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28 février 2022 1 28 /02 /février /2022 16:29
Homélie virtuelle d’entrée en Carême et du 1er dimanche Lc 4,1-13

Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert

où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim.

 

Le diable lui dit alors : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. »

Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain. »

 

Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre.  Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. »

Jésus lui répondit : « Il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. »

 

Puis le diable le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »

Jésus lui fit cette réponse : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »

 Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.

Lc 4,1-13

Cet évangile qui ouvre le temps du Carême, on l’appelle habituellement le récit des Tentations de Jésus.

Il vaudrait mieux l’appeler autrement : l’évangile de la Victoire de Jésus.

Là où dans le désert, le peuple hébreu avait succombé, Jésus, lui, sort vainqueur.

Cela me semble intéressant de commencer notre Carême par la contemplation d’une victoire : Jésus victorieux.

Cela me semble intéressant parce que nous avons besoin de cette victoire, besoin de comprendre que Jésus a su vaincre le mal, que le mal s’est comme brisé sur sa Personne.

Toute la vie du Christ est une victoire sur le mal, toute sa vie est un non à la mort, au mensonge, à l’idolâtrie, à la haine, au péché.

Toute la vie du Christ est un oui à la vie, oui à Dieu, oui à la vérité, à la justice, à la bonté, au pardon.

Toute sa vie est une victoire et la Croix, dans cette perspective, est la victoire absolue, puisqu’elle est victoire de l’amour et du pardon qui vont jusqu’au bout.

Cette victoire nous révèle quelque chose d’inouï : Dieu nous a donné son Fils pour que nos vies, notre humanité, notre Histoire trouvent en lui, la source de la Vie.

Sauvé-es en lui, définitivement, parce que Dieu est plus grand que notre mal, parce que Dieu est plus fort que notre péché c'est à dire de tout ce qui va contre la vie.

En nous donnant son Fils un jour du temps, Dieu a introduit dans notre monde, pour tous les temps, pour aujourd’hui, pour hier et pour demain, pour tous les lieux, la semence de sa victoire.

Oui, nous avons besoin de regarder cette victoire, car dans nos vies qui sont toutes marquées d’une manière ou d’une autre par une souffrance, un échec, une faute, il nous est bon de regarder cette victoire du Christ, gage de cette victoire définitive qui nous est promise et semence qui travaille aujourd'hui le monde à la manière d’un ferment.

Sa victoire qui est notre victoire.

C’est pourquoi, après la victoire, je vous invite à regarder où Jésus a remporté cette victoire.

Il l’a remportée dans un désert, c’est à dire qu’il nous a rejoints dans le désert de nos vies, jusqu’au plus désertique de nos vies.

Il vient donner la vie, sa vie par sa présence, faire jaillir la source d’eau vive qu’est son amour.

Pour que cet Evangile fasse son œuvre en nous, cela suppose de regarder Jésus :

Dieu fait homme, lumière du monde, chemin, vérité, venu pour nous donner une vie qui ressemble à la sienne, nous partager sa lumière.

Il est au désert de notre monde, de nos vies et il l’habite de sa présence.

Alors, puisqu’il est venu pour habiter de sa présence le désert de nos vies, cela veut dire cette chose capitale :

Il est là, avec nous, à côté de nous, d’une présence définitive. Il a fait tout le chemin pour nous rejoindre et nous rejoindre jusque dans les recoins les plus désertiques de nos vies.

S’il a fait tout le chemin, il est là présent, alors que nous reste-t-il à faire ?

La seule chose à faire, c’est d’y croire et de me laisser aimer par lui.

Ce temps du Carême, un temps privilégié pour croire que Dieu est là, compagnon de ma vie, l’ami par excellence qui ne me lâchera jamais la main.

Ce temps de Carême, un temps privilégié pour m’offrir à son amour, me laisser aimer par lui au cœur même des déserts de ma vie.

Chacun de nous a ses déserts…Ce sont nos pauvretés, nos fragilités, nos blessures, nos souffrances, nos choix tordus, nos cœurs étriqués…Et même notre péché !

Nous laisser aimer au cœur même de nos pauvretés, au cœur même de notre péché. Accepter sa présence au cœur même de notre misère.

Ce n’est pas facile, car notre réaction spontanée c’est de croire que nous serons dignes de Dieu quand nous serons impeccables.

