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14 janvier 2024 7 14 /01 /janvier /2024 14:22
L’immobilité ou une manière pour certains de s’opposer au pape François.

Dans l’Eglise catholique en ce moment, il y a des réactions diverses et variées à la récente déclaration Fiducia supplicans. Elles vont de la franche opposition à la réelle satisfaction. Certains se désolaient qu’il n’y ait pas de culture du débat dans cette Eglise, et bien en voilà un ! Chacun y va de sa réaction, de sa compréhension du texte, des évêques aux journaux et à tout un chacun qui s’exprime sur les réseaux sociaux. On peut se désoler de cela ou s’en réjouir. Ce qui est le plus étonnant c’est le refus d’évêques mettre en pratique ce texte et donc de s’opposer au pape.

 

Mais il y a une autre manière de s’opposer dont on ne parle pas. Elle consiste, non pas à dire qu’on n’est pas d’accord mais à ne rien dire et à ne rien faire.

Voici un exemple d’un texte du pape François qui n’a reçu en France non seulement aucune réaction mais est restée lettre morte.

Il s’agit du Motu proprio Spiritus Domini, de janvier 2021. Il modifie le numéro 230 du Droit Canon qui réservait aux seuls hommes l'accès aux ministères d’acolyte et de lecteur. En ouvrant maintenant également aux femmes ces ministères pour le service de la parole et de l’autel, de manière institutionnelle et avec un mandat, cela met en évidence le fait que ces ministères ont pour fondement la condition commune du baptisé. Le Pape François, a voulu ainsi rendre officielle et institutionnelle cette présence des femmes près de l'autel.

 

Dans de nombreuses communautés à travers le monde des femmes qui lisent la Parole de Dieu pendant les célébrations liturgiques ou accomplissent un service à l'autel, ne sont bien sûr pas une nouveauté. Mais maintenant cela peut se faire avec un véritable mandat ministériel.

 

Alors pourquoi ce texte reste lettre morte ? Pourquoi aucune femme en France n’a reçu ces ministères ? Pourquoi de nombreuses paroisses continuent d’exclure les filles du service de l’autel, alors que maintenant le sexe féminin n’est plus un empêchement à ce ministère ? Cette immobilité est aussi une manière de s’opposer.

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3 octobre 2023 2 03 /10 /octobre /2023 20:08
photo de Aletiahttps://fr.aleteia.org/slideshow/en-images-sur-la-place-saint-pierre-une-foule-heteroclite-en-priere-pour-le-synode/

photo de Aletiahttps://fr.aleteia.org/slideshow/en-images-sur-la-place-saint-pierre-une-foule-heteroclite-en-priere-pour-le-synode/

Peux être que beaucoup ne se rendent pas compte de la révolution qui s’est produit ce samedi 30 septembre lors de la veillée œcuménique à Rome qui introduisait le synode sur la synodalité

Je vous invite à la regarder si vous ne l’avez pas fait

https://mailing.ktotv.com/emailing/27510/4218/r16svmoveobmmufhgzmauazhbzmbveyzfbu/emailing.aspx

Peux être que beaucoup ne se rende pas compte de la révolution que cela montre :

La Bible et une icône apporter par des Baptisé-es

C’est elles qui sont sous le dais et pas le pape ou d'autres dirigeants 

Ce sont 2 jeunes qui président la veillée et pas des clercs

L’une et l’autre ont des paroles fortes sur l’Eglise Peuple de Dieu

L'arrivée des responsables religieux, le pape un parmi d'autres.

L'évangile du samaritain lu par une femme

Les intercessions lues par tous les responsables religieux dont 2 femmes.

Et ce très beau geste de chacun et chacune pour saluer le pape comme une reconnaissance de primauté, je l'ai lu comme cela !

Voilà le pas œcuménique que l'on attendait depuis longtemps

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21 mars 2023 2 21 /03 /mars /2023 09:54
Le discours officiel de l’Eglise catholique romaine est néfaste pour les femmes-2

Voici la suite d’ extraits de mon livre : masculin-Féminin. Décryptage d’une encyclique.

J’ai analysé l’encyclique mulieris dignitatem de Jean-paul II en montant les quelques aspects positifs mais surtout en quoi cela reste un discours néfaste pour les femmes.

On peut se procurer mon livre en le commandant à la FNAC

https://www.fnac.com/a9912049/Michele-Jeunet-Masculin-Feminin-Ou-en-sommes-nous

Néfaste pour les femme de mettre le masculin du côté du divin et le féminin du côté de l’humain

La lettre encyclique met le masculin du côté du divin et le féminin du côté de la créature humaine. Pour étayer cette idée fondamentale, la lettre s’appuie sur la permanence biblique à présenter Dieu comme un époux et Israël comme son épouse dans l’Ancien Testament. Pour le Nouveau Testament, la lettre s’appuie sur la présentation que Jean-Baptiste fait du Christ comme époux et sur le fait que le Christ lui-même se présente ainsi en Marc, chapitre 2 versets 19 et 20. C’est un fait scripturaire indéniable. Mais il peut être interrogé et interprété…

Dans une société marquée par une « tradition qui était discriminatoire à l’égard des femmes »[1], Dieu créateur, sauveur, tout puissant ne pouvait être dit qu’au masculin de l’époux et la femme ne pouvait être pensée  que dans sa condition seconde, dépendante, pour dire la dépendance de l’humain à son Dieu.

