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14 décembre 2023 4 14 /12 /décembre /2023 15:28
L'interculturalité: un don et une tâche pour nos communautés

Comme chaque année les communautés de Sœurs du Cénacle en Europe-Togo se réunissent pour une session.  Cette année c’était une rencontre de formation à l’interculturalité dont l’objectif était « que chaque sœur, habitée par un nouvel élan, soit prête à oser un pas de plus pour s’engager dans une communauté intentionnelle ».

Nous sommes de plus en plus internationales dans nos communautés, par exemple on peut avoir une communauté avec une sœur suisse, italienne, malgache et des sœurs françaises. Mais il y a des pas à faire pour passer de l’internationalité à l’interculturalité ! Et à l’interculturalité intentionnelle, c’est-à-dire avec la volonté de la faire.

Pour cela la préparation a été confié à 4 sœurs de 3 nationalités différentes : italienne, togolaise, françaises ayant déjà une belle expérience d’interculturalité avec l’aide d’une professionnelle en communication du groupe Nexus qui a préparé avec elles et qui a animé la rencontre.

L’interculturalité peut, si nous nous en saisissons, être une chance pour la vie religieuse et devenir un bon laboratoire pour d’autres situations en y développant un savoir-faire et savoir-être. Elle participe à tout une dynamique de changement pour qu’il y est un avenir et de la vie. Le processus de ces 4 journées a fait jouer l’intelligence collective et l’engagement personnel. Une très belle expérience pour honorer, enrichir nos différentes cultures.

A nous de jouer dans nos communautés et autour de nous.

Article paru sur le site des Sœurs du Cénacle

https://www.ndcenacle.org/actualite/interculturalite-un-don-et-une-tache/

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5 décembre 2023 2 05 /12 /décembre /2023 23:22
 5 attitudes à vivre pour l'Avent...et après!

VEILLER

Il est des temps de ce monde ou de notre propre histoire, où il fait nuit :

nuit de la souffrance, nuit de la solitude, nuit de la foi…

Nuits en attente de lumière, de tendresse, de paix.

Ces nuits nous acculent à un choix :

Ou bien baisser les bras, renoncer.

Ou bien choisir de croire malgré tout, choisir de vivre, choisir de veiller

pour attendre la fin de la nuit.

Car elle viendra !

Heureux celui, celle, qui aura veillé, attendu, cru.

Elle, il, est veilleur d’espérance.

Pour veiller dans les nuits de ce monde ou de sa vie personnelle, le disciple de Jésus, a dans le cœur une lampe qui brille et perce la nuit :

ce monde, nos vies sont définitivement sauvées en lui, définitivement aimées.

Déjà sa vie a vaincu nos morts par sa résurrection.

Alors, veiller, ce sera :

savoir reconnaître sa victoire déjà là dans les plus petites choses,

comme ce qui est en train de naître et s’engager de toute ses forces à la suite de Celui qui a ouvert le chemin.

 

PREPARER 

Préparer son cœur pour que le Christ y fasse davantage sa demeure.

Il est venu un jour du temps pour que chacun puisse l’accueillir au plus profond de sa vie et la transforme.

Préparer c’est offrir toute faiblesse, toute lâcheté, toute souffrance, toute nuit et demander à Jésus de faire sa demeure en elles.

Préparer, c’est ouvrir ma porte pour Dieu y vienne.

Préparer, c’est attendre de lui seul, la justification de ma vie.

« Préparer les chemins du Seigneur » clame le prophète Isaïe.

Ouvrir des chemins en son cœur

Préparer, ce n’est pas s’agiter, c’est plutôt, s’arrêter, se reposer, offrir un espace à Dieu, ouvrir un espace pour entendre la bonne nouvelle qu’il brûle de partager avec moi.

Oui, préparer son cœur, c’est consentir à sa présence, la désirer.

Désirer sa présence, désirer son salut.

Notre monde et nos propres vies ont tant besoin d’être sauvé !

Alors, Jésus se sentira invité, attendu et n’aura pas crainte de nous déranger !

 

ECOUTER

Un jour, Jésus dira bienheureux ceux qui écoutent sa parole et qui la gardent.

Bonheur plus grand que celui d’être sa mère !

Car en fait, Marie a pu porter Jésus en son sein parce que d’abord elle a écouté.

Ecoute attentive et discernante.

Marie n’écoute pas n’importe qui et ne fait pas confiance n’importe comment.

Elle discerne pour savoir si cette parole lui vient bien de Dieu.

Vérification indispensable pour engager une confiance totale.

Ecouter Dieu, c’est lui faire confiance, croire ce qu’il me dit pour pouvoir m’y engager.

Ecouter Dieu, c’est croire que sa seule et unique volonté c’est le triomphe de la vie sur toutes les formes de mort.

Dieu ne me veut que du bien, du bon, du beau, du vrai.

Je peux donc en confiance, m’y abandonné.

Que me soit fait selon ce que tu dis 

 

S’ETONNER

Le mot est trop faible. Y-a-t-il un mot pour dire l’inouï ?

Quoi ! Dieu qui se fait enfant !

Sortir du trop connu pour retrouver l’étonnement.

Pourquoi ce choix de Dieu, cette décision de la faiblesse, de la petitesse, de la vulnérabilité ?

Poser cette question à Dieu dans la prière.

Et pour cela regarder longuement l’enfant de nos crèches :

la Parole créatrice, le Verbe du Père devenu un enfant qui crie, qui a faim, qui a besoin de tendresse…

Une des réponses possibles :

Il est devenu un enfant pour que nous cessions d’avoir peur de lui.

Noël est une subversion de Dieu qui nous dit qu’il n’est pas l’idole toute puissante que nous imaginons.

Il est Vrai Dieu, celui qui veut simplement nouer amitié avec nous.

Et pour cela il prend les chemins de la rencontre qui est faite de partage et d’humilité.

Dieu a pris nos chemins. Saurons-nous prendre les siens ?

 

SE REJOUIR

A cause de Jésus Christ !

Me réjouir de le connaître, de l’aimer.

Peser avec amour tout ce que ma foi me donne.

Que serai-je sans lui ?

Ma vie ne vient pas du hasard mais vient d’un désir aimant de Dieu.

Ma vie ne court pas vers le néant mais s’achemine vers une plénitude d’existence.

Je suis aimé/e.

Se réjouir du changement de regard que ma foi opère : changement de regard sur le monde, les autres et moi-même !

