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31 mars 2015 2 31 /03 /mars /2015 15:12

 

Semaine Sainte :

avec celles et ceux qui sont dans la nuit de la souffrance.

 

Avec celles et ceux…avec les familles et proches des victimes du crash A 320, hurlement de douleurs…avec celles et ceux  qui crient leur révolte  devant la lapidation de femmes…avec les persécuté-es pour leur foi ou leur non-foi…avec les enfants maltraités…avec les femmes humiliées, violées, tuées…avec tous humains qui subissent la violence et l’injustice…avec celles et ceux qui sont dans la nuit de la foi, la nuit de l’espérance, la nuit de l’amour…

La liste est longue et sans fin.

 

Entrer dans la semaine sainte avec elles, avec eux, avec ma nuit, avec la leur.

Dieu crie aussi de douleur avec elles, avec eux, avec nous.

Il est là avec nous, non seulement un jour du temps quand il a hurlé de douleur sur la croix.

Mais aussi, de tout temps, il crie sa douleur pour tout ce qui dans ce monde pourtant si beau, est défiguré par l’injustice ou par l’absurde.

Il est là avec nous, sans mot, mais il est là.

Il nous prend la main, il nous prend dans ses bras pour que de la douleur puisse naitre peu à peu une détermination, une force pour combattre, une force pour vivre et faire vivre.

 

Mais pour cela, arrêtons de dire que la mort du Christ sur la croix est la volonté de Dieu comme condition du pardon !

Le Christ est mort parce que sa vie, ses paroles, ses actions étaient intolérables à ceux qui font de la religion leur fond de commerce et la justification de leur pouvoir.

Le Christ est celui à qui tous les bourreaux font violence.

La miséricorde qui est Dieu n’a besoin d’aucune souffrance ni d’aucune croix pour être remuée aux entrailles devant nos égarements.

 

En regardant la croix du Christ,

je vois Dieu qui a crié de douleur et qui continue de crier,

je vois Dieu qui étend les bras pour nous relever, nous guérir, nous pousser à lutter contre toute injustice et toute absurdité.

 

 

 

 

Semaine Sainte : avec celles et ceux qui sont dans la nuit de la souffrance.
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5 janvier 2015 1 05 /01 /janvier /2015 18:52

Epiphanie-1.jpg

 

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

 

Devant l’enfant qui vient de naître, l’évangile de Luc fait venir des bergers et dans l’évangile de Mathieu, ce sont des sages païens. Dans les deux cas, nous avons là une intention théologique précise.

Les bergers qui sont, du fait de leur travail, des « mauvais » pratiquants de la Loi religieuse et dont le travail est sinon méprisé, du moins peu considéré dans l’échelle sociale, sont les premiers invités à se réjouir de la naissance de l’enfant Jésus. Cela préfigure toutes les options de Jésus, ses paroles et ses actes : rendre leur dignité aux exclus de la société de son temps et de tous les temps.

Les sages venus d’orient symbolisent la sortie de tout communautarisme et l’accès à Dieu sans aucune discrimination de peuples.

Ils suivent une étoile, manière de nous dire la recherche qui est la leur. Il cherche un roi. A Jérusalem on leur parle d’un Christ, d’un chef, d’un berger. Autant de titres ambigus. Un roi qui n’a de loi que son bon plaisir ? Un Christ qui va délivrer du joug de Rome ? Un chef qui se fait servir ? Le seul titre qui pourrait convenir est bien celui de berger comme identification à ceux qui sont considérés comme « peu valant ». Car Jésus sera roi crucifié, Christ libérateur des cœurs, chef serviteur.

Les mages pensent le trouver dans les allées du pouvoir. Que trouve-t-ils ? Des grands-prêtres et de scribes qui ont une connaissance inopérante. Ils savent où il va naître, c’est l’attente de leur foi depuis des siècles : ils auraient du se mettre en marche avec les mages. Comment comprendre cet immobilisme ? La nouveauté qui dérange et risque de les déloger de leurs privilèges, de leurs certitudes…

Les mages trouvent une ville qui s’émeut de cette nouvelle mais qui elle aussi ne bouge pas.

Ils trouvent un roi qui va se servir d’eux dans sa volonté de tuer cet enfant, danger pour son pouvoir.

Triste lieu ! Jérusalem n’est pas le lieu où peut naître  la vie ! Elle ne peut que donner la connaissance mais c’est insuffisant, il y faut le désir d’en vivre.

