« La rencontre décisive n’est pas à reporter à la fin des temps. Elle a lieu chaque jour : le juge de gloire est cet homme assis à notre porte, il est ce prisonnier que nous avons ou n’avons pas visité.
Le juge est impliqué dans l’histoire et on ne le savait pas.
On l’attendait glorieux, on guettait son triomphe pour demain ; or c’est lui, le tout-petit dont il est question tout au long du livre, et dont il est question tout au long de nos vies, qui souffre avec les malheureux, lui, le pauvre (il avait faim et soif, il était nu) l’étranger, l’exclu (malade et condamné).
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Comme le dit Daniel Marguerat[1], le fait que Jésus se mette à la place de chacun des petits est « une originalité absolue dans le monde religieux d’Israël ». Car si d’autres cultures ont pris la défense des démunis, la révolution est,
d’une part de comprendre qu’ignorer le petit, c’est ignorer Dieu
d’autre part, de mettre dans le geste de compassion, le seul et unique critère de la rencontre décisive avec Dieu.
Ce n’est pas le fait d’être chrétien qui sauve, c’est l’acte d’amour désintéressé. »
Colette et Jean-Pierre Deremble, Jésus selon Matthieu, héritages et ruptures, Artège Lethielleux, 2017
[1] D.Marguerat, Le Jugement dans l’Evangile de Matthieu, Genève, Labor et fides, 1995
