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14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 23:33

Dans l’Evangile de Jean au chapitre 1 versets 38 et 39

[38] Jésus se retourna et, voyant qu'ils le suivaient, leur dit : "Que cherchez-vous ?" Ils lui dirent : "Rabbi - ce qui veut dire Maître - , où demeures-tu ?"

[39] Il leur dit : "Venez et voyez." Ils vinrent donc et virent où il demeurait, et ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là. C'était environ la dixième heure.

« Jésus se retourna ».

C’est Jésus qui prend l’initiative de la rencontre en se retournant.

Au lieu de leur montrer son dos, Il leur découvre Son visage.

Il leur est ainsi donné de voir la lumière qu’est Jésus, de la voir face à face.

Dieu, en son Verbe fait chair, se donne à voir.

Il nous est bon de nous mettre dans cette scène :

Nous voyons la face de Jésus et nous sommes regardé-es par Lui.

Echange de regards

« Je l’avise et il m’avise » disait un des paroissiens du Curé d’Ars pour parler de son oraison.

Etre en Sa présence, sous Son regard, ne pas vouloir être ailleurs, car on y a trouvé le lieu de sa paix profonde.

« Que cherchez-vous ? »

Les questions de Jésus sont étonnantes. Elles nous disent Jésus comme éveilleur de désirs.

Il est comme une sage-femme qui aide à mettre au monde la vie.

Que veux-tu au plus profond de toi ? Qu’est-ce qui est vivant en toi et qui ne demande qu’à naître ? Un désir qui ne soit pas influencé de l’extérieur, mais celui du plus profond de soi, celui de vivre à plein.

Entendre cette question pour moi, dans l’aujourd’hui de ce que je suis et de ce que je vis. Et y répondre.

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 23:58

 

Dans l’Evangile de Jean au chapitre 2 verset 1 à 12

 [1] Le troisième jour, il y eut des noces à Cana de Galilée, et la mère de Jésus y était.

[2] Jésus aussi fut invité à ces noces, ainsi que ses disciples.

[3] Or il n'y avait plus de vin, car le vin des noces était épuisé. La mère de Jésus lui dit : "Ils n'ont pas de vin."

[4] Jésus lui dit : "Que me veux-tu, femme ? Mon heure n'est pas encore arrivée."

[5] Sa mère dit aux servants : "Tout ce qu'il vous dira, faites-le."

[6] Or il y avait là six jarres de pierre, destinées aux purifications des Juifs, et contenant chacune deux ou trois mesures.

[7] Jésus leur dit : "Remplissez d'eau ces jarres." Ils les remplirent jusqu'au bord.

[8] Il leur dit : "Puisez maintenant et portez-en au maître du repas." Ils lui en portèrent.

[9] Lorsque le maître du repas eut goûté l'eau changée en vin - et il ne savait pas d'où il venait, tandis que les servants le savaient, eux qui avaient puisé l'eau - le maître du repas appelle le marié

[10] et lui dit : "Tout homme sert d'abord le bon vin et, quand les gens sont ivres, le moins bon. Toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent !"

[11] Tel fut le premier des signes de Jésus, il l'accomplit à Cana de Galilée et il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui.

[12] Après quoi, il descendit à Capharnaüm, lui, ainsi que sa mère et ses frères et ses disciples, et ils n'y demeurèrent que peu de jours.

 

Pour mieux entrer dans la compréhension de ce texte des Noces de Cana , il nous faut le « décoder » à la lumière de la première Alliance.

Il est question de vin : comme le blé et l’huile, son abondance est signe de fidélité à l’Alliance avec Dieu.

Cela se passe pendant une noce : les noces humaines sont signes du lien d’amour de Dieu avec son peuple.

Enfin, nous sommes à un repas : « La connaissance de Dieu enivre et nourrit » (Pr 9/1-6.) Jésus donne le vin ici et ensuite le pain (Jn 6). C’est à dire qu’il donne une connaissance de Dieu savoureuse qui nourrit et comble ceux qui Le cherchent.

Ce n’est pas l’heure, dit-il à Marie. Oui, car son heure sera celle de la croix, mais cela l’anticipe et l’annonce : croix où Jésus scelle Ses noces, le signe indélébile de Son amour, là où Il donnera tout : sang, eau et souffle. Le véritable époux de ces noces, c’est Lui.