Non, Dieu nous veut tout de suite et il nous prend dans ses bras, avec notre boue, et nous embrasse tendrement.

Jésus vient dans nos déserts pour les habiter de sa présence :

Une pauvreté habitée par sa présence est toujours une pauvreté mais cela devient un lieu de rencontre avec l’Amour qui est Dieu, un lieu où je laisse Dieu m’aimer tel-le que je suis, un lieu d’ouverture à la Grâce, une brèche où Dieu peut enfin laisser couler sa vie.

Nous entrons dans cette 1ère semaine de Carême, une semaine devant nous pour :

Croire que Dieu est présent au cœur de nos déserts.

Le laisser m’aimer au cœur même de ce qui cloche dans ma vie.

Voilà notre lieu de conversion, une attitude qui va permettre à Dieu d’agir et de faire du neuf dans nos vies.

Pour cela, il nous donne trois Paroles :

 

« L’homme ne vit pas seulement de pain » :

*appel à se nourrir du pain de la Parole.

 

« C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. » :

*appel à ne rien idolâtrer.

 

« Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »

*appel à la confiance en Dieu et à l’aimer gratuitement.

 

Ces trois paroles sont des secrets de la victoire du Christ pendant ces 40 jours au désert symbolique du combat de toute sa vie.

Ce sont les paroles de notre victoire et de notre bonheur.

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23 février 2022 3 23 /02 /février /2022 17:47
Homélie virtuelle: un renversement de valeurs, Mc 9, 33-37

Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? »  Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

Mc 9. 33-37

Dans l’évangile selon Marc, on ne peut pas dire que les disciples ont le beau rôle. L’évangéliste montre tout le temps leur difficulté à entrer dans l’esprit de Jésus et il n’est pas tendre avec eux.

En Mc 4,40 :

Pourquoi êtes-vous peureux ? Vous n’avez pas encore de foi ?

En Mc 6,52 :

Ils n’avaient pas compris pour les pains ; en fait leur cœur était devenu dur.

En Mc 8, 14-21 :

Vous ne saisissez pas encore et vous ne comprenez pas ?

Vous avez le cœur dur ?

Vous avez des yeux et vous ne voyez pas, vous avez des oreilles et vous n’écoutez pas ?

Vous ne comprenez pas encore ?

En Mc 8,33 :

A Pierre : Va derrière moi Satan ! Tes idées ne sont pas celles de Dieu mais celles de hommes.

En Mc 9,19 :

Jusqu’à quand serai-je auprès de vous ? Jusqu’à quand aurai-je à vous supporter ?

 

Dans ce passage, les disciples discutent pour savoir qui est le plus grand. Le contenu de leur discussion montre bien l’abime qu’il y a entre eux et Jésus. Et ici Jésus fait preuve d’infinie patience à leur égard et leur donne un enseignement en acte à proprement parlé révolutionnaire car c’est un renversement des valeurs couramment admises :

Le premier, c’est celui qu’on considère comme dernier comme cet enfant qui dans la société de Jésus était compté pour rien, relégué à la dernière place.

Et accueillir celui qui est à dernière place, c’est accueillir Jésus.

L’évangéliste Matthieu développera cela quand au Chapitre 25, il écrira : « Ce que vous avez fait à l’un de plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait »

Mais Marc va encore plus loin, accueillir celui qui est à la dernière place, c’est accueillir Dieu !

Le premier, c’est :

-le dernier

-le serviteur

-l’enfant

Il sera le dernier des derniers sur la Croix.

Il se définit comme celui qui sert.

Il s’est fait enfant dans son Incarnation.

C’est sa manière à Lui d’être premier. Son choix, son ambition. Car il s’agit bien d’être premier mais à la manière du Christ.

Contemplons donc Jésus : dernier, serviteur, enfant.

Contemplons Dieu ainsi.

S’étonner de la subversion que Jésus introduit ainsi dans l’image de Dieu.

Dieu est le dernier, Il est le serviteur, Il est enfant.

Et on l’accueille en accueillant ceux et celles que l’on dévalorise.

 

Ecoutons la question de Jésus pour nous-même :

Qui est le plus grand ? Cette question interroge nos échelles de valeur. Essayons d’y répondre. Qu’est-ce qui est grand pour nous ? Qu’est-ce qui est le plus grand ? Et ensuite confrontons nos réponses à la réponse de Jésus.

