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20 avril 2024 6 20 /04 /avril /2024 17:10
Les brèves de Sr Michèle (1)

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4 avril 2024 4 04 /04 /avril /2024 15:40
peinture de Hé Qi

peinture de Hé Qi

11 Marie Madeleine se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau. 12 Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus. 13 Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé. » 14 Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. 15 Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. 16 Jésus lui dit alors : « Marie ! » S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître. 17 Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » 18 Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit.

Jn 20,11-18

Commentaire

Comment rendre compte d’une expérience de rencontre avec Dieu ? Ce récit peut donner un éclairage sur cette question. Car la rencontre ici se fait dans l’écoute d’une question et par une réponse.

La question entendue est « pourquoi pleures-tu ? » Cette question ouvre une brèche à la rencontre.

Elle permet à cette femme d’avoir accès à elle-même, à ce qui l’habite intérieurement et à mettre des mots dessus.

Au début d’un temps de prière, pour nous aussi une question peut nous aider, comme par exemple, entendre Dieu nous dire : « Comment vas-tu ». Une question que Dieu nous pose, signe de son intérêt pour nous et qui peut nous permettre d’accéder à nos sentiments profonds. C’est ce que fait Marie.

En mettant des mots sur ce qui l’habite, quelque chose de nouveau survient, elle se retourne, voit un homme qu’elle prend pour le jardinier. Cela l’ouvre à une présence mais cela reste encore flou.

Il lui faut donc entendre à nouveau la même question. C’est cette deuxième fois qui va l’aider à aller encore plus profond en elle : qui cherches-tu ?

La rencontre enfin, va se faire par l’écoute de son nom. S’entendre appelé par son nom permet la rencontre.

Elle s’accomplit par l’échange des noms : Marie-Rabbouni.

Alors la rencontre s’ouvre à la mission, celle d’en témoigner.

« J’ai vu le Seigneur ». Expérience déjà esquissée par Job, quand il disait : « Je ne connaissais que par ouï-dire mais maintenant mes yeux t’ont vu » Jb 42,5

Pistes de méditation

1ère piste : « Comment vas-tu ? »

Au début de ce temps de prière, je peux entendre Jésus me poser cette question comme il l’a fait pour Marie. Sentir l’intérêt que Jésus a pour ma vie. Descendre en soi-même, avoir accès à son sentir profond et le partager à Jésus comme un ami le partage à son ami.

2ème piste : « Marie…Rabbouni »

Entendre Jésus m’appeler par mon nom. Sentir comment il le dit. Rester là à écouter mon nom.

A mon tour appeler Jésus par son nom. Quel nom je lui donne ?

3ème piste : « j’ai vu le Seigneur »

Quelle expérience j’ai de ce « voir le Seigneur » ?

Quelles sont pour moi les lieux de la rencontre ?

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29 mars 2024 5 29 /03 /mars /2024 17:57
Vendredi Saint : Dieu crucifié, jugement de toute injustice

Avec la mort du Christ, nous pouvons atteindre les sommets des fausses images de Dieu. Quel est ce Dieu, ce Père, qui aurait besoin de la mort de son Fils pour nous pardonner ? De cette mort pour réparer l’offense ?

« Un Dieu d’amour n’est pas compatible avec un être qui peut être offensé au point de devoir sacrifier son Fils pour rester en paix avec soi-même et se réconcilier avec l’offenseur » (Juan Louis Segundo, sj ).

Alors comment parler de la passion pour que ce soit la bonne nouvelle d’un amour qui va jusqu’au bout ?

En s’incarnant, Dieu est passé par la mort comme chacun de nous. Dieu est donc passible (susceptible de souffrir) et non pas impassible. Il se fait proche jusqu’au bout de ce qui fait nos vies, jusqu’à l’extrême de nos vies qu’est la mort. Rien de ce qui fait nos vies, la naissance et la mort ne lui sont étrangers. Il est le Dieu d’infinie proximité, sans tricher. Dieu avec nous, jusqu’au bout. Par la croix, Dieu souffre. S’il n’était pas ce Dieu là, Dieu resterait distant, froid, silencieux. « Si Dieu était incapable de souffrir, il serait aussi incapable d’aimer. Dieu souffre par son amour qui est la surabondance de son être » (Jurgen Moltmann).