Un monde, les autres, moi-même…à aimer.

Se réjouir de cette grâce donné, qui est tâche confiée.

Se réjouir de cette tâche confiée qui est grâce donnée.

Se réjouir des plus petites choses du quotidien avec un regard exercé à y découvrir les miettes de charité qui y sont cachés.

 

 

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11 novembre 2023 6 11 /11 /novembre /2023 22:55

Les chansons peuvent être aussi des lieux de méditation quand elles ont goût d’Evangile.

Celle-ci est chantée par Zaz  sur des paroles de Jean-Jacques Goldman

1-Ecouter et voir une première fois cette video :

https://www.youtube.com/watch?v=W4DTYmmTsyQ      

2-Sentir comment cette chanson vous touche :

La voix, la musique, les paroles, les images.

3-Lire les paroles et méditer ces paroles

 Si j'étais l'amie du bon Dieu.
Si je connaissais les prières.
Si j'avais le sang bleu.
Le don d'effacer et tout refaire.
Si j'étais reine ou magicienne, 
princesse, fée, grand capitaine,
d'un noble régiment. 
Si j'avais les pas d'un géant.
Je mettrais du ciel en misère,
Toutes les larmes en rivière,
Et fleurirais des sables où filent même l'espoir 
Je sèmerais des utopies, plier serait interdit,
On ne détournerait plus les regards.
Si j'avais des milles et des cents, 
Le talent, la force ou les charmes,
Des maîtres, des puissants.
Si j'avais les clés de leurs âmes.
Si je savais prendre les armes,
Au feu d'une armée de titans.
J'allumerais des flammes,
Dans les rêves éteints des enfants.
Je mettrais des couleurs aux peines.
J'inventerais des Éden.
Aux pas de chances, aux pas d'étoiles, aux moins que rien.
Mais je n'ai qu'un cœur en guenille, 
Et deux mains tendues de brindilles.
Une voix que le vent chasse au matin.
Mais si nos mains nues se rassemblent,
Nos millions de cœurs ensembles.
Si nos voix s'unissaient,
Quels hivers y résisteraient ?
Un monde fort, une terre âme sœur,
Nous bâtirons dans ces cendres
Peu à peu, miette à miette, 
goutte à goutte et cœur à cœur.
Peu à peu, miette à miette, 
goutte à goutte et cœur à cœur.

Lesquelles me touchent le plus ?

4-A nouveau écouter et voir cette video :

https://www.youtube.com/watch?v=W4DTYmmTsyQ  

 

Et me laisser rejoindre par l’espérance qui est chanter là.

5- Ouvrir la Bible        

  • Le projet de Jésus : Luc 4, 16-21
  • L’action de Jésus : Luc 7,20-22
  • L’espérance de Jésus : Luc 6,20-26

6-Parler à Jésus à partir de cette chanson et de ces textes bibliques

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5 novembre 2023 7 05 /11 /novembre /2023 15:52
Tableau de Klimt : Mère et enfant

Tableau de Klimt : Mère et enfant

01 Seigneur, je n'ai pas le cœur fier ni le regard ambitieux ;

Je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent.

02 Non, mais je tiens mon âme égale et silencieuse ;

 Mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère.

03 Attends le Seigneur, Israël, maintenant et à jamais.

Ps 130

 

Ce psaume fait partie du groupe de 15 psaumes qu’on appelle les psaumes des montées de120 à 134. On les appelle ainsi parce qu’ils auraient été entonnés par les pèlerins à Jérusalem en approchant des marches du temple.

Parmi ces 15 psaumes celui-ci est particulier, il donne l’impression que le pèlerin s’est arrêté et qu’il vit un moment de solitude, de réflexion sur lui-même et sur son chemin de foi.

C’est la prière d’une personne mais aussi tout un peuple

Déclaration d’humilité d’un peuple qui a fait le deuil de grandeur politique pour trouver sa vraie grandeur ailleurs :

Être aimé-e comme peut l’être une enfant dans les bras de sa mère

Mais qui est cet enfant dans les bras de sa mère ?

C’est aussi chacun-e de nous. Et ce fut aussi Jésus dans la confiance. Dans les bras de Marie.

Mais comment arriver à être dans les bras de Dieu dans la confiance ?

Ou plutôt quels sont les obstacles qui empêchent de vivre cette confiance et cette paix ?

Le psaume nous donne un chemin :

Ni cœur fier ni regard ambitieux ; ne pas poursuivre de grands desseins, ni merveilles qui nous dépassent. Mais ne tombons pas dans le piège d’une humilité mal placée. Il s’agit des obstacles d’une fausse fierté, d’une fausse ambition, de faux désirs qui abime le cœur.

Il y a au contraire de belle fierté, de belle ambition de beau désir qui établissent dans la paix.

Comment faire le tri pour rejeter les premières et accueillir les secondes ? Peut-être en écoutant le prophète Michée :

« Accomplir la justice, aimer avec tendresse, et de marcher humblement avec ton Dieu » Mi 6,8

En fait ce psaume nous parle d’un bonheur qui n’est pas dans le succès, les performances hors du commun mais qui se trouve dans le silence pour vivre une intimité avec soi-même et avec Dieu. En fait accueillir le don d’une présence cachée au plus profond de nous. Présence maternelle dont nous parle Osée et Isaïe :

« Je le guidais avec humanité, par des liens d’amour ; je le traitais comme un nourrisson qu’on soulève tout contre sa joue ; je me penchais vers lui pour le faire manger » Os 11,4

« Vous serez nourris, portés sur la hanche ; vous serez choyés sur ses genoux. » Is 66,12

 

Pistes pour méditer :

1ère piste :

Ce pourrait être apprendre par cœur ce psaume, l’apprendre par le cœur.

2ème piste :

Regarder Jésus dans les bras de Marie. M’emplir les yeux de sa confiance pour qu’elle entre en moi doucement.

3ème piste :

Ecrire à mon tour ce psaume avec l’expérience qui est la mienne.