Et revenons aux disciples qui n’ont surement pas mieux compris cela que tant d’autres choses dites et vécu par Jésus. Apparemment ils sont près de Jésus, ils le suivent, ils sont « du dedans » et portant ils sont loin de lui, ils sont « du dehors ». Et beaucoup, apparemment loin de lui peuvent être tout proche.

N’est-ce pas encore la situation d’aujourd’hui : combien de femmes et d’hommes peuvent être tout près de lui, vivant de son esprit alors qu’ils ne le connaissent pas…sont athées…en rupture avec les institutions ecclésiales… ? Et pourtant plus près de Jésus que certains parmi ceux qui s’en réclament !

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17 février 2022 4 17 /02 /février /2022 11:48
Homélie virtuelle sur Marc 9,30 à 10,34: Pourquoi Jesus a-t-il été tué?

Mc 9.30 à 10.34

1-Pourquoi Jésus a-t-il été tué ? 9/30-32.

Dans l’Evangile de Marc, il y a 3 annonces de la passion. Voici la deuxième. Pourquoi cette insistance ? Il s’agit de montrer la difficulté d’entrer dans cette perspective. Difficulté des disciples d’hier, difficulté d’aujourd’hui.

Pourquoi cette mort, pourquoi cet apparent échec ?

Parce que Jésus révèle un Dieu qui bouleverse les privilèges, les dominations pratiquées par les sociétés humaines. On découvre ainsi la raison de la mort de Jésus : cet homme est dangereux pour tous les pouvoirs politiques et religieux. Tous les textes qui suivent cette deuxième annonce vont nous montrer la subversion opérée par Jésus. C’est pourquoi, il faut ne pas les couper les uns des autres. Ils montrent comment doivent se comporter celles et ceux qui veulent vivre de son esprit.

2-Subversion de la hiérarchie :  le premier est celui qui est au service. 9/33-37

Les disciples se demandent qui est le plus grand montrant ainsi la difficulté d’entrer dans le Royaume que Jésus annonce. Il rebondit sur le désir mais pour le purifier. Vous voulez être grand ? Alors soyez-le en vous faisant serviteur, en accueillant l’enfant, comme on accueille le Christ. Soyez grand en accueillant celui qui ne compte pas.

3-Subversion d’un monopole de salut 9/38-40

Encore tout faux, les disciples ! Ils se croient seuls dépositaires d’un pouvoir de salut, ils se considèrent comme des maîtres que l’on suit alors que c’est seulement le Christ qui peut être suivi. Jésus brise leur rêve de monopole. Toute personne qui fait le bien est artisan du royaume. Parce que pour Jésus, la seule chose qui compte, c’est le bien de la personne.

4- Quelle conduite des disciples pour maintenir vivante la subversion de Jésus? 9/42-50 et 10,1-34

*une question de verre d’eau :

On maintient vivante la subversion du Christ avec un sens fort de l’appartenance au Christ serviteur, seul titre qui permet d’être accueilli par les autres.

*des mains, des pieds et un œil :

On maintient vivante la subversion du Christ en sachant dire non à ce qui fait obstacle à cette appartenance au Christ serviteur. Sous l’image de la main, du pied, de l’œil, il s’agit de se séparer de bonne chose si et seulement si elles m’empêchent d’être disciple du Christ serviteur.

Ce texte ne doit pas du tout être pris au sens littéral ! C’est une exagération pour dire les nécessaires ruptures avec ce qui empêche d’aimer. Oui, il y a des choses à quitter, à renoncer, à abandonner pour que la vie des uns et des autres soit plus belle, plus heureuse, plus aimante, plus libre, plus généreuse. 

*du sel :

On maintient vivante la subversion du Christ en salant sa vie, c'est-à-dire en faisant de sa vie quelque chose qui a du goût pour soi et pour les autres.

*du divorce inégalitaire :

On maintient vivante la subversion du Christ en ne traitant pas les femmes comme des objets qu’on peut prendre et jeter.

*des enfants :

On maintient vivante la subversion du Christ en accueillant celles et ceux qu’on rejette, ici des enfants et en accueillant le Royaume comme un petit enfant, c'est-à-dire dans la confiance de celui qui sait recevoir.

*du partage :

On maintient vivante la subversion du Christ en considérant les richesses comme des dons à partager et non à accaparer.