Dans le cadre d’une nouvelle anthropologie qui rétablit l’égalité, il n’y a plus de raison de faire du féminin le symbole de l’épouse, ni d’assimiler Dieu à l’époux. Dans une anthropologie où hommes et femmes sont égaux, la symbolique du Christ-Epoux ne devrait plus être utilisée comme symbole du masculin face au féminin…

Continuons de regarder  avec précision le numéro 25 du chapitre 7 de la lettre encyclique qui se penche à nouveau sur Ephésiens 5.  Mais ici, c’est  pour en dégager des principes malheureux pour les femmes : l’amour de Dieu pour son peuple, semblable à celui d’un époux, exprimerait la qualité sponsale de cet amour qui ne pourrait être que masculine…

Quelle serait la caractéristique " féminine"  de l'épouse ? C’est le fait d’accueillir comme un don l’amour du Christ rédempteur…

Quelle serait la caractéristique de l’époux ? C’est le fait d’aimer le premier. Un époux qui, en s’incarnant, est devenu vrai homme au masculin. « Le symbole de l’époux est donc du genre masculin ».[2] C’est par ce symbole masculin que Dieu exprime son amour.

L’argumentation repose sur un présupposé non dit : une représentation de l'homme masculin comme celui qui aurait l’initiative, qui aimerait et donnerait  le premier, et une représentation du féminin qui reçevrait et ne pourrait donner qu’en réponse…

Mettre le masculin du côté de l’initiative et le féminin du côté de l’accueil, c’est revenir au vieux schéma du masculin premier et du féminin second..

Ce qui peut être questionné au niveau de la symbolique, ne peut l’être au niveau du réel de la masculinité de l’homme Jésus. Mais quel est le sens de cette masculinité ? Elle n’a pas un sens au niveau de la Révélation et de la Rédemption. Il n’est pas de nécessité de salut qu’il en soit ainsi. Et surtout, ce n’est pas  pertinent pour déterminer une identité, une vocation, des rôles différenciés du féminin et du masculin.[3]

Néfaste de faire de Marie l’« essence »  du féminin

Voici ce que dit la lettre encyclique :

La plénitude de grâce accordée à la Vierge de Nazareth, en vue de sa qualité de théotokos, signifie donc en même temps la  plénitude de la perfection de ce qui est caractéristique de la femme, de ce qui est féminin  [4]  En Marie « on retrouve la femme  telle qu'elle fut voulue dans la création et donc dans la pensée éternelle de Dieu, au sein de la très sainte Trinité. Marie est le nouveau commencement de la dignité et de la vocation de la femme, de toutes les femmes et de chacune d'elles… [5]

Faire de Marie le prototype de la femme, le commencement de sa dignité et de sa vocation, pose question sur plusieurs points.

D’abord en mettant ainsi Marie, de manière si forte du côté des femmes, c’est priver les hommes masculins de ce modèle comme modèle d’humanité.

Ensuite si Marie est l’archétype des femmes, c’est les priver du Christ comme archétype de leur humanité.

Et quel serait l’archétype des hommes masculins ? Le texte y répond de manière implicite en mettant le masculin du côté du Christ.

Néfaste de mettre le masculin mis uniquement du côté du Christ

Le Christ et Marie sont des modèles pour tout humain qu'il soit femme ou homme. Bien sûr le sexe de Marie est féminin et le sexe de Jésus en son humanité est masculin. Mais la foi a tenu que l'Incarnation assumait tout l'humain. C'est un enjeu de salut, selon l'adage classique que ce qui n'est pas assumé, n'est pas sauvé.[6] Le credo nous fait dire : homo factus est et non pas vir factus est. Il faut donc penser qu'en assumant la nature humaine sous sa limite inévitable d'un sexe et non de l'autre, ce sont les humains des deux sexes qu'il assumait et sauvait… 

Au n° 11 de la lettre, le fait de situer aussi Marie modèle du féminin, sans faire du Christ aussi le modèle des femmes, réintroduit une hiérarchie qui peut être légitimement contesté y compris au niveau de sa justesse doctrinale.

Par l'incarnation c’est la nature humaine qui est assumée, ce qui fait que les femmes, comme les hommes, sont uni-es à lui. Par le baptême, des êtres humains, hommes et femmes deviennent d'autres "Christ", sont configurés à lui.[7] On peut donc contesté fortement  que cette dimension baptismale qui configure au Christ les femmes comme les hommes soit  absente de cette lettre encyclique.