Jésus, par sa vie et sa mort, donne accès à ce Dieu là. Cela permet de mettre en question la doctrine de la toute puissance de Dieu. Cette doctrine n’est plus crédible pour l’homme d’aujourd’hui. La toute puissance que Dieu possède et manifeste dans le Christ est la toute puissance de l’amour souffrant.

De plus la mort du Christ sur la croix est violente et injuste. Le Dieu crucifié est jugement contre toute injustice. Dieu victime de l’injustice, est dénonciation de toute injustice. La mort du Christ est communion avec celles et ceux qui sont dans la nuit.

Le Christ est là avec nous, non seulement un jour du temps quand il a hurlé de douleur sur la croix, mais aussi de tout temps. Il crie sa douleur pour tout ce qui dans ce monde pourtant si beau, est défiguré par l’injustice et par l’absurde. Il est là avec nous, sans mots, mais il est là. Il nous prend la main, il nous prend dans ses bras pour que, de la douleur, puisse naître peu à peu une détermination, une force pour combattre, une force pour vivre et faire vivre.

Arrêtons donc de dire que la mort du Christ sur la croix est la volonté de Dieu comme condition de pardon ! La miséricorde qui est Dieu n’a besoin d’aucune souffrance ni d’aucune croix pour être remuée aux entrailles devant nos égarements.

« Ayant aimé les siens, il les aima jusqu’à l’extrême ». Voilà la raison de la croix : un amour en excès. Une fidélité de Dieu qui va jusqu’au bout. Il va jusqu’au bout de la non-violence et ne répond pas à la violence par la violence. Il fait jusqu’au bout ce qu’il a toujours dit et fait. Reculer devant la croix, cela aurait décrédibilisé tout l’Evangile.

Au pire de la souffrance, une parole de pardon est dite « Père, pardonne-leur ». C’est le pardon absolu qui « rachète » toute faute si l’on veut bien le recevoir. Cela nous délivre de vouloir être à nous-mêmes notre sauveur, ce qui est impossible et nous plonge dans une quête de réparation sans fin. Seul le Christ est sauveur et son salut est total et gratuit.

A la croix, Dieu nous dit son avant dernière parole : « comment est-ce possible que vous ayez encore peur de moi ? Mes mains sont solidement clouées au bois. Les mains de mon amour et le bois de vos vies, liés de toute éternité. Rien, rien ne peut nous séparer ».

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28 mars 2024 4 28 /03 /mars /2024 11:34
Homélie de Maurice Zundel pour le Jeudi Saint

LE LAVEMENT DES PIEDS, RÉVÉLATION DE L’AMOUR INFINI DE DIEU

Homélie de Maurice Zundel à Beyrouth, en Notre-Dame des Anges, le jeudi Saint 30 mars 1972.

Edité dans « Vie, Mort et Résurrection » 

Être disciples de Jésus, c’est donc cela : c’est admettre, c’est expérimenter que le Règne de Dieu est au-dedans de nous, que Dieu est justement, la suprême intériorité, car ce qui nous distingue de Dieu, c’est justement que nous, nous sommes d’abord dehors. Comme dit Augustin : « Tu étais dedans ». Il le dit à Dieu : « Tu étais dedans. C’est moi qui étais dehors. » C’est moi qui étais étranger à moi-même, c’est moi qui n’arrivais jamais à joindre mon âme, c’est moi qui étais extérieur à ma propre intimité ; et c’est en toi qui étais dedans, que je suis devenu moi-même.

La dernière consigne de notre Seigneur en nous révélant nous-même à nous-mêmes, en nous donnant la possibilité de nous joindre les uns les autres, nous révèle tout d’un coup qui est Jésus, qui est Dieu comme la respiration de notre cœur, comme l’espace infini où notre liberté s’accomplit, comme ce trésor infini qui peut seul donner à la vie humaine un sens, qui peut seul donner à l’aventure humaine une dimension digne de nous.

Jésus, donc, nous donne rendez-vous dans l’humanité. Jésus nous attend au cœur de l’histoire humaine et cette consigne qu’il nous donne, il va l’illustrer de deux manières infiniment émouvantes et la première, c’est cette leçon de choses qu’il donne à ses disciples au Lavement des pieds.