C’est à Bethleem qu’ils vont trouver ce qu’ils cherchent et c’est un enfant.

Pourquoi apportent-ils des présents ? Jésus ne leur a rien demandé. Pourquoi pensons-nous qu’il faille toujours donner des choses à Dieu ? En oubliant que notre seule présence lui suffit. Dieu n’exige rien. Il est en attente de notre amitié et c’est le plus beau cadeau qu’on puisse lui faire.

 

 

 

 

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4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 23:20

arcabas-trinite.jpgPeinture d'Arcabas

 

Nous sommes  vraiment bienheureux-ses de pouvoir nous situer devant l’Amour qui est Dieu, tel que nous le révèle le Nouveau Testament.

L’amour qui est Dieu n’est pas un Dieu solitaire.

Amour qui est Dieu c'est-à-dire Dieu en relation à l’intérieur de lui-même, car pour aimer il faut qu’il y ait de l’autre, de la différence et en même temps de l’unité.

 

Il y a bien de l’unité : un seul Dieu.

Et c’est :

Dieu Vouloir d’amour qu’on nomme le Père mais qui est tout autant Mère

Dieu Parole de l’amour qu’on nomme Fils

Dieu Acte d’amour qu’on nomme l’Esprit

Unité qui est union, communication, communication d’amour en elle-même, en Dieu même.

 

Et puisque c’est un amour véritable, il n’y a aucune trace dans la Trinité, aucune trace d’inégalité, aucune trace en Elle de supérieur et d’inférieur.

En Elle c’est un infini et divin respect de l’altérité, sans confusion ni séparation. C’est une relation fait de don et d’accueil du don dans la réciprocité.

 

Ignace de Loyola le dit magnifiquement quand il définit l’amour dans sa contemplation ad amorem : «  L’amour consiste en une communication réciproque, c'est-à-dire que celui qui aime donne et communique ce qu’il a à celui qu’il aime et de même à l’inverse celui qui est aimé à celui qui l’aime » ( Exercices Spirituels n°231)

 

Mais la Trinité est communication d’amour en dehors d’elle-même, c'est-à-dire aussi pour nous, vers nous, tourné vers nous. C’est un amour diffusif de soi qui nous façonne à son image et à sa ressemblance.

 

Alors la Trinité d’amour qui est Dieu, nous invite à vivre entre nous, ce qu’Elle vit en elle-même.

Donc nous invite à vivre ce que nous sommes,  à nouer entre nous le même type de relation qu’il y a en Dieu, faite d’égalité, de respect, de réciprocité.

 

De ce fait la Trinité dit notre vocation, et cette vocation c’est une existence fraternelle, une existence sororelle.

 

Il y a donc un lien fort entre la manière de vivre entre nous et la vie trinitaire. L’amitié entre nous, la justice entre nous, l’égalité entre nous, le respect entre nous, dit quelque chose de l’amitié trinitaire.

Et l’amitié trinitaire est source et modèle des relations justes et fraternelles entre nous.

 

De ce fait, nous pouvons nous rendre compte que les affirmations de la foi ne nous laissent pas tranquilles. Elles ne sont pas là comme des formules qu’il suffirait de répéter. Non, les affirmations de notre foi interrogent nos manières de vivre en société. Les interrogent et même peuvent les contester.

Affirmer, confesser Dieu-Trinité engage notre existence.

C’est s’engager à une vie qui promeut l’égalité, l’amitié, le respect, la réciprocité pour chacun, chacune à l’image de l’amour qui est Dieu.

 

C’est une grâce à désirer, une grâce à demander pour que notre foi s’incarne davantage, s’incarne vraiment dans nos vies et dans nos sociétés.

 

 

 

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3 mai 2014 6 03 /05 /mai /2014 22:39

46the road to emmaus

Depuis le début de l’année, j’écris de temps en temps un commentaire de l’Evangile du dimanche dans l’hebdo de Témoignage Chrétien.

Vous pouvez aller  lire celui du 3ème dimanche de Pâques en cliquant sur le lien :

http://temoignagechretien.fr/articles/commentaires-spirituels/une-rencontre-qui-peut-tout-changer

 

 

Cela  vous permettra, si vous ne la connaissez pas,  de découvrir cette excellente revue

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3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 19:15

aveugle-ne-2.jpg

01 En passant, Jésus vit un homme aveugle de naissance.

02 Ses disciples l’interrogèrent : « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? »

03 Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents n’ont péché. Mais c’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui.