[1] MD 12

[2] MD 25

[3] A ce sujet, voir E.A.JOHNSON, "La masculinité du Christ", Concilium, n°238, p.148-151, article reproduit dans B.CHENU et M.NEUSCH, Théologiens d'aujourd'hui, vingt portraits, Paris, Ed.Bayard/Centurion, 1995, p 91-96.

[4] MD 5

[5] idem

[6] ST GREGOIRE DE NAZIANCE. Ep. Ad Clédonium, Ed Migne, Patrologie Grecque XXXVII, 181c.

[7] 1 Co 12, 13 ; Ga. 3, 19

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16 mars 2023 4 16 /03 /mars /2023 11:54
Le discours officiel de l’Eglise catholique romaine est néfaste pour les femmes-1

Voici des extraits de mon livre : Masculin-Féminin. Décryptage d’une encyclique.

J’ai analysé l’encyclique Mulieris dignitatem de Jean-Paul II en montant les quelques aspects positifs mais surtout en quoi cela reste un discours néfaste pour les femmes.

On peut se procurer mon livre en le commandant à la FNAC

https://www.fnac.com/a9912049/Michele-Jeunet-Masculin-Feminin-Ou-en-sommes-nous

Néfaste, une conception des femmes uniquement lié à la sexualité.

Le magistère romain a cru bon d’écrire une lettre encyclique sur la femme qui a pour titre Mulieris dignitatem. Mais il n’existe pas jusqu’à présent un document similaire qui aurait pour titre Viri dignitatem. Pourquoi ?

Parce que dans cette pensée, ce qui serait dit de l’homme masculin (viri), ne pourrait être que l’équivalent de l’humain (homo). Un texte sur la femme (mulier), devant l’absence d’un texte sur l’homme masculin, dit, de fait, que le masculin continue d’être pensé par le magistère romain comme générique de l’humain, sans particularité,  et que seul le féminin en comporte, la particularisant, l’incluant tout en le mettant à part et réduisant les femmes à être épouse, mère et vierge.

Viri dignitatem définirait-il l’homme comme époux, père et vierge ? Non, car pour cette pensée, la sponsalité, la paternité, le célibat n’ont pas le même poids identitaire chez l’homme que chez la femme. Son identité n’est pas d’être époux d’une femme, père d’enfants, et encore moins époux du Christ dans le célibat consacré. Son identité ne se limite pas à cela alors que Mulieris dignitatem le fait pour la femme. Il y a donc asymétrie. Le principe de cette asymétrie est que le féminin continue d’être pensé comme spécialement lié au sexuel et toujours référé au masculin.

Il y a dans cette lettre encyclique une contradiction entre l’affirmation de la femme voulue pour elle-même et la réduction de sa vocation à une relation d’épouse pour un mari, de mère pour des enfants (du mari) ou d’épouse consacrée pour le Christ.

Si la raison du féminin et sa vocation essentielle sont pensées uniquement comme épouse pour un époux, en vue d’être mère, elle n’est pas voulue pour elle-même. Elle continue d’être pensée et voulue pour l’homme masculin.

Néfaste, une conception d’une femme éternelle

La lettre encyclique commençait en voulant tenir compte des signes de temps.  Mais à la fin de la lettre, il est bien précisé que, face aux changements, il faut revenir aux fondements qui se trouvent dans le Christ, aux vérités et aux valeurs immuables dont le Christ est le témoin et qui est conforme au plan de Dieu qui a créé l’homme et la femme pour des vocations différentes. Ces vocations seraient inscrites dans le corps, et pour la femme, dans son corps fait pour la maternité.

Comme pour d’autres encycliques ayant pour thème la sexualité, le biologique[1] est considéré comme une donnée normative, donc statique. Il y aurait un ordre de la nature qui est destin pour la femme.

Pourtant la situation des femmes en France, par exemple, ne se réduit pas à être épouse et mère. Même si de grands progrès restent encore à réaliser dans de nombreux pays du monde, le changement de mentalité, le progrès technique ont permis  un plus équitable partage des tâches domestiques et d’éducation des enfants, l’investissement dans le travail professionnel, l’accession (en pratique, non sans difficultés et  sinon en théorie)  à tous les postes de responsabilités dans la société civile. La créativité des femmes n’est maintenant plus limitée à la seule maternité, elles peuvent (malgré d’énormes progrès encore à réaliser dans de nombreux pays) s’épanouir dans tous les domaines du politique, de l’économique, du social, du culturel …Tous ces domaines demandent autant de qualités d’initiative que de réceptivité, ils ne se vivent pas selon le schéma de la lettre encyclique fondée sur un don au masculin et l’accueil du don au féminin (initiative masculine et réceptivité féminine) mais selon une réciprocité où chacun donne et reçoit sans prééminence.

La soi-disante réceptivité féminine ne serait-elle alors signifiante que pour la symbolique ecclésiale ?  Dans ce cas, pourquoi y aurait-il posture d’initiative dans ce qui est de l’ordre humain et seulement posture de réceptivité dans le domaine ecclésial ?