Comment prouver mieux que le Royaume de Dieu est intérieur à nous-même, que le Royaume de Dieu, c’est nous quand nous l’accueillons, c’est nous quand nous nous vidons de nous-mêmes pour le recevoir, c’est nous quand nous devenons transparents à sa présence et à sa lumière ? Comment le prouver mieux qu’en s’agenouillant lui-même devant ses disciples et en leur lavant les pieds, en faisant à leur égard le geste de l’esclave, ce geste scandaleux, en apparence, ce geste miraculeux, ce geste qui opère la transmutation de toutes les valeurs, ce geste que Pierre d’abord décline : « Mais comment, mais ce n’est pas possible, Seigneur, ce n’est pas possible que tu me laves les pieds ! »

En effet, pour admettre ce geste, il faut renoncer à voir Dieu comme une grandeur extérieure. Pour admettre ce geste, il faut comprendre que la suprême grandeur de Dieu, c’est son humilité, c’est sa charité, c’est son dépouillement dans le mystère de la Trinité divine, c’est son amour illimité. Celui qui aime le plus, c’est celui-là le plus grand. Celui qui peut se donner à l’infini, c’est celui, celui-là qui est Dieu.

Jésus, à genoux, renverse toutes nos grandeurs pyramidales, toutes nos grandeurs de chair et d’orgueil et il nous conduit doucement, tendrement, il nous conduit par cette leçon de choses à l’apprentissage de la vraie grandeur. Il donne au plus petit la possibilité de devenir quelqu’un. Il introduit chacun dans cette aventure infinie qui a Dieu pour centre, pour origine et pour terme. Il supprime entre les hommes ces compétitions mortelles qui aboutissent à la haine et à la guerre parce que, il offre une grandeur qui est possible à tous, une grandeur qui peut être réalisée par chacun au plus intime de son cœur.

Davantage, elle ne peut pas l’être autrement. C’est une grandeur qui nous transforme jusqu’à la racine. C’est une grandeur que l’on devient. C’est une grandeur qui coïncide avec la vie. C’est une grandeur qui rayonne à travers notre présence.

Ce geste du Lavement des pieds qui a été commémoré dans la liturgie d’aujourd’hui, ce geste du lavement des pieds, il nous introduit de la manière la plus profonde au mystère de la Croix. Il nous donne de la comprendre ou à deviner, tout au moins, que la carrière de Jésus puisse se terminer par un échec, que cet échec soit aussi la plus haute révélation de Dieu, parce que ce qui importe à Dieu, c’est justement qu’il apparaisse toujours comme l’amour infini, c’est qu’il persévère dans son amour, même si nous le trahissons, même si nous le renions, même si nous l’abandonnons, même si nous n’opposons que notre indifférence à ses avances.

Son triomphe, c’est d’aimer toujours, d’aimer jusqu’à la mort de la Croix. Nous qui avons tant besoin de grandeur, nous qui, dans ce siècle doté d’une telle puissance sur la matière, nous qui nous demandons comment nous pouvons inscrire notre nom dans l’histoire, ce que signifie notre vie, qui paraît si vaine et si mesquine, nous apprenons ce soir justement que chacun de nous est appelé à une grandeur proprement divine, que la grandeur de Dieu n’est pas autre que celle-ci qui s’exprime dans l’agenouillement du Lavement des pieds.

On imagine Nietzsche. S’il avait compris, si au lieu de s’épuiser à poursuivre une grandeur où, il s’est tendu, où vers laquelle il s’est tendu jusqu’à la folie, s’il avait pu comprendre que justement la grandeur, c’est cela : devenir un espace illimité pour accueillir un amour infini qui se répand sur toute l’humanité et sur tout l’univers.

Nous voulons d’abord nous reposer un instant en faisant une pose, nous reposer un instant dans la contemplation du lavement des pieds en demandant au Seigneur de nous donner soif de cette grandeur authentique, de nous unir tous à nos frères humains, par cette ultime racine qui est lui-même, afin que notre charité ne soit pas simplement une consigne sur le papier, mais qu’elle devienne l’expression authentique et spontanée de notre vie dans cette reconnaissance du Royaume de Dieu intérieur à chacun.