04 Il nous faut travailler aux œuvres de Celui qui m’a envoyé, tant qu’il fait jour ; la nuit vient où personne ne pourra plus y travailler.

05 Aussi longtemps que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. »

06 Cela dit, il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle,

07 et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » – ce nom se traduit : Envoyé. L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait.

08 Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant – car il était mendiant – dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? »

09 Les uns disaient : « C’est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. » Mais lui disait : « C’est bien moi. »

10 Et on lui demandait : « Alors, comment tes yeux se sont-ils ouverts ? »

11 Il répondit : « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, il me l’a appliquée sur les yeux et il m’a dit : “Va à Siloé et lave-toi.” J’y suis donc allé et je me suis lavé ; alors, j’ai vu. »

12 Ils lui dirent : « Et lui, où est-il ? » Il répondit : « Je ne sais pas. »

13 On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle.

14 Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux.

15 À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir. Il leur répondit : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois. »

16 Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés.

17 Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » Il dit : « C’est un prophète. »

18 Or, les Juifs ne voulaient pas croire que cet homme avait été aveugle et que maintenant il pouvait voir. C’est pourquoi ils convoquèrent ses parents

19 et leur demandèrent : « Cet homme est bien votre fils, et vous dites qu’il est né aveugle ? Comment se fait-il qu’à présent il voie ? »

20 Les parents répondirent : « Nous savons bien que c’est notre fils, et qu’il est né aveugle.

21 Mais comment peut-il voir maintenant, nous ne le savons pas ; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour s’expliquer. »

22 Ses parents parlaient ainsi parce qu’ils avaient peur des Juifs. En effet, ceux-ci s’étaient déjà mis d’accord pour exclure de leurs assemblées tous ceux qui déclareraient publiquement que Jésus est le Christ.

23 Voilà pourquoi les parents avaient dit : « Il est assez grand, interrogez-le ! »

24 Pour la seconde fois, les pharisiens convoquèrent l’homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : « Rends gloire à Dieu ! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur. »

25 Il répondit : « Est-ce un pécheur ? Je n’en sais rien. Mais il y a une chose que je sais : j’étais aveugle, et à présent je vois. »

26 Ils lui dirent alors : « Comment a-t-il fait pour t’ouvrir les yeux ? »

27 Il leur répondit : « Je vous l’ai déjà dit, et vous n’ave z pas écouté. Pourquoi voulez-vous m’entendre encore une fois ? Serait-ce que vous voulez, vous aussi, devenir ses disciples ? »

28 Ils se mirent à l’injurier : « C’est toi qui es son disciple ; nous, c’est de Moïse que nous sommes les disciples.

29 Nous savons que Dieu a parlé à Moïse ; mais celui-là, nous ne savons pas d’où il est. »

30 L’homme leur répondit : « Voilà bien ce qui est étonnant ! Vous ne savez pas d’où il est, et pourtant il m’a ouvert les yeux.

31 Dieu, nous le savons, n’exauce pas les pécheurs, mais si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, il l’exauce.

32 Jamais encore on n’avait entendu dire que quelqu’un ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance.

33 Si lui n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. »

34 Ils répliquèrent : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors.

35 Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? »

36 Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? »

37 Jésus lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. »

38 Il dit : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui.

 

Voilà bien un texte qui est une bonne nouvelle.

Une bonne nouvelle pour nous.

Pour vous, pour moi, pour chacun d’entre nous.

Une bonne nouvelle à partager à celles et ceux qui ne la connaissent pas !

Mais c’est quoi, cette nouvelle qui est bonne ?

Elle est bonne parce qu’elle nous libère.

Alors, d’abord, voyons de quoi elle nous libère.

 

Au début du texte nous sommes en pleine ténèbre. Celle où est plongé un aveugle de naissance. Et Jésus va libérer cet homme de sa cécité.

Oui, mais il y a une ténébre pire que la cécité,  c’est celle des disciples. En effet, par la question qu’ils posent :

« si cet homme est aveugle, c’est qu’il est pécheur ou que ses parents le sont ». On se rend compte qu’ils qui sont plongés dans les ténèbres d’une religion qui explique la maladie par une faute commise.

Combien on a besoin d’être libéré de cela, encore aujourd’hui !

Ne dit-on pas quand il nous arrive une épreuve : « qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu pour qu’il m’arrive çà ! »

Et derrière cette explication se cache une ténèbre encore plus ténébreuse,  celle qui nous fait imaginer un dieu qui punirait les fautes en envoyant des maladies. Quelle ténèbre !

