Dieu n’est pas un assureur.
Beaucoup de gens qui ont perdu un proche dans un accident de voiture, (un exemple parmi bien d’autres) seront d’accord avec moi : la foi et la prière ne préservent pas des accidents de la vie.
A la suite d’événements dramatiques de ce genre, certains sont devenus athées de ce dieu sensé protéger du malheur…et ils ont eu raison, car ce dieu n’existe pas.
D’autres continuent d’y croire au prix d’une image de dieu indigne de Dieu : un dieu qui protégerait les uns et pas les autres ! Un dieu qui déciderait de la mort des uns et pas des autres. Un dieu dont la volonté relèverait du caprice.
Interview d’une musulmane après le drame de la Mecque où des centaines de gens sont morts : « C’était la volonté de Dieu ». Fatalisme musulman, me direz-vous ?
Mais ce faux dieu est aussi dans la tête des chrétiens, ne serait-ce qu’avec cette expression courante au moment d’un décès : « Dieu a rappelé à lui… » Alors, comme ça Dieu rappelle à lui certains et pas d’autres ?
On touche là, une lacune de nos expressions de la foi : on ne les pense pas. On ne réfléchit pas à ce que cela induit.
Ce faux dieu est le dieu du sentiment religieux primitif. Il remonte à la nuit des temps, quand l’humain vulnérable aux forces de la nature et encore incapable d’en comprendre les mécanismes, les assimilait à des puissances divines et cherchaient à se les concilier par des prières et des sacrifices. C’est ce qu’on appelle la pensée magique.
Aujourd’hui, dans les cultures modernes, nous devrions en être libéré-es. Et pourtant, cette pensée continue d’agir et d’alimenter le désir d’un dieu assureur des malheurs de l’existence : « Mon Dieu faites que… »
Mais le vrai Dieu n’est pas un assureur. Croire en lui, lui parler n’est pas une assurance contre le malheur. Il suffit de regarder nos vies.
Il n’est pas un assureur…
il est un Ami et c’est cela qui change tout.
L’ami, c’est quelqu’un qui est là dans les coups durs, sa présence n’enlève pas le malheur qui nous frappe mais il est l’épaule sur laquelle on peut pleurer, il est l’oreille qui peut entendre nos cris, il est présence qui nous sauve de la solitude, soutien pour continuer à vivre, parole qui nous invite à nous battre et à combattre pour que cela n’arrive pas à d’autres. Il existe plein d’exemple de gens qui ont crée des associations qui ont pour origine un drame personnel.
Dieu est Ami comme cela et nous aide à nous libérer de la pensée magique.
La pensée magique du dieu assureur est une pensée facile qui encourage le conservatisme et conforte l’inaction : nous nous en remettons à dieu au lieu d’agir.
Quand bannirons-nous à jamais cette prière scandaleuse adressée à Dieu, que certains continuent à dire au début du repas : « procurez du pain à ceux qui n’en ont pas » Facile en effet de se décharger sur Dieu ce qui est en fait de notre responsabilité.
Le Dieu Ami est donc aussi celui qui nous invite à la
responsabilité :
Que faire pour limiter au maximum et dans la mesure du possible le malheur ? Progrès médicaux, vigilance professionnelle, éducation, justice sociale, partage des richesses, lois qui protègent…
Dieu n’est pas un assureur, il est un Ami.
Laissons son amitié transformer nos vies.