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21 octobre 2023 6 21 /10 /octobre /2023 23:29
Prix des lecteurs de la CCBF 2023 « Contre le cléricalisme, retour à l’évangile »

Toutes et tous, disciples-apôtres, selon l’évangile Variations à partir du livre Contre le cléricalisme, retour à l’Évangile 

Cela fait déjà bien longtemps que résonne en moi l’injonction de Jésus : « N’appelez personne votre père sur la terre, car vous n’avez qu’un seul Père, celui du ciel, et tous vous êtes frères » (Mt 23,9). De là à trouver insupportable l’inflation des titres « Père » et, pis encore « Mon Père », adressés avec dévotion à tout prêtre diocésain, en toute occasion, quand ce n’est pas, tel un refrain incantatoire, au tournant de toutes les phrases, il n’y a qu’un pas, désormais franchi pour moi. Dès lors, vous comprendrez aisément que, sans prétendre ni pouvoir changer grand-chose à cette déviation récente (où est-il le temps où l’on parlait plus objectivement de Monsieur Vincent, du Curé d’Ars ou de l’Abbé Pierre ?), j’évite pour ma part le titre de « Père » accolé à mon nom, préférant l’apposition « prêtre » – éventuellement « du diocèse de Poitiers » – à seule fin de faire savoir ma fonction ecclésiale, par honnêteté à l’égard de mes interlocuteurs ou lecteurs. En outre, dans le contexte des paroisses rurales que je sers à présent, j’encourage l’emploi de mon prénom – nom de baptême – ou, à défaut, l’appellation « frère », déjà commune à certains ordres religieux et, en tout cas, moins ambiguë que la soi-disant paternité systématiquement attachée à tout prêtre catholique.

Fort de cette conviction, je me suis bien sûr tourné vers le texte évangélique sous-jacent à la prise de conscience ici évoquée. J’eus alors l’immense satisfaction de découvrir que :

- a) la parole en question n’est pas isolée ou dite en passant, mais soulignée par une stratégie rhétorique insistante ;

- b) elle ne concerne pas le seul titre de « Père », mais s’étend à d’autres expressions comme « rabbi » (maître-docteur) ou encore « dirigeant » (grec kathègètès : même radical que dans le mot « hégémonie »), susceptibles d’induire une hiérarchie, non seulement de fonctions mais quasiment de qualité ontologique affectant la personne ainsi désignée ;

- c) la justification théologique d’un tel interdit, non seulement en appelle à la paternité de Dieu, mais affirme du même coup la condition fraternelle des disciples ayant consenti à suivre Jésus sur le chemin du seul Dieu et Père de tous les humains. Or – et nous changeons de registre – je suis frappé aussi du fait qu’en grec, langue chrétienne des Écritures, le même mot désigne le frère ou la sœur, moyennant les variantes infimes de la déclinaison grammaticale permettant de distinguer les genres masculin et féminin. Ainsi, contrairement au latin et, me semble-t-il, le grand nombre des langues européennes où les deux mots sont totalement différents, le masculin pluriel du mot grec « frères » embrasse aussi bien le féminin pluriel de notre mot « sœurs » (adelphoi – adelphai). Dès lors, je me suis réjoui grandement du fait que la nouvelle traduction du missel ait spécifié « frères et sœurs », tant pour le Confiteor qu’au Memento des défunts, ce que je faisais moi-même depuis longtemps. Il se trouve, en effet, qu’en français moderne le mot « frères », de même d’ailleurs que le mot « hommes », n’est pas toujours compris comme impliquant aussi les femmes. Sur ce dernier point, il faut reconnaître qu’en français (contrairement au grec et au latin), nous souffrons de 2 n’avoir qu’un seul mot « homme », tant pour l’humanité en général que pour l’être masculin en particulier.

Nous devrons donc être particulièrement attentifs à cela lorsque nous traduisons les textes du Nouveau Testament. Prenons deux exemples concernant le quatrième évangile : s’il est parfaitement normal de dire, au sujet de Nicodème : « Il y avait un homme parmi les pharisiens » (Jn 3,1), en revanche, on ne saurait dire de la femme qui accouche (Jn 16,21) qu’elle se réjouit qu’un homme soit venu au monde. Il faut évidemment dire qu’elle est tout à la joie qu’« un être humain soit venu au monde », que le bébé soit garçon ou fille. Un minimum de tact pourrait en la matière aider à lever bien des incompréhensions, au regard de revendications féminines, parfaitement légitimes. De même encore, on devra éviter d’ajouter sans cesse le mot « homme », absent du texte grec, sous prétexte de rendre la phrase plus coulante. Ainsi de l’expression « tout homme qui », censée traduire les multiples constructions grammaticales exprimant en grec la généralisation, à l’instar de notre disgracieux mais indéfini pronom relatif « quiconque ». Si donc l’expression « frères et sœurs » (selon l’ordre alphabétique !) tend heureusement à se généraliser dans les monitions liturgiques, plutôt que la traditionnelle adresse « mes chers frères », prononcée à l’encontre de toute l’assemblée, je m’étonne que la lecture des épîtres continue de s’ouvrir sur l’entête « Frères ». Qu’attendons-nous pour dire « frères et sœurs » ? Rien, en effet, ne s’y oppose : d’une part, cette entête n’est pas dans le texte, mais constitue un ajout proprement liturgique ; d’autre part, à supposer que Paul ou l’un des apôtres en personne se fût adressé lui-même à notre assemblée, il est clair que dans leur langue grecque le mot « frères » eût désigné aussi bien les « sœurs », moyennant la convention d’un accord grammatical au masculin pluriel. Bref, ces suggestions pourront paraître mineures. En tout cas, elles seraient extrêmement faciles à mettre en œuvre et pourraient déjà contribuer à l’instauration d’un meilleur climat dans les relations hommes-femmes, aussi bien qu’entre ministres ordonnés et simples fidèles, qualifiés de « laïcs » (étymologiquement, référence au peuple de Dieu – grec laos). Ainsi, la réserve exprimée à l’égard de l’appellation « Père » ou « mon Père », convient au texte évangélique où Jésus lui-même nous renvoie à notre commune condition de frères-sœurs.

Dès lors, comment ne pas évoquer aussi le texte johannique signifiant l’institution de l’Église, à l’heure de la Croix, sur la seule base de relations familiales : « Voici ton fils – Voici ta mère » (Jn 19,26-27) ? Du fait de recevoir pour lui-même la Mère de Jésus, le Disciple bien-aimé se trouve qualifié comme frère, donc aussi héritier de Jésus, anticipant l’ecclésiologie de « l’Église famille de Dieu », chère aux épiscopats africains.

