. Jésus, pendant 40 jours accompagne celles et ceux qu’il aime pour les faire sortir de leurs tombeaux. Dans sa résurrection, c’est eux qu’il ressuscite ! Sa résurrection est pour nous et c’est la nôtre. Il les apprivoise peu à peu à la vie.

Notre contemplation, ce peut être d’accueillir ces nuits et ces lumières qui sont autant de manières de Dieu d’être présent à notre cœur. 

Nous avons ensuite avec ce texte le projet de Jésus. Il veut que nos vies individuelles et nos sociétés soient restructurées selon les valeurs du cœur de Dieu. Que la volonté de Dieu se fasse sur terre comme elle se fait dans le ciel. Un projet qui demande notre collaboration. Il s’agit de chercher le royaume, d’entrer dans un chemin de transformation des cœurs et des sociétés. « Donner une Bonne Nouvelle aux pauvres…libérer les captifs, libérer ceux qui sont écrasés ».

Pourquoi est-ce une Bonne Nouvelle ? Quel est le contenu de cette nouvelle, de cette nouveauté ? De cette libération ?

En quoi est-ce une contestation ?

Pour bien entendre ce texte, on peut le rapprocher d’un autre en Luc 6 /22-23 : « Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ; et heureux celui pour qui je ne serai pas occasion de chute »

Jésus montre quel changement est déjà à l’œuvre. Il nous appelle et nous associe à Son œuvre pour qu’il y ait dans notre monde, moins de mensonge et plus de vérité (guérison d’aveugle) ; plus de liberté pour que chacun-e puisse marcher librement (boiteux) ; un accès à la santé le plus large possible ( lépreux) ; entendre que Dieu nous aime ( sourds) ; travailler à ce que la vie soit plus forte que tout , combattre toute injustice qui écrase les gens (résurrection). Jésus a commencé ce règne. Il a besoin de nous pour le continuer (Celui qui croit en moi, fera lui aussi les œuvres que je fais, il en fera même de plus grandes parce que je vais au Père Jn 14/12).

Pour cela, il faut d’abord se mettre dans la foule de celles et ceux qui ont besoin de guérison : ce qui est aveugle, boiteux, lépreux, sourd en soi. Et se laisser guérir par le Christ. Alors, nous pourrons transmettre la vie reçue de Lui, autour de nous.

 

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