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6 février 2025 4 06 /02 /février /2025 15:00
Homélie de Sr Michèle pour méditer Lc 5,1-11 5ème dimanche du TO

01 Or, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth. 02 Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. 03 Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules. 04 Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. » 05 Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » 06 Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer. 07 Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient. 08 A cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » 09 En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ; 10 et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » 11 Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.  

Lc 5, 1-11

 

Regardons Jésus et cette foule autour de lui. Il a besoin d’une barque pour pouvoir leur parler de la Bonne nouvelle qui habite son cœur. Et Jésus sait demander, il sait avoir besoin des autres, il n’y a donc en lui aucune autosuffisance mais un désir de partenariat, un désir que d’autres participent à sa mission et la conscience simple qu’il a besoin d’aide. Regardons le pour quelque chose de cela passe en nous.

 

Après un temps d’enseignement, Jésus demande une chose étonnante à Simon : « avance au large et jetez les filets. » Cette demande du Christ est à entendre dans l’aujourd’hui de nos vies. C’est le Christ vivant, ressuscité qui aujourd’hui nous parle. Quel est ce « large » auquel Jésus nous invite ?

 

Élargir l’espace de nos vies ? Elargir l’étroitesse de nos idées ? Ouvrir large notre cœur à son amour ? Prenons le temps d’entendre et appel.

 

Il s’agit non seulement d’avancer au large mais « de jeter les filets ». On peut comprendre l’étonnement de Simon, le professionnel de la pêche mais, malgré tout son savoir-faire, il n’a pris aucun poisson. Il n’y a aucune raison qu’ils en prennent maintenant ! Pourtant il va le faire. Il va entendre cette demande. Qu’est-ce qui a pu le décider ? Il me semble que c’est grâce à sa confiance fondée sur une intuition : de la part de Jésus, ne peut venir qu’une abondance de vie. Et la pêche abondante lui donne raison !

La confiance de Pierre interpelle la nôtre : quelles sont les raisons de ma confiance en Jésus ? Sur quoi se fonde-t-elle ?

 

Comme Pierre, nous nous savons pécheurs, fragiles, dans le sens d’une résistance profonde à entrer dans la confiance, à convertir nos fausses images de Dieu. Mais l’inouï de tout l’Évangile, c’est de se découvrir appelé-e au cœur même de ce péché, de cette résistance, de cette fragilité.

Jésus a seulement besoin de notre confiance et de notre gratitude. Il nous rejoint là où nous sommes, nous appelle comme nous sommes. Goûtons simplement, savourons cette joie d’être appelé-e au cœur même de nos résistances. Et pour cela laissons retentir cette parole de Jésus : « Ne crains pas » pour qu’elle fasse son œuvre de paix en nous.

Photo : https://www.evangile-et-peinture.org/

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5 février 2025 3 05 /02 /février /2025 18:43
Commentaire et pistes de méditation du psaume 21 (h 22)

02 Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? * Le salut est loin de moi, loin des mots que je rugis. 03 Mon Dieu, j'appelle tout le jour, et tu ne réponds pas ; * même la nuit, je n'ai pas de repos. 04 Toi, pourtant, tu es saint, toi qui habites les hymnes d'Israël ! 05 C'est en toi que nos pères espéraient, ils espéraient et tu les délivrais. 06 Quand ils criaient vers toi, ils échappaient ; en toi ils espéraient et n'étaient pas déçus. 07 Et moi, je suis un ver, pas un homme, raillé par les gens, rejeté par le peuple. 08 Tous ceux qui me voient me bafouent, ils ricanent et hochent la tête : 09 « Il comptait sur le Seigneur : qu'il le délivre ! Qu'il le sauve, puisqu'il est son ami ! » 10 C'est toi qui m'as tiré du ventre de ma mère, qui m'a mis en sûreté entre ses bras. 11 A toi je fus confié dès ma naissance ; dès le ventre de ma mère, tu es mon Dieu. 12 Ne sois pas loin : l'angoisse est proche, je n'ai personne pour m'aider. 13 Des fauves nombreux me cernent, des taureaux de Basan m'encerclent. 14 Des lions qui déchirent et rugissent ouvrent leur gueule contre moi. 15 Je suis comme l'eau qui se répand, tous mes membres se disloquent. Mon coeur est comme la cire, il fond au milieu de mes entrailles. 16 Ma vigueur a séché comme l'argile, ma langue colle à mon palais. Tu me mènes à la poussière de la mort. + 17 Oui, des chiens me cernent, une bande de vauriens m'entoure. Ils me percent les mains et les pieds ; 18 je peux compter tous mes os. Ces gens me voient, ils me regardent. + 19 Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement. 20 Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin : ô ma force, viens vite à mon aide ! 21 Préserve ma vie de l'épée, arrache-moi aux griffes du chien ; 22 sauve-moi de la gueule du lion et de la corne des buffles.