Paul lui-même, dans les ouvertures de ses nombreuses lettres, tant authentiques que posthumes, évitera pour lui-même et ses proches tout vocabulaire hiérarchique, préférant parler de frères, collaborateurs ou camarades, apôtres comme lui, face à des communautés elles-mêmes nées de la vocation apostolique, enracinée dans le mystère pascal de Jésus Christ, l’envoi des disciples et le don de l’Esprit. Malgré l’expression d’une tendresse quasi maternelle à l’égard de ses communautés, Paul ne fait pratiquement pas recours au vocabulaire paternel dans l’exercice de l’autorité apostolique. Seules les épîtres pastorales, beaucoup plus tardives et déjà marquées de pratiques quasi cléricales (ainsi le souci de classer les baptisés en différents ordres), valoriseront la paternité de l’apôtre à l’adresse des jeunes disciples Tite et Timothée, quasiment des « fils » attachés au père spirituel, d’ailleurs mort depuis longtemps. Encore faut-il ne pas généraliser, encore moins institutionnaliser, le rapport père-fils, ainsi vécu à titre posthume, en dehors donc du contrôle de Paul, très prudent en la matière, 3 comme l’attestent les épîtres authentiques, voire la première vague de lettres posthumes ou « pseudépigraphes ».

Surtout il apparaît que, dans l’énorme dossier paulinien (tant les Actes des Apôtres que les trois vagues d’épîtres « de » Paul), de nombreuses femmes se trouvent associées au ministère de l’Apôtre, nous rappelant du même coup que Jésus lui-même ne pratiquait aucune discrimination à l’égard des femmes. Transgressant au besoin les tabous de l’époque, Jésus leur manifeste la même bienveillance qu’à leurs collègues masculins et leur intime les mêmes exigences de l’ordre de la foi. Parfois même, particulièrement dans l’évangile selon Jean, des personnages féminins paraissent occuper des postes symboliquement très forts. Ainsi de Marie de Magdala, désignée par Jésus ressuscité comme l’apôtre par excellence, ou encore la Samaritaine, figure exemplaire de la mission, sans oublier Marie de Béthanie et sa sœur Marthe, l’une et l’autre modèles de foi, incarnant chacune à sa façon l’idéal du/de la disciple. Pour en revenir au temps de Paul, il est clair que les nombreuses femmes œuvrant à ses côtés ne sont pas de simples assistantes, mais exercent des fonctions d’autorité, notamment dans le cadre des Églises domestiques (Lydie, Chloé, Phoebé), voire sous un mode transversal, à la façon du couple omniprésent de Priscille et Aquila. L’une d’elles, Junie, se voit même reconnaître par Paul le titre d’apôtre, en compagnie de son époux Andronicus (Rm 16,7). Il faudra toute la malveillance, voire la bêtise, d’une longue lignée d’éditeurs et traducteurs masculins pour que l’apôtre Junie se retrouve travestie en un masculin Junias, jugé plus compatible avec le titre d’apôtre.

Bien d’autres exemples de traductions inconsciemment machistes méritent d’être dénoncées et corrigées. Là encore, c’est peu de chose, mais cela pourrait aider à « déminer » le terrain, pour peu que chacun s’y montre attentif. À dire vrai, la difficulté de fond provient de la confusion entretenue entre les Douze, au sens particulier, et les Apôtres en général, au premier rang desquels figure le grand saint Paul, lequel, n’étant évidemment pas du nombre des Douze, n’en est pas moins l’Apôtre par excellence. De même, Marie de Magdala, apostola apostolorum (f.sg/m.pl), apôtre envoyée auprès des « frères-sœurs » disciples, dont les Douze, eux-mêmes destinés à la mission apostolique, parce qu’envoyés par Jésus lui-même (avant et après sa résurrection).

Il se trouve, en effet, qu’à partir de la Pentecôte et le don effectué de l’Esprit Saint, les Douze tendent à disparaître et se fondre dans le groupe infiniment plus large des Apôtres, sans doute de composition mixte (hommes et femmes), sans penser à la parité, impensable à l’époque. Jésus lui-même n’avait-il pas, dès le temps de la vie publique, démultiplié le nombre des envoyés, autrement dit apôtres, selon la tradition lucanienne des soixante-douze (Lc 10,1-12) ? Ou bien encore, sollicité par les Douze désireux de se réserver une place de choix dans le Royaume, Jésus n’a-t-il pas répondu que leur fonction propre serait eschatologique, donc sans effet historique ? (Mt 19,28). Saint Pierre de son côté, au tout début du livre des Actes, plaidant pour qu’un successeur soit trouvé à Judas, reconnaissait aux Douze la mission d’être témoins de la totalité du parcours historique de Jésus, jusqu’à sa mort-résurrection et depuis le baptême conféré par Jean, d’où le fait que les Douze soient nécessairement tous galiléens (Ac 1,21-22). Mais, entre le temps de Jésus et l’horizon eschatologique, les Douze n’ont ni fonction propre, ni succession établie. Alors prime la mission confiée aux Apôtres, bien plus nombreux que les Douze, ainsi qu’à leurs successeurs, y compris les ministres de différents ordres, que l’Église saura se donner en fonction de ses besoins, à commencer par les Sept de Jérusalem, d’abord voués au service des 4 tables puis eux-mêmes directement engagés dans l’action missionnaire, avec les pionniers que seront Étienne et Philippe. Ainsi le ministère apostolique s’organise-t-il, dès les débuts à Jérusalem et bien au-delà, en fonction des besoins et exigences de la mission, y compris l’animation des communautés locales, avec le ministère collégial des anciens (presbytres), en charge tant de la vigilance que du service (épiscopes et diacres : Ph 1,1), avant que ces trois dimensions (collégialité, gouvernance, service) ne soient distinguées et réparties au sein de l’Église locale. Rappelons-nous aussi que les récits d’appel puis d’envoi des Douze conservent des traces de la distinction première entre les titres et qualités de disciples, Douze, et apôtres. En tout cas, il serait sans doute fécond et très prometteur que, cessant de référer le ministère apostolique au seul modèle des Douze, nous prenions mieux en compte les réalités plurielles et les formes diverses de la Mission chrétienne, en ses tout débuts, justement désignés comme les temps apostoliques.