Et aujourd’hui encore, ces fausses images de Dieu peuvent être en nous

 

Alors Jésus viens d’abord de nous libérer de cela.

Il le fait par une parole forte : « Ni lui n’a péché, ni ses parents »

Parole forte qui fait passer de la nuit au jour, de la ténèbre à la lumière, qui nous fait quitter nos fausses images de Dieu.

Encore faut-il que nous acceptions de les quitter pour nous ouvrir à un Dieu fondamentalement bon et que ne veut que du bon pour nous.

 

Mais le pire du pire, si c’est possible, est la ténèbre de la religion des pharisiens. Cette impossibilité qu’ils ont à sortir d’un système légaliste : selon eux une guérison fait le jour du sabbat ne peut pas venir de Dieu, celui qui l’accomplit ne peut être qu’un pécheur.

C’est la  ténèbre de l’exclusion de tous ceux qui ne rentrent pas dans leur système.

C’est l’impossibilité à s’ouvrir à la nouveauté d’une parole, à l’inattendu d’une action. La culpabilisation qui enferme les gens dans la fatalité.

Et nous sommes forcés de constater que devant ce type de  ténèbres, Jésus lui même n’a rien pu faire.

La révolution spirituelle de Jésus, la libération qu’il apporte ne peut rejoindre des gens murés dans leur certitude, les privilèges que cela leur donne et pour certains le « fonds de commerce «  que cela procure.

 

En contre-point, l’itinéraire de l’aveugle nous fait parcourir un chemin de lumière en lumière.

Un cheminement d’une étonnante vérité. Il nous est donné de voir un homme vrai qui reste au plus près de son expérience, ni plus, ni moins. Il nous est donné de voir la progression dans une confession de foi. Car nous le savons d’expérience, la foi est un chemin et c’est autant le chemin que le but qui est important.

 

Sa première confession de foi est d’abord sans parole. Elle est d’abord de se laisser faire par un homme qu’il ne connait pas. Il se laisse enduire de boue les yeux et il écoute la parole qui lui dit d’aller se laver dans la piscine de Siloé.

Pour nous également, notre confession de foi, c’est d’être en confiance vis-à-vis de Jésus, d’écouter sa parole, c’est de témoigner de lui par notre vie et nos actes.

Nous sommes envoyés pour cela, être apôtre de cela.

 

Sa deuxième confession de foi, c’est tout simplement la confession de lui-même : « c’est moi » dit-il et il va être fidèle jusqu’au bout en répétant plusieurs  fois dans le texte les événements qui lui sont arrivés dans l’exactitude de leur déroulement. Confession de foi sous forme de récit : « voilà ce que j’ai vécu, voilà ce que cela a transformé dans ma vie ». Et quand on lui demande des choses qu’il ne sait pas, il dit : « je ne sais pas ».

Pour nous également, notre confession de foi, c’est de partager tout simplement en quoi la rencontre avec le Christ change quelque chose dans notre vie. Et c’est cela que nos contemporains ont besoin pour être touché par l’Evangile.

Nous sommes envoyés pour cela, être apôtre de cela.

 

 

Confronté aux pharisiens, il va faire un pas de plus dans la compréhension de ce qui lui arrive et c’est sa 3ème confession de foi : « C’est un prophète ». Cette confession de foi il va la tenir contre l’opposition des pharisiens avec le simple bon sens qui comprend que seul celui qui vient de Dieu peut guérir un aveugle.

Mais il va la payer au prix fort, celui d’être traité de pécheur-né et jeter dehors.

Pour nous également, notre confession de foi peut passer par l’épreuve de l’incompréhension, de l’opposition. Témoigner d’un Evangile qui libère bouscule trop les conformismes et les privilèges.

Nous sommes envoyés pour cela, être apôtre de cela.

 

 

Pendant tout ce temps, Jésus semble absent. Jésus ne réapparaît qu’à la fin et on a l’impression que Jésus l’a laissé seul témoigner et combattre.

C’est peut-être le sentiment que l’on a quelque fois au cœur de nos combats. Mais n’est-ce pas preuve de respect pour nous, de foi en notre capacité de vérité et de justice ? N’est-ce pas foi en l’Esprit qui nous habite et nous habilite au témoignage ?

En tout cas, Jésus est là pour l’accueillir quand il est jeté dehors, exclu.