 

Tu m'as répondu ! +

23 Et je proclame ton nom devant mes frères, je te loue en pleine assemblée. 24 Vous qui le craignez, louez le Seigneur, + glorifiez-le, vous tous, descendants de Jacob, vous tous, redoutez-le, descendants d'Israël. 25 Car il n'a pas rejeté, il n'a pas réprouvé le malheureux dans sa misère ; il ne s'est pas voilé la face devant lui, mais il entend sa plainte. 26 Tu seras ma louange dans la grande assemblée ; devant ceux qui te craignent, je tiendrai mes promesses. 27 Les pauvres mangeront : ils seront rassasiés ; ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent : « A vous, toujours, la vie et la joie ! » 28 La terre entière se souviendra et reviendra vers le Seigneur, chaque famille de nations se prosternera devant lui : 29 « Oui, au Seigneur la royauté, le pouvoir sur les nations ! » 30 Tous ceux qui festoyaient s'inclinent ; promis à la mort, ils plient en sa présence. 31 Et moi, je vis pour lui : ma descendance le servira ; on annoncera le Seigneur aux générations à venir. 32 On proclamera sa justice au peuple qui va naître : Voilà son œuvre !

Ps 21h22

 

Commentaire

On peut lire dans l’épitre aux hébreux le texte suivant : « Jésus a enduré, sans en avoir de honte, l’humiliation de la croix, et, assis à la droite de Dieu, il règne avec lui. Méditez de la part des pécheurs une telle hostilité, et vous ne serez pas accablés par le découragement » He12, 2-3. Et la liturgie du mardi de la 4ème semaine du temps ordinaire année paire donne comme écho à ce texte, le psaume 21. On comprend ce choix car c’est un psaume prophétique de la passion de Jésus des versets 2 à 22 et prophétique de la résurrection des versets 23 à 32. La liturgie ne fait lire que la 2ème partie pour mettre en lumière la victoire du Christ sur la mort, pour que ce soit pour nous, au cœur de nos propres épreuves, une raison de ne pas nous décourager et d’espérer.

 

Ecoutons ce cri de joie du verset 22b :

« Tu m’as répondu. »

 La résurrection est une réponse de Dieu. Jésus, l’humilié, le condamné, le torturé, le crucifié est l’innocent injustement tué. Sa vie, ces paroles, ses actes son enseignent, Dieu les approuve, les fait siennes, les déclarent comme authentiquement venant de lui et donc déclare invalide ce jugement qui a conduit Jésus au supplice. La résurrection est un jugement de Dieu, jugement qui invalide le jugement de ceux qui l’on jugés et qui authentifie toute la vie de Jésus.

Prier cette 2ème partie de ce psaume, c’est choisir d’entrer ce jugement de Dieu qui s’y exprime :

il n'a pas rejeté, il n'a pas réprouvé le malheureux dans sa misère ;

il ne s'est pas voilé la face devant lui, mais il entend sa plainte.

Les pauvres mangeront : ils seront rassasiés ; ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent : On proclamera sa justice au peuple qui va naître : Voilà son œuvre !

Ce psaume nous invite à entrer dans ce jugement qui approuve la vie de Jésus et désapprouve ceux qui l’ont tué. Il nous invite à entrer dans ce jugement et bâtir, à la suite de Jésus le Royaume qu’il a inauguré, le suivre , en fait, dans sa manière d’être humain.

 

Pistes de méditation

1ère piste :

Entendre ce cri du psalmiste : Tu m’as répondu

Est-ce un cri que je peux faire mien ? Un cri que j’ai déjà poussé ?