Devant un tel visage de Dieu, il nous est possible d’entendre la parole de Marie : « Quoi qu’Il vous dise, faites-le ! »

Infinie confiance : ce qu’Il peut dire, vouloir nous dire, ne peut être que de bonnes choses, le vin de la fête, le pain de la route. C’est d’ailleurs à cela qu’on peut reconnaître Sa voix et la distinguer de ce qui n’est pas de Lui : ce qu’Il nous dit ne peut être qu’augmentation de vie, de force, de paix. Entrons dans cette confiance avec Marie.

 

 

 

 noces de cana

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24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 22:49

Dans l’Evangile de Jean au chapitre 1 verset 45 à 51

[45] Philippe rencontre Nathanaël et lui dit : "Celui dont Moïse a écrit dans la Loi, ainsi que les prophètes, nous l'avons trouvé : Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth."

[46] Nathanaël lui dit : "De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ?" Philippe lui dit : "Viens et vois."

[47] Jésus vit Nathanaël venir vers lui et il dit de lui : "Voici vraiment un Israélite sans détours."

[48] Nathanaël lui dit : "D'où me connais-tu ?" Jésus lui répondit : "Avant que Philippe t'appelât, quant tu étais sous le figuier, je t'ai vu."

[49] Nathanaël reprit : "Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël."

[50] Jésus lui répondit : "Parce que je t'ai dit : Je t'ai vu sous le figuier, tu crois ! Tu verras mieux encore."

[51] Et il lui dit : "En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l'homme."

 

Cette histoire commence par une question : « De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ?

Question qui sonne comme un doute doublé d’un mépris pour Nazareth.

C’est l’état d’esprit de Nathanaël  au début de ce récit.

Mais à la fin, c’est un tout autre homme que nous découvrons, un homme qui croit et qui peut dire : « Tu es le Fils de Dieu ».

 

Comment ce passage du doute, du mépris à la foi a-t-il pu se faire ?

Deux raisons qui sont deux paroles :

-D’abord celle de Philippe qui l’a invité à venir et à voir.

Il faut venir pour voir. Accepter le risque d’une expérience.

C’est bien ce que chacun-e de vous a fait en venant ici.

Et cela nous fait mieux saisir que Dieu ne se donne pas dans l’évidence qui obligerait mais dans le risque d’une recherche libre et réciproque.

Il nous cherche autant que nous le cherchons.

Et Dieu comme nous prend le risque de cette recherche.

 

-La deuxième raison qui permet ce passage du doute à la foi, ce sont les   paroles de Jésus.

Il dit du bien de lui : « tu es un homme qui ne sait pas mentir, un vrai fils d’Israël, je tai vu sous le figuier », c'est-à-dire, parce que ce figuier est symbolique, je sais que tu écoutes la Parole de Dieu.

Ainsi Nathanaël se découvre connu, reconnu dans le meilleur de lui-même.

Et c’est ainsi que Dieu nous regarde. Non un regard qui accuse mais un regard qui dit du bien de nous.

Donc, écouter sa parole c’est fondamentalement entendre le bien que Dieu dit de nous.

 

Alors, devant ce Dieu là, et à ce Dieu là, nous pouvons accorder notre confiance. Et nous la lui dirons avec les mots qui sont les nôtres issus de notre expérience.

 

Il nous sera alors possible de voir des choses plus grandes encore, car nous aurons ouvert le cœur à la confiance. C’est une promesse pour chacun-e de nous pour ces jours de retraite.

 

Mais dès maintenant, il nous est donné de voir le ciel s’ouvrir puisque le Christ  nous invite toutes et tous ici à sa table.

 

 

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11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 13:32

Dans l’Evangile de Jean au chapitre 11 verset 17 à-27

[17] A son arrivée, Jésus trouva Lazare dans le tombeau depuis quatre jours déjà.

[18] Béthanie était près de Jérusalem, distant d'environ quinze stades,

[19] et beaucoup d'entre les Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie pour les consoler au sujet de leur frère.

[20] Quand Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison.

[21] Marthe dit à Jésus : "Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.

[22] Mais maintenant encore, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l'accordera."

[23] Jésus lui dit : "Ton frère ressuscitera" -

[24] "Je sais, dit Marthe, qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour."

[25] Jésus lui dit : "Je suis la résurrection. Qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ;

[26] et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Le crois-tu ?"

[27] Elle lui dit : "Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde."