Devant Jésus, cet homme va garder cette même authenticité dont il a fait preuve depuis le début. Il ne sait pas qui est le fils de l’homme dont lui parle Jésus donc pas de raison d’y croire ! « Qui est-il pour que je croie en lui ?» Réponse étonnante ! Et oui, pour croire, il faut des raisons ! Jésus va lui en donner.

Le fils de l’homme, c’est celui qui t’a guéri, qui t’a donner capacité à le voir et c’est lui qui te parle.

Alors seulement peut jaillir sa 4ème confession de foi : «  Je crois ». Nous sommes ici dans la lumière. Lumière qu’est Jésus lui-même, lumière d’un monde qui sort de l’exclusion, du mépris, de la fatalité. Lumière du royaume de Jésus à construire avec lui.

Nous sommes envoyés pour cela, être apôtre de cela par le simple fait de notre baptême.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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8 mars 2014 6 08 /03 /mars /2014 21:06

 

Mc 9/33-37

33 Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? »

34 Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.

35 S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »

36 Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit :

37 « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

 

Les disciples ont vraiment du mal à entrer dans l’esprit de Jésus.

Ils se disputent pour savoir qui est le plus grand.

Mais cette question est intéressante car elle est aussi la nôtre.

Nous aussi nous sommes travaillé-es par cette question : Qui est le plus grand ?

Cela interroge nos échelles de valeur.

Qu’est-ce qui est grand pour nous ? Qu’est-ce qui est le plus grand ?

C’est à chacun, chacune d’y répondre.

Mais encore plus intéressant, c’est de confronter nos réponses à la réponse de Jésus. Que dit-il ? Que répond-il ?

 

Sa réponse d’abord, c’est de changer  le contenu de la question.

Non pas le plus grand mais le premier. Non pas de l’ordre du quantitatif : le plus grand, mais de l’ordre de ce qui est prioritaire, le premier.

Le premier pour lui, c’est le dernier

Le premier pour lui, c’est le serviteur

Le premier pour lui, c’est l’enfant

 

Il nous faut saisir la révolution spirituelle que Jésus instaure par cette réponse en se rappelant qu’il va ainsi à contre-courant de la mentalité de son temps : dernier, serviteur et enfant sont dévalorisés dans la société qui est la sienne.

 

Et pour en saisir toute la portée, il faut aussi regarder le Christ.

Ce qu’il dit, c’est ce qu’il fait ! Ce qu’il dit c’est ce qu’il vit.

Ces trois réponses de Jésus sont en fait ses choix à lui, ce qu’il a choisi.

Il sera le dernier des derniers sur la Croix.

Il se définit comme celui qui sert.

Il s’est fait enfant dans son Incarnation.

 

C’est sa manière à Lui d’être premier. Son choix, Son ambition.

Car il s’agit bien d’être premier mais à la manière du Christ.

Contemplons donc Jésus : dernier, serviteur, enfant.

Contemplons Dieu ainsi.

Car regarder Jésus, c’est regarder l’image de Dieu, l’icône de son visage.

Entrons dans l’étonnement de la subversion que Jésus introduit ainsi dans l’image de Dieu.

Dieu dernier, Dieu serviteur, Dieu enfant.

 

Accueillons le Christ en accueillant ceux et celles que l’on dévalorise.

 

 

Accueillons-le qui va se donner dans la petitesse d’un morceau de pain.

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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 19:19

ble-et-ivraie-de-Van-Gogh.jpg

Van Gogh

 

Dans l’Évangile de Matthieu au chapitre 13 verset 24 à 30

Il en va du Royaume des Cieux comme d'un homme qui a semé du bon grain dans son champ.

Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi est venu, il a semé à son tour de l'ivraie, au beau milieu du blé, et il s'en est allé.

Quand le blé est monté en herbe, puis en épis, alors l'ivraie est apparue aussi.

S'approchant, les serviteurs du propriétaire lui dirent :

« Maître, n'est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D'où vient donc qu'il s'y trouve de l'ivraie ? »

Il leur dit :

« C'est quelque ennemi qui a fait cela ».

Les serviteurs lui disent :

« Veux-tu donc que nous allions la ramasser ?

Non, dit-il, vous risqueriez, en ramassant l'ivraie, d'arracher en même temps le blé.

Laissez l'un et l'autre croître ensemble jusqu'à la moisson ; et au moment de la moisson je dirai aux moissonneurs : Ramassez d'abord l'ivraie et liez-la en bottes que l'on fera brûler ; quant au blé, recueillez-le dans mon grenier."

