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19 novembre 2024 2 19 /11 /novembre /2024 11:52
Fête du Christ Roi? Un fête qu'on peut questionner.

Peut-être êtes-vous comme moi :

J’ai du mal à voir Jésus comme un roi !

D’ailleurs lui-même refuse ce titre en Jean 6,15

Après la multiplication des pains, se rendant compte qu’on veut s’emparer de lui pour le faire roi, il s’enfuit dans la montagne.

Donc un refus net de sa part !

Alors pourquoi avoir eu l’idée de cette fête du Christ-Roi ?

Elle a été créée en 1925 par le Pape Pie XI dans une encyclique Quas primas. Elle avait pour but de combattre l’athéisme, la laïcité et la sécularisation de la société. C’était une volonté de contrecarrer la perte du pouvoir de l’Eglise sur la société, un combat contre les évolutions du monde moderne.

La réforme liturgique de Vatican II a voulu se dégager de ces conceptions et a modifié profondément le sens de cette fête en la changeant de date et en la plaçant à la fin de l’année liturgique, en l’appelant autrement : fête du Christ-Roi de l’univers, pour montrer que c’est la création tout entière qui est appelée à entrer dans la plénitude de la Vie.

Il reste que ce titre de Roi continue d’être dangereux pour l’Evangile. Il est témoin de l’alliance du « trône et de l’autel » qui a tant défigurée la foi au Christ dans l’histoire de l’Eglise.

Si Jésus a refusé ce titre de roi, par contre il a souvent parlé du Royaume.

Mais quel était ce royaume pour lui ?

Un projet de vie selon le cœur de Dieu fait de service, d’accueil, d’égalité, de liberté, de sororité et de fraternité.

Un projet de vie à bâtir ensemble avec tout homme toute femme éprise d’humanité, croyant ou pas.

Un projet de vie que Jésus a vécu et qui est la raison de sa mort.

Un projet de vie à vivre à sa suite.Fête

Fête du Christ-Roi ?

Fête plutôt du projet de vie de Jésus !

A vivre au quotidien.

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5 novembre 2024 2 05 /11 /novembre /2024 16:40
Homélie du 32ème dimanche TO année B: L'obole de la veuve à un temple discrédité par Jésus.

En ce temps-là, dans son enseignement, Jésus disait aux foules : « Méfiez vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. »

Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie.  Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

Mc 12, 38-44

Commentaire

Il est bon que le découpage liturgique n’ait pas isolé le récit de l’obole de la veuve de ce qui précède. En effet il est question de veuve dans ces 2 textes.

Pour entrer dans l’intelligence de ce récit il faut d’abord comprendre ce qu’est une veuve dans le monde biblique et au temps de Jésus. Une veuve c’est d’abord une femme qui est toujours sous la domination d’un homme : un père pour une fille, un mari pour une épouse. Si elle est veuve, elle n’hérite pas de son mari.  Et doit pour survivre se remettre sous la dépendance de sa belle-famille ou de sa famille. La veuve est donc l’exemple même de quelqu’un sans autonomie et à la merci de tous ceux qui la voleront et sans vraiment la possibilité de se défendre. La Bible a essayé de remédier à cette situation par le précepte de la dime : « Lorsque tu auras achevé de prendre toute la dime de tes revenus…tu la donnera aux lévites, à l’immigré, à l’orphelin et à la veuve » Dt26,16. Les scribes dont Jésus dit de se méfier ne le font pas, ils s’enrichissent sur elles de diverses manières : en ne donnant pas cette dime, en demandant une rémunération aux veuves pour toutes démarches et lors de procès. Cette critique des scribes se retrouve aussi en Luc 11,42-48. Ce passage est donc une forte critique sociale et religieuse.

Devant cette situation d’injustice faite aux veuves, on peut se demander si la remarque de Jésus concernant l’offrande de cette femme est vraiment de l’admiration. Prendre sur son indigence, mettre tout ce qu’on possède, tout ce qu’on a pour vivre…pour quoi ? Pour enrichir qui ?  Pour un temple qui s’est transformé en « repaire de brigand » Mc 11,17. Pour un temple qui sera détruit et dont il ne « restera pas pierre sur pierre » Mc 13, 2. Ce passage se situe au milieu de ces déclarations de Jésus concernant le temple. Comme quoi c’est dans un tout un ensemble de textes que peut se faire une interprétation.

