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27 mai 2021 4 27 /05 /mai /2021 12:00
Année 2021 avec l'évangile de Marc 5,21-24 et 35-43

Mc 5/21-24 et 35-43

21 Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer. 22 Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds

23 et le supplie instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » 24 Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait.

35 Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? » 36 Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. » 37 Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. 38 Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris.

39 Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. »

40 Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant. 41 Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! »

42 Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur. 43 Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger.

1ère piste

« Pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive »

Ce père a bien compris pour quoi Jésus est venu : « pour qu’ils aient la vie » Jn 10,10. Donner la vie, donner de la vie. Voici la mission de Jésus.

Mais qu’est-ce que donner la vie ?

Donner santé, nourriture, culture, parole, respect, estime, amour…

Si Jésus a tant attiré les foules « qui se rassemble autour de lui », c’est bien qu’il donnait d’une manière ou d’une autre, cela. Pensons à toutes ces rencontres où chaque personne se sent accueillie, écoutée, respectée, estimée…

Nos contemporains, viendront nombreux, à lui, si c’est cela dont ils peuvent faire l’expérience : plus de vie, de vie qui a du sens.

2ème piste

Crois seulement

Dit Jésus au père de la fillette.

C’est la présence de Jésus et la foi humaine qui font des miracles. Pas l’un sans l’autre. Et même Jésus donnera comme raison du miracle la seule foi humaine : ta foi t’a sauvée.

3ème piste

Il touche le corps mort de la fillette en lui prenant la main.

Lui aussi transgresse l’interdiction religieuse de toucher un cadavre. Quand il touche quelqu’un c’est pour lui communiquer sa puissance de vie et de bonheur.

Me laisser toucher par Jésus.

Le laisser me rejoindre.

Le laisser me communiquer sa puissance de vie.

4ème piste

Talitha koum

Dresse-toi. C’est le mot même pour dire la résurrection. C’est ce que fera Jésus lors de sa victoire sur la mort : il se dressera.

Dresse-toi est un appel de Jésus pour chacun-e de nous. Il nous appelle à la vie, à plus de vie : nous lever de nos morts, nous arracher à ce qui nous enferme.

Quelles sont nos morts auxquelles Jésus veut nous arracher ?

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23 mai 2021 7 23 /05 /mai /2021 16:03
Pentecôte …sans idées fausses

L’iconographie de la Pentecôte peut véhiculer des fake news !

Une peinture où il n’y a que les apôtres qui reçoivent le don de l’Esprit : fake news !

Une peinture où il n’y a que les apôtres et Marie : fake news !

Voici une peinture qui correspond à ce que nous dit les Actes des Apôtres :

Oui, les apôtres, oui Marie, oui, d’autres femmes, oui des frères et oui 120 personnes si l’on n’oublie pas de citer le verset 15 de Ac 1

On comprendra bien l’intérêt idéologique des représentations qui oublient les femmes, les frères, les 120 : une théologie qui fait des seuls hommes apôtres les dépositaires de l’Esprit Saint !

Et bien non, c’est à toute l’Eglise naissante…et à chacun-e d’entre nous aujourd’hui que l’Esprit est donné.

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20 mai 2021 4 20 /05 /mai /2021 09:47
Année 2021 avec l'évangile de Marc 5,25-34

25 Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… 26 elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré 27 cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. 28 Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » 29 À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. 30 Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? 31 Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” » 32 Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. 33 Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. 34 Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »

1er piste:

Regarder cette femme.

Elle est comme en prison. En effet elle ne peut plus avoir aucun contact social. Sa maladie est considérée comme une impureté qui rend impur tout et tous ceux qu’elle touche. (Lv 15/9) Au regard de cette loi religieuse, elle a donc rendu impurs tous les gens qu’elle a touché dans la foule et Jésus lui-même ! C’est une transgression majeure qui nous explique la stratégie d’anonymat de cette femme.

Comment se fait-il qu’elle arrive à transgresser cette loi en touchant le vêtement de Jésus ? Sûrement par ce qu’elle a déjà pu être rejointe par l’Evangile de liberté que Jésus prêche et qui lui donne l’audace de ce geste.

Sentir tout le poids d’exclusion que véhicule ce type de lois religieuses.

Regarder cette audace. M’en imprégner. Goûter cette présence de Jésus qui fait qu’avec lui, des prisons, des exclusions, peuvent voler en éclat. Toucher le manteau de Jésus. Pour moi concrètement, cela peut prendre quelle forme ? Quelle expérience ai-je dans ma vie de cet Evangile de liberté ?

2ème piste

« Qui m’a touché ? »

Se demander pourquoi veut-il savoir qui l’a touché ?