 

Nous fêtons Ste Marthe, amie,  disciple et apôtre du Seigneur.

Son nom apparaît 3 fois dans l’Evangile : 2 fois à l’occasion d’un repas et dans l’Evangile que nos venons d’entendre.

Que savons-nous d’elle d’après ces 3 textes et surtout qu’est-ce qu’elle nous dit de la suite du Christ. Qu’est-ce que suivre le Christ selon Marthe ? Chaque sainte, chaque saint a sa manière bien à elle, bien à lui, de suivre et d’aimer Jésus.

Quelle est la manière de Marthe ?

 

La première manière, c’est d’être son amie. Oui la suite du Christ c’est aussi une amitié.

Restons étonné-es, Jésus a voulu avoir de amis, un maison où il fait bon vivre, où il pouvait  trouver une chaleur humaine, une affection, une intimité

Et Marthe a d’abord été disciple du Christ par son amitié.

Un jour de sa vie elle a reçu cet appel : « Veux-tu être mon disciple en accueillant mon amitié et en me donnant la tienne ? » Cet appel, elle le partage avec son frère et sa sœur, Lazare et Marie. Elle le partage aussi avec chacun-e de nous. Nous qui à la fin de chaque oraison sommes invités à parler à Dieu comme un-e ami-e parle à son ami-e.

 

La seconde manière d’être disciple, c’est son don d’elle-même dans le service. Et sur ce point, elle nous enseigne quelque chose d’important pour nous. J’aime à penser qu’elle a su entendre le reproche que Jésus lui fait en Lc 10, qu’elle a su l’entendre comme le conseil d’un véritable ami :

« Que le don de toi dans le service se fasse sans inquiétude et sans agitation et surtout qu’il s’enracine dans une écoute profonde de ma Parole »

 

Ce conseil d’ami, il me semble que oui, elle l’a vraiment entendu et le fruit de cette écoute profonde, nous en avons trace dans cet Evangile.

C’est parce qu’elle a répondu à l’appel de l’amitié, à l’appel d’un service enraciné dans la confiance et l’écoute, que peut jaillir de son cœur cette profession de foi :

« Oui Seigneur, je crois que tu es le Christ, je crois que tu es le Fils de Dieu, Celui qui vient dans le monde ».

C’est donc là, la 3ème manière d’être disciple qu’elle nous partage : être disciple, c’est, après avoir longuement écouté, contemplé, c’est devenir apôtre, confessant la foi.

 

Une dernière remarque :

Cette profession de foi est presque mot pour mot la même que celle de Pierre : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » en Mt 16/16.

Du coup, il devient légitime de penser que l’Eglise est autant bâtie sur la foi de Marthe que sur celle de Pierre. Et sur cette foi qui est aussi la nôtre, le Seigneur continue de bâtir son Eglise, communauté où toutes, tous,  sont appelé-es à être ami-es, disciples, et apôtres.

 

C’est avec cette foi, cette joie d’être ainsi appelé-es que nous pouvons entrer dans ce mystère de l’eucharistie où le Christ se donne. Pour devenir ce que nous recevons : le corps du Christ.

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7 août 2012 2 07 /08 /août /2012 10:50

Dans l’Evangile de Luc au chapitre 10 verset 25 à 37

[25] Et voici qu'un légiste se leva, et lui dit pour l'éprouver : Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ?"

[26] Il lui dit : "Dans la Loi, qu'y-a-t-il d'écrit ? Comment lis-tu ?"

[27] Celui-ci répondit : "Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit ; et ton prochain comme toi-même" -

[28] "Tu as bien répondu, lui dit Jésus ; fais cela et tu vivras."

[29] Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : "Et qui est mon prochain ?"

[30] Jésus reprit : "Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba au milieu de brigands qui, après l'avoir dépouillé et roué de coups, s'en allèrent, le laissant à demi mort.

[31] Un prêtre vint à descendre par ce chemin-là ; il le vit et passa outre.

[32] Pareillement un lévite, survenant en ce lieu, le vit et passa outre.

[33] Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui, le vit et fut pris de pitié.

[34] Il s'approcha, banda ses plaies, y versant de l'huile et du vin, puis le chargea sur sa propre monture, le mena à l'hôtellerie et prit soin de lui.

[35] Le lendemain, il tira deux deniers et les donna à l'hôtelier, en disant : Prends soin de lui, et ce que tu auras dépensé en plus, je te le rembourserai, moi, à mon retour.