Admiration certes de la générosité d’une offrande mais désolation d’une offrande mal placée pour un temple qui n’est plus une maison de prière mais repaire de brigand et pour un Temple qui va être détruit. D’autant plus que comme veuve elle n’avait aucune obligation de le faire et cela pouvait être utilisé autrement pour sa vie, pour celles de ses enfants. De l’argent pour le Temple ? Il y a mieux à faire !

De ce point de vue, ce texte peut nous interroger sur nos interprétations trop faciles, trop immédiates sans lien avec le contexte.

Ce passage peut être aussi une réflexion sur les choix que nous faisons quand on donne de l’argent. Le don est légitime mais pas forcément le receveur.

On peut se demander pourquoi ce don au Temple a semblé légitime à tant de commentateurs de ce passage sans s’interroger sur sa légitimité…

Cela dit ce n’est pas l’interprétation qui est la plus répandue sauf ces derniers temps où on devient plus sensible aux conditions socio-économiques des personnages des Evangiles.

L‘interprétation la plus répandue c’est de voir Jésus admiratif du don de cette femme et faisant la différence entre le don du superflu et le don de l’indigence.

L’autre interprétation également courante, c’est que Jésus voit, dans le geste de cette femme qui donne tout ce qu’elle a pour vivre, le propre don qu’il va faire de sa vie par amour pour nous.

J’aime beaucoup cette phrase de nos amis juifs qui disent que le judaïsme n’est pas une religion du livre mais de l’interprétation du livre. Faisons comme eux par une pluralité de lectures.

Pistes de méditation

1ère piste :

Regardons Jésus, son attention à ce qui se passe autour de lui. Son regard ne juge pas selon les apparences et déplore ces comportements d’orgueil et d’hypocrisie des scribes. Il ne se laisse pas éblouir par ce qui fait du bruit et sait voir ce dont personne ne fait attention, une femme dans un coin dont la pièce donnée n’a pas dû faire le moindre bruit.

Regarder Jésus et m’emplir les yeux de son regard.

2ème piste :

Le comportement des scribes est l’inverse du comportement de Jésus, doux et humble de cœur, qui choisit la dernière place, qui fait ce qu’il dit et dit ce qu’il fait.

Sentir la tristesse de Jésus devant ces comportements si diamétralement opposé à ce qu’il est

Sentir cette tristesse et la laisser me rejoindre

3ème piste

« Tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre » Interpréter cette phrase comme le geste même de Jésus : Il a donné tout ce qu’il possédait, tout ce qu’il avait pour vivre.

Sa vie. Mais pourquoi ? Pour qui ?

Entendre ces deux questions et y répondre

Vous pouvez retrouver cette peinture sur le site :www.evangile-et-peinture.org  

Et sur le site de la peintre : www.bernalopez.org

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11 mai 2024 6 11 /05 /mai /2024 17:37

29 Aussitôt sortis de la synagogue, ils allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André. 30 Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à Jésus de la malade. 31 Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. 32 Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons. 33 La ville entière se pressait à la porte. 34 Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était. 35 Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait. 36 Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche. 37 Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche. » 38 Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. » 39 Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons.

Mc 1,29,39

 

Au tout début de l’évangile selon St Marc, l’évangéliste, nous raconte, on pourrait dire son quotidien ordinaire. Jésus se rend à la synagogue, il est invité dans une maison, celle de Simon et d’André, les 2 frères qu’il a appelé au bord du lac. Une maison où vivent sûrement plusieurs générations : des couples, des enfants, des grands-parents. Cette maison deviendra sa maison à chaque fois qu’il reviendra à Capharnaüm car ce sera pour lui un lieu de paix et d’amitié. C’est bon pour nous de regarder cela car cela nous montre Jésus qui a vécu des choses comme nous, un quotidien comme le nôtre et qui comme nous a eu besoin de lieu d’amitié familiale, fraternelle et sororelle. C’est bon aussi car cela nous invite aussi à ne pas chercher Jésus ailleurs que dans notre quotidien car c’est là qu’il est présent.