 

Il est des titres qui sont trompeurs. Est-ce vraiment la parabole de l’ivraie ? Cette parabole est d’abord en continuité de celle du semeur. Le semeur a semé du bon grain dans un terrain qui est bon. S’il sème ce qui est bon, c’est que lui-même est bon. Une sainte,  Thérèse Couderc,  disait de lui : « il est bon, il est plus que bon, il est la bonté ». Bonté du grain, bonté de la terre, bonté du monde, bonté de l’homme qui sème, bonté de Dieu. Nous sommes dans le fondamental de la création : « Dieu vit que cela était bon » Gn 1. Et nous sommes dans le fondamental d’une création en histoire. Non pas un monde créé tout fait, statique, immobile. Ce qui est semé est pour une croissance, une création continuée : grain puis épi, puis blé. Entre semailles et moisson, il y a le temps de l’histoire, le temps de la liberté de veiller à la croissance de ce qui est bon. Responsabilité qui est nôtre. Etre veilleur pour que la vie semée par Dieu vienne à maturité. Ce n’est pas du tout fait de toute éternité, immobile mais c’est une semence riche d’avenir, un don à faire qui périrait s’il ne peut s’épanouir grâce à la bonne terre de nos vies, de nos réponses humaines, don et accueil qui vont ensemble porter à maturité la nouveauté de l’épi.

Ce titre trompeur est en cohérence avec la réaction des serviteurs qui se focalisent sur l’ivraie, leur question sur son origine et surtout leur doute : « N’est-ce pas du bon grain que tu as semé ? ». Leur doute qui frise le soupçon.  Mais leur question n’est-elle pas la nôtre ? Leur doute et leur soupçon ne sont-ils pas les nôtres ? Cette question du mal qui nous taraude tous, qui est souvent un obstacle à la foi. La réponse du propriétaire est la même que celle de la Genèse. C’est un ennemi qui a semé de l’ivraie. La Genèse parle d’un serpent qui insinue le doute sur le don qui est fait, qui insinue le doute sur la bonté du donateur.

Que faut-il donc faire ? Arracher au risque de détruire la bonté des épis de blé ? Ce serait faire le jeu de l’ennemi. Le propriétaire fait une autre option. Celle de la confiance dans le blé semé et dans la terre qui participe à la nouveauté de l’épi. Confiance dans l’épi assez fort pour ne pas se laisser étouffer par l’ivraie. Dans nos vies, il y a du bon grain et de l’ivraie. N’est-ce pas une erreur de se focaliser sur l’ivraie ? L’homme de cette parabole nous conseille un autre chemin. Croire en ce qui est bon en nous, croire que ce qui a été semé en nous par Dieu est bon et le développer au maximum, en y mettant toute notre énergie, notre créativité. C’est le développement de la bonté en nous, un « habitus » de bonté qui fera se dessécher l’ivraie. Et non un arrachage volontariste qui risque de dessécher la vie en nous.

 

 

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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 22:38

Dans l’Evangile de Matthieu au chapitre 14 verset 13 à 21

L'ayant appris, Jésus se retira en barque dans un lieu désert, à l'écart ; ce qu'apprenant, les foules partirent à sa suite, venant à pied des villes.

En débarquant, il vit une foule nombreuse et il en eut pitié ; et il guérit leurs infirmes.

Le soir venu, les disciples s'approchèrent et lui dirent : "L'endroit est désert et l'heure est déjà passée ; renvoie donc les foules afin qu'elles aillent dans les villages s'acheter de la nourriture."

Mais Jésus leur dit : "Il n'est pas besoin qu'elles y aillent ; donnez-leur vous-mêmes à manger" -

"Mais, lui disent-ils, nous n'avons ici que cinq pains et deux poissons." Il dit :

"Apportez-les-moi ici."

Et, ayant donné l'ordre de faire étendre les foules sur l'herbe, il prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux au ciel, bénit, puis, rompant les pains, il les donna aux disciples, qui les donnèrent aux foules.

Tous mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta le reste des morceaux : douze pleins couffins !

Or ceux qui mangèrent étaient environ 5.000 hommes, sans compter les femmes et les enfants.

Et aussitôt il obligea les disciples à monter dans la barque et à le devancer sur l'autre rive, pendant qu'il renverrait les foules.

Et quand il eut renvoyé les foules, il gravit la montagne, à l'écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul.