Il sait qu’il a guéri quelqu’un, cela ne lui suffit-il pas ? Que veut-il de plus ? Sûrement une rencontre personnelle. Car nous le savons, il est plus qu’un « guérisseur », il est sauveur. Le salut qu’il donne, c’est d’abord lui-même, c’est le cadeau d’une rencontre, d’une attention à l’autre, d’une question qui suscite une réponse, d’un dialogue qui s’installe.

Sentir le regard d’amitié qu’il porte à cette femme, regard d’admiration pour l’audace qu’elle a eu.

Sentir le même regard aussi sur moi. Me laisser regarder par le Christ. Et comme cette femme, lui dire « toute la vérité », c’est à dire lui confier le plus profonde de moi, ce qui m’habite, joie, souci, désir, souffrance, bonheur, projet …

3ème piste

Comprendre l’enjeu qu’il y a à faire connaitre cette guérison

Rendre public aux yeux de tous cette guérison a des conséquences de salut pour elle et pour cette foule. Jésus ne se considère pas comme impur d’avoir été touché par elle et donc de fait, déclare caduque cette loi d’impureté qui excluait les femmes qui en étaient atteintes.

Me laisser rejoindre par la liberté de Jésus qui ose braver ces lois excluantes

4ème piste

Entendre Jésus l’appeler : « ma fille »

L’appeler « Ma fille » n’est pas anodin. Dans un cas semblable de situation d’exclusion, à Zachée le publicain, Jésus dira : «  N’est-il pas lui aussi fils d’Abraham ? » Lc 19/9. Les paroles qu’il lui adresse, lui rende sa dignité, la valorise au sujet de sa foi, la réintroduit dans l’espace social, lui fait cadeau de la paix.

Sentir toute la détermination qu’à Jésus pour libérer celles et ceux qu’il rencontre.

Laissez descendre au plus profond de soi ces paroles.

Entendre ces paroles pour nous aussi. Nous sommes fille, fils du Christ, notre foi nous sauve, il nous donne sa paix, il nous guéri.

Nous laisser étonner : c’est bien le Christ qui a guéri et pourtant il lui dit que c’est sa foi qui l’a sauvée ! Oui la foi comme puissance de vie éveillée, réveillée par la liberté du Christ.

Quels sont mes étonnements concernant le Christ qui sont source de mon attachement à lui ?

« Jésus a donné à cette femme le désir et la force de briser les chaînes du destin qui entravait sa liberté…la clarté libératrice de son enseignement a exorcisé sa peur. Il lui a rendu possible un avenir différent et lui a rendu la parole à elle qui en était dépossédé » [1]

Voici la force libératrice de l’Evangile.

 

 

[1]Voir le livre de  J. MOINGT, l’homme qui venait de Dieu, Cerf, 2002, Cogitatio fidei n°176, p 47

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14 mai 2021 5 14 /05 /mai /2021 22:11
Souleymane Diamanka

Souleymane Diamanka : "L'humanité ne compte qu'un seul peuple vu de tout là-haut"

Poète, slameur ou griot des temps modernes, le sénégalo-français Souleymane Diamanka publie son premier recueil de poèmes intitulé « Habitant de nulle part, originaire de partout », aux Éditions Points. C'est l'invité du Mag dans le journal Afrique. 14 MAI 2021 TV5MONDE

Pour voir la video:

https://information.tv5monde.com/video/souleymane-diamanka-l-humanite-ne-compte-qu-un-seul-peuple-vu-de-tout-la-haut

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13 mai 2021 4 13 /05 /mai /2021 17:10
Année 2021...avec l'évangile de Marc 5,1-20

La vie d’un humain plus précieuse que tout.

Mc5.1-20

01 Ils arrivèrent sur l’autre rive, de l’autre côté de la mer de Galilée, dans le pays des Géraséniens.

02 Comme Jésus sortait de la barque, aussitôt un homme possédé d’un esprit impur s’avança depuis les tombes à sa rencontre ;

03 il habitait dans les tombeaux et personne ne pouvait plus l’attacher, même avec une chaîne ;

04 en effet on l’avait souvent attaché avec des fers aux pieds et des chaînes, mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers, et personne ne pouvait le maîtriser.

05 Sans arrêt, nuit et jour, il était parmi les tombeaux et sur les collines, à crier, et à se blesser avec des pierres.

06 Voyant Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui

07 et cria d’une voix forte : « Que me veux-tu, Jésus, fils du Dieu Très-Haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me tourmente pas ! »

08 Jésus lui disait en effet : « Esprit impur, sors de cet homme ! »

09 Et il lui demandait : « Quel est ton nom ? » L’homme lui dit : « Mon nom est Légion, car nous sommes beaucoup. »

10 Et ils suppliaient Jésus avec insistance de ne pas les chasser en dehors du pays.

11 Or, il y avait là, du côté de la colline, un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture.

12 Alors, les esprits impurs supplièrent Jésus : « Envoie-nous vers ces porcs, et nous entrerons en eux. »

13 Il le leur permit. Ils sortirent alors de l’homme et entrèrent dans les porcs. Du haut de la falaise, le troupeau se précipita dans la mer : il y avait environ deux mille porcs, et ils se noyaient dans la mer.