 

2ème piste :

Lire cette deuxième partie du psaume en la mettant sur les lèvres de Jésus. Gouter la joie qui s’exprime, la joie du Christ ressuscité.

 

3ème piste :

« On proclamera sa justice au peuple qui va naître : Voilà son œuvre ! »

Ce verset est un peu énigmatique. Quelle est cette justice ? Quelle est ce peuple qui va naître ? Quelle est cette œuvre ?

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27 janvier 2025 1 27 /01 /janvier /2025 16:27
Homélie de Sr Michèle pour méditer Lc 2. 22- 40 : Siméon, Marie et Anne. 2 février.

 

Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur,  selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes. Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait,  Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant :  « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole.  Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »  Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui.  Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction 35 – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. »  Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage,  demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.  Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.  L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

 

Avec ce récit du début de l’Evangile de Luc, posons 3 regards et osons un geste.

 

Regardons Syméon.

Qui est-il ? On ne sait rien de lui, on sait simplement qu’il s’est rendu au temple ce jour-là poussé par l’Esprit. Ce même Esprit lui avait fait comprendre qu’il verrait le Christ avant de mourir. Le texte nous dit enfin que l’Esprit reposait sur lui. Il est de ceux  et celles qui se livrent sans réserve à l’action de l’Esprit à tel point que cela inspire leur action (ici se rendre au temple), éclaire leur intelligence (ici savoir qu’il verrait le Christ), et lui a fait discerner dans ce bébé, le Christ promis. Il n’est pas prêtre, ce n’est pas lui qui va sacrifier les deux colombes apportées par ses parents. Le texte ne dit pas qu’il est prophète. C’est un croyant qui a laissé l’Esprit habiter sa vie.

Ce regard sur Syméon, peut nous aider à réfléchir sur la place de l’Esprit Saint dans notre vie. Est-il Quelqu’un pour moi, à qui je peux parler ? Comment inspire-t-il mon action et éclaire-t-il mon intelligence ?

 

Regardons Marie

Elle rencontre Syméon qui ce jour-là se rend au temple. Elle accepte que cet homme prenne Jésus dans ces bras. Le connait-elle ? Rien ne nous renseigne là-dessus. Regarder Marie qui n’a plus Jésus, dont les mains sont vides. Elle a accepté de donner Jésus. Mains vides pour que celles de Siméon soient pleines.

Regardons ce transfert des mains de Marie à celles de Syméon. Réalisons le don que fait Marie. Ce don qu’elle nous fait car Syméon, c’est chacun, chacune de nous. Elle nous donne son enfant.

 

Osons faire le même geste que Siméon :

prendre Jésus dans nos bras et dire en le regardant la même prière que Syméon :

"Maintenant, Souverain Maître, tu peux, selon ta parole, laisser ton serviteur s'en aller en paix ; car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël."

Laissons cette prière devenir la nôtre, la laisser descendre en nous.

 

Regardons Anne.

Le texte, pour elle, nous dit explicitement qu’elle est prophète. Regardons comment elle l’est. On nous dit son service de Dieu, sa prière, sa louange de Dieu, et son annonce du Christ « elle parlait de l'enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem » Anne est prophète et apôtre du Christ sans que le Christ l’ait envoyée explicitement, puisqu’il n’est qu’un enfant sans parole. La seule venue du Christ est Parole, sa seule présence est envoi.

Chacun, chacune de nous est Anne. Nous aussi nous sommes et prophètes et apôtres par le service, la prière, la louange, l’annonce du Christ. Prendre conscience davantage de cela. Quelle joie est la nôtre de découvrir et vivre cela ? Mais aussi peut-être quelle difficulté ? Parlons en à Dieu comme un ami parle à son ami.