Revenant donc au premier âge de l’Église (qui n’est plus et pas encore le temps des Douze) et relisant d’un œil neuf tant les Actes des Apôtres et les lettres de Paul que, de façon indirecte, les évangiles eux-mêmes, nous serons surpris de voir reconnaître aux femmes une place singulièrement importante dans la vie des communautés. Outre les quelques cas personnels, évoqués plus haut, arrêtons-nous un instant au tableau suggestif de l’assemblée à Corinthe, du temps même de Paul. Alors que l’apôtre reconnaît le bien fondé d’une différenciation vestimentaire entres hommes et femmes, conformément aux usages du temps, en revanche, il considère comme allant de soi la pratique communautaire qui place sur un strict plan d’égalité « tout homme qui prie ou prophétise » (1 Co 11,4) et, selon les mêmes mots, « toute femme qui prie ou prophétise » (1 Co 11,5), les deux fonctions consistant à énoncer à haute voix, tant la parole qui de l’assemblée monte vers Dieu (prière) qu’inversement la parole qui de Dieu descend sur l’assemblée (prophétie). Quant au vêtement lui-même, en l’occurrence le fait que la tête des femmes soit couverte (un léger voile, un pan du manteau, voire une coiffure plus ou moins savante, à l’instar des sculptures gréco-romaines de l’époque), il s’agit en tout cas pour Paul de signifier l’autorité (exousia) reconnue aux femmes dans l’assemblée chrétienne, au regard même des anges, ainsi sollicités à titre de témoins d’une réalité pour le moins sacrée (1 Co 11,10). Là encore, il faudra toute la bêtise du machisme triomphant pour que traducteurs et commentateurs parlent de l’autorité subie par les femmes, littéralement : leur soumission, comme s’il était impensable qu’elles puissent exercer quelque autorité que ce soit au sein de l’assemblée chrétienne.

Finalement la clé de lecture, sublime et décisive, ne se trouverait-elle pas dans le fameux passage de Ga 3,27-28, niant toute pertinence aux ségrégations socioculturelles (ni Juif ni grec, ni esclave ni personne libre), du fait même de la commune condition filiale inhérente à la réception de l’unique baptême chrétien ? Certes, on est encore loin d’une réelle pratique de l’égalité fondamentale ainsi affirmée. Il n’empêche qu’elle se trouve comme gravée dans le marbre de la Parole de Dieu et qu’à ce titre nul chrétien (ou chrétienne) ne saurait en contester la pertinence. Or, il est aussi proclamé dans la même phrase, quoiqu’un peu différemment, qu’« il n’y a pas masculin et féminin ». Certes la distinction entre hommes et femmes garde toute sa valeur, elle s’avère constitutive de l’idée même d’alliance. En revanche se trouve bannie de l’économie nouvelle révélée en Christ, toute forme de compétition binaire, rivalité ou concurrence relevant d’une stupide guerre des sexes, non pas tant les individus, hommes et femmes, que les principes identitaires, ici exprimés à l’aide des catégories grammaticales du masculin et féminin.

On  pourrait dès lors tenir pour inacceptable, d’un point de vue évangélique, que le ministère de représentation de l’unique Seigneur, lui-même mort d’avoir combattu toute forme de discrimination sociale ou religieuse, soit grevé d’une ségrégation quasi ontologique, excluant a priori les membres féminins de l’unique Corps du Christ ressuscité. Certes, la référence exclusive au soi-disant modèle des Douze, auxquels nul ne reprochera d’avoir été des hommes masculins, puisque inspirés de la figure des douze fils de Jacob, éponymes des douze tribus d’Israël, aura eu longtemps pour effet d’occulter la question d’un accès féminin aux ministères de l’Église.

La recherche exégétique, tant sur le rôle propre aux Douze que sur les modes de fonctionnement des premières communautés chrétiennes, devrait aider l’Église catholique à se libérer de l’obligation morale qui semblait s’imposer à elle, à savoir n’ordonner aux trois degrés du ministère apostolique que des hommes masculins. En tout cas, la double référence biblique et théologique ici proposée pourrait s’avérer plus décisive que d’autres arguments, tant féministes que sociologiques, certes recevables en soi, mais dont on pourra toujours dire qu’ils ne s’appliquent pas spécifiquement à l’objet propre qu’est l’Église du Christ, distincte de toute autre forme de société humaine.

Dès lors, pour nous, il s’agira moins d’envisager des fonctions ou ministères proprement féminins, revenant à perpétuer la bipolarité remise en cause dans la lettre aux Galates, que tout simplement offrir aux femmes chrétiennes le plein accès aux ministères reçus de la Tradition ecclésiale, sans discrimination ni ségrégation a priori.

Certes, ce qui est dit là est infiniment plus difficile à entendre et à mettre en œuvre que nos modestes propositions relatives aux titulatures ecclésiastiques. Raison de plus pour agir sans tarder sur ce qui paraît simple : tout se tient, et nous ne progresserons pas dans notre refus du cléricalisme, si nous ne sommes même pas capables de bouger et faire bouger ce qui pourrait bien n’être que détails ou effets de mode, néanmoins lourds de sous-entendus et préjugés non clairement élucidés.

Bref, si la question de l’accès féminin aux ministères est une pièce essentielle du dispositif qui pourrait sortir l’Église catholique des ornières du cléricalisme, entretenu par, sinon fondé sur la séparation-sacralisation du clergé masculin, il ne faudrait pas non plus oublier que rien ne progressera sans l’application stricte des consignes du Seigneur relatives à l’exercice de toute autorité, notamment chez Matthieu. Tant la critique féroce opérée par Jésus à l’égard des pharisiens hypocrites, imbus de leur pouvoir et assoiffés de reconnaissance sociale, que la mise en valeur des pauvres et petits, à commencer par les enfants, jusqu’à oser proposer un parfait chamboulement des hiérarchies humaines, les premiers étant tenus pour derniers, et réciproquement, selon une logique révolutionnaire (au sens étymologique du terme), également célébrée dans le chant programmatique du Magnificat, dans l’évangile selon Luc.

Il se trouve en outre que l’évangile selon Matthieu, le plus explicite quant à l’assurance future de l’Église, sinon sa puissance au moins spirituelle, renferme aussi la charte indépassable des Béatitudes, liant la promesse de bonheur inhérente à l’Évangile, Bonne Nouvelle du don de Dieu, à l’esprit de pauvreté, sous-jacent aux attitudes, tenues pour exemplaires, de justice, douceur et paix, compassion et miséricorde, droiture d’intention et capacité d’endurer les persécutions, à commencer par les incompréhensions et malveillances internes à l’institution ecclésiale.