Car là, justement, est le geste qui permet à l’homme de reconnaître l’homme : cette lumière adorable qui nous fait percevoir en toute conscience humaine le sanctuaire de Jésus-Christ qui nous attend et qui nous rassemble ce soir dans son amour.

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20 mars 2024 3 20 /03 /mars /2024 20:43
Jésus ou la réalisation d'une vie humaine fraternelle Luc 5,14-22

14 Lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. 15 Il enseignait dans les synagogues, et tout le monde faisait son éloge. 16 Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. 17 On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : 18 L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, 19 annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. 20 Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. 21 Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » 22 Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Ils se disaient : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »

Luc 4, 16-22

Commentaire

En quoi ce récit peut-il nous ouvrir des chemins d’espérance ? Tout simplement, d’abord, parce qu’il y a le Christ. Le Christ est notre espérance. S’il y a de l’espérance en nous, c’est parce qu’il y a le Christ. Pourquoi ? Question que nous pouvons nous poser. En quoi le Christ est notre espérance fondamentale ?

Donc je vous invite dans ce temps de méditation, à répondre à cette question : pourquoi le Christ est notre espérance ?

Et je vous partage une piste possible. De notre humanité, un jour du temps a pu émerger un homme tel que Jésus. Jésus est l’Humain dans sa beauté, sa vérité, son sens. Il est l’Humain qui rendait humain tout celles et ceux qu’il rencontrait et qui nous rend aujourd’hui encore plus humain dans la mesure où nous le laissons faire. Nous avons en lui, en son humanité, la réalisation de ce qui est à espérer : une vie humaine fraternelle. Et toute sa vie révèle cela. C’est ce qui est dévoilé dans cette synagogue. Nous avons avec ce texte le projet de Jésus, la vérité de son être et son espérance Il veut que nos vies individuelles et nos sociétés soient transformées selon les valeurs du cœur de Dieu. Que la volonté de Dieu se fasse sur terre comme elle se fait dans le ciel.

C’est un royaume dont il est en lui-même la réalisation. C’est fait en lui ! Un royaume qu’il inaugure en lui-même et qui peut aussi se réaliser en nous parce que déjà c’est déjà réaliser en lui. Et le réaliser en nous en entrant à sa suite dans un chemin de transformation des cœurs et des sociétés.

Pour bien entendre cette parole, on peut la rapprocher d’une autre en Lc 6 /22-23 : « Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres ; et heureux celui pour qui je ne serai pas occasion de chute » Jésus montre quel changement est déjà à l’œuvre.

Il nous appelle et nous associe à son œuvre pour qu’il y ait dans notre monde :

-moins de mensonge et plus de vérité (c’est le sens des guérisons d’aveugle) ;

-plus de liberté pour que chacun-e puisse marcher librement (c’est le sens des guérisons boiteux) ;

-un accès à la santé le plus large possible (c’est le sens des guérisons lépreux) ;

-entendre que Dieu nous aime (c’est le sens des guérisons sourds) ;

-travailler à ce que la vie soit plus forte que tout, combattre toute injustice qui écrase les gens (c’est le sens des résurrections)

Jésus a commencé ce règne. Il a besoin de nous pour le continuer. 

Mais pour cela, comme une porte d’entrée, il nous faut d’abord nous accueillir comme pauvre, reconnaître ce qui nous rends captifs, prendre conscience de nos aveuglements et de ce qui nous opprime. Et aller à Jésus avec tout cela, le regarder, lui, avoir les yeux fixés sur lui. Pour que sa contagion de santé de liberté, de vérité nous atteigne au plus profond de nous-même. En fait nous rendre vulnérable pour devenir solidaire de son projet de vie.

C’est un chemin à prendre…à la croisée des chemins.

Laissons cet appel nous rejoindre, laissons-le faire son œuvre en nous

Piste de méditation

1ère piste

Pauvres-captifs-aveugles-opprimés. Quelle conscience j’ai de cela pour moi ? Si je n’ai pas conscience d’en être, le projet de Dieu ne peut pas m’atteindre et mobiliser mes forces pour le faire réussir. Quelle conscience que cela me concerne et que Jésus est venu pour moi ?