 

Origine de l’image :

https://www.evangile-et-peinture.org/presentation-de-jesus-au-temple-a-2020/

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24 janvier 2025 5 24 /01 /janvier /2025 11:33
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23 janvier 2025 4 23 /01 /janvier /2025 21:58
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22 janvier 2025 3 22 /01 /janvier /2025 17:52
Homélie de Sr Michèle sur Luc 1, 1-4 et 14-21: le projet de Jésus

Luc 1/1-4

01 CHER THEOPHILE, dans mon premier livre, j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné, depuis le moment où il commença, 02 jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel, après avoir, par l’Esprit Saint, donné ses instructions aux Apôtres qu’il avait choisis. 03 C’est à eux qu’il s’est présenté vivant après sa Passion ; il leur en a donné bien des preuves, puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu et leur a parlé du royaume de Dieu. 04 Au cours d’un repas qu’il prenait avec eux, il leur donna l’ordre de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre que s’accomplisse la promesse du Père. Il déclara : « Cette promesse, vous l’avez entendue de ma bouche :

Luc 4/14-21

14 Lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. 15 Il enseignait dans les synagogues, et tout le monde faisait son éloge. 16 Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. 17 On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : 18 L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, 19 annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. 20 Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. 21 Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

 

Chacun de nous est Théophile, c’est à dire aimant Dieu et aimé de Dieu. On peut aimer de façon différente selon les étapes de notre vie spirituelle. On peut aimer en cherchant Dieu et d’une certaine manière nous sommes toujours en recherche, des chercheurs-euses de Dieu, en quête de Son visage, quête qui sera seulement comblée quand nous le verrons face à face. Mais plus profondément encore nous sommes des Théophiles parce que Dieu, Lui, nous a trouvé-es, Il a mis Son image en nous et Il a fait de notre vie Sa demeure.

Il habite notre cœur, Il est chez Lui chez nous.

Notre contemplation, ce peut être une plus grande attention à ce mystère de la Présence de Dieu en nous.

«Il s’est présenté vivant après sa Passion ; il leur en a donné bien des preuves, puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu et leur a parlé du royaume de Dieu»

Quelques versets qui reprennent l’ensemble du mystère du Christ. Il y a dans la foi des alternances de lumières et de nuits. Nuit de Noël, enfouissement de Dieu dans l’humble quotidien de Nazareth. Lumière de ce qu’il a fait et enseigné qui est source de notre attachement au Christ, source de notre séduction. Nuit de la Passion, de la mort. Lumière de la Résurrection et pendant 40jours, cette lente sortie de la peur. Il en faut du temps pour croire que Dieu est plus fort que nos morts. Jésus, pendant 40 jours accompagne celles et ceux qu’il aime pour les faire sortir de leurs tombeaux. Dans sa résurrection, c’est eux qu’il ressuscite ! Sa résurrection est pour nous et c’est la nôtre. Il les apprivoise peu à peu à la vie.

Notre contemplation, ce peut être d’accueillir ces nuits et ces lumières qui sont autant de manières de Dieu d’être présent à notre cœur. 

Nous avons ensuite avec ce texte le projet de Jésus. Il veut que nos vies individuelles et nos sociétés soient restructurées selon les valeurs du cœur de Dieu. Que la volonté de Dieu se fasse sur terre comme elle se fait dans le ciel. Un projet qui demande notre collaboration. Il s’agit de chercher le royaume, d’entrer dans un chemin de transformation des cœurs et des sociétés. « Donner une Bonne Nouvelle aux pauvres…libérer les captifs, libérer ceux qui sont écrasés ».

Pourquoi est-ce une Bonne Nouvelle ? Quel est le contenu de cette nouvelle, de cette nouveauté ? De cette libération ?

En quoi est-ce une contestation ?

Pour bien entendre ce texte, on peut le rapprocher d’un autre en Luc 6 /22-23 : « Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ; et heureux celui pour qui je ne serai pas occasion de chute »

Jésus montre quel changement est déjà à l’œuvre. Il nous appelle et nous associe à Son œuvre pour qu’il y ait dans notre monde, moins de mensonge et plus de vérité (guérison d’aveugle) ; plus de liberté pour que chacun-e puisse marcher librement (boiteux) ; un accès à la santé le plus large possible ( lépreux) ; entendre que Dieu nous aime ( sourds) ; travailler à ce que la vie soit plus forte que tout , combattre toute injustice qui écrase les gens (résurrection). Jésus a commencé ce règne. Il a besoin de nous pour le continuer (Celui qui croit en moi, fera lui aussi les œuvres que je fais, il en fera même de plus grandes parce que je vais au Père Jn 14/12).

Pour cela, il faut d’abord se mettre dans la foule de celles et ceux qui ont besoin de guérison : ce qui est aveugle, boiteux, lépreux, sourd en soi. Et se laisser guérir par le Christ. Alors, nous pourrons transmettre la vie reçue de Lui, autour de nous.