Ensuite Marc raconte comment Jésus dans cette maison a eu le souci d’une femme qui était malade et alitée. Arrêtons-nous aux gestes qu’il fait pour elle : il s’approche, c’est-à-dire se fait proche, il l’aide à se lever en la prenant par la main. Goutons la délicatesse de ces gestes et prenons conscience de la symbolique de ces gestes. A travers cette femme, c’est toutes les femmes du monde qu’il rejoint et son refus qu’elles soit comme mortes, « étendues ». Il les veut debout, vivantes, agissantes. Ici pour le service des repas, mais ce sera aussi pour le service de la Parole, de l’évangélisation, de l’annonce de la résurrection comme d’autres femmes de l’Evangile le feront.

Comme cette femme qui s’est mise au service, Jésus aussi se met au service de tous ces gens qui lui apportent leurs maladies. Il est contagieux de santé psychique et spirituelle, c’est pourquoi il peut guérir.

Enfin, le lendemain, on le voit levé avant le jour pour un temps de solitude. Comme c’est précieux pour nous aussi de regarder cela. Il nous est bon de voir l’homme Jésus prier. Il s’autorise des moments de solitude, des moments à lui, pour se « retrouver », pour se « recentrer », pour ouvrir un espace de réflexion, de contemplation. C’est un besoin, c’est un droit, c’est une nécessité vitale pour lui…pour nous. Et il nous est donné comme le fruit de sa contemplation, sa décision. Il va décider d’aller ailleurs, d’élargir le champ de sa vie. Et pour cela partir de Capharnaüm et parcourir la Galilée. C’est le début d’un décloisonnement qui, avec la Pentecôte, ira jusqu’au monde entier. Ici Jésus pose les premières bases d’une sortie de tout particularisme ethnique, clanique, nationaliste.  Faisons comme lui.

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25 mai 2023 4 25 /05 /mai /2023 15:52

« Rentrés en ville ils montèrent à la chambre haute où ils se tenaient habituellement »

Après l’Ascension, voilà ce que firent les disciples de Jésus. Je nous invite à faire comme eux, de monter à la chambre haute et de les regarder. Il nous est bon de regarder cela : ils sont ensemble. C’est une décision qu’ils ont prise, ne pas se séparer et faire communauté.

Une décision par ce que Jésus le leur a demandé mais une décision qui est bien aussi la leur.

Je vous invite à regarder cela parce que cette décision elle est aussi la nôtre à chaque fois que nous faisons des choix de communauté, le choix ne pas rester seul le choix de rejoindre des sœurs et frères quelques soit notre vocation.

Les récits de ce jour nous redisent donc de manière fort la dimension communautaire de notre foi.

Ils sont ensemble…mais que font-ils ?

J’ai envie de répondre qu’ils font une retraite comme nous à certains moments. Il me semble qu’on peut les imaginer se souvenant de tout ce que Jésus avait fait et enseigné comme nous le dit le début des Actes.

Et nous quand nous faisons retraite nous ouvrons le livre de leur mémoire, nous ouvrons l’Evangile pour que les paroles et les actes de Jésus irriguent notre vie, pour que ses yeux deviennent nos yeux, ses mains deviennent nos mains, son cœur devienne notre cœur…

On nous dit qu’ils sont dans l’attente de l’Esprit Saint.

Comme nous à chaque foisque nous ouvrons notre cœur pour laisser l’sprit Saint éclairer nos choix

Ils sont ensemble…mais combien sont-ils ?

Le texte nous dit les apôtres, des femmes, des frères et Marie

Et nous avons même dans ce texte une statistique : au verset 15 , on nous parle de 120 personnes présentes à l’élection de Matthias.

Ça fait beaucoup de monde dans cette chambre haute !

Et il y a Marie.

Et permettez-moi de ne pas la voir silencieuse.

 Marie déjà remplie de l’Esprit depuis l’Annonciation, permettez-moi de la voir aussi enseignant aux disciples les chemins de la foi, l’accès nouveau à Dieu inauguré par son Fils, le royaume de partage et de justice inauguré par lui et qu’elle avait déjà si bien chanté dans son magnificat.

Permettez-moi de l’entendre nous inviter à le contempler pour que nous devenions d’autres Christs

 

Avec cette fête de Notre Dame du Cénacle nous sommes donc au début de ces10 jours jusqu’à la Pentecôte. 10 jours comme un entrainement

à vivre davantage la dimension communautaire de notre fois,

à vivre davantage à l’écoute de l’Esprit,

et à prendre Marie comme maitresse  pour mieux aimer et suivre Jésus.