2ème piste

Faire mémoire de la vie de Jésus. Il a réalisé en lui-même le projet de Dieu : « porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés » C’est fait en lui et il n’y a qu’à recevoir ce projet en y collaborant. Quelles forces d’espérance cela ouvre en moi ?

3ème piste

« Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Ils se disaient : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »

Nous avons là 3 attitudes. La première, rendre témoignage est source d’espérance : reconnaitre que Jésus, et celles et ceux qui emboitent ses pas, font bouger les choses dans ce monde. La deuxième est ambivalente. Il y a le bon étonnement de celui ou celle qui se laisse déplacer et qui commence à espérer. Mais s’il conduit au manque d’estime pour celui qui n’est que le fils du charpentier, cela ne fera pas espérer. Laquelle de ces attitudes me rejoint ?

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14 mars 2024 4 14 /03 /mars /2024 18:32
Commentaire et méditation du psaume 45 (h46)
02 Dieu est pour nous refuge et force, secours dans la détresse, toujours offert.

03 Nous serons sans crainte si la terre est secouée, si les montagnes s'effondrent au creux de la mer ; 04 ses flots peuvent mugir et s'enfler, les montagnes, trembler dans la tempête :

[R/] [Il est avec nous, le Seigneur de l'univers ; citadelle pour nous, le Dieu de Jacob !]

05 Le Fleuve, ses bras réjouissent la ville de Dieu, la plus sainte des demeures du Très-Haut. 06 Dieu s'y tient : elle est inébranlable ; quand renaît le matin, Dieu la secourt. 07 Des peuples mugissent, des règnes s'effondrent ; quand sa voix retentit, la terre se défait.

08 R/ Il est avec nous, le Seigneur de l'univers ; citadelle pour nous, le Dieu de Jacob !

09 Venez et voyez les actes du Seigneur, comme il couvre de ruines la terre.

10 Il détruit la guerre jusqu'au bout du monde, il casse les arcs, brise les lances, incendie les chars : 11 « Arrêtez ! Sachez que je suis Dieu. Je domine les nations, je domine la terre. »

12 R/ Il est avec nous, le Seigneur de l'univers ; citadelle pour nous, le Dieu de Jacob !

Commentaire

Je vais me permettre d’être critique vis-à-vis de ce psaume ! Mais de la critique peut jaillir de la lumière. Critique de la prétention exorbitante qu’il contient. En effet quelle prétention de dire que Dieu est avec nous !

C’est ce qui figurait sur les ceinturons des soldats allemand lors de la première guerre mondiale : « Gott mit uns ».

Cette prétention était celle du peuple d’Israël : se considérer comme un peuple élu par Dieu. Considérer que Jérusalem est la ville de Dieu, demeure du Très-haut. Croire que Dieu est avec nous, qu’on est élu par Dieu peut avoir de funestes conséquences, justifier de funestes comportements, comme l’intolérance, l’exclusion, le mépris, la violence… Funeste aussi image d’un dieu qui aurait des préférences, qui favorisait les uns aux dépens des autres.

Mais alors y-a-t-il une vérité dans cette prétention d’Israël à être élu, à croire que Dieu est avec eux et que Jérusalem est la plus sainte des demeures du Très-Haut ? Oui. Leur élection était une mission : dire à tous les peuples, dire à toutes et tous que nous sommes élus, choisis, aimés. Dire que Dieu est avec nous tous, nous toutes, en fait dire que Dieu est pour nous. C’est pourquoi nous pouvons prier avec ce psaume.

Cette mission a eu du mal à être entendue se heurtant au nationalisme. Les prophètes d’Israël ont lutté contre cela ne serait-ce qu’avec le délicieux conte de Jonas qui mets en scène un peuple païen dont Dieu prend soin.

Jésus a réouvert à l’universel cette élection, ne serait-ce qu’avec l’admiration qu’il a eu du centurion romain (Mt 8,10) ou de la femme syro-phénicienne ( Mt15,28)

C’est avec ce Dieu pour tous et toutes que les arcs peuvent être cassés, les lances brisées, les chars incendiés.

Piste de méditation

1ère piste

Dieu pour nous-Dieu- refuge et force-citadelle.