 

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14 janvier 2025 2 14 /01 /janvier /2025 11:06
Les noces de Cana Jn 2,1-12: Christ, un vin meilleur en abondance pour toutes et tous.

01 Le troisième jour, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. 02 Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples. 03 Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » 04 Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » 05 Sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » 06 Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ; chacune contenait deux à trois mesures, (c’est-à-dire environ cent litres).

07 Jésus dit à ceux qui servaient : « Remplissez d’eau les jarres. » Et ils les remplirent jusqu’au bord. 08 Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. 09 Et celui-ci goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître du repas appelle le marié 10 et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. » 11 Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.

Jn 2,1-12

Pistes commentées

1-Il y eut des noces.

L’écriture symbolique de Jean nous autorise à voir qu’à travers ces noces humaines, ce sont les Noces de Dieu avec nous dont il est question. Noces où nous sommes épousé-es et épousons. Ignace de Loyola dans sa contemplation en vue de l’amour (ES n°230) est bien dans cette tonalité.  Il est question d’un aimé et d’un aimant en réciprocité de don où chacun donne et reçoit ce que l’on a et ce que l’on est. La relation à Dieu se dit ici avec l’image de noces. Joie de l’union à Dieu. Dieu comme une épouse, un époux. Chacun de nous comme épousé-e et épousant-e. Mais pour entrer dans cette réciprocité de partage et d’abandon confiant, il me faut creuser une question : qui est Dieu pour moi ? Pour que je puisse l’accepter, il faut de l’apprivoisement, du respect. Il faut Dieu à hauteur humaine : le Très-Bas qui se fait aussi le Tout-Petit, celui de la crèche, le Tout-Vulnérable. Oui, celui-là, je peux l’accueillir. Le très-Respectueux, celui de la brise légère, celui qui humblement frappe à ma porte. Celui qui me loue, me respecte, me sert pour que je puisse consentir à son amitié. Expérimenter que l’amour

de Dieu pour moi n’est pas dévorant. Ces noces, c’est une relation intime mais qui reste respectueuse de l’un et de l’autre.

Comment je me situe par rapport à cela ?

2-Il n’y avait plus de vin, le vin des noces était épuisé.

« Ils n’ont plus de vin » Dans nos vies, certains jours, certaines périodes, le vin vient à manquer. Comme dans un couple où il n’y a plus d’amour, d’espérance, de foi. On a épuisé ses réserves, ce que l’on avait organisé, planifié. Vide. Plus rien. Qu’est-ce qui manque ? Peut-être que ce qui vient à manquer, c’est le vin qu’on avait acheté de ses propres forces, de ses propres deniers. Vient le moment où cela est épuisé, où s’est épuisé. Que faire ? Consentir à ce manque. Demeurer là. Et s’ouvrir à la Grâce qui ne peut être qu’un don gratuit.

Ai-je fait l’expérience de cela ?

3-La réponse de Jésus du verset 4 et l’action de Marie au verset 5

« Mon heure n’est pas encore arrivée ». Voici la réponse de Jésus à Marie. Et ensuite il dit : « Remplissez d’eau ces jarres ». Que s’est-il passé entre ces 2 paroles ? On peut interpréter que Jésus a modifié sa décision. Il est passé d’un non à un oui. Peut-être parce qu’il a continué à écouter la parole de Marie, il s’est laissé rejoindre par cette information du manque. Cela l’a touché au point de le faire changer de décision : « Ils n’ont plus de vin » cette phrase a fait son chemin en lui.

Admirer l’écoute dont a fait preuve Jésus, une écoute qui l’a fait bouger.

4-Les serviteurs ne boivent pas le vin mais ils le servent.

Nous pouvons être comme ces serviteurs : servir le bon vin mais ne pas profiter de la joie du vin.  Ils ont cependant une joie qui leur est propre, celle d’être unis-es au Christ par une union de volonté en faisant ce qu’il dit de faire : Remplir-Puiser-Porter.

Contempler leur joie d’être au service de cette noce

5-Les convives n’ont rien su de ce manque et de sa résolution.