Cela reviendrait à penser une double anthropologie contradictoire.  

D’autant plus, que même dans la réalité de la vie de l’Eglise, de plus en plus nombreuses sont des femmes en posture d’initiative, et même assumant des « munera » (fonctions) d’enseignement, de sanctification et de gouvernement.

Néfaste, une conception statique de la révélation

Il n’est pas légitime, à partir du donné de la foi d’un sauveur masculin né d’une femme, vierge et mère, d’en tirer une anthropologie du masculin et du féminin.

 Il fut un temps où l’on tirait de la Bible une cosmologie, ce qui, à l’époque moderne, a introduit le conflit entre science et foi. C’est la même contestable démarche qui anime cette Lettre encyclique dangereuse pour les femmes mais également pour la crédibilité du magistère romain. Le magistère romain a renoncé à fonder bibliquement une cosmologie. Le temps n’est plus à la défense d’une création en sept jours. L’accueil du principe de l’évolution des espèces inauguré par Darwin commence à être reconnu.

De même, il n’est plus possible de chercher dans la Bible une anthropologie révélée du masculin et du féminin, qui dirait de toute éternité ce qu’est une femme, ce qu’elle doit être et rester. La lettre encyclique relève de ce mode de pensée. Elle ne peut être reçue par les femmes qui luttent pour ne pas être enfermées dans des stéréotypes qui les empêchent de développer toutes leurs potentialités humaines.

La Révélation se situe au niveau du sens de l’existence, d’une anthropologie fondamentale, d’un être humain à l’image de Dieu, aimé et capable d’aimer, digne de respect. Cette anthropologie dit le sens de l’existence humaine et son orientation vers Dieu mais elle n’offre pas une anthropologie particulière, une science anthropologique révélée de ce que serait le féminin et le masculin. Cette anthropologie particulière est à bâtir par l’expérience de tous et de toutes, chrétiens ou non.

Néfaste, une symbolique allégorique

Pour cette lettre encyclique, l’économie de la Rédemption, un sauveur masculin né d’une femme, relèverait donc de la Révélation du plan de Dieu sur le féminin et le masculin. C’est une sotériologie (conception du salut) qui informerait une anthropologie du féminin et du masculin par une manière particulière de traiter le symbolique qu’on appelle symbolique allégorisante.

Il est légitime pour parler de Dieu d’utiliser des images. Nous avons trace dans l’Evangile de leur utilisation. Pour parler de Dieu miséricordieux, Jésus emploie l’image d’un berger à la recherche de sa brebis, d’une femme à la recherche d’une pièce de monnaie, d’un père en attente de son fils. Dieu est décrit comme un berger, comme une femme, comme un père. Ici nous sommes dans l’ordre du symbole. Cela donne à penser une attitude de Dieu qui ne cesse de nous chercher et de nous attendre. Mais si nous remplaçons le terme « comme » par une identification : Dieu est un berger, Dieu est une femme, Dieu est un père, nous sommes alors dans une symbolique allégorique où il y a identification terme à terme. La lecture que fait Mulieris dignitatem du Christ époux relève de la symbolique allégorisante : identification terme à terme du Christ à l’époux, donc à l’homme masculin et de l’Eglise à l’épouse, donc à la femme. Alors que la relation Epoux/Epouse devrait seulement permettre de penser à une notion de fidélité amoureuse.

Cette symbolique allégorisante se décline ainsi :

  • Christ = époux = principe masculin

= les hommes concrets ;

  • Marie = épouse et mère = principe féminin

= les femmes concrètes.

Avec cette symbolique allégorisante, le féminin et donc toutes les femmes, ne peuvent qu’être dans une position seconde, réceptrice, uniquement du côté de l’humain, tandis que le principe masculin et donc tous les hommes se voient attribuer la position première, initiatrice, ayant part à la dimension divine du Christ.

Cette symbolique allégorisante est illégitime et néfaste pour les femmes.

 

 

 

[1] Par exemple, Humanae Vitae, qui ne déclare morale que la régulation des naissances qui obéit aux processus naturels.

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8 mars 2023 3 08 /03 /mars /2023 16:08
Photo de Famille chrétienne de filles servantes d'autel

Photo de Famille chrétienne de filles servantes d'autel

Le Comité de la Jupe demande aux évêques de se prononcer sur la discrimination des filles pendant la messe

Le Comité de la Jupe dénonce le rôle dévolu aux « servantes d’assemblée » durant l'eucharistie.

Les filles se trouvent ainsi éloignées de l’autel tandis que les garçons participent activement à la célébration.

Selon notre cartographie, plus de la moitié des paroisses en France excluent les filles de la proximité de l’autel. Sur 382 paroisses répertoriées au 6 mars 2023, dans 203 paroisses les filles ne servent pas régulièrement à l’autel

Ce n’est le cas ni en Belgique, ni en Allemagne, ni en Espagne, ni même en Inde ou au Vatican.