Là se trouvent sans doute les plus efficaces anticorps, opposables tant aux maladies affectant les âmes et les cœurs des disciples, qu’aux épidémies dévastatrices du corps entier de l’Église. L’idée même d’emprise, qu’elle soit purement spirituelle ou s’en prenne aux corps eux-mêmes, cristallise toutes les formes d’abus de pouvoir, autoritarisme ou démagogie, susceptibles d’atteindre les plus  nobles institutions, voire les personnes les plus en vue, surtout lorsqu’elles se montrent avides d’une position dominante. Il ne devrait absolument pas en être ainsi en Église.

Aucune excuse n’est recevable, pas même l’ignorance ou l’oubli des Écritures, tellement explicites en la matière. Laissons donc retentir en nous la litanie des clés du Royaume voulu par Jésus : « Ne dites à personne Père, car vous n’avez qu’un seul Père, qui est aux cieux et que vous êtres tous frères… Quand vous priez, jeûnez, partagez, ne vous donnez pas en spectacle comme les hypocrites… Le plus grand parmi vous sera le plus petit, et celui qui commande tel celui qui sert… Heureux les pauvres, les doux, les humbles, les justes, les miséricordieux, les pacifiques… ».

N’oublions pas non plus le formidable manifeste de l’épître aux Galates 3,27-28 : « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ. Il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni [personne] libre, il n’y a pas masculin et féminin, car vous tous, vous êtes un dans le Christ Jésus ».

Apprenons aussi à mieux connaître l’Écriture, telle qu’éclairée par le travail des exégètes adonnés à en scruter les moindres détails, au plus près des langues d’origine, et nous comprendrons mieux que les Apôtres ne sont pas seulement les Douze et qu’en conséquence les femmes aussi jouent un rôle important dans les communautés chrétiennes des temps justement dits apostoliques.

Acceptons aussi de reconnaître les dégâts d’un modèle patriarcal, voire machiste, dès le stade des traductions et interprétations textuelles. Dès lors, faisons nôtre la belle image johannique de l’Église famille de Dieu, et vivons le bel et fort impératif d’une philadelphia qui soit l’affaire de tous, frères-sœurs, disciples-apôtres, dans un esprit de service qui prenne le dessus des ego surdimensionnés et s’attache ainsi à balayer toutes formes d’emprise, abus de pouvoir, autoritarisme et centralisation, opérées au détriment des plus petits, ces derniers pourtant appelés à être premiers.

Bref, osons faire nôtre le programme suggéré par cette sorte de quatrain proposé en final de notre petit livre :

1. Non plus des pères mais rien que des frères, non seulement des frères mais aussi bien des sœurs.

2. Non plus seulement les Douze mais des apôtres divers, hommes et femmes, hors compétition masculin-féminin.

3. Non plus des grands à la façon du monde, mais d’abord des petits, humbles et pauvres de cœur.

4. Non plus des dirigeants, aux ambitions de managers, mais de simples pasteurs, proches et dévoués à chacun.

Je m’arrêterai là, vous invitant bien sûr à travailler le petit livre que vous avez voulu récompenser – et je vous en remercie infiniment – mais bien davantage encore à lire et relire, étudier et méditer les textes bibliques sous-jacents à ce modeste essai. Oui, si nous voulons nous engager « contre le cléricalisme », il n’est sans doute meilleur chemin que le « retour à l’Évangile ».

 

Yves-Marie Blanchard Issy-les-Moulineaux, le 14 octobre 202

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14 octobre 2023 6 14 /10 /octobre /2023 15:55
peinture de www.evangile-et-peinture.org   www.bernalopez.org

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EVANGILE

38 Chemin faisant, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut.

39 Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.

40 Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. »

41 Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses.

42 Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »

Luc 10, 38-42

 

Pistes de méditation

1ère piste

Jésus est invité dans une maison habitée par deux sœurs, Marthe, Marie et leur frère Lazare. Un trio étonnant car il n’est pas fait mention de conjoints. On ne sait rien de cela, seulement qu’ils sont des ami-es de Jésus. Pourquoi cela ? Peut-être pour signifier que chaque personne est d’abord elle-même avant d’être femme de…ou mari de…

Prendre conscience que Jésus a eu des ami-es, que chaque personne était unique à ses yeux.

Ma relation avec Jésus est-elle de l’ordre de l’amitié ?

2ème piste

Jésus et Marie sont en train de parler. Ecoute et parole réciproque.

Regardons-les. Sentons le bonheur de cette rencontre

Goutons ce bonheur aussi car moi aussi je suis avec Jésus.

3ème piste

Jésus écoute Marie. Il lui parle.

Comprenons que le désir de son cœur, c’est qu’on prête attention à ce qu’il dit, qu’on l’écoute.

Offre-lui la joie de ta présence

Ecoute ce qu’il te dit au profond du coeur

4ème piste 

Marie offre à Jésus ce que désire son cœur. Elle lui offre un cœur qui écoute « elle restait à écouter sa parole ».

Regardons-la désirant cette place de disciple que seul Jésus à l’audace de lui accorder. Il l’institut disciple. Regardons-les briser les limites que la société religieuse  leur impose qui interdisait au femmes d'être disciple.

5ème piste

En acceptant Marie comme disciple, Jésus opère une transgression similaire à tant d’autres qu’il a accompli pour faire éclater tout ce qui limite, tout ce qui enferme, tout ce qui exclut.

Qu’est-ce que cela ouvre en moi ? 

6ème piste

Jésus dit à Marthe : « tu t’inquiètes et tu t’agites ».

Me mettant maintenant avec Marthe,

je peux confier à Jésus ce qui m’inquiète et m’agite.

Sentir qu’il m’écoute

 

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3 octobre 2023 2 03 /10 /octobre /2023 20:08
photo de Aletiahttps://fr.aleteia.org/slideshow/en-images-sur-la-place-saint-pierre-une-foule-heteroclite-en-priere-pour-le-synode/

photo de Aletiahttps://fr.aleteia.org/slideshow/en-images-sur-la-place-saint-pierre-une-foule-heteroclite-en-priere-pour-le-synode/

Peux être que beaucoup ne se rendent pas compte de la révolution qui s’est produit ce samedi 30 septembre lors de la veillée œcuménique à Rome qui introduisait le synode sur la synodalité

Je vous invite à la regarder si vous ne l’avez pas fait

https://mailing.ktotv.com/emailing/27510/4218/r16svmoveobmmufhgzmauazhbzmbveyzfbu/emailing.aspx

Peux être que beaucoup ne se rende pas compte de la révolution que cela montre :

La Bible et une icône apporter par des Baptisé-es

C’est elles qui sont sous le dais et pas le pape ou d'autres dirigeants 

Ce sont 2 jeunes qui président la veillée et pas des clercs

L’une et l’autre ont des paroles fortes sur l’Eglise Peuple de Dieu

L'arrivée des responsables religieux, le pape un parmi d'autres.