 

Le texte débute par une information que Jésus apprend : l’arrestation de Jean-Baptiste. Cette notation est-elle importante ? Oui, parce que cela nous montre comment Jésus réagit à un événement : il monte dans une barque, il se retire dans un lieu désert pour être à l’écart. Un autre découpage liturgique de ce texte aurait davantage mis en valeur cela. En effet après que la foule eut été rassasié, le texte nous indique une réaction similaire de Jésus : il ordonne aux disciples de monter dans une barque sans lui, il renvoie la foule, il gravit la montagne, il se met à l’écart pour être seul et prier. Le point commun de ces 2 réactions est un choix de solitude. C’est une même réaction devant deux événements opposés. Le premier est l’événement tragique de l’arrestation de Jean, l’échec que cela représente, la tristesse de la mort d’un ami, le danger de mort qui se profile. Le second est l’événement heureux d’une foule rassasiée, donc une réussite.

Echec et réussite provoque en Jésus la même réaction, la même attitude, la même décision : solitude et prière. Regardons sa manière de réagir. Elle nous indique un chemin de vie. Nous avons besoin de temps de solitude pour nous laisser interroger par les événements, pesez les décisions à prendre, pour ne pas être déstabilisés par les échecs ou tromper par les réussites. Solitude et prière qui ouvre un chemin dans ce qui est obscur ou lumineux dans nos vies. Solitude habitée puisqu’elle est écoute, parole, dialogue avec un autre. En fait, tout bien considéré, espace pour aimer et se laisser aimer par Dieu. Ce faisant, Jésus, débarquant, vit du même amour. Il aime en n’étant pas aveugle sur cette foule en attente de lui. Il aime en étant bouleversé devant cette foule et en les guérissant. Il aime ses disciples en les faisant partenaires de son action, d’abord par l‘accueil de leurs pauvres 5 pains et 2 poissons et ensuite en les faisant serviteurs d’une abondance à partager. Il aime celui qu’il appelle Père et qu’il sait trouver au cœur de l’action par la bénédiction, source d’une telle fécondité qu’elle nourrit toute une foule. Arrêtons-nous à cette bénédiction. Bénédiction du pain ? Oui mais à travers ce pain, bénédiction de la pauvre offrande des disciples. C’est lui qui l’a suscité par sa question mais c’est eux qui en ont fait l’offrande. Et à l’instar de la pauvre veuve qui a donné tout ce qu’elle avait pour vivre, Jésus bénit ce pain de leur pauvreté. Pauvreté offerte et bénédiction de Jésus font le miracle de nourrir une foule. Quelles sont mes pauvretés à offrir à la bénédiction du Christ pour qu’il en fasse abondante nourriture ?

 

 

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30 juillet 2013 2 30 /07 /juillet /2013 20:32

bethanie12 Resur Lazare SC2

 

Dans l'Evangile de jean au chapitre 11 verset 20 à 27


[20] Quand Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison.

[21] Marthe dit à Jésus : "Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.

[22] Mais maintenant encore, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l'accordera."

[23] Jésus lui dit : "Ton frère ressuscitera" -

[24] "Je sais, dit Marthe, qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour."

[25] Jésus lui dit : "Je suis la résurrection. Qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ;

[26] et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Le crois-tu ?"

 

[27] Elle lui dit : "Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde."


Nous fêtons Marthe, une amie de Jésus

Puisqu’elle est son amie, elle peut un guide sûre pour grandir en amitié avec lui

 

Pour sa fête, l’Eglise nous propose 2 textes :

Le premier, bien connu, c’est l’épisode où elle fait un reproche à Jésus

Le deuxième qu’on vient d’entendre.

Il nous faut les prendre tous les deux car ils nous permettent de voir tout l’itinéraire de foi de cette femme.

 

Dans le premier, Marthe n’a pas encore eu accès au message libérateur de Jésus. Elle a intériorisé une exclusion : dans la société de son temps, une femme ne pouvait pas être disciple, à l’écoute d’un maitre.

Marie transgresse cette interdiction et Jésus l’approuve.

 

Dans le second texte, elle est devenue tellement disciple qu’elle nous offre une des plus belles confessions de foi de l’Evangile : « Je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde. »

Aussi belle que celle de Pierre : « Tu es le messie, le Fils du Dieu vivant »

C’est sur la foi de Marthe et celle de Pierre que notre foi est bâtie.

 

Que s’est-il donc passé ?

Il me semble pouvoir répondre en disant qu’elle a vraiment entendu ce que lui disait Jésus.

A l’écoute du message libérateur de Jésus, elle a su quitter les fausses images infériorisantes d’elle-même pour oser être disciple, pour oser partager avec Marie cette meilleure part qui est celle de l’écoute de Dieu.