Existerait-il une interprétation différente du droit selon les lieux ?

En cette journée internationale des droits des femmes, le Comité de la Jupe appelle donc les évêques à se prononcer afin de ne pas laisser soupçonner une attitude misogyne, une soumission à une minorité conservatrice de fidèles ou une ignorance des textes du concile Vatican II (voir annexe).

Pourquoi une telle discrimination entre des enfants toutes et tous égaux par leur baptême ?

La situation des servantes d’assemblée nourrit une représentation dévalorisante des filles et futures femmes dans leur communauté, et perpétue une profonde inégalité entre les femmes et les hommes au sein de l’Église catholique. Sur cette situation, la responsabilité des évêques est double : ils doivent d’une part dire s’ils autorisent que dans leur diocèse, les filles soient admises au service de l’autel, et d’autre part fonder théologiquement leur décision, ce qui est l’une de leurs fonctions essentielles.

Le Comité de la jupe propose une lettre type que les fidèles peuvent adresser à leur évêque (voir lettre jointe) pour lui demander de prendre une position claire sur le sujet.

Le Comité de la Jupe

 

Ce que dit le Vatican II

« La Mère Église désire beaucoup que tous les fidèles soient amenés à cette participation pleine, consciente et active aux célébrations liturgiques, qui est demandée par la nature de la liturgie elle-même et qui, en vertu de son baptême, est un droit et un devoir pour le peuple chrétien, « race élue, sacerdoce royal, nation sainte, peuple racheté » Sacrosanctum concilium n°14

« Il est tout à fait louable que se maintienne la coutume insigne que soient présents des enfants ou des jeunes - dénommés habituellement «servants d’autel» ou «enfants de chœur» - qui servent à l’autel comme acolytes, (...) Les filles ou les femmes peuvent être admises à ce service de l’autel, au jugement de l’Évêque diocésain; dans ce cas, il faut suivre les normes établies à ce sujet. »

Redemptionis sacramentum, n° 47.

 

Lettre type à l’évêque

Frère évêque,

Nous, baptisé·es dans l’Église catholique, regrettons l’invisibilisation des femmes au cours des liturgies. Où sont les filles, les femmes, durant nos célébrations ? Pourquoi cette mode des « servantes d’assemblées » qui tient les jeunes filles à distance de l’autel ?

« Cachez ces femmes... » : serions-nous revenus à l’hypocrite Tartuffe dans ce vaste courant de repli identitaire qui refoule les laïcs à distance des clercs, et parmi ces laïcs, ostracise les femmes?

Pourtant, Vatican II avait supprimé la démarcation entre un espace sacré et le lieu où se tient le « profane » (voir annexe).

A l’heure où l’absence de responsabilités accordées aux femmes devient une préoccupation majeure du synode sur la synodalité ; quand le rapport de la CIASE diagnostique le caractère délétère de l’insistance sur la sacralité du prêtre, et que celle-ci dévoile ses effets pervers dans toutes les affaires qui déferlent ad nauseam, ne serait-il pas temps de réinterroger notre pratique ecclésiale et liturgique ?

Une cartographie des paroisses établie par le Comité de la Jupe montre que plus de la moitié des paroisses en France excluent les filles de la proximité de l’autel. Aucun argument scripturaire ne

justifie de discrimination corporelle dans une religion de l’Incarnation où chaque humain est aimé et sauvé dans son individualité. Le Christ n’a jamais hiérarchisé ses relations.

La multiplication des exclusions des filles ainsi que l’incompréhension sur ce qui les fonde, nous conduit à vous demander officiellement comment vous vous positionnez devant la liberté qui vous est donnée de décider si les filles, baptisées à l’identique des garçons, peuvent être admises au service de l’autel. Oui ou non, les y autorisez-vous ? Et pouvez-vous fonder, selon le droit del’Eglise, votre réponse ?

Tandis que Guy de Kerimel, archevêque de Toulouse et président du Conseil épiscopal pour la liturgie, assurait dans Famille Chrétienne que « Plus aucun texte du Magistère n’interdit aux filles de servir à l’autel » ( https://www.famillechretienne.fr/vie-chretienne/liturgie/servantes-de-messe-qu-en-dit-l-eglise-35879) , Laurent Jullien de Pommerol, responsable du département des servants d’autel au sein du service national de la pastorale liturgique et sacramentelle, rappelait que “Les servants d’autel apportent un signal très fort à la messe dans le face à face entre le prêtre et l’assemblée”. (https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/528959-le-service-de-lautel-un-service-gagnant/)

 Il apparaît donc grave et injustifié d’exclure les filles de ce rôle majeur, d’où l’urgence d’une prise de position de votre part.

Nous vous remercions de nous lire et attendons votre réponse.