L'évangile du samaritain lu par une femme

Les intercessions lues par tous les responsables religieux dont 2 femmes.

Et ce très beau geste de chacun et chacune pour saluer le pape comme une reconnaissance de primauté, je l'ai lu comme cela !

Voilà le pas œcuménique que l'on attendait depuis longtemps

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19 septembre 2023 2 19 /09 /septembre /2023 17:32

Prier avec une chanson : la tendresse 

Chanson de Bourvil reprise par Maurane lors de l’émission de télévision : l’aventure inattendue de Mimi Mathy

1-Ecouter et voir une première fois cette video :

https://www.youtube.com/watch?v=f_R34WoiB4Y&feature=youtu.be

2-Sentir comment cette chanson vous touche :

La voix, la musique, les paroles, les visages des Jeunes, de Maurane, de Mimi

3-Lire les paroles et les méditer

On peut vivre sans richesse
Presque sans le sou
Des seigneurs et des princesses
Y'en a plus beaucoup

Mais vivre sans tendresse
On ne le pourrait pas
Non, non, non, non
On ne le pourrait pas

On peut vivre sans la gloire
Qui ne prouve rien
Être inconnu dans l'histoire
Et s'en trouver bien

Mais vivre sans tendresse
Il n'en est pas question
Non, non, non, non
Il n'en est pas question

Quelle douce faiblesse
Quel joli sentiment
Ce besoin de tendresse
Qui nous vient en naissant
Vraiment, vraiment, vraiment

Le travail est nécessaire
Mais s'il faut rester
Des semaines sans rien faire
Eh bien... on s'y fait

Mais vivre sans tendresse
Le temps vous paraît long
Long, long, long, long
Le temps vous parait long

Dans le feu de la jeunesse
Naissent les plaisirs
Et l'amour fait des prouesses
Pour nous éblouir

Oui mais sans la tendresse
L'amour ne serait rien
Non, non, non, non
L'amour ne serait rien

Quand la vie impitoyable
Vous tombe dessus
On n'est plus qu'un pauvre diable
Broyé et déçu

Alors sans la tendresse
D'un cœur qui nous soutient
Non, non, non, non
On n'irait pas plus loin

Un enfant vous embrasse
Parce qu'on le rend heureux
Tous nos chagrins s'effacent
On a les larmes aux yeux

Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu...
Dans votre immense sagesse
Immense ferveur
Faites donc pleuvoir sans cesse
Au fond de nos cœurs
Des torrents de tendresse
Pour que règne l'amour
Règne l'amour
Jusqu'à la fin des jours

Lesquelles me touchent le plus ?

4-A nouveau écouter et voir cette video :

https://www.youtube.com/watch?v=f_R34WoiB4Y&feature=youtu.be  

5- Accueillir la tendresse de Dieu

Dans la Bible :

Livre de Joël 2,13 : Dieu est tendresse

2ème lettre aux Corinthiens 1,3 : Dieu plein de tendresse

Lettre aux Philippiens : La tendresse du Christ Jésus

Lettre de Jacques : Dieu plein de tendresse et de bonté

6-Faire sienne la prière qui est à la fin de cette chanson

Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu...
Dans votre immense sagesse
Immense ferveur
Faites donc pleuvoir sans cesse
Au fond de nos cœurs
Des torrents de tendresse
Pour que règne l'amour
Règne l'amour
Jusqu'à la fin des jours

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5 septembre 2023 2 05 /09 /septembre /2023 21:28
Femmes présentes à la Pentecôte de Alain Duphil

Un lecteur de mon blog a écrit ce texte en écho à mon article Femmes et hommes reçoivent l'Esprit Saint à la Pentecôte (http://aubonheurdedieu-soeurmichele.over-blog.com/2023/05/pentecote-femmes-et-hommes-recoivent-l-esprit-saint.html)

C'est avec plaisir que je le publie. Merci.

Bravo pour cette remarque pertinente sur la présence des femmes à la Pentecôte. Il y a longtemps que je trouvais que certaines icônes ou images n’étaient pas conformes à l’Ecriture en ne représentant généralement que les apôtres avec Marie seule au milieu d’eux pour illustrer la Pentecôte. Cela me fait donc très plaisir de voir Michèle Jeunet mettre cette anomalie en relief et par écrit. Cela montre bien que la culture générale de l’Eglise peut faillir, puisque jusqu’ici, je n’avais jamais entendu quiconque réagir à ces représentations tronquées de la Pentecôte.

Alors quel est le groupe qui a reçu les langues de feu, celui du chapitre 1 des Actes, versets 13 et 14, dont une note de la BJ (Bible de Jérusalem) sur le verset 1 du chapitre 2 affirme qu’il est bien le destinataire de la 1ère pentecôte, ou bien celui des 120 qui a choisi Matthias ? Il y a polémique, mais peu importe car d’une part il y a des femmes dans le premier groupe, et d’autre part il y aura d’autres pentecôtes : la pentecôte dite « de la persécution » en Ac 4,31, la pentecôte des samaritains au chapitre 8, celle dite « des païens » chez le centurion Corneille au chapitre 10, et enfin celle du concile de Jérusalem en Actes 15, 28 : « L’esprit-Saint et nous avons décidé… ».

Pour ma part, il y a longtemps que j’enseigne chaque année à mes confirmands garçons et filles de villages ruraux populaires à lire avec attention Ac 1, 12-14. Dans le but de laisser les jeunes tirer eux-mêmes les conclusions de leur lecture, on prend le temps de repérer le lieu et de compter les personnes présentes : après les Onze, ce sont « quelques femmes » qui sont citées, « dont Marie mère de Jésus, avec ses frères ». Il ne faut pas oublier non plus ces « frères » du Seigneur dont Mc 6,3 nous livre les noms (ainsi que l’existence de leurs sœurs) : « Jacques, José (ou Joseph voir note BJ*), Jude et Simon ».

Onze apôtres, plus Marie, plus les frères du Seigneur, cela fait déjà 16 personnes. Reste à compter (last but not least) les femmes. Il est intéressant de voir que Marie est comptée parmi elles : « quelques femmes dont Marie ».