Quelle expérience j’ai de cela ? Quel moment de ma vie m’a donné de le vivre plus fortement ?

2ème piste

Etre élu-e, choisi-e, aimé-e, nous le sommes à l’exemple du peuple hébreu. M’étonner de cela, me réjouir de cela, rendre grâce de cela. Si c’est difficile pour moi de le faire, demander à Dieu la grâce de le croire.

3ème piste

« Voyez les actes du Seigneur »

Quels sont les actes du Seigneur que je vois dans ma vie ? Mieux les regarder, mieux les goûter, mieux m’en emplir le cœur.

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16 février 2024 5 16 /02 /février /2024 16:54
Une des nouveautés de Jésus en Marc 7,1-13

01 Les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus, 02 et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées. 03 – Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ; 04 et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats. 05 Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. » 06 Jésus leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. 07 C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. 08 Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. » 09 Il leur disait encore : « Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu pour établir votre tradition.  10 En effet, Moïse a dit : Honore ton père et ta mère. Et encore : Celui qui maudit son père ou sa mère sera mis à mort. 11 Mais vous, vous dites : Supposons qu’un homme déclare à son père ou à sa mère : “Les ressources qui m’auraient permis de t’aider sont korbane, c’est-à-dire don réservé à Dieu”, 12 alors vous ne l’autorisez plus à faire quoi que ce soit pour son père ou sa mère ; 13 vous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup de choses du même genre. »

Mc 7,1-13

Commentaire

Des scènes comme celles-ci sont nombreuses dans les Evangiles. Elles nous montrent les conflits que Jésus a dû vivre, les oppositions qu’il a rencontrées, les combats qu’il a eu à mener. Car à côté de celles et ceux qui l’ont accueilli avec joie, gratitude, il y a ceux qui l’ont contesté, rejeté, jugé et condamné à mort.

Ces scènes de conflits sont importantes pour mieux saisir l’originalité de son enseignement, la nouveauté de sa Bonne Nouvelle. Originalité et nouveauté qui furent insupportable, inacceptable pour certains. Nous avons ici deux exemples. Le premier point touche à une catégorie fondamentale des religions : la distinction du pur et de l’impur et la distinction qui est similaire entre le sacré et le profane. Jésus a fait voler en éclat ces distinctions. Derrière ici le rituel de la purification des mains il y a une conception du monde : ce qui relève de la vie quotidienne est profane et ce profane est impur. La conception du monde qu’a Jésus est à l’opposé de cela. Pour lui le profane n’est pas impur car ce profane, il l’a pris en s’incarnant, il l’a fait sien.

Il n’y a pas des choses impures, des lieux impurs, des gens impurs. Pensez à tous ces gens que Jésus rencontre, et qui sont considérés comme impurs : l’hémorroïsse, la samaritaine, le lépreux, les publicains…Le deuxième point porte sur le rite qui n’est que formel, extérieur, n’engageant pas la vie concrète et le cœur et qui est même prétexte pour éviter l’engagement concret pour les autres comme par exemple l’aide aux parents.

En fait, et cela sera explicité dans les versets 14 à 23 qui suivent ce texte, c’est le cœur qui est le lieu déterminant du pur ou de l’impur. La vraie pureté est celle qui vient du cœur, elle est d’ordre éthique et pas rituelle. Le commandement éthique qui prévaut sur tout est celui de l’amour. Ne pas avoir le cœur loin de Dieu, loin des autres, loin de soi aussi, puisqu’il s’agit d’aimer son prochain comme soi-même, voilà la pureté, voilà le sacré véritable.

 

Proposition de méditation

Ce pourrait être de relire l’évangile de Marc en continu en pointant la nouveauté spirituelle qu’il apporte et l’opposition qu’il rencontre. Qu’est-ce que cela rejoint de ma vie ?