Avec notre respect sororal,

Le Comité de la Jupe

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25 février 2023 6 25 /02 /février /2023 19:03
Mon accompagnement spirituel des réseaux LGBT+

Des circonstances ont fait que peu à peu j’ai été amené à accompagner des personnes et des groupes LGBT+

Quelques étapes :

Tout commence au Centre spirituel du Cénacle de Versailles, je suis à l’accueil et un groupe téléphone pour une réservation du CCI. Je demande ce que c’est : Carrefour des Chrétiens inclusifs…de l’homosexualité. Je leur dis qu’il n’y a aucun problème. Ainsi commence une aventure je dirai d’accompagnement de gens en difficulté de reconnaissance sociétal et ecclésiale dont voici les étapes à grands traits :

Un accueil chaleureux de la cté de Versailles admirant la joie et la foi de ces personnes. Demande du groupe d’animer un temps de prière.

Puis avec deux de ce groupe une collaboration de plusieurs années pour l’animation d’un WE spirituel spécial LGBT.

Accueil de prêtres LGBT qui me demande chaque année de participer à une matinée de réflexion avec eux.

Animation au Centre spirituel des Religieuses du Sacré-Cœur de Jésus à Joigny à l’initiative de David et Jonathan.

Accompagnement spirituel dans la vie de plusieurs personnes.

Animations de « Fêtez-Dieu » à St Merry.

Lien fort avec la Communion Béthanie qui fait que je participe à la fête de leur 10ème anniversaire à Mazille.

Depuis 3 ans, animation d’un WE de jeunes de DJ

Enfin en février 2023, animation d’une retraite à l’initiative de DJ au Centre spirituel du Cénacle de Versailles

Ce que cet accompagnement spirituel m’a donné de vivre, et comment il m’a transformée ?

Beaucoup de chose ! Plus qu’élargir considérablement mon carnet d’adresse, j’ai rencontré de belles personnes. Cela m’a permis d’approfondir un chemin théologique et anthropologique pour fonder cet engagement non seulement pour un accueil inconditionnel des personnes mais aussi pour un accueil de cette orientation sexuelle en elle-même, en particulier de me défaire d’une conception fixiste de la création. Un article du théologien d’Adolphe Gésché m’a particulièrement aidé pour cela.[1]

Au fil des rencontres, j’ai pris conscience que le fait d’être religieuse apportait une reconnaissance d’Eglise par ma présence et je l’ai assumée pleinement.  Cela a confirmé ma conviction forte que chacun de nous est l’Eglise qui peut parler, se positionner même en opposition avec un discours officiel. J’ai ressenti une proximité entre la situation des personnes homosexuelles et celles des femmes dans l’Eglise enfermés dans des conceptions obsolètes.

Il y a quelque temps, une question m’est venue : Qu’est-ce que j’ai fait de ma vie ? Le sentiment qui venait en moi ce jour-là n’était pas très joyeux ! Un gout un peu amer du temps qui passe, et qui est passé. Et puis sur Facebook une joie est venue ! Comme quoi ça peut être bien d’y passer du temps ! La joie est venue grâce à un article de Jean-Michel Dunand qui fêtait les 10 ans de son livre Libre. De manière inattendue, le voile de brume s’est dissipé car il mettait en lumière une partie de ma vie dont je suis heureuse et fière : mon soutien aux réseaux LGBT. Donc heureuse, fière et admirative de cette partie de ma vie !

Quelques échos de ce WE-retraite à Versailles 17-19 février 2023

Comme il fut beau ce week-end ! Il y avait de l’amour dans l’air, qui venait on ne sait d’où, qui nous emportait on ne sait où ; comme un petit air de fête, un petit air têtu de joie qui demeure. Merci à chacune, merci à chacun pour ce beau moment.

Martine de Paris

 

Écoute, que tout en toi se taise, que tout en toi s'apaise et que parle ton Dieu"

Quelle joie de pouvoir vivre un temps de retraite, avec un groupe riche de sa diversité comme de ce qui le rassemble ! Hommes et femmes, de 22 à 78 ans, qui chantent, prient, mangent, célèbrent, rient d'un même cœur : un vrai cadeau comme on en vit à DJ. Ajoutez à cela le tact et la finesse de sœur Michèle pour nous guider dans la spiritualité ignatienne ainsi que le superbe parc des sœurs du Cénacle, et vous aurez une idée de la joie qui nous a habité•es durant ce WE. St Ignace nous invite à goûter les choses... Ici il y a clairement un petit goût de "revenez-y"!

Clémence de Lille

 

Rejetant son manteau et ignorant les gens qui faisaient obstacle, l'aveugle bondit et courut vers Jésus qui n'attendait que ça ! 🪂🕊️

Un grand merci à Michèle pour ce weekend spirituel et fraternel, ignacien et très ouvert. J'y ai goûté à la fois de la profondeur et de la légèreté.