Elle l’a tellement écouté, tellement regardé, tellement aimé qu’elle a pu percevoir quelque chose de son mystère qui lui ont permis de faire cet acte de foi : « tu es le Christ »

C’est cette écoute et ce regard qui sont transformants.

 

 

N’est-ce pas ce qui se passe lors d’une retraite ? L’écouter, le regarder pour qu’il nous soit donné de quitter nos fausses images de nous-mêmes et de Dieu et pouvoir confesser que nous sommes des merveilles, et que Dieu est Seigneur de vie et de liberté.

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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 22:10

 

Dans l’Evangile selon  Luc au chapitre 14 verset 15 à 24

 

En entendant ces mots, un des convives dit à Jésus : « Heureux qui prendra part au repas dans le Royaume de Dieu ! » Il lui dit : « Un homme allait donner un grand dîner, et il invita beaucoup de monde. A l'heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : “Venez, maintenant c'est prêt.”

« Alors ils se mirent à s'excuser tous de la même façon. Le premier lui dit : “Je viens d'acheter un champ, et il faut que j'aille le voir ; je t'en prie, excuse-moi.” Un autre dit : “Je viens d'acheter cinq paires de bœufs et je pars pour les essayer ; je t'en prie, excuse-moi.” Un autre dit : “Je viens de me marier, et c'est pour cela que je ne puis venir.” A son retour, le serviteur rapporta ces réponses à son maître. Alors, pris de colère, le maître de maison dit à son serviteur : “Va-t'en vite par les places et les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux.” Puis le serviteur vint dire : “Maître, on a fait ce que tu as ordonné, et il y a encore de la place.” Le maître dit alors au serviteur : “Va-t'en par les routes et les jardins, et force les gens à entrer, afin que ma maison soit remplie. Car, je vous le dis, aucun de ceux qui avaient été invités ne goûtera de mon dîner.”  »

 

 

Cette parabole demande une explication pour sortir des sentiers battus de l’interprétation courante.

On peut d’abord s’imprégner de ce qui tient au cœur de l’homme de la parabole : inviter le plus grand nombre à son repas, lieu de partage et de joie. Belle image de Dieu qui invite en abondance.

Il faut ensuite bien comprendre les trois excuses qui sont données pour ne pas y aller.

Que disent-ils pour s’excuser de ne pas venir et qui les empêchent de venir : l’achat d’un champ, l’achat de bœufs et le fait de s’être marié. Ces excuses sont-elles valables ? Ont-elles du poids ? Non. En aucun cas le fait d’avoir fait ces achats et le fait de s’être marié empêchent de venir à un repas.

On a souvent interprété cette parabole en disant que la possession des richesses et le mariage peuvent rendre difficile  la réponse à l’appel de Dieu.

Je risque une autre interprétation.

Cet homme, en les invitant à son festin savait bien qu’ils étaient propriétaires, qu’il venait de se marier. Cela ne l’a pas empêché de les inviter. Donc, de son point de vue, la possession et le mariage ne sont pas un empêchement à venir au festin.

L’empêchement, il est dans leur tête. Ils croient que posséder et se marier, cela n’est pas compatible avec leur venue au festin.

N’est-ce pas ce qui a été dit pendant des siècles (posséder et se marier seraient des difficultés à une radicale suite du Christ) et qui traîne encore dans nos têtes ?

Alors comment comprendre la suite de la parabole ?

Le maitre du repas est courroucé  et veut montrer qu’aucune situation humaine n’est obstacle à son repas, tous les humains sont appelés. Il va chercher tous ceux qui se sentent indignes, pauvres, estropiés, aveugles, boiteux. Pour bien montrer que personne ne peut se sentir exclu de son appel. Y compris avec une certaine persuasion (de force dit le texte) tellement une intériorisation de se sentir exclu peut être forte.

Avec cette interprétation, comment comprendre la dernière phrase : « Aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon dîner » ?

Comment l’entendons-nous ? Comme une condamnation ?

Ou simplement comme un constat qui peut rendre triste cet homme généreux ? C’est intéressant de prendre conscience de la manière dont nous l’entendons.

Il me semble qu’on peut l’entendre comme un constat mais aussi comme un appel : cessez de considérez la juste possession des choses et le mariage comme  des empêchements à la suite du Christ.

En quoi cette originale interprétation de la parabole, ouvre-t-elle un nouveau chemin pour moi ?

 

 

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