2,5-7

2,15-16

2,23-24

3,6

3,21-22

3,31-35

5,17

6,3

7,1-23

8,11-13

9,35 et 10,35-45

11,18

12, 13

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2 février 2024 5 02 /02 /février /2024 18:36
Un précieux petit livre de Philippe de Givry

Cet article est le fruit d'une rencontre avec Philippe venu faire une retraite au Centre spirituel du Cénacle de Versailles. On ne se connaissait pas et il m'a offert son petit livre : un chemin d'apaisement aux Editions Conseils Mandron. .Petit livre mais précieux d'une expérience qui peut rejoindre beaucoup d'entre nous. On peut se le procurer chez l'éditrice:  www.editions-mandron.com 

Voici un texte inédit qui indique bien la musique de ce livre:

Dans le silence qui s’est fait peu à peu

J’écoute : la vie tu l’as reçue d’En-Haut

sans l’avoir demandé…et depuis,

comme les sarments branchés sur la vigne

laissent passer la sève pour porter du fruit,

tu continues de la recevoir gratuitement…

mais sans cesse reprise quand tu expires,

elle ne t’appartient pas…

Tu as sans cesse à être secouru,

Pour vivre de la Vigne et rester à son service.

Ainsi la peur n’est jamais bien loin,

Mais ne la laisse pas t’étouffer !...

N’oublie jamais trop longtemps ta respiration !

Relance-la souvent en insistant profondément…

Laisse ainsi remonter peu à peu

le cri d’appel enfoui au fond de toi : il ouvre le passage

et laisse le champ libre au Souffle qui revient.

Alors le « Grand mystérieux », source de toute vie,

le Très-Haut qui n’est qu’Amour te fait renaitre

à chaque inspiration refait tes forces,

t’apaise et te pardonne…Il se réjouit,

te remercie, te garde en lui et pour toujours

quand tu l’accueilles et lui rends grâce…

Mais n’oublie pas : il reste insaisissable.

Philippe de Givry

 

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25 janvier 2024 4 25 /01 /janvier /2024 12:03
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22 janvier 2024 1 22 /01 /janvier /2024 21:14
La prière ignatienne: enjeu et moyen

La prière ignatienne,  quel en est l'enjeu ? Qu’est-ce cette manière particulière de prier cherche et recherche ?

La réponse je la trouve dans une demande de grâce qu’Ignace propose

« Donne-moi une connaissance intérieure du Christ…afin de mieux l’aimer et le suivre » L'enjeu est donc de connaitre intérieurement le Christ : une connaissance non pas extérieure, un savoir, mais une connaissance intérieure, profonde, une vraie relation d’un ami avec son ami. Vivre une véritable expérience de rencontre avec lui.

Un verset biblique qui se rapproche de cela, c’est la finale du livre de Job : "je ne te connaissais que par ouï-dire (connaissance extérieure) mais maintenant mes yeux t’ont vu (connaissance intérieure)" Job 42, 5

Et cette connaissance intérieure va nourrir mon amour pour lui. Car il s’agit de l’aimer !

Et oui, il n’y a que cela à faire car c’est l’aimer qui peut tout changer

Et cette connaissance intérieure va me permettre de mettre mes pas dans ses pas, le suivre.

Être disciple du Royaume, avoir les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus comme le dit Ph 2,5

 

La deuxième question fait suite à la première : oui le connaitre intérieurement pour mieux l’aimer et le suivre, oui mais par quel moyen,  comment ?

C’est là que nous arrivons à une manière particulière de prier qui peut se dire ainsi :

ouvrir et s’exposer à l’Evangile comme  on s’expose au soleil sur une plage l’été !

fréquenter le Christ en le regardant, en l’écoutant pour que quelque chose de lui passe en nous comme par osmose. Pour que quelque chose de sa manière de regarder devienne la nôtre, quelque chose de sa manière d’agir, devienne la nôtre, quelque chose de ses choix deviennent les nôtres etc.

l’aimer et se laisser aimer par lui pour que quelque chose de son cœur, devienne le nôtre. 

 

Enfin un constat :

Cette manière de prier conduit à trouver Dieu, pas seulement dans des temps spirituels spécifiques mais au cœur de la vie quotidienne.

En regardant le Christ, en l’écoutant, en me laissant transformé par lui, je me mets à l’école d’une manière d’être humain habitée par l’amour, la fraternité, la liberté, le respect, la bonté etc. La liste est longue et je vous laisse le soin de la compléter. Ainsi je peux voir le Christ à l’œuvre en toute personne qui habite son humanité de cette manière-là.

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