Laure de Paris

 

[1] Adolphe Gesché, Dieu pour penser le cosmos, cerf 2004, pages 50 à 82

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29 novembre 2022 2 29 /11 /novembre /2022 20:41
Les anglicans élisent une évêque primat pour diriger l'église au Brésil

Pour la première fois en 130 ans d'histoire, l'Église épiscopale anglicane du Brésil (IEAB) sera dirigée par une femme primat. L'évêque du diocèse d'Amazonie, Marinez Bassotto, a été élue à ce poste lors du 35e synode de la dénomination, qui s'est réuni du 11 au 14 novembre à Belém, Pará. Lors de cette réunion, la Révérende Carmen Etel a été choisie pour présider la Chambre des clercs et des laïcs.

Le reportage est réalisé par Edelberto Behs, journaliste.

En mars dernier, rapporte le site web de l'IEAB, Mgr Marinez s'est vu décerner la Croix de Saint-Augustin pour "service exceptionnel dans le soutien du rôle de la Communion dans le soin de la création et dans les questions de justice climatique, en donnant une voix aux peuples indigènes". Cette mention est décernée par l'archevêque de Canterbury, Justin Welby.

Le Synode a émis une motion sur l'environnement soulignant l'engagement de l'IEAB pour la défense de la vie et la préservation de l'Amazonie et de ses peuples indigènes et traditionnels, "si persécutés et menacés par l'iniquité ambiante".

Le document défend la déforestation zéro, l'abrogation de toutes les mesures qui nuisent à l'environnement et aux peuples des forêts, et la mise en œuvre de politiques publiques engagées dans la vie qui favorisent la durabilité de l'Amazonie et de ses peuples.

Les populations traditionnelles, "les principaux gardiens de la forêt", ainsi que des millions de personnes, vivent en Amazonie dans une situation de pauvreté et de vulnérabilité, notamment dans les centres urbains. "Cette réalité trouve son origine dans un modèle de développement non durable qui prévaut au Brésil et dans le monde, aggravé par quatre années de démantèlement des politiques publiques et l'augmentation de la déforestation dans la région."

La Lettre Pastorale du 35ème Synode de l'IEAB rend grâce au "Seigneur, Père Maternel, pour sa sollicitude et son accompagnement, nous réunissant au milieu d'un contexte extrêmement défavorable. La réunion a encouragé la réflexion sur l'adversité, en se concentrant sur les quatre dernières années, "au cours desquelles la résurgence des idéologies de haine, de discrimination, de violence, de destruction de l'environnement, d'extermination et de guerre, leurs conséquences directes sur l'humanité tout entière, nous ont blessés, tués et attristés. Le document rappelle les 700 000 personnes tuées par le Covid-19 au Brésil.

La lettre pastorale fait également référence à la division de l'Église du Christ "entre fondamentalistes et humanistes". Elle affirme que "les nécessaires attitudes prophétiques et de défense de la vie prises par notre Chambre épiscopale n'ont pas toujours été comprises et accueillies. Nous avons dû retrouver le sens de l'Église qui est le peuple, nous avons dû apprendre à utiliser tous les moyens possibles pour rester en communion, et nous avons fait et appris beaucoup dans ce processus".

Le Synode a repris l'engagement proclamé en 1990, à l'occasion du centenaire de l'IEAB : "Igreja a Gente Vive". Avec la Communion anglicane mondiale, l'Église brésilienne réaffirme que "nous sommes l'Église de Dieu dans le monde de Dieu, assumant l'engagement de 'réconcilier' tout ce qui est divisé et séparé, afin que Dieu soit tout en tous (1 Corinthiens 15:28b).

https://www.ihu.unisinos.br/624099-anglicanos-elegem-bispa-primaz-para-conduzir-a-igreja-no-brasil

article traduit du brésilien par Sr Erica Ritter, rc

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16 septembre 2022 5 16 /09 /septembre /2022 14:56
Un WE spirituel à Bonneuil

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13 mai 2022 5 13 /05 /mai /2022 13:48

Dans cette video, Sr Véronique Fabre, Supérieure provinciale des Soeurs du Cénacle pour nos communautés d'Europe et du Togo, nous explique tout un processus de décision qui se vit dans la vie religieuse. Une vraie synodalité où l'on marche ensemble, où toutes ont la parole et sont partie prenante. Un bel exemple à reproduire dans d'autres réalités de l'Eglise! D'autant plus que les responsabilités de gouvernement ne sont pas à vie mais par des mandats  de 3 ou de 6 ans. Un vrai service et pas une carrière! à vie! 

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9 mars 2022 3 09 /03 /mars /2022 16:35

Une quinzaine de chrétiens engagés à gauche lancent un collectif politique « de réflexion et d’action » baptisé Anastasis. Opposés à la fois à une interprétation identitaire de la foi et à une gauche « qui ignore le christianisme », le groupe n’a pas peur de cliver, tout en se défendant d’être un « élément perturbateur de l’Église catholique ».

Le collectif collectif politique Anastasis regroupe des catholiques qui se revendiquent de gauche. 

« Le capitalisme continue d’étendre son règne destructeur. » Cette phrase n’ouvre pas le dernier tract de Lutte ouvrière mais le manifeste du collectif chrétien Anastasis, officiellement lancé lundi 7 mars. Derrière ce nom – qui peut être traduit par « résurrection » mais aussi « insurrection » –, on retrouve une quinzaine de chrétiens tous convaincus de « la force révolutionnaire de l’Évangile ».