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10 février 2022 4 10 /02 /février /2022 11:22
Homélie virtuelle: Marc 8,31-33, insupportables paroles.

Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite.

Jésus disait cette parole ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches.

Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

Marc 8.31-33

 

« Le Fils de l’homme doit beaucoup souffrir, être rejeté…être tué. »

La foi chrétienne est décidemment unique parmi les religions. Aucune ne présente Dieu ainsi : non seulement un Dieu qui a visage d’humanité, vraiment, réellement, mais aussi un Dieu qui va souffrir, être rejeté, être tué. Dieu dans la temporalité, Dieu jusque dans la mort.

La question à se poser : Si la foi chrétienne dit vrai, qu’est-ce que cela change pour nous ?

Cela change tout.

Cela révèle un Dieu qui aime vraiment et qui le prouve. Dieu qui, dans son incarnation, nous a rencontré toutes et tous. Dieu nous connait de l’intérieur jusqu’à l’expérience de la mort.

Cela révèle notre identité profonde : l’humain est le lieu de Dieu. Dieu est humanisé et l’humain divinisé. Echange réciproque sans confusion et sans séparation.

Et cela désigne le seul et unique lieu du sacré : chaque femme, chaque homme de tous les temps et de tous les lieux.

Comment je réagis à cela ?

« Le Fils de l’homme doit… »

Ce mot résonne mal à notre esprit et notre cœur.

Cela a été malheureusement interprété comme une nécessité de salut : la mort du Christ comme le prix à payer pour que Dieu pardonne. Perversion de la foi. Mais alors que signifie ce « doit ». Il y a bien un inévitable mais qui est à trouver autre part.

C’est l’inévitable d’un refus. Jésus a dû souffrir, être rejeté, mourir parce que sa personne, ses actes, ses paroles étaient et restent insupportable par ce qui, en nous, refuse ce qu’il vient nous donner.

L’insupportable d’un amour exigeant car nous préférerons des amourettes.

L’insupportable de la liberté créatrice car nous préférons la sécurité de la répétition.

L’insupportable de la dignité de chacun-e car nous préférerons les hiérarchies sociales et religieuses.

L’insupportable de la justice car nous préférerons nos intérêts.

L’insupportable…

Qu’est-ce qui me séduit chez Jésus ? Qu’est-ce que j’ai plus de mal à accueillir ?

« Et après trois jours, se lever. »

La résurrection de Jésus fonde l’espérance au sens où elle atteste que le projet de Jésus est vainqueur. Pour celles et ceux qui le suivent cela signifie que malgré le refus, la victoire est possible.

C’est possible que l’amour, la liberté, la dignité, la justice ait le dernier mot.

Puisant dans sa résurrection, nous pouvons faire se lever le royaume que Dieu veut.

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5 février 2022 6 05 /02 /février /2022 13:54
Homélie du 5ème dim TO: Lc 5,1-11 Avancez au large

Or, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth. Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules. Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer. Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient. A cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.

 

Étant donné la foule qui s’écrase autour de lui, Jésus a besoin d’une barque pour pouvoir mieux enseigner. Aucune autosuffisance chez lui mais un désir de partenariat, un désir que d’autres participent à sa mission et la conscience simple qu’il a besoin d’aide.

Après un temps d’enseignement, Jésus demande une chose étonnante à Simon : « avance au large et jetez les filets. »

Cette demande du Christ est à entendre dans l’aujourd’hui de nos vies. C’est le Christ vivant, ressuscité qui aujourd’hui nous parle. Quel est ce « large » auquel Jésus nous invite ?

Élargir l’espace de nos vies ?

Elargir l’étroitesse de nos idées ?

Ouvrir large notre cœur à son amour ?

… ?

Il s’agit non seulement d’avancer au large mais « de jeter les filets ». On peut comprendre l’étonnement de Simon, le professionnel de la pêche mais, malgré tout son savoir-faire, il n’a pris aucun poisson. Il n’y a aucune raison qu’ils en prennent maintenant !

Pourtant il va le faire. Il va entendre cette demande.

Qu’est-ce qui a pu le décider ?

Il me semble que c’est grâce à une confiance fondée sur une intuition :

de la part de Jésus, ne peut venir qu’une abondance de vie.

Et la pêche abondante lui donne raison !

