Au début de janvier, j’ai fait ma retraite annuelle. Tous les ans, nous prenons une semaine de solitude pour mieux écouter la Parole de Dieu.
Je voudrai vous partager une des joies de cette retraite.
J’ai contemplé la venue des mages à la crèche racontée par Matthieu au chapitre 2 versets 1 à 12.
Je les ai regardés ouvrant leurs trésors et offrant des présents.
Et d’un seul coup, j’ai eu une lumière en moi, une joie immense,
Dieu ne leur avait rien demandé. Il ne demandait pas aux mages d’offrir ce qu’ils ont offert. Ils l’ont fait de leur propre initiative.
Mais Dieu accueille les dons qu’on lui fait. Il les accueille car il sait y voir une réponse d’amour.
Pourquoi, cela me réjouit tant de voir les choses comme cela ?
Le fond de cette joie porte sur le célibat consacré.
Ne pas se marier, ne pas avoir d’enfant est en soi une privation. Ce choix est rejeté, incompris, méprisé, par beaucoup. Si on attribue cela à Dieu, « Dieu le veut, le demande à certains » on véhicule l’idée que c’est Dieu qui exige un sacrifice.
Ce texte des mages m’a délivré de cette idée. Dieu ne demande cela à personne. Il n’a pas écrit dans un grand livre que certains devraient vivre cela. Non, mais ce qui est vrai, c’est que certain-es d’entre nous ont choisit de vivre cela. Ce choix peut s’expliquer de diverses manières mais si c’est un choix juste, c’est en réponse à un amour. Un choix de vivre cela car on sent que cela permettra pour soi, une recherche de Dieu, une manière d’aimer Dieu et les autres, une source de liberté.
Cela reste un combat mais c’est en fait un vrai plaisir de liberté. En ce sens et de cette manière là, être seul-e peut être vécu comme une chance, une joie. Je l’expérimente souvent le soir en rentrant dans ma chambre. Joie d’être seule. Car c’est une solitude habitée par une recherche spirituelle.
Cette manière de dire les choses peut être mieux comprise par nos contemporains. C’est mon choix et ce n’est pas une décision que Dieu exigerait.
Il est urgent de se libérer de tous les discours qui déforment l’image de Dieu et en font ce que Maurice Bellet appelle un « Dieu pervers ».
L’autre parole qui m’a un jour procuré la même joie, je la dois à un prêtre qui m’a dit : « vous ne devez rien à Dieu ».
Joie, car cela permet de donner à Dieu, non en raison d’une dette à payer mais en raison d’un amour.
J’ai continué à prier avec cette lumière et une autre est venue : Dieu n’exige rien…Il donne tout.