14 Ceux qui les gardaient prirent la fuite, ils annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne, et les gens vinrent voir ce qui s’était passé. 

15 Ils arrivent auprès de Jésus, ils voient le possédé assis, habillé, et revenu à la raison, lui qui avait eu la légion de démons, et ils furent saisis de crainte.

16 Ceux qui avaient vu tout cela leur racontèrent l’histoire du possédé et ce qui était arrivé aux porcs.

17 Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire.

18 Comme Jésus remontait dans la barque, le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui.

19 Il n’y consentit pas, mais il lui dit : « Rentre à la maison, auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. »

20 Alors l’homme s’en alla, il se mit à proclamer dans la région de la Décapole ce que Jésus avait fait pour lui, et tout le monde était dans l’admiration.

1ère piste

Le pays des Géraséniens.

Nous découvrons ici quelle est l’autre rive du verset 35 que Jésus veut rejoindre : un pays non-touché par la révélation du Dieu unique. Cela vient de sa décision. Il veut sortir d’un cadre trop étroit et s’ouvrir à d’autres espaces.

2ème piste

Pas de parole mais une libération.

Ce texte devait nous étonner : ne va-t-il pas là-bas pour « évangéliser » ?  Oui, mais à sa manière : évangéliser, c’est d’abord libérer de ce qui empêche de vivre. C’est pour cela qu’il est venu. « Je suis venu pour qu’ils aient la vie » Jn 10,10

 

3ème piste

Des emprisonnements.

Regarder les emprisonnements qui peuvent aliéner l’humain : vivre dans des lieux de mort, être enchainé à…, se faire mal à soi-même. Être divisé à l’intérieur de soi : cet homme ne dit pas JE, il est possédé par de contradictions où la vie se laisse vaincre par la mort.

 

4ème piste

Des signes de la vie.

Le texte nous en donne 3 : assis, vêtu, sain d’esprit.

Mais surtout désirant, ayant retrouvé son vouloir propre, l’exprimant : être avec Jésus comme sens à sa vie.

 

5ème piste

Être avec Jésus, autrement.

Jésus lui propose une autre manière d’être avec lui : pas physiquement mais par l’acte du témoignage. Comme Jésus, non pas d’abord par un enseignement mais par le récit d’une action.

 

6ème piste

Ce qui est précieux.

La vie d’un homme plus précieuse qu’un troupeau de porcs.

C’est le choix du Christ. Ce n’est pas celui des gens venus voir.

Que craignent-ils ? 

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6 mai 2021 4 06 /05 /mai /2021 16:22
Année 2021 avec l'évangile de Marc 4,35-41

Jésus présent dans nos tempêtes

Mc 4.35-41

35 Ce jour-là, le soir venu, il dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. »

36 Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient.

37 Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait.

38 Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? »

39 Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme.

40 Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? »

41 Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

1ère piste

« Il et…ils »

Les deux premiers versets (35 et 36) peuvent sembler curieux. Ils nous montrent deux initiatives. Au verset 35, nous avons l’initiative de Jésus qui demande que leur groupe « passe sur l’autre rive » et celle des disciples qui laissent la foule et prennent « Jésus tel qu’il est ». Que veut dire cette expression ?

La suite du texte nous donne peut-être la réponse : Jésus dort, fatigué de toute cette journée où il a enseigné. Il est bien ce semeur qui a semé la parole et qui maintenant, fatigué mais confiant sait qu’elle fera son travail (« qu’il dorme ou se réveille, la semence germe »).

Les disciples le prennent tel qu’il est, fatigué et le mettent à la poupe sur un coussin.

Regardons l’humanité de Jésus dans sa fatigue, dans sa confiance et la sollicitude des disciples envers lui.

2ème piste

« Passons sur l’autre rive »

Jésus est un itinérant. On le voit se déplacer d’un lieu à l’autre sans s’enfermer dans aucun. Le semeur qu’il est doit semer en toute terre d’humanité, et sortir des terres trop connues.

Il nous invite à des passages avec lui.

 Laissons résonner cette phrase en nous. D’abord en faisant mémoire des moments de nos vies où nous avons vécu des passages sur d’autres rives. Et aujourd’hui, y-a-t-il d’autres rives où il serait bon de passer ?