La confiance de Pierre interpelle la nôtre : quelles sont les raisons de ma confiance en Jésus ? Sur quoi se fonde-t-elle ?

Comme Pierre, nous nous savons pécheurs, fragiles, dans le sens d’une résistance profonde à entrer dans la confiance, à convertir nos fausses images de Dieu. Mais l’inouï de tout l’Évangile, c’est de se découvrir appelé-e au cœur même de ce péché, de cette résistance, de cette fragilité.

Jésus a seulement besoin de notre confiance et notre gratitude.

Il nous rejoint là où nous sommes, nous appelle comme nous sommes. Goûtons simplement, savourons cette joie d’être appelé-e au cœur même de nos résistances.

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26 janvier 2022 3 26 /01 /janvier /2022 11:13
Homélie virtuelle du 4ème TO Lc 4/21-30

Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. ». Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Ils se disaient : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? ». Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton : “Médecin, guéris-toi toi-même”, et me dire : “Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm ; fais donc de même ici dans ton lieu d’origine !” » Puis il ajouta : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays.  En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère. Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. » À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.

Lc 4/21-30

« N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »

Il est important de sentir la nuance de mépris qu’il y a dans la réflexion des gens de son village : il n’est que le fils de Joseph.

Il y a dans cette réaction une impossibilité à reconnaitre le don qui est fait à Jésus. Et donc l’incapacité de recevoir ce qu’il leur partage de ce don. Dans cette synagogue, il y a ceux qui l’ont vu bébé, qui l’ont vu grandir, qui l’on vu charpentier. Il y en a aussi qui ont grandi avec lui, participé aux mêmes jeux : quelqu’un d’ordinaire comme eux. Et voici que celui-ci sort de l’ordinaire. Pourquoi tout cela lui est donné et pas à eux ? « D’où ? A lui ! Tout cela ! Quelle sagesse ! Elle lui est donnée ? A lui ! » (Traduction de la bibliste Sr jeanne d’Arc )

On sent dans ces réactions une impossibilité à reconnaitre le don qui est fait à Jésus. Et donc l’incapacité de recevoir ce qu’il leur partage de ce don.

D’où vient cette incapacité ?

Devant le don donné à quelqu’un, deux réactions sont possibles :

-La première est la joie, se réjouir du don qui est fait à l’autre, d’autant plus qu’il nous le partage, ce don vient de lui mais, par lui, il nous est communiqué. Donc gratitude.

-La deuxième est la jalousie. « Pourquoi lui et pas moi ? » On refuse alors et le donateur et le don. C’est la réaction des gens de son village.

Si vous avez vu le film Amedeus, c’est exactement de cela qu’il s’agit. Le musicien Salieri ne supporte pas que le don absolu de la musique ait été donné au libertin  Mozart. Au lieu de jouir de sa musique comme un cadeau du ciel, il cherchera à le tuer.

N’être que le fils de Joseph, c’est aussi le choix de Dieu. Jésus est le fils d’un homme ordinaire. Choix de l’Incarnation. Dieu n’a pas pris chair dans les sphères des puissants, des opulents, des gens connus qui font la une de l’Histoire. St Paul le dira : « Ce qui dans le monde est sans naissance et que l’on méprise, voilà ce que Dieu a choisi » 1ère lettre aux Corinthiens chapitre 1 verset 28.

Ce choix nous concerne car il montre l’infinie dignité de chaque homme, chaque femme, simplement du fait de son humanité. C’est pourquoi personne ne doit être écrasé. Cet infini respect inauguré par le Christ est libération du mépris et cela nous invite à inventer d’autres types de relation entre nous et dans nos sociétés.

Il est ensuite important de comprendre les raisons de cette volonté de tuer Jésus. Son message universaliste qui met en valeur des gens étrangers, est un langage insupportable pour des esprits fermés, imbus de leur privilège religieux. Quand on prendra davantage conscience du caractère subversif des paroles de Jésus, un progrès aura été réalisé dans l’intelligence des Evangiles et dans son incarnation en nos vies.

« Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. »

Aller son chemin, c’est ne pas se laisser détourner de ce qu’on croit juste, continuer malgré les oppositions.

Contemplons la liberté de Jésus pour que sa liberté devienne la nôtre.