[36] Lequel de ces trois, à ton avis, s'est montré le prochain de l'homme tombé aux mains des brigands ?"

[37] Il dit : "Celui-là qui a exercé la miséricorde envers lui." Et Jésus lui dit : "Va, et toi aussi, fais de même."

 

Est-ce qu’on peut dire qu’il y a dans l’Evangile des portraits de Dieu ?

Question un peu audacieuse !

On tomberait assez d’accord pour dire qu’il y a ce superbe tableau du Père Prodigue.

Mais il y a aussi celui qu’on vient d’entendre.

Et c’est le portait du Christ sous les traits de ce samaritain remué aux entrailles.

En effet, cette expression dans la Bible ne s’emploi que pour parler de Dieu.

Contemplons donc ce Christ samaritain. Il est voyage, le voyage de son incarnation. Regardons tout ce qu’il fait pour le blessé du chemin. Regardons les gestes de l’amour : voir, être touché de compassion, s’approcher, bander les plaies,  verser de l’huile et du vin, charger sur sa propre monture, prendre soin.

Mais qui est donc le blessé ?

Acceptons que ce soit chacun, chacune de nous.

Et si nous y consentons, nous permettrons au Christ de prendre soin de nous.

Cela suppose, oui, d’accepter notre fragilité comme une chance de relation.

Notre pauvreté comme espace de la rencontre.

Nos blessures comme lieu pour trouver Dieu et nous laisser trouver par lui.

Fragilités, pauvretés, blessures ne sont pas des obstacles mais des brèches pour la grâce de Dieu.

 

Il prit soin de lui. Donnons à Dieu la joie de prendre soin de nous. Il le fait maintenant en versant en nos vies le vin de son Eucharistie.

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4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 10:09

Dans l’Evangile de Luc au chapitre 2 verset 15 à 19

[15] Or, quand les anges les eurent quittés pour le ciel, les bergers se dirent entre eux : " Allons donc jusqu'à Bethléem et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. "

[16] Ils y allèrent en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la mangeoire.

[17] Après avoir vu, ils firent connaître ce qui leur avait été dit au sujet de cet enfant.

[18] Et tous ceux qui les entendirent furent étonnés de ce que leur disaient les bergers.

[19] Quant à Marie, elle retenait tous ces événements en en cherchant le sens.

 

Des bergers, une femme, un enfant.

Et grâce à eux, il nous est fait un cadeau, précieux, quand on est en retraite

Ils nous invitent  à des attitudes spirituelles fondamentales

 

D’abord les bergers.

Ils ont entendu les paroles de l’ange et c’est cela qui les mets en marche, les déplace.

Ensuite, fort d’une véritable expérience, ils repartent en louant Dieu.

Ils nous invitent donc à une écoute qui nous fait bouger.

 

Ensuite Marie.

On nous dit qu’elle conservait toutes ces choses dans son cœur.

La aussi un appel à écouter mais dans la durée. Ne pas oublier ce qu’on a écouté. Ne pas oublier les promesses qui ont été faites, les dons, les grâces ; ne pas oublier les paroles fondatrices de l’alliance entre Dieu et nous.

Elle nous invite donc à conserver tout cela dans son cœur, en prendre soin pour que cela reste vivant en nous.

 

Enfin un bébé. Que peut-il nous apprendre, lui qui ne parle même pas ?

Que nous dit-il dans son silence même ?

Nous le savons il nous enseigne un Dieu fragile dont on n’a absolument rien à craindre.

Il nous invite donc à nous abandonner en totale confiance comme lui s’est abandonné à nous, comme lui qui s’est remis entre nos mains.

 

Mais il y a encore un autre personnage dont le texte nous parle. « Tout le monde » nous dit le texte.( traduction liturgique. Traduit par « tous ceux… » dans la TOB)

Il devait en avoir du monde à la crèche !

De ce personnage collectif il nous est dit quelque chose  de très important. On nous dit que tout le monde s’étonnait de ce que disait les bergers.

S’étonner. Surtout ne jamais s’habituer à la nouveauté de l’Evangile. Maintenir l’étonnement.

Ce « tout le monde » qui est chacun, chacune d’entre nous, nous invite donc à maintenir vivante l’étonnement devant l’inouï de ce qui nous ai donné à entendre, à voir. Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez, les oreilles qui entendent ce que vous entendez.