3ème piste

« Survient une grande tempête »

Les disciples ont écouté le désir de Jésus de passer sur l’autre rive. Et voilà ce qui arrive, ils doivent affronter une tempête ! Ce passage leur fait affronter la tempête. N’aurait-il pas mieux valu rester en terre ferme et bien connue ? Et en plus de cela Jésus dort, comme indifférent à ce qui se passe ! C’est pourtant à cause de lui qu’ils sont perdus.

Quelle expérience avons-nous de cela ?

4ème piste

« Silence, calme-toi … et le vent tomba »

Jésus réalise ici ce que Dieu fait au psaume 107/29-30

« Il ramena la bourrasque au silence et les flots se turent.

Ils se réjouirent de les voir s'apaiser, il les mena jusqu'au port de leur désir »

Après l’humanité de Jésus dans sa fatigue, ce texte montre sa divinité. Jésus est là au cœur de nos tempêtes, non pas pour les enlever comme par miracle mais pour nous donner sa paix que nul ne peut nous enlever.

A quel port de mon désir, Jésus m’a-t-il mené ?

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29 avril 2021 4 29 /04 /avril /2021 12:15
Année 2021...avec l'évangile de Marc 4,21-34

Mc 4,21-34

21 Il leur disait encore : « Est-ce que la lampe est apportée pour être mise sous le boisseau ou sous le lit ? N’est-ce pas pour être mise sur le lampadaire ?

22 Car rien n’est caché, sinon pour être manifesté ; rien n’a été gardé secret, sinon pour venir à la clarté.

23 Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! »

24 Il leur disait encore : « Faites attention à ce que vous entendez ! La mesure que vous utilisez sera utilisée aussi pour vous, et il vous sera donné encore plus.

25 Car celui qui a, on lui donnera ; celui qui n’a pas, on lui enlèvera même ce qu’il a. »

26 Il disait : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence :

27 nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment.

28 D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi.

29 Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. »

30 Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ?

31 Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences.

32 Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »

33 Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre.

34 Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.

1ère piste

La lampe

Quelle est cette lampe ?

C’est le Christ qui vient vers nous, celui qui nous rejoint, celui qui est Lumière venu dans le monde. C’est lui qui rend manifeste ce qui est caché et secret. Il dévoile ce qui est « caché depuis la fondation du monde »

Et si nous pouvons à sa suite être une lampe, c’est dans la mesure où nous nous exposerons à sa Lumière.

 

2ème piste

La mesure de l’écoute

Cette petite parabole commence par une mise en garde sur la manière d’entendre. Il s’agit donc d’une mesure concernant l’écoute. Dans quelle mesure écoute-t-on ? De quelle manière ? Qu’est-ce que l’écoute produit ?

Si on écoute avec attention, on recevra encore plus. Promesse d’un espace de compréhension s’ouvrant devant nous. Et si on n’écoute pas ? Attention danger, car le peu d’écoute va de plus en plus s’atrophier en nous.

 

3ème piste

Le grain qui pousse tout seul

Cette semence est figure du royaume, semence de la Parole du Christ, du Christ qui est Parole. Quand le Christ sème, c’est avec une puissance de croissance et de développement.

« Qu’il dorme ou se réveille » Comment comprendre cela si ce semeur est le Christ ? C’est une manière de dire que le Christ est sans inquiétude. Ce qu’il a fait est fait et n’est plus à faire. Il est sûr que ce qu’il a semé est porteur de vie et de croissance. Cela fera son œuvre dans les cœurs

« D’elle-même la terre porte du fruit »

Confiance dans l’œuvre de sa Parole, confiance aussi dans la terre, confiance en nous pour la faire fructifier.

4ème piste

La plus petite des graines

« A quoi allons-nous comparer le Royaume de Dieu ? »

Cette question que pose Jésus est superbe. Il se la pose à lui-même.  Cela nous permet de voir un Christ en recherche. Recherche de ce qui pourra nous aider à saisir ce qu’est le Royaume qu’il nous donne, ce royaume qu’il est lui-même.

Il nous pose cette question aussi à nous. Comment parler du royaume en terme accessible à nos contemporains ?

Ce royaume commence dans la petitesse. La petitesse d’abord du bébé que Jésus a été. Ce royaume passe par la mort de la semence et la résurrection de l’arbre qui pousse et qui devient demeure pour les oiseaux que nous sommes.

Le royaume, c’est que le petit est porteur de vie.

Petit texte pour nous inviter à la confiance en Dieu. Cette parole est comme une graine. Comme une graine jetée dans la terre, elle va être jetée dans la terre de notre vie. Comme une graine qui pousse devient herbe, puis épi, puis blé plein l’épi, elle va faire son œuvre de vie en nous, elle va porter du fruit. Mais cela va être un travail caché à nos propres yeux.

Dieu va travailler en secret notre cœur. C’est lui qui va le faire. C’est son travail.