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19 janvier 2022 3 19 /01 /janvier /2022 13:45
Homélie virtuelle du 3ème dim TO: Luc 1,1-4; 14-21 Le projet de Jésus.

Luc 1/1-4

01 CHER THEOPHILE, dans mon premier livre, j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné, depuis le moment où il commença, 02 jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel, après avoir, par l’Esprit Saint, donné ses instructions aux Apôtres qu’il avait choisis. 03 C’est à eux qu’il s’est présenté vivant après sa Passion ; il leur en a donné bien des preuves, puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu et leur a parlé du royaume de Dieu. 04 Au cours d’un repas qu’il prenait avec eux, il leur donna l’ordre de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre que s’accomplisse la promesse du Père. Il déclara : « Cette promesse, vous l’avez entendue de ma bouche :

Luc 4/14-21

14 Lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. 15 Il enseignait dans les synagogues, et tout le monde faisait son éloge. 16 Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. 17 On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : 18 L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, 19 annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. 20 Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. 21 Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

 

Chacun de nous est Théophile, c’est à dire aimant Dieu et aimé de Dieu. On peut aimer de façon différente selon les étapes de notre vie spirituelle. On peut aimer en cherchant Dieu et d’une certaine manière nous sommes toujours en recherche, des chercheurs-euses de Dieu, en quête de Son visage, quête qui sera seulement comblée quand nous Le verrons face à face. Mais plus profondément encore nous sommes des Théophiles parce que Dieu, Lui, nous a trouvé-es, Il a mis Son image en nous et Il a fait de notre vie Sa demeure.

Il habite notre cœur, Il est chez Lui chez nous.

Notre contemplation, ce peut être une plus grande attention à ce mystère de la Présence de Dieu en nous.

«Il s’est présenté vivant après sa Passion ; il leur en a donné bien des preuves, puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu et leur a parlé du royaume de Dieu»

Quelques versets qui reprennent l’ensemble du mystère du Christ. Il y a dans la foi des alternances de lumières et de nuits. Nuit de Noël, enfouissement de Dieu dans l’humble quotidien de Nazareth. Lumière de ce qu’il a fait et enseigné qui est source de notre attachement au Christ, source de notre séduction. Nuit de la Passion, de la mort. Lumière de la Résurrection et pendant 40jours, cette lente sortie de la peur. Il en faut du temps pour croire que Dieu est plus fort que nos morts. Jésus, pendant 40 jours accompagne ceux qu’il aime pour les faire sortir de leurs tombeaux. Dans sa résurrection, c’est eux qu’il ressuscite ! Sa résurrection est pour nous et c’est la nôtre. Il les apprivoise peu à peu à la vie.

Notre contemplation, ce peut être d’accueillir ces nuits et ces lumières qui sont autant de manières de Dieu d’être présent à notre cœur. 

Nous avons ensuite avec ce texte le projet de Jésus. Il veut que nos vies individuelles et nos sociétés soient restructurées selon les valeurs du cœur de Dieu. Que la volonté de Dieu se fasse sur terre comme elle se fait dans le ciel. Un projet qui demande notre collaboration. Il s’agit de chercher le royaume, d’entrer dans un chemin de transformation des cœurs et des sociétés. « Donner une Bonne Nouvelle aux pauvres…libérer les captifs, libérer ceux qui sont écrasés ».

Pourquoi est-ce une Bonne Nouvelle ? Quel est le contenu de cette nouvelle, de cette nouveauté ? De cette libération ?

En quoi est-ce une contestation ?

Pour bien entendre ce texte, on peut le rapprocher d’un autre en Luc 6 /22-23 : « Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ; et heureux celui pour qui je ne serai pas occasion de chute »

Jésus montre quel changement est déjà à l’œuvre. Il nous appelle et nous associe à Son œuvre pour qu’il y ait dans notre monde, moins de mensonge et plus de vérité (guérison d’aveugle) ; plus de liberté pour que chacun-e puisse marcher librement (boiteux) ; un accès à la santé le plus large possible ( lépreux) ; entendre que Dieu nous aime ( sourds) ; travailler à ce que la vie soit plus forte que tout , combattre toute injustice qui écrase les gens (résurrection). Jésus a commencé ce règne. Il a besoin de nous pour le continuer (Celui qui croit en moi, fera lui aussi les œuvres que je fais, il en fera même de plus grandes parce que je vais au Père Jn 14/12).