 

Entrons dans l’étonnement de ce Dieu qui se fait pain pour notre faim, qui se fait boisson pour notre soif.

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31 juillet 2012 2 31 /07 /juillet /2012 15:37

 Dans l’Evangile de Matthieu au chapitre 20 verset 20 à 28

[20] Alors la mère des fils de Zébédée s'approcha de lui, avec ses fils, et se prosterna pour lui demander quelque chose.

[21] "Que veux-tu ?" Lui dit-il. Elle lui dit : "Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton Royaume."

[22] Jésus répondit : "Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ?" Ils lui disent : "Nous le pouvons" -

[23] "Soit, leur dit-il, vous boirez ma coupe ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, il ne m'appartient pas d'accorder cela, mais c'est pour ceux à qui mon Père l'a destiné."

[24] Les dix autres, qui avaient entendu, s'indignèrent contre les deux frères.

[25] Les ayant appelés près de lui, Jésus dit : "Vous savez que les chefs des nations dominent sur elles en maîtres et que les grands leur font sentir leur pouvoir.

[26] Il n'en doit pas être ainsi parmi vous : au contraire, celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur,

[27] et celui qui voudra être le premier d'entre vous, sera votre esclave.

[28] C'est ainsi que le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude."

 

Vouloir être à la gauche et à la droite de quelqu’un est ambivalent.

Est-ce vouloir siéger à des places d’honneur ou un désir d’intimité, de proximité, être au plus près possible ?

 

Jésus d’ailleurs ne s’y trompe pas. Il sait discerner, je dirai faire du tri dans cette demande, il sait y voir ce qu’il y a de bon : ce désir de proximité et ce qui demande à être purifié car il n’y a pas de fauteuil dans le Royaume de l’amour. Fauteuil au sens de privilège, hiérarchie, préséance, place d’honneur. Et c’est pourquoi il ne leur fait pas de reproche. Il accueille leur désir et va le purifier. Pas de fauteuil mais une coupe à boire.

 

Sa réponse, on peut la comprendre ainsi:

Vous avez raison de vouloir être au plus proche de moi, votre désir de proximité d’intimité, ce désir de m’aimer, mais cela doit être un amour qui ne triche pas. Voulez-vous m’aimez dans tous les jours de votre vie, dans les bons moments et aussi quand ce sera plus difficile. Autrement dit pouvez-vous et voulez-vous être avec moi autant dans la souffrance que dans la joie ? Pouvez-vous me suivre autant aux jours de la Passion qu’aux jours de la Résurrection ?

Admirons comment Jésus aime dans la délicatesse de ce dialogue : accueillir le meilleur du désir et le purifier.

 

La réponse finale de Jean et de Jacques : « Oui, nous le pouvons ».

Personne n’est exclu de cette réponse. Nous aussi nous le pouvons.

Depuis notre baptême, nous sommes à la droite et à la gauche du Christ, nous sommes plongé-es en Lui, il a fait de nous sa demeure.

A chaque Eucharistie nous avons part à sa coupe.

 

Mais aussi nous le pouvons aussi en écoutant son enseignement sur le service.  Boire à la coupe, c’est aussi se faire serviteur, renoncer aux formes diverses de domination pour que chacun, chacune soit serviteur de tous.

Sentons l’ambition que le Christ a pour nous dans cet enseignement sur le service. Il s’agit, oui de devenir grand-e, oui d’être  premier-e.

Mais c’est l’ambition d’être premier-e dans le don. Il y a bien de l’ambition mais pas à la manière habituelle. 

Oui, nous pouvons boire à la coupe en vivant toute fonction, toute charge, tout travail, toute responsabilité comme un service.

 

Pour cela Il nous faut regarder le Christ. Il n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon.  

Ce mot peut nous arrêter et nous scandaliser ! Il ne faut pas le prendre au sens moderne du terme. Car alors on tombe dans une fausse image de Dieu. La racine hébraïque de ce mot c’est le verbe délier, libérer. Il faudrait mieux traduire : donner sa vie pour nous libérer. Jésus en donnant sa vie pour nous sur la croix nous libère, en particulier de toutes nos  fausses images de Dieu.

Sur la croix, Dieu se livre et veut nous désarmer de toute peur. Le don de sa vie sur la croix, c’est l’extrême du don.