Prendre donc un moment pour regarder cette semence qui pousse toute seule, qui se développe, qui devient herbe, puis épi, puis blé plein l’épi comme une image pour me montrer comment la Parole de Dieu agit dans ma vie : elle agit avec patience, lentement mais sûrement, ce n’est pas le résultat de ma volonté mais c’est le travail de Dieu.

Qu’est-ce que j’ai envie de dire à Dieu devant cela ?

Me laisser faire par elle, m’abandonner à son travail en moi, être comme une terre qui accueille.

Comment je ressens cet appel à la confiance ? Facile ou difficile pour moi ?

 

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22 avril 2021 4 22 /04 /avril /2021 22:35
Année 2011...avec l'évangile de Marc 4,1-9

Les paraboles de l’écoute

Il y en a 5 : le semeur, la lampe, la mesure, la semence, le grain de sénevé.

Tout ce passage a pour point commun la question de l’écoute, d’abord des appels :

Ecoutez v3

Entende, qui a des oreilles pour entendre v9

Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende v23

Prenez garde à la manière dont vous entendez v24C

Mais aussi un questionnement sur la manière d’écouter :

Ecoute superficielle v15

Ecoute qui ne dure pas v16-17

Ecoute parasitée par la convoitise v18-19

Ecoute qui accueille pleinement v20

Ecouter, c’est s’ouvrir, accepter l’autre et le possible changement que cela va produire en moi.

Ces paraboles sont donc là pour interroger nos manières d’écouter.

Le style même de cet appel à écouter (des histoires du quotidien à caractère symbolique) nous dit aussi que la recherche du vrai ne s’enferme pas dans des formules fixes, cette recherche est ouverture de sens, elle donne à penser, s’ouvre à l’interprétation.

Parler en parabole comme le fait Jésus c’est ouvrir un espace de liberté à la pensée, une stimulation de l’intelligence du cœur.

Mc 4.1-9

01 Jésus se mit de nouveau à enseigner au bord de la mer de Galilée. Une foule très nombreuse se rassembla auprès de lui, si bien qu’il monta dans une barque où il s’assit. Il était sur la mer, et toute la foule était près de la mer, sur le rivage.

02 Il leur enseignait beaucoup de choses en paraboles, et dans son enseignement il leur disait :

03 « Écoutez ! Voici que le semeur sortit pour semer.

04 Comme il semait, du grain est tombé au bord du chemin ; les oiseaux sont venus et ils ont tout mangé.

05 Du grain est tombé aussi sur du sol pierreux, où il n’avait pas beaucoup de terre ; il a levé aussitôt, parce que la terre était peu profonde ;

06 et lorsque le soleil s’est levé, ce grain a brûlé et, faute de racines, il a séché.

07 Du grain est tombé aussi dans les ronces, les ronces ont poussé, l’ont étouffé, et il n’a pas donné de fruit.

08 Mais d’autres grains sont tombés dans la bonne terre ; ils ont donné du fruit en poussant et en se développant, et ils ont produit trente, soixante, cent, pour un. »

09 Et Jésus disait : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! »

1ère piste

Le semeur

Première indication sur ce semeur, c’est sa sortie : « il sort ».

Ce premier acte est initiative du semeur. Elle provient de sa décision. Cela peut être l’image d’une décision en Dieu : celle de la sortie du Verbe dans l’incarnation.

Sortir : une nécessité pour créer, œuvrer, donner la vie.

Quelle sortie est bénéfique en moi ?

2ème piste

Semer

Regarder la profusion, quel que soit le terrain, du grain est semé : route, pierre, épines, bonne terre.

Geste large, généreux, qui ne sélectionne pas.

Geste continue que rien n’arrête, pas une seule fois mais toujours semant, sans se lasser.

3ème piste

Des terrains

Il y en a 4 de différents. Que représentent-ils ?

Ils sont à l’image de notre cœur. En nous il y a ces 4 terrains qui coexistent.  En nous, des grains qui se perdent et des grains qui produisent du fruit.

Regardons ce que Jésus dit de nos vies : elles sont fécondes. La Parole semée en nous produit du fruit à raison de 1 pour 30, pour 60, pour 100. Regardons cette alliance entre le don de Dieu et la bonté de notre cœur qui produisent de bonnes choses.

Et regardons aussi ce qui dans nos vies est dureté de chemin, pierre qui dessèche, épine qui asphyxie. Tout ce qui m’empêche d’écouter vraiment, jusqu’au bout et qui se perd au lieu de donner la vie.

Mais regardons surtout Dieu qui continue de semer en moi jusqu’à ce que le chemin soit retourné, les pierres déplacées, les épines desséchées. Espérance de Dieu.

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15 avril 2021 4 15 /04 /avril /2021 12:11
Année 2021 avec l'évangile de Marc 3,20-35

Mc 3/20-35

20 Alors Jésus revient à la maison, où de nouveau la foule se rassemble, si bien qu’il n’était même pas possible de manger.