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4 avril 2023 2 04 /04 /avril /2023 19:17

Pour ce jeudi de la Semaine Sainte nous sommes invités à regarder un geste que Jésus pose avant d’être arrêté et d’être tué.

Au cours d’un repas avec ses disciples, son dernier repas,

il se lève de table, se mets à genoux devant ses disciples et leur lave les pieds. Quel est le sens de ce geste ?

Pourquoi fait-il cela ?

La réponse à cette question est affaire de regard, de contemplation. Regarder ce qu’il fait, écouter ce qu’il dit.  

Le regarder et s’imprégner de lui. S’imprégner de sa manière d’aimer et nous laisser aimer par lui pour ensuite aimer sa manière.

Jésus ne commence pas par parler mais il agit. Alors imprimons en notre cœur chacun de ces gestes :

Il se lève de table ; Il quitte son manteau ; Il met un linge autour de sa taille ; Il verse de l’eau dans un bassin

Il se met à genoux ; Il lave des pieds ; Il est le Maitre, il est Seigneur ; Il est visibilité de Dieu et il est à genoux en serviteur.

Prenons conscience de l’inouï de ce geste : Cela bouleverse nos idées sur Dieu.

Dieu n’est plus en haut, il est en bas, en humble place. Une révolution spirituelle !

Chacun-e de nous peut entrer dans cette scène, se mettre à table avec les disciples.

Jésus s’approche de chacun-e de nous ; Il se met à genoux devant nous. Il nous lave les pieds.

Comment je réagis à cela, à ce Dieu à genoux devant moi ? Refuser comme Pierre tout d’abord ?

Accepter ensuite ? Si j’accepte que Jésus me lave les pieds, j’accepte que Dieu m’aime, que Dieu prenne soin de moi, j’accepte de me laisser aimer par lui. Mais cela m’engage au même geste pour les autres.

La raison de son geste nous est donnée aussi au début du récit

« Sachant que l'heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout »

Jésus donne sa vie jusqu’au bout, jusqu’à l’extrême de la croix. Il en donne le sens par ce geste du lavement des pieds.

Entendons son appel à le suivre : servir à sa manière.

 

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1 avril 2023 6 01 /04 /avril /2023 17:16

https://www.youtube.com/watch?v=nDiSdYMXCBQ

En ce dimanche des Rameaux nous lisons le récit de la mort de Jésus.

Cette année dans l’Evangile de Matthieu chapitre 26 et 27.

Ce récit de la passion reste d’une actualité brulante et de tous les temps.

 

Un homme est arrêté, jugé, condamné, exécuté et de plus il est innocent !

Victime de l’injustice comme l’ont été et le sont encore tant de gens.

Il est l’innocent à qui tous les bourreaux font violence.

Entendre, lire ce récit c’est donc une plongée dans le monde de la violence et de l’injustice des pouvoirs politiques, religieux, claniques, qui continuent de sévir.

Ecouter la passion c’est écouter, regarder le sort de tant de femmes et d’hommes en ce moment.

C’est donc un récit dangereux pour tout pouvoir qui s’arroge le droit de tuer car ce récit est une dénonciation en montrant que Dieu est du côté de ceux qui souffrent.

Le Dieu crucifié, victime de l’injustice est jugement contre toute injustice.

En Jésus, Dieu est donc là, avec nous, non seulement un jour du temps quand il a hurlé de douleur sur la croix, mais aussi de tout temps.

Il crie sa douleur pour tout ce qui dans ce monde pourtant si beau, est défiguré par l’injustice et par l’absurde.

Il est là avec nous, sans mots, mais il est là.

Il nous prend la main, il nous prend dans ses bras pour que, de la douleur, puisse naître peu à peu une détermination, une force pour combattre, une force pour vivre et faire vivre.

« Ayant aimé les siens, il les aima jusqu’à l’extrême ».

Voilà la raison de la croix : un amour en excès.

Une fidélité de Dieu qui va jusqu’au bout.

Il va jusqu’au bout de la non-violence et ne répond pas par la violence à la violence.

Il fait jusqu’au bout ce qu’il a toujours fait et dit.

Reculer devant la croix, cela aurait décrédibiliser tout l‘Evangile. 

Malheureusement, ce n’est pas cette lecture qui a dominé la réflexion chrétienne. Et cette lecture a même atteint le summum des fausses images de Dieu en présentant les souffrances et la mort du Christ comme le prix à payer pour que Dieu pardonne !