Pour compter ces femmes et savoir qui elles sont, nous avons de nombreuses références évangéliques en amont de la résurrection ou en amont de la croix :

- Marc (15,40-41) cite, « regardant à distance » de la croix : « entre autres, Marie de Magdala, Marie mère de Jacques le petit et de Joset, et Salomé (…) et beaucoup d’autres encore qui étaient montées avec lui à Jérusalem ». Marc (16,1) cite encore « Marie de Magdala, Marie, mère Jacques, et Salomé » qui achètent des aromates quand le sabbat fut passé.

- Luc (23,48) cite, « à distance » de la croix : « les femmes qui l’accompagnaient depuis la Galilée ». Il les cite aussi à la mise au tombeau (Lc 23,55) : « les femmes qui étaient venues avec lui de Galilée ». Il cite encore les femmes qui « allèrent à la tombe » (Lc 24,1) puis vers les « Onze et tous les autres » (Lc 24,9). Luc (24,10) donne ici des noms : « C’étaient Marie la Magdaléenne, Jeanne et Marie, mère de Jacques ». Luc ajoute : « Les autres femmes qui étaient avec elles le dirent aussi aux apôtres ». En Luc 8,2, l’évangéliste nous donne une liste de ces femmes jugées suffisamment importantes pour que leurs noms doivent nous être connus : « Marie, appelée la Magdaléenne, Jeanne femme de Chouza intendant d’Hérode, Suzanne et plusieurs autres, qui les assistaient de leurs bien. »

- Matthieu (27,55-56) précise qu’à la mort du Christ, « il y avait là de nombreuses femmes qui regardaient à distance, celles-là même qui avaient suivi Jésus depuis la Galilée et le servaient, entre autres Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée. »

- Jean (19,25) introduit un épisode plus restreint carrément au pied de la croix, avec : « Marie sa mère, et la sœur de sa mère (soit Salomé mère des fils de Zébédée selon la note e de la BJ), Marie femme de Clopas, et Marie de Magdala». Cette situation tout près de Jésus crucifié se fait sans doute grâce à la présence rassurante et autorisée de Jean « celui qui était connu du grand-prêtre » (Jn 18, 15-16), c’est à dire « le disciple que Jésus aimait » (Jn 19,26).

En résumé, nous avons les noms de : Marie de Magdala, Marie mère de Jacques, Salomé la mère des fils de Zébédée, Jeanne, Suzanne, Marie la mère de Jésus, et Marie femme de Clopas, 7 femmes en tout, sans compter « beaucoup d’autres encore » de Mc 15,41. Il n’y a pas de raison que ces femmes qui accompagnent Jésus et les apôtres depuis la Galilée ne soient pas pour une bonne partie d’entre elles avec les apôtres au Cénacle pour la Pentecôte, puisqu’elles ont été présentes à la croix et à la mise au tombeau, et puisqu’elles ont été les premières au tombeau au matin de Pâques, et donc les premières à apprendre que Jésus était ressuscité. En effet, le cénacle où Jésus avait fait réserver à l’avance un lieu sûr pour le repas de la Pâque avec ses apôtres, est le seul endroit à Jérusalem où elles peuvent rester comme les apôtres en sécurité, tout en obéissant à Jésus qui les avait « enjoints de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis » (Ac 1,4).

Ces « quelques femmes » (Ac 1,14) sont donc potentiellement une dizaine voire plus, ce qui fait un total de peut-être 30 personnes pour la première Pentecôte, avec presque autant de femmes que d’hommes. Même si par hypothèse, elles n’étaient que 4 ou 5 (« quelques femmes »), il est capital, hyper-important, fondamental, de ne pas les oublier, ni dans nos cœurs, ni sur nos images. Elles sont parmi les premières personnes humaines à avoir reçu l’Esprit-Saint de la Promesse. Et ce d’autant qu’elles étaient les premiers témoins de la Résurrection au matin de Pâques, et qu’elles méritent le titre d’Apôtres des Apôtres en tant qu’envoyées aux apôtres par un Ange, deux Anges, ou Jésus lui-même (Mt 28,10, Mc 16,7, Lc 24,9, Jn 20,18).

Au niveau des disciples d’Emmaüs, la parité fut peut-être respectée aussi, puisque l’un des deux disciples s’appelle Cléophas (Lc 24,18), et pourrait donc être celui dont l’épouse : « femme de Clopas » (Jn 19,25), s’appelait Marie. Auquel cas le deuxième disciple d’Emmaüs serait une disciple.

Alain Duphil

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26 août 2023 6 26 /08 /août /2023 18:37
S'émerveiller de Maurice Zundel

Voici un extrait du livre : S’émerveiller de Maurice Zundel, paroles choisies par Virgile Rochat et Marc Donzé. Editions Cabédita 2023 page 53. Un livre que je recommande: Une merveille…pour s’émerveiller.

« L’immense majorité des hommes ne le savent pas, l’immense majorité des croyants ne le savent pas car l’immense majorité des croyants sont encore tournés vers un faux Dieu, un Dieu extérieur, un Dieu dans l’espace atmosphérique, un Dieu qui contrait, un Dieu qui limite, un Dieu qui menace, un Dieu qui terrifie, un Dieu qui tue, alors qu’Augustin le rencontrait comme la Vie, la Vie de sa vie.

Il s’agit donc pour nous de nous défaire de cette idolâtrie qui est si fréquente chez nous et dans laquelle nous retombons, dès que nous cessons d’écouter , dès que nous cessons de nous émerveiller

Dieu, pourrait-on dire, c’est quand on s’émerveille.

Dieu, c’est quand tout d’un coup on découvre le visage de la beauté ;

Dieu, c’est quand on perçoit une valeur infinie ;

Dieu, c’est quand résonne la musique de l’éternité ;

Dieu, c’est quand l’homme ne se voit plus parce qu’il n’est qu’un regard vers cette Présence qui l’appelle, qui l’aimante, qui l’oriente, qui le délivre en le comblant.

Et tout est là : il s’agit pour nous de recréer toutes les occasions de nous émerveiller, qui ont suscité l’immense procession des œuvres d’art.

Car c’est dans la mesure où nous serons centrés sur cette beauté, toujours inconnue et toujours reconnue, que nous nous quittons sans y penser et que, de nouveau, nous accédons à nous-même en passant du dehors au-dedans et en retrouvant l’attente éternelle de Dieu qui était toujours déjà là, bien que nous fussions si longtemps distraits, absents et inattentifs. »

Maurice Zundel, homélie au Caire en 1961. Repris dans Vie, mort, résurrection p 113

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