Pour cela, il faut d’abord se mettre dans la foule de celles et ceux qui ont besoin de guérison : ce qui est aveugle, boiteux, lépreux, sourd en soi. Et se laisser guérir par le Christ. Alors, nous pourrons transmettre la vie reçue de Lui, autour de nous.

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12 janvier 2022 3 12 /01 /janvier /2022 18:06
Homélie du 2ème dim TO: Jean 2,1-12 des noces à Cana

 Le troisième jour, il y eut des noces à Cana de Galilée, et la mère de Jésus y était. Jésus aussi fut invité à ces noces, ainsi que ses disciples. Or il n'y avait plus de vin, car le vin des noces était épuisé. La mère de Jésus lui dit : "Ils n'ont pas de vin." Jésus lui dit : "Que me veux-tu, femme ? Mon heure n'est pas encore arrivée." Sa mère dit aux servants : "Tout ce qu'il vous dira, faites-le." Or il y avait là six jarres de pierre, destinées aux purifications des Juifs, et contenant chacune deux ou trois mesures. Jésus leur dit : "Remplissez d'eau ces jarres." Ils les remplirent jusqu'au bord. Il leur dit : "Puisez maintenant et portez-en au maître du repas." Ils lui en portèrent. Lorsque le maître du repas eut goûté l'eau changée en vin - et il ne savait pas d'où il venait, tandis que les servants le savaient, eux qui avaient puisé l'eau - le maître du repas appelle le marié  et lui dit : "Tout homme sert d'abord le bon vin et, quand les gens sont ivres, le moins bon. Toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent !" Tel fut le premier des signes de Jésus, il l'accomplit à Cana de Galilée et il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui. Après quoi, il descendit à Capharnaüm, lui, ainsi que sa mère et ses frères et ses disciples, et ils n'y demeurèrent que peu de jours.

Pour mieux entrer dans la compréhension de ce texte des Noces de Cana, il nous faut le « décoder » à la lumière de la première Alliance.

Il est question de vin : comme le blé et l’huile, son abondance est signe de fidélité à l’Alliance avec Dieu.

Cela se passe pendant une noce : les noces humaines sont signes du lien d’amour de Dieu avec son peuple.

Enfin, nous sommes à un repas : « La connaissance de Dieu enivre et nourrit » (Pr 9/1-6.) Jésus donne le vin ici et ensuite le pain (Jn 6). C’est à dire qu’il donne une connaissance de Dieu savoureuse qui nourrit et comble ceux qui Le cherchent.

Ce n’est pas l’heure, dit-il à Marie. Oui, car son heure sera celle de la croix, mais cela l’anticipe et l’annonce : croix où Jésus scelle Ses noces, le signe indélébile de Son amour, là où Il donnera tout : sang, eau et souffle. Le véritable époux de ces noces, c’est Lui.

Devant un tel visage de Dieu, il nous est possible d’entendre la parole de Marie : « Quoi qu’Il vous dise, faites-le ! »

Infinie confiance : ce qu’Il peut dire, vouloir nous dire, ne peut être que de bonnes choses, le vin de la fête, le pain de la route. C’est d’ailleurs à cela qu’on peut reconnaître Sa voix et la distinguer de ce qui n’est pas de Lui : ce qu’Il nous dit ne peut être qu’augmentation de vie, de force, de paix. Entrons dans cette confiance avec Marie.

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6 janvier 2022 4 06 /01 /janvier /2022 16:43
Homélie virtuelle: Baptême du Christ en Luc 3,15-16 ; 21-22

En ce temps-là, le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous :
« Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »

Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait,
le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe,
descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel :
« Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »

Luc 3,15-16 et 21-22

Pourquoi Jésus est-il venu au Jourdain et a-t-il voulu recevoir le baptême de Jean ?

Il y a plein de réponses exégétiques à cette question mais en voici une : Jésus cherche Dieu et il est à la recherche de sa propre identité.

Répondre ainsi rend Jésus proche de nous qui sommes en recherche nous aussi de Dieu et de notre identité profonde.

Pour trouver ce qu’il cherche, Jésus s’est plongé dans l’eau dans un oui confiant, une plongée en Dieu et il s’est mis à prier. Dans sa version du baptême, Luc distingue bien ces deux moments.

La plongée dans l’eau et une fois sortie, sa prière. 