On peut légitimement s’indigner devant ce Père qui aurait besoin de la mort de son Fils pour nous pardonner.

« Un Dieu d’amour n’est pas compatible avec un être qui peut être offensé au point de devoir sacrifier son Fils pour rester en paix avec soi-même et se réconcilier avec l’offenseur » Juan louis Segundo [1] 

[1] Juan louis Segundo Qu’est-ce qu’un dogme, Cerf CF n°169 p 507

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25 mars 2023 6 25 /03 /mars /2023 12:51

Pour le 5ème dimanche de Carême nous lisons le récit du retour à la vie de Lazare.

Je vais m’arrêter sur la profession de foi qui est proclamé

En effet Marthe sœur de Marie et Lazare proclame sa foi en Jésus en lui disant :

Tu es le Christ, le Fils de Dieu celui qui vient dans le monde Jn 11,27

Ça devrait nous rappeler une autre profession de foi

Celle de Pierre qui disait :

Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant Mt 16,16

La mise en parallèle de ces deux professions de foi devrait nous amener à une conclusion :

La foi de l’Eglise est autant fondée sur la foi de Marthe que sur celle de Pierre.

C’est curieux qu’on ait si peu mis en valeur cela !

Je vous laisse trouve des réponses !

Autre question qu’on peut se poser :

Comment en est-elle arrivée à cette profondeur de foi ?

Voici une réponse possible :

Vous vous souvenez de cet épisode où Marthe reproche à sa sœur Marie de ne pas l’aider pour la cuisine !

Texte révolutionnaire s ‘il en est dans une société patriarcale qui refusait aux femmes de se mêler des choses de la foi, Jésus leur donne ce droit.

Ce droit il est pour Marie mais aussi pour Marthe.

Et Marthe ce jour-là s’est mise comme Marie à écouter les paroles de Jésus, à regarder ses actes, à réfléchir sur eux, jusqu’à ce jour où elle a pu faire cette confession de foi, fruit de son écoute et de sa contemplation.

Se faisant, elle indique un chemin pour nous aussi

La seule chose à faire est de regarder Jésus, de l’écouter pour que cela transforme peu à peu nos vies.

Nous avons écouté sa confession de foi.

Et la vôtre quelle est-elle ?

Je vous laisse avec cette question.

 

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18 mars 2023 6 18 /03 /mars /2023 11:43

Pour ce 4ème dimanche nous lisons la guérison d’un aveugle de naissance dans l’évangile de Jean 9, 1-38

Alors oui, il y a une guérison d’aveugle, certes, mais ce récit veut dénoncer un aveuglement bien pire que celui qui peut atteindre des yeux.

Cet aveuglement c’est l’aveuglement d’un système religieux d’explication de la maladie.

En effet les disciples demandent à Jésus pourquoi il est né aveugle ? C’est à cause de quoi ? Et ils n’ont d’autre réponse que le péché.

Les disciples sont enfermés dans un système religieux qui pense que Dieu envoie des maladies pour punir du péché.

C’est la ténèbre de l’exclusion de toutes celles et ceux qui ne rentrent pas dans leur système. L’impossibilité à s’ouvrir à la nouveauté d’une parole, à l’inattendu d’une action. La culpabilisation qui enferme les gens dans la fatalité.

Devant ce type de ténèbres, Jésus lui-même n’a rien pu faire. La révolution spirituelle de Jésus ne peut rejoindre des gens murés dans leur certitude, les privilèges que cela leur donne et pour certains le « fonds de commerce » ou de position sociale, ecclésiale que cela leur procure.

Quelle ténèbre !

Quel aveuglement !

Et surtout quelle image monstrueuse de Dieu.

Aujourd’hui encore des gens pensent cela ne serait-ce quand on entend cette phrase : « Qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour vivre ce malheur »

Donc cet évangile, est d’abord une libération de cet enfermement, de cette fausse image de Dieu.

Et pour nous libérer de cela Jésus a une parole sans appel :

« Ni lui n’a péché, ni ses parents »

Jésus révèle par sa parole et ses actes que Dieu ne veut qu’une chose c’est la vie.

Alors ce temps de Carême est un temps privilégié pour guérir de nos fausses images de Dieu et nous ouvrir à la liberté de Jésus.