21 Les gens de chez lui, l’apprenant, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête. »

22 Les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient : « Il est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. »

23 Les appelant près de lui, Jésus leur dit en parabole : « Comment Satan peut-il expulser Satan ?

24 Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir.

25 Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir.

26 Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui.

27 Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté. Alors seulement il pillera sa maison.

28 Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés.

29 Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours. »

30 Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur. »

31 Alors arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler.

32 Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent. »

33 Mais il leur répond : « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? »

34 Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères.

35 Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »

1ère piste

Sa famille

Les sien disent qu’ils déraisonnent, ils veulent le ramener avec eux. Cette démarche permet à Jésus de poser un acte fort de libération de tout esprit de clan et d’emprise familiale et introduire l’universalisme de la fraternité : « Qui est ma mère et mes frères ? » Ceux qui font la volonté de Dieu. Mais qu’est-ce que Dieu veut ? Ce qu’il veut, c’est le véritable amour. Cet universalisme rejoint tout homme, toute femme quel que soit sa religion ou son absence de religion : tous, toutes sont frères et sœurs du Christ.

2ème piste

Les fonctionnaires de la religion

Ici l’attaque est une accusation : Jésus aurait partie lié avec Béelzeboul, le chef des démons. Pour lui dirent cela, ils sont descendus de Jérusalem, une manière de dire qu’ils sont mandatés par l’autorité politico-religieuse pour répandre cette accusation.

Jésus déconstruit cette accusation : le chef des démons ne peut pas se chasser lui-même ! Il ne peut pas se combattre lui-même. Par contre Jésus, et c’est ce qu’il explique au verset 27, est en capacité d’entrer dans la maison du fort, le lier, et piller sa maison, lui reprend tout ce sont il s’était emparé (l’esprit des gens)

« Pas de rémission pour l’éternité pour celui qui aura blasphémé contre l’Esprit, le saint ». De quoi s’agit-il ? parole énigmatique en contradiction avec le pardon universel du verset 28. Ce verset a fait couler beaucoup d’encre et de multiples commentaires. Une piste : Dieu ne peut pas pardonner si on refuse consciemment, librement le pardon.

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10 avril 2021 6 10 /04 /avril /2021 17:37
Eléments de spiritualité ignatienne

Mais d’abord : qu’est-ce qu’une spiritualité ?

Une réponse possible pour définir une spiritualité :

*une insistance sur tel aspect de la foi

*un visage du Dieu que l’on privilégie

*des moyens concrets pour vivre de cette foi

Pour en parler je vais d’abord commencer par une remarque préliminaire : la naissance d’une spiritualité est le fruit d’un contexte historique, culturel.

Pour la spiritualité ignatienne, il faut évoquer d’abord qu’elle nait dans une époque de grand bouleversement. Pour faire simple le passage en Europe occidentale du Moyen-Age à l’époque moderne. En gros le passage d’une société où la foi était encadrée par des structures sociales (tout le monde était officiellement chrétien) à un temps qui s’ouvre où la société va peu à peu se séculariser, se structurer, se penser sans référence exclusive à la foi et en dehors des cadres de l’Eglise. Conséquence dont on voit bien l’aboutissement dans la société française aujourd’hui : du 16ème siècle jusqu’à aujourd’hui, la foi va devoir devenir une décision personnelle et ne sera plus une adhésion collective.

Il faut aussi évoquer un courant antérieur à Ignace qui l’a influencé et qu’on appelle la devotio moderna née au 14ème siècle, s’est répandu au 15ème porté par une communauté appelé les frères et sœurs de la vie commune. On peut citer comme nom Gerard Groote. Pour faire bref ce courant spirituel veut initier à une expérience personnelle de Dieu. Ceci est un point central qu’on va retrouver très fort chez Ignace.

Grâce à cette introduction, on peut mieux comprendre les grandes lignes de cette spiritualité. Je vais le faire à partir du cheminement qu’Ignace propose dans les Exercices spirituels

Donc à la sortie du Moyen-Age et à l’entrée dans l’époque moderne, les Exercices inaugure une nouvelle manière de se rapporter à Dieu.

  1. En phase avec le monde qui est en train de naître à son époque, il offre une démarche éminemment personnelle. Il introduit celui qui fait cette expérience à une forte personnalisation de la relation avec Dieu. Il ne s’agit plus d’être soutenu par des structures sociales qui vont peu à peu au cours des 4 siècles suivants se séculariser de plus en plus, mais de faire une expérience qui structure de l’intérieur l’être chrétien.

 

Au n°15 des Exercices, Ignace recommande à l’accompagnateur d’une retraite de « laisser le Créateur agir immédiatement avec sa créature et la créature avec son créateur et Seigneur ».