C’est ce don que nous allons recevoir maintenant.

 



 

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29 juillet 2012 7 29 /07 /juillet /2012 18:02

Juillet et aout au centre spirituel du Cénacle de Versailles est un temps privilégié pour les retraites.

On peut y venir pour 2 jours ou plus, c’est ce qu’on appelle des Espaces, des retraites «  à la carte » !

L’avantage de ces retraites, c’est d’être très personnalisées avec un accompagnement spirituel quotidien.

Il y a aussi des retraites prêchées de 5, 7 ou 8 jours. Cette année : Ouvrir l’oreille  avec M. Michel Corsi et Sr Vanessa Micoulaud ; Goûter et partager la Parole avec Srs Véronique Fabre et Jacqueline Guieu ; l’Evangile et les peintures d’Arcabas avec Sr Ghislaine Côté. En aout, il y aura une retraite avec les femmes de la Bible que je prêche avec Mme Bernadette Durand-Smet.

Nous devons faire appel à des prêtres pour l’Eucharistie. Et quelques fois, l’homélie est faite par l’une de nous. Je vais partager celles que j’ai pu faire pendant le mois de juillet.

 

Evangile de Matthieu chapitre 11 verset 28 à 30

 

[28] "Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai.

[29] Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes.

[30] Oui, mon joug est aisé et mon fardeau léger."

 

Pourquoi Jésus prend-il cette image du joug ?

Cela sonne mal à nos oreilles, c’est une image difficile qui évoque une servitude et cela n’a rien d’attirant. Au contraire, c’est plutôt repoussoir!

C’est par ce qu’il s’adresse à des gens qui subissent un joug pesant qui les accable et il veut les en libérer.  Pour leur proposer un autre qui n’a rien à voir avec ça.

 

Ce joug pesant c’est la loi religieuse qui régissait la vie des gens. Cette loi était comparée à un joug, et le livre du Siracide le dit pesant (Si 6/18-37).

Jésus critiquera ceux qui la font peser sur les autres : «  Ils lient de pesants fardeaux et les imposent aux gens ( Mt 23/3)

Tout au long de l’Evangile, on voit Jésus en opposition à ces lois religieuses pesantes, excluantes, enfermantes, ces lois qui emprisonnent la vie.

Mais on peut élargir et comprendre que cela peut être  nous-mêmes aussi qui nous imposons ces lourds fardeaux.

 

Jésus veut donc libérer celles et ceux qui peinent sous ces lois, ceux qui ploient sous ce fardeau.

 

Il leur propose un autre joug qui est tout à l’inverse : reposant, bienfaisant, aisé, léger.

Parce que ce n’est pas une loi qu’il propose mais c’est quelqu’un. Lui-même. Quelqu’un a aimé, une amitié, un lien d’amour à faire grandir avec lui qui est doux et humble de cœur.

 

Il y a 3 verbes à l’impératif :

Venez à moi

Prenez mon joug

Apprenez de moi (traduit aussi par : devenez mes disciples)

Comment les entendons-nous ?

Il y a l’objectivité des mots et la subjectivité de notre écoute.

Et il est bon de nous interroger : notre écoute, notre manière d’écouter  est-elle bonne nouvelle pour notre vie, libère-t-elle la vie en nous, nous humanise-t-elle ?

 

Si nous  entendons ces verbes comme des ordres, des obligations, nous sommes dans le registre du joug pesant qui emprisonne, et ce n’est pas une bonne nouvelle. Si nous entendons ces verbes comme une volonté précise de Dieu pour nous : tu dois faire ça, ce n’est pas non plus une bonne nouvelle.

 

Mais si nous les entendons comme un appel à vivre, comme une demande d’amitié, comme même une prière que Dieu nous fait, nous accédons à une relation de liberté. Là, c’est une bonne nouvelle. Si nous les entendons comme un appel à inventer notre vie à partir du désir le plus profond et vivant de notre cœur. Là c’est une bonne nouvelle.

 

Ces critères de discernement :

Est-ce humanisant ?

Est-ce une bonne nouvelle ?

que nous puissions les garder précieusement pour la suite de nos routes à l’écoute de la Parole.

 

Et que l’amitié de Jésus doux et humble de cœur, sois la boussole de nos vies.

 

C’est lui qui nous invite à sa table maintenant.

 

 

 

 

 

 

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