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9 mars 2023 4 09 /03 /mars /2023 15:31

Pour le 3ème dimanche de Carême il nous est offert la rencontre de Jésus avec une femme en pays de Samarie.

Ce récit est étonnant car on y voit la liberté de Jésus qui ne craint pas de transgresser des codes culturels et religieux :

un juif qui ose parler à une femme, de plus étrangère

un dialogue avec elle d’une haute tenue théologique

une révélation de son identité : « Je Suis » qui fait écho au tétragramme divin

une dévalorisation de lieux de culte, car la vraie adoration n’est pas  dans des lieux mais dans le cœur « en esprit et vérité »

une mise en valeur d’une femme qui évangélise

Ces 5 flashs sur cet évangile ne sont pas couramment commentés !

Peut-être parce qu’il met en valeur l’intelligence théologique d’une femme et sa réussite apostolique.

Et on préfère se rabattre sur sa vie sexuelle avec ses 5 maris !

Mais il y a encore quelque chose qui est totalement occulté.

« Elle laissa là sa cruche et s’en alla à la ville en courant ». Jn 4/28

Ça ressemble beaucoup à un autre passage de l’évangile

« Aussitôt ils laissèrent leurs filets et le suivirent » Mc 1/18.

Il est étonnant que constater que rarement ou jamais ce verset n’a été mis en parallèle avec la vocation d’apôtre masculin !

Et pourtant : « Aussitôt ils laissèrent leurs filets et le suivirent » Mc 1/18. Cela est du même ordre que : « Laissa sa cruche et s’en alla en courant ».

Une cruche d’eau vaut bien un filet comme signe d’un engagement radical d’apôtre de Jésus !

Pour finir, gardons au cœur, cette parole de Jésus à cette femme

Si tu savais le don de Dieu. Un don à recevoir qui est le Christ lui-même.

 

Pour aller plus loin dans l’intelligence de ce récit, je vous recommande :

Sandra M. Schneiders : Le texte de la rencontre. Lectio divina 161. Ed du Cerf.

Vous pouvez trouver sur mon blog deux articles qui le résument.

http://aubonheurdedieu-soeurmichele.over-blog.com/article-sandra-schneiders-interprete-l-evangile-de-la-samaritaine-1-92448184.html

http://aubonheurdedieu-soeurmichele.over-blog.com/article-sandra-schneiders-interprete-l-evangile-de-la-samaritaine-2-92640997.html

Je m’en suis inspirée.

Et vous y trouverez une explication des 5 maris qui libère cet évangile …et les femmes de toujours les ramener à des questions conjugales !

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5 mars 2023 7 05 /03 /mars /2023 11:16

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère,
et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie,
qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus :
« Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre,
et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie :
écoutez-le ! » Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! »
Levant les yeux, ils ne virent plus personne,
sinon lui, Jésus, seul. En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »

Matthieu chapitre 17 verset 1 à 8

Comment saisir la symbolique de ce récit si on ignore l’histoire du peuple hébreu ?

Plantons 3 tentes. Il ne s’agit pas de camping ! La tente, cela renvoie à un épisode de l’histoire de ce peuple

Un épisode fondateur qu’on appelle l’exode

Ce moment où le peuple se libère de l’esclavage, traverse le désert pour arriver en terre promise

Dans ce désert ils dressaient une tente

Cette tente était le symbole de la rencontre avec Dieu.

Quand Pierre parle de tente c’est de cette tente-là dont il parle

Mais il n’y en a pas 3 à planter et c’est la réponse qu’il va entendre :

Il ne voit que Jésus seul car le lieu de la rencontre avec Dieu, c’est Jésus lui-même, le Bien-aimé

la seule chose à faire c’est de l’écouter et de ne voir que Jésus seul.

C’est la même révélation que celle du baptême :il est le Bien-Aimé

Avec la demande de l’écouter : « Ecoutez-le »

Et j’entends cette demande de Dieu, non comme un ordre mais comme une supplication, une prière de Dieu : « Je vous en prie, écoutez-le ! » écoutez-le pour vivre vraiment et pas à moitié !

Voilà un maitre-mot de la foi : écoutez Jésus, le Bien-Aimé en qui nous sommes nous-aussi bien-aimé.

 

On peut aussi retrouver cette video sur le site des Sœurs du Cénacle :

www.ndcenacle.org

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