Nous sommes là il me semble au cœur de la spiritualité ignatienne d’où découle le reste. Il faut saisir l’inouï de cela. En disant cela Ignace pose un principe fondamental de vie spirituelle : « l’homme peut expérimenter Dieu de façon immédiate »[1]

Et cela a pour fondement théologique que tout homme est « capax Dei » comme le dit St Thomas d’Aquin, c’est-à-dire que, rencontrer Dieu immédiatement est une disposition toujours présente en nous.

 

 

Cela a des conséquences pastorales fondamentales :

Tant que l’expérience consciente et reconnue de cette communication n’est pas vécue :

- le christianisme pour beaucoup restera abstrait, cérébral sans lien vital avec sa vie, ou une morale laissé à ces propres forces ou un cadre imposé de l’extérieur…

-le chrétien reste un éternel enfant qui ne sait pas avoir une vie spirituelle adulte, qui a toujours besoin d’être guidé, qui aura toujours besoin de béquille pour marcher.

Il me semble que le confinement a bien mis en valeur cette situation : n’ayant plus la messe, des catholiques n’ont pas su comment nourrir leur foi. On peut parler de misère spirituelle.

Il y a là un enjeu pastoral : comment former des chrétiens adultes ? Peut-être que des progrès ont été accompli quand la formation intellectuelle, théologique, beaucoup d’outils existent pour approfondir la foi au niveau de l’intelligence mais il me semble que la formation spirituelle est toujours déficiente.

Dans la société française, où les chrétiens sont minoritaires, c’est vital de croire, non par tradition, non par contrainte, non par spécialistes interposés, mais de croire par expérience personnelle.

Le verset biblique qui dit le mieux cela c’est l’exclamation de Job : « je ne te connaissais que par ouï-dire mais maintenant mes yeux t’ont vu. » Job 42,5

 

Cela renvoie à un aspect fondamental de la spiritualité ignatienne : c’est une école d’oraison. Celui qui fait les Exercices, quel qu’en soit la durée, apprend à faire oraison et donc se dispose à vraiment rencontrer Dieu, à faire l’expérience de Dieu.

 

Cette expérience personnelle de Dieu se vit dans l’oraison du cœur à cœur et aussi dans les choix que l’on pose. On rencontre aussi Dieu personnellement au cœur de l’acte même de décider. C’est pourquoi ce qu’Ignace appelle l’élection est en fait la motivation des Exercices. La plénitude des Exercices se vit s’il y a matière à faire élection, c’est-à-dire à faire un choix fondamental concernant sa vie. Cela veut dire qu’on peut trouver Dieu dans les choix qu’on fait. L’expérience des décisions est un lieu pour trouver Dieu

Trouver Dieu dans la disposition de ma vie, « ordonner sa vie »[2] dira Ignace.

 

Et pour cela : « il vaut beaucoup mieux, alors qu’on cherche la volonté divine, que le Créateur se communique lui-même à l’âme qui lui est fidèle, l’embrassant dans son amour et sa louange, et la disposant à entre dans la voie où elle pourra mieux le servir à l’avenir »[3]. Dieu se communique au cœur même de la voie qu’on choisit pour le servir. Et cela ne peut se trouver que dans une expérience.

Elle n’est pas quelque chose d’objectif, qui s’imposerait de l’extérieur par voie d’autorité, selon une hiérarchie qui déterminerait le mieux en soi.

La décision ne doit en aucun cas être influencé par la personne qui guide le retraitant. Ignace est très ferme là-dessus. Toujours au n° 15 des Exercices, Ignace écrit : « Celui qui les donne ne penche ni l’incline d’un côté ni d’un autre, mais restant au milieu, comme l’aiguille d’une balance, qu’il laisse le créateur agir immédiatement avec sa créature et la créature avec son Créateur et Seigneur ».

La décision est à chercher et trouver par une attention à ce qui se passe en moi, aux mouvements intérieurs qui m’habitent en faisant les Exercices.

 

 

  1. Comment faire cette rencontre, cette expérience ? En prenant donc les moyens humains que sont ces Exercices qui peu à peu vont me rendre attentifs à ces mouvements intérieurs, à la dynamique de mon désir, pour libérer un vrai désir, le libérer de ce qui l’empêche d’émerger.

 

C’est un cheminement : d’abord ce qu’il appelle un principe et fondement. Ce sont comme les fondations d’une maison pour qu’elle soit solide. Avoir une relation de confiance avec Dieu, un accueil positif de soi, un regard de bonté sur le monde. La vérité oblige à reconnaitre que nous ne vivons pas cela vraiment.