Les convives eux, ont joui du vin, c’est tout, ne connaissant pas sa provenance. Qui n’est pas dans le secret de ce vin ? Les mariés, le maître du repas, les convives, c'est-à-dire la majorité des gens. C’est le don d’un vin en abondance (600 litres X 6= 3600 l) dont on ne connaît pas la provenance. N’est-ce pas le cas de toutes celles et ceux qui ne connaissent pas le Christ ? Et pourtant, en ce récit, cela ne semble pas préoccuper Jésus : l’essentiel, c’est que le vin ne manque pas. Absolue gratuité du donateur, discrétion, humilité de Dieu. La joie de Dieu, c’est la joie des convives. Car leur bonheur est sa joie. Sans le savoir, ils sont unis à Dieu, ils le sont car ils communient à sa vie dans l’acte même de boire le vin qui vient de lui, dans l’acte même de vivre. Est-ce donc si nécessaire de connaître la provenance ? Non ce n’est pas nécessaire. Mais c’est précieux. Il n’est pas nécessaire de croire mais c’est un cadeau précieux. Ce vin, c’est le Christ lui-même dans la surabondance du don. Vin qui est son sang versé, livré pour nous, sang jailli de son cœur transpercé. « Si tu savais le don de Dieu » dira Jésus à la samaritaine. Je regarde la profusion du don et je l’accueille en mon cœur.

6-Le vin est meilleur. Pourquoi est-il meilleur ?

Parce qu’il opère un changement radical. Il fait passer d’une religion de purification, où l’on pose des conditions pour accéder à Dieu, fait d’effort humain, il fait passer de cela au vin meilleur de la pure grâce, de l’absolue proximité sans condition préalable.

Ce vin meilleur, comment l’ai-je déjà expérimenté ?

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7 janvier 2025 2 07 /01 /janvier /2025 16:21
Homélie de Sr Michèle : Baptême du Christ en Luc 3,15-16 ; 21-22

En ce temps-là, le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous :
« Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »

Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait,
le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe,
descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel :
« Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »

Luc 3,15-16 et 21-22

 

Pourquoi Jésus est-il venu au Jourdain et a-t-il voulu recevoir le baptême de Jean ?

Il y a plein de réponses exégétiques à cette question mais en voici une : Jésus cherche Dieu et il est à la recherche de sa propre identité.

Répondre ainsi rend Jésus proche de nous qui sommes en recherche nous aussi de Dieu et de notre identité profonde.

Pour trouver ce qu’il cherche, Jésus s’est plongé dans l’eau dans un oui confiant, une plongée en Dieu et il s’est mis à prier. Dans sa version du baptême, Luc distingue bien ces deux moments.

La plongée dans l’eau et une fois sortie, sa prière. 

La plongée est une expérience de Dieu, un geste sans mot de confiance.

La prière est une expérience de Dieu dans l’écoute d’un autre que soi.

Les deux sont expériences de Dieu mais de manière différente.

La confiance prépare l’écoute mais il faut bien repérer que pour Luc, c’est l’acte de prière qui est lieu de révélation.

C’est dans l’expérience de Dieu dans la prière qu’il peut entendre cette phrase inouïe :

« Tu es mon fil bien aimé, je mets en toi toute ma joie »

C’est l’expérience de la prière qui fut pour lui, lieu de révélation de Dieu et de son identité profonde.

Révélation de Dieu : Dieu proche, source de vie, un Père/Mère

Révélation de son identité profonde : Fils bien-aimé.

Après la plongée dans l’eau de la confiance, la prière a été son lieu de révélation.

Lieu fondateur. Expérience fondamentale.

Venir d’un autre qui m’aime, c’est la raison d’être de Jésus.

Cela explique tout sa vie, ses choix, ses combats, ses joies, ses peines, ses colères, son dynamisme, sa force.

Cette révélation est également pour nous : nous aussi nous sommes filles bien-aimées, fils bien aimés !

Révélation d’un Dieu qui n’est qu’Amour et révélation de notre identité profonde.

A vivre à chaque fois qu’on se plonge dans les eaux de l’Evangile !

 

Image de :

www.evangile-et-peinture.org

bernadette.lopez@evangile-et-peinture.org

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29 décembre 2024 7 29 /12 /décembre /2024 16:59
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27 décembre 2024 5 27 /12 /décembre /2024 16:39
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