Parmi eux, on compte des bénévoles des cafés catholiques Le Simone à Lyon ou Le Dorothy à Paris, un membre d’une association de soutien aux migrants dans le 93, des enseignants en philosophie en lycée ou à la Catho… La plupart des auteurs des essais La Communion qui vient (Seuil, 2022), et Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien (L’Atelier, 2017) sont aussi de la partie.

« La foi chrétienne dispose à agir politiquement »

Beaucoup se connaissaient déjà avant, amis de longue date ou rencontrés dans le milieu associatif. « Le moment fondateur a été un week-end dans la campagne dijonnaise », raconte Gabriel, 22 ans et benjamin du groupe. Un moment de partage et de « confrontation des intuitions ». Tous partagent la conviction que « la foi chrétienne dispose à agir politiquement »  « L’Évangile, ce n’est pas un bouquin de Lénine qui donne un programme, rassure Gabriel, mais sa pratique quotidienne nous oriente dans un certain sens. » Invité à définir ce « sens », il cite le Magnificat : « Il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles. » Dans leur manifeste, ils précisent : « Nous croyons que ce Dieu nous invite à combattre, en tout lieu et en tout temps, pour la justice. »

Ces chrétiens qui dépassent rarement la trentaine s’inscrivent donc clairement à gauche et citent parmi leurs influences la théologie de la libération, l’anarchisme chrétien de Jacques Ellul, la pensée de Simone Weil et la doctrine sociale de l’Église. Malgré tout, ils refusent l’étiquette de « cathos de gauche », trop située géographiquement quand eux veulent « sortir d’un logiciel francophone ». Marie, une magistrate qui a rejoint le collectif via le Dorothy, souligne aussi leur volonté de s’inscrire contre l’idée souvent défendue par la gauche contemporaine que « la religion ne relève que de l’intime ».

Contexte identitaire

Pour se faire entendre, ce collectif va multiplier les canaux : un site Internet, des tribunes, un podcast mensuel mais aussi la participation à des manifestations ou des happenings« Nous nous tenons prêts à réagir aux événements », explique Foucauld Giuliani, qui défend « une logique d’intervention » dans la société. « Il ne s’agit pas de parler en l’air. »

Le lancement de ce groupe aujourd’hui ne doit rien au hasard. Il témoigne de la volonté de faire entendre une voix dissonante avec le « christianisme identitaire », dans un contexte « évident d’instrumentalisation » de la foi, explique Foucauld Giuliani. Le professeur de philosophie se dit catastrophé qu’Éric Zemmour attire des chrétiens malgré les « hérésies monstrueuses » qu’il prononcerait. Gabriel évoque aussi le patriarche Kirill, qui nourrit l’idéologie hégémonique de Vladimir Poutine.

S’ils conspuent l’identitarisme chrétien, ils ne sont pas non plus des partisans de la « table rase », argumente Marie. « On s’inscrit vraiment en héritiers d’une tradition. » Et de citer saint Thomas d’Aquin, qui « s’est confronté à la pensée critique de son temps ». « C’est très important de s’inscrire dans la longue durée, insiste Foucauld Giuliani. Les pères de l’Église peuvent résonner aujourd’hui. »

« La division est un fait »

S’ils ne s’interdisent pas « de parler du synode », les membres d’Anastasis jurent ne pas « avoir vocation à être un élément perturbateur de l’Église catholique ». Ils n’auraient pas non plus de volonté « de polémiquer ».

Pourtant, un nombre important d’entre eux a signé en juin dernier une très polémique tribune pour dénoncer une marche commémorative des « martyrs de la Commune » organisée par la paroisse Notre-Dame-des-Otages à Paris. Le texte a provoqué l’ire d’une partie du clergé parisien. Si c’était une « provocation », elle soulève bien une question légitime, expliquait alors dans La Croix l’historien Jean-Pascal Gay.

« C’est une bonne nouvelle pour une Église qu’il y ait du débat, c’est signe de vie », considère aujourd’hui Marie qui, comme ses camarades, rejette l’image d’une Église sans fractures. « La division est un fait », veut constater Foucauld. « La communion est spirituelle, elle se vit dans les paroisses », insiste Gabriel. D’ailleurs, après la polémique, plusieurs des auteurs du texte ont rencontré des prêtres impliqués dans l’événement dénoncé, « des échanges passionnants ». Entre eux, les débats ne manquent pas non plus : certains ont participé à La Manif pour tous quand d’autres y étaient très opposés. La foi trouve là sa place : « Le christianisme prévient les scissions. »

Retrouvez les informations sur ce collectif sur :

 

Le site : collectif-anastasis.org

Compte Twitter : twitter.com/anastasis_coll

Article écrit par Théo Moy,  paru dans le journal la Croix  07/03/2022

 

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