En fait, il s’agit pour Ignace de prendre une décision qui soit vraiment libre. Libre de pression extérieure, mais aussi intérieure. C’est le sens de la première semaine des exercices. Notre cœur et notre intelligence sont blessées et nos décisions peuvent être tordus à cause de cela. Il va s’agir de ne pas se crisper sur un désir qu’on aurait car il va falloir le vérifier. Si je suis crispé, agrippé à une décision, je suis fermé à écouter vraiment ce qui est mon vrai désir à l’image d’une main fermée.  La première semaine va me purifier des fausses images de Dieu, de moi-même qui m’empêche de trouver mon vrai désir, celui qui me rendra vivant et libre. Expérience de guérison, de pardon, de miséricorde. Il expérimente Dieu dans son amour inconditionnel et cela l’amène à entendre que Dieu a besoin de nous. Il nous appelle à le suivre pour travailler avec lui à son projet d’amour et de justice pour ce monde.

 

Au terme de la 1ère semaine, un peu purifié, un peu libéré je vais pouvoir regarder et écouter le Christ. J’entre en 2ème semaine. Et c’est là que va pouvoir se vivre un vrai discernement sur ce que je vais décider.

 

  1. Cette décision va venir de l’émergence du vrai désir qui est mon vrai désir et le désir de Dieu. Elle va se découvrir en faisant attention aux mouvements intérieurs de mon cœur, ce qu’Ignace appelle les « motions ». Elles surgissent en contemplant les mystères de la vie du Christ de l’incarnation à la résurrection.

Une Contemplation portée par la demande de grâce : « Demander ce que je désire : ce sera ici demander une connaissance intérieure du Seigneur qui pour moi s’est fait homme, afin que je l’aime et le suive davantage »[4]

Regarder Jésus, le contempler, nous laisser imprégner de sa vie pour qu’elle passe en nous. Le principe sous-jacent à cette contemplation, c’est qu’on se mets à ressembler à ceux qu’on fréquente. Toute cette 2ème semaine est donc une fréquentation assidue de Jésus pour s’imprégner de son esprit, de ses choix, des pentes de son cœur pour que cela passe en nous. Ceci en regardant et écoutant. Tout en faisant cela, le retraitant est invité à être attentif à ce que cela provoque en lui, les mouvements intérieurs que cela provoque en lui.

Il ne va s’agir de prendre une décision mais de recevoir une décision pour mieux aimer et servir le Christ. Elle se découvrira au plus profond du cœur. Elle n’est pas à chercher à l’extérieur de soi mais à l’intérieur selon le critère de la joie, de la paix, de la force, de bonheur durable.

Joie, paix, force, bonheur durable sont les 4 points fondamentaux du discernement ignatien.

 

  1. C’est en définitive l’amour (amour de réciprocité[5]) qui va guider ce choix selon la première règle de la seconde manière de faire élection : « Que cet amour qui me meut et me fait choisir telle chose, descende d’en haut, de l’amour de Dieu, de sorte que celui qui choisit, sente d’abord en lui, que l’amour plus ou moins grand qu’il porte à la chose qu’il choisit est uniquement pour son Créateur et Seigneur »[6]

 

L’expérience forte de Dieu, de son absolu, se traduit donc par un choix qui est action, service des hommes. Cela fait sortir de la dichotomie prière/action. La prière est louange et service de Dieu. L’action, choisie pour Dieu et vécue selon l’Esprit, est lieu d’union à Dieu, lieu où il se communique.

 

Les Exercices vont permettre à sa foi d’avoir une colonne vertébrale pour prendre une comparaison. Une colonne vertébrale c’est à la fois solide et éminemment souple. Plus besoin d’un échafaudage pour prendre une autre comparaison, extérieur à lui-même.

Le cœur de la spiritualité ignatienne n’est donc pas une théorie mais un chemin à prendre pour faire une expérience de Dieu qui change notre manière de vivre.

 

Si je reprends la définition donnée d’une spiritualité en 3 points :

*une insistance sur tel aspect de la foi :

-Pour la spiritualité ignatienne la foi n’est vivante et crédible que porté par une expérience.

« Je ne te connaissais que par ouï-dire mais maintenant mes yeux t’ont vu » Job

*un visage du Dieu que l’on privilégie

-Pour la spiritualité ignatienne, Dieu est celui qui se communique, qui est proche, dans une relation d’amitié.

*des moyens concrets pour vivre de cette foi

-Une pédagogie de la prière qui débouche sur l’action.

 

 

[1] KARL RAHNER, Discours d’Ignca de Loyola aux jésuites d’aujourd’hui, traduction C.Ehlinger, Le Centrion,1978, page 17

[2] IGNACE de LOYOLA, Exercices spirituels, traduction E.Gueydan, DDB, 1989, numéro 21

[3] n° 15

[4] n° 104

[5] n° 230 à 237

[6] n° 184

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