La plongée est une expérience de Dieu, un geste sans mot de confiance.

La prière est une expérience de Dieu dans l’écoute d’un autre que soi.

Les deux sont expériences de Dieu mais de manière différente.

La confiance prépare l’écoute mais il faut bien repérer que pour Luc, c’est l’acte de prière qui est lieu de révélation.

C’est dans l’expérience de Dieu dans la prière qu’il peut entendre cette phrase inouïe :

« Tu es mon fil bien aimé, je mets en toi toute ma joie »

C’est l’expérience de la prière qui fut pour lui, lieu de révélation de Dieu et de son identité profonde.

Révélation de Dieu : Dieu proche, source de vie, un Père/Mère

Révélation de son identité profonde : Fils bien-aimé.

Après la plongée dans l’eau de la confiance, la prière a été son lieu de révélation.

Lieu fondateur. Expérience fondamentale

Venir d’un autre qui m’aime, c’est la raison d’être de Jésus.

Cela explique tout sa vie, ses choix, ses combats, ses joies, ses peines, ses colères, son dynamisme, sa force.

Cette révélation est également pour nous : nous aussi nous sommes filles bien-aimées, fils bien aimés !

Révélation d’un Dieu qui n’est qu’Amour et révélation de notre identité profonde.

A vivre à chaque fois qu’on se plonge dans les eaux de l’Evangile !

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1 janvier 2022 6 01 /01 /janvier /2022 14:48
Homélie virtuelle, Epiphanie Mt 2/1-12

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez-vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

Nous sommes ici à la source de la foi : Jésus, Verbe fait chair, Dieu qui nait. Dieu qui entre dans le temps, qui entre dans un espace, qui entre dans une culture. Dieu comme nous, un humain. Laissons-nous étonner par cela. Et demandons-nous ce que cela change quant à notre image de Dieu et ce que cela change quant à notre perception de nous-mêmes.

Ces mages orientaux, représentent tous les chercheurs, chercheuses de Dieu. Tous ceux, toutes celles du monde entier qui reconnaîtront en Jésus, Dieu venu nous rejoindre. C’est chacun-e de nous. Ils sont venus de loin, ils ont fait tout un chemin. Et nous ? De quel orient sommes-nous venus : orient du doute, de l’incroyance, de la souffrance …Par quel chemin sommes-nous venus au Christ ? Par quels chemins venons-nous à lui ?

Où est le roi des juifs qui vient de naître ? La question porte sur le lieu de la naissance. Occasion de se demander : dans notre vie, quel sont les lieux où nous voyons naître le Christ ? Quels sont les lieux de nativité aujourd’hui pour nous ?

Regardons maintenant Hérode, ce qu’il fait, écoutons ce qu’il dit. Le verset 13 nous donne la clé de son comportement. Actes et paroles sont motivés par la volonté de tuer l’enfant. Pourquoi ? Pourquoi un enfant est-il dangereux pour lui ? Pourquoi ce refus dès le début de la vie de Jésus ?

Et les Grands prêtes et scribes? Ils ont la connaissance du lieu de la naissance mais ils ne bougent pas, ne vont pas voir. Leur connaissance ne produit rien en eux. Leur connaissance n’est pas vitale pour eux, ce n’est pas le cœur de leur vie.

Enfin, regardons les mages. Faisons comme eux, regardons Jésus, contemplons simplement Dieu dans la faiblesse, la vulnérabilité d’un enfant. Nous emplir les yeux de ce que nous voyons.

Ils ouvrent leurs cassettes, ils lui offrirent en présents de l’or de l’encens et de la myrrhe. Pourtant, évidemment, cet enfant ne leur a rien demandé ! Ce que nous offrons à Dieu n’est pas une commande de sa part, ce qu’il voudrait qu’on lui donne !  C’est simplement ce que par amitié, nous voulons lui donner. Par cela laissons-nous guérir de cette fausse image de ce que Dieu veut. Son unique volonté est que nous vivions. Quelle cassette de notre cœur nous voulons ouvrir ? Quel or et quel encens, quelle myrrhe nous voulons donner ?

Pour finir, ils prirent une autre route pour rentrer dans leur pays. Avoir rencontré Jésus déroute, on ne fait plus comme avant ! Ils vont habiter le pays de leur